Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Année B – Dimanche 3 juin 2018 – Évangile de Marc 14, 12-26

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FAUT-IL ENCORE ALLER A LA MESSE ?

 

La fête du Saint Sacrement ne peut être réduite à l’adoration de l’hostie porteuse de la présence réelle du Christ – même si ce culte est recommandable. L’Eucharistie n’est pas une consécration de choses mais une action, un ensemble d’activités, de rites : « Faites cela en mémoire de moi » a dit Jésus.

« Cela » désigne l’initiative ultime et totalement inattendue de Jésus à l’heure de ses derniers moments de liberté. Avant que ses ennemis viennent le « prendre » pour le mettre à mort, il « donne » son corps à ses disciples, sous forme de pain afin qu’ils vivent. En faisant « cela », il leur dit que sa passion imminente n’est pas un échec subi mais une action. Il va disparaître mais il réapparaîtra en eux qui l’ont accueilli. Ses souffrances horribles vont manifester son amour infini pour eux.

« Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » enseigne Paul (1 Cor 11, 26). Sommes-nous conscients de cette merveille extraordinaire ? Célébrer l’Eucharistie, c’est planter la croix d’hier dans nos existences d’aujourd’hui afin de faire un pas vers la rencontre future du Seigneur vivant.

« Faites cela » : qu’est-ce encore à dire ? Comment devons-nous bien « faire » pour correspondre à l’ordre du Seigneur ?

L’INVITATION : LE JOUR DU SEIGNEUR

Tout de suite, les apôtres n’ont pas décidé de faire ce repas le jour de sa mort mais « le 3ème jour » après, donc au lendemain du shabbat qui clôturait la semaine juive, donc à ce qu’on appelait le premier jour, jour où Jésus était ressuscité.
L’Eucharistie, mémoire de la croix, est Jour de Vie, Jour où les péchés de la semaine sont effacés et où les disciples reprennent vie en Christ. Dimanche démarre la semaine, il est jour de re-création, de réfection d’une humanité blessée, bancale, déchirée.

On ne va pas à la messe parce que c’est dimanche. Au contraire c’est parce que c’est le jour de la résurrection de Jésus, dimanche, que nous fêtons l’Eucharistie.
L’invention de l’Eucharistie a changé l’ordre du calendrier et a créé le « domenica dies » qui a donné le mot DIMANCHE. La messe n’est pas une pause finale mais un nouveau départ, la source qui va permettre de mieux vivre la semaine qui commence avec elle.

Il est scandaleux qu’au début de l’industrialisation l’Eglise ait accepté que l’on vole le dimanche aux ouvriers pour les laisser esclaves du rythme des machines. Ecœurés, ils ont quitté l’Eglise pour se rassembler et trouver réconfort dans « les Maisons du peuple ». Et aujourd’hui nous voyons à nouveau les efforts des grandes entreprises commerciales pour supprimer le jour de repos. Le combat de Mammon-Argent contre le Christ se poursuit.

L’EUCHARISTIE EST CONVERSATION

Dans tous les pays, quand les hommes se retrouvent, ils commencent par s’accueillir et se parler. On ne vient pas à la messe pour « se recueillir » pieusement dans le silence mais pour « se laisser recueillir » en une assemblée. Donc il importe de dialoguer.
Alors que partout nous nous retrouvons par liens familiaux ou par classes sociales ou portés par les mêmes intérêts culturels, politiques ou sportifs, l’Eucharistie renverse les murs, dépasse toutes les frontières. L’ouvrier et le patron, l’Européen et l’Africain, la digne baronne et le jeune rappeur se retrouvent sans autre raison que laisser le Christ réaliser leur unité profonde dans le cœur de Dieu. Peu importe que l’on ne sache même pas le nom de l’autre et que l’on soit séparé par des intérêts opposés. Quand on vient partager la même table, on ne s’éparpille pas.

Et Dieu nous fait l’honneur de partager une conversation avec lui.

Nous le saluons d’abord et nous reconnaissons que nous ne méritons pas cet honneur. Mais si nous sommes venus, c’est précisément parce que nous avons compris que là se jouait notre vie, que le Père était tout heureux d’accueillir tous ses enfants pour leur pardonner.

Il s’adresse à nous : dans les lectures, il nous raconte ses aventures avec les hommes, il nous apprend à vivre mieux, à faire de meilleurs choix de vie, il nous réconforte si nous sommes abattus.

Et nous, en retour, nous chantons sa Gloire et notre joie d’être présents. Prenons-nous part à ce « dialogue » ?…

Toute cette première partie de la réunion n’est pas « une avant-messe » facultative et il nous faut convertir nos comportements. Les supporters de foot, les amateurs d’opéras, les jeunes fans de rock, les invités du Palais royal, tous et toutes, sauf exception, se pressent pour arriver à l’heure de leurs réunions. Pourquoi mettons-nous moins d’empressement pour répondre à l’invitation DE DIEU ?….

Par nos chants, nos prières, nos « AMEN » clamés avec assurance, nous nous unissons, nous participons, nous entrons dans le grand élan de l’Eglise heureuse d’échanger avec son Seigneur.
L’homélie montre l’actualité permanente du message du Christ et indique comment l’incarner dans nos vies aujourd’hui.

LE PIVOT INTERMEDIAIRE

Alors cette première partie (Liturgie de la Parole) peut se terminer par 3 actes qui manifestent que nous avons compris et que nous sommes dans les dispositions nécessaires pour poursuivre :

  • ACTE DE FOI : nous proclamons notre credo, nous disons à Dieu que nous avons confiance en Lui.
  • ACTE D’ESPERANCE : nous pensons au monde et nous prions aux intentions des absents, des malheureux, en l’espérance de la santé, de la paix et de la justice.
  • ACTE DE CHARITE : par la collecte nous donnons librement un peu de nos biens pour les besoins de l’Eglise et pour les œuvres humanitaires.

L’EUCHARISTIE EST UN REPAS.

Eclairés par la Parole de Dieu, réchauffés par la prière, nous sommes prêts à participer d’un même cœur à la 2ème partie.
De façon solennelle, en englobant tous les appels de l’Eglise et du monde, le prêtre fait mémoire, actualise le geste du don ultime du Christ : « Prenez, mangez…Buvez… ».

Centrés sur le Christ crucifié et vivant, nous pouvons dire le NOTRE PÈRE puis nous obéissons à l’appel et nous partageons le Pain eucharistié. Nous ne faisons pas notre communion (expression insensée) mais nous entrons dans la communion de l’amour du Seigneur qui nous recrée en communauté fraternelle.

Et il est sans doute bien dommage que nous ne célébrions plus avec un pain unique comme Jésus puis les premiers chrétiens faisaient : « Le pain que nous rompons n’est-il pas une communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps car tous nous participons à cet unique Pain » (1 Cor 10, 12) Paul ne pourrait plus nous lancer cet appel pathétique, lui qui constatait les oppositions qui demeuraient hélas entre communiants !
Car il faut le répéter haut et fort : l’Eucharistie n’est pas un acte pieux individuel mais elle a pour but de réaliser l’œuvre du Christ, ce pour quoi il a donné sa vie et est ressuscité : l’union des êtres humains toujours tentés par le repli sur soi, l’indifférence aux autres, la rancune, l’orgueil.

ET LA SUITE ?

Quand nous sortons de l’Eglise, apparemment rien n’a changé. Nos caractères sont toujours les mêmes, nos problèmes ne sont pas résolus et le monde poursuit sa course, indifférent à cette pincée de gens qui semblent croire encore aux vieilles histoires religieuses.
Pourtant la Parole de Dieu vient encore de s’incarner, comme jadis à Bethléem ; le sacrifice de l’amour crucifié a été re-présenté, rendu-présent, comme au Calvaire ; la Victoire de la vie sur la mort a rempli nos cœurs : « Allez dans la Paix du Christ ».

Notre assemblée qui se disperse paraît aussi dérisoire que le groupe primitif des premiers apôtres et des quelques femmes qui méditaient l’ordre reçu : « Dans toutes les nations faites des disciples ; je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ». Remplis de joie, porteurs de la Nouvelle qui allait changer l’histoire, ils décidèrent de se retrouver chaque dimanche pour manger le Corps du Seigneur et devenir son Corps.
Et la merveille s’est réalisée. Un jour, un jeune homme d’Assise a laissé là sa fortune et le poverello a fait chanter la joie de la création ; un petit abbé français a sauvé des milliers de vies que son Roi, engoncé dans le luxe, laissait mourir ; une religieuse albanaise a quitté son couvent nanti pour s’enfoncer dans l’enfer des lépreux de Calcutta. Qui ose prétendre que l’Eucharistie ne sert à rien ?

Parce qu’il porte la présence divine, le morceau de Pain continue à allumer le feu de l’amour dans les cœurs les plus froids. A condition, certes, qu’ils acceptent de se laisser brûler. Et que la main qui s’est ouverte pour recevoir le Pain de Vie se tende pour donner du pain à l’affamé.
Oui « il est grand le Mystère de la Foi ».[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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PAPE FRANCOIS: « Appuyons-nous sur l’Eucharistie » (21.3.2018)

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C’est aujourd’hui le premier jour du printemps. Les plantes, les arbres fleurissent. Alors j’ai une question à vous poser : un arbre, une plante peut-elle fleurir quand elle est malade ?

Non ! Un arbre ou une plante qui n’est pas bien arrosé peut-il fleurir comme il faut ? Non…. Peut-on se développer sans racine ? Non !

Voilà un message : la vie chrétienne est une vie qui doit fleurir à travers les œuvres de charité, en faisant le bien. Mais si l’on n’a pas de racines, on ne pourra pas fleurir. Et les racines, qui est-ce ? C’est Jésus !

Si nous ne sommes pas avec Jésus, là, enracinés en lui, nous ne donnerons pas de fruits. Si nous n’arrosons pas notre vie par la prière et les sacrements, porterons-nous des fruits chrétiens ? Non ! Car la prière et les sacrements alimentent en eau les racines. Alors notre vie portera du fruit.

La célébration de la messe, dont nous parcourons en ce moment les différentes étapes, est centrée sur la communion, c’est-à-dire le fait de s’unir à Jésus.

… Nous célébrons l’Eucharistie pour nous nourrir de Jésus, qui se donne dans la parole et dans le sacrement de l’autel, afin de nous rendre semblables à lui. Le Seigneur le dit lui-même : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui » (Jn 6,56).

Durant la messe, après avoir rompu le pain consacré, c’est-à- dire le corps de Jésus, le prêtre le montre aux fidèles: « Heureux les invités au repas du Seigneur, voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde….Cette invitation nous appelle à vivre l’union intime avec le Christ, source de joie et de sainteté.

C’est une invitation qui remplit de joie et pousse en même temps à un examen de conscience éclairé par la foi…..N’oubliez pas cela : Jésus pardonne toujours. Jésus ne se lasse pas de pardonner. C’est nous qui nous lassons de demander pardon. En pensant justement à la vertu salvifique de ce sang, saint Ambroise s’exclame : « moi qui pèche tout le temps, je dois en permanence disposer du remède »

Même si nous nous avançons vers l’autel pour communier, c’est en réalité le Christ qui vient à notre rencontre pour que nous fassions un avec lui. C’est une rencontre avec Jésus ! Se nourrir de l’Eucharistie, cela signifie se laisser transformer par ce que nous recevons.
Saint Augustin nous aide à comprendre cela, quand il parle de la lumière reçue quand il a entendu le Christ lui dire : « Je suis la nourriture des forts ; crois, et tu me mangeras. Et je ne passerai pas dans ta substance, comme les aliments de ta chair ; c’est toi qui passeras dans la mienne ».

À chaque fois que nous communions, nous ressemblons un peu plus à Jésus, nous nous transformons un peu plus en Jésus. De même que le pain et le vin sont transformés en corps et sang du Christ, de même ceux qui les reçoivent avec foi sont transformés en Eucharistie vivante.

… Voilà qui est beau, très beau. En nous unissant au Christ, la communion nous arrache à nos égoïsmes, elle nous ouvre et nous unit à tous ceux qui ne font qu’un avec lui. Voilà le prodige de la communion : nous devenons ce que nous recevons !

… Après la communion, le silence, la prière silencieuse, nous aide à garder dans notre cœur le don que nous venons de recevoir. Prolonger un peu ce temps de silence, où l’on parle à Jésus dans notre cœur, est d’une grande aide, tout comme chanter un psaume ou un hymne de louange; cela nous aide à être avec le Seigneur.

La liturgie eucharistique se conclut par une prière après la communion. Dans celle-ci, le prêtre se tourne vers Dieu au nom de tous pour le remercier d’avoir fait de nous ses invités et pour demander que ce que nous avons reçu transforme notre vie.

L’Eucharistie nous rend forts pour porter du fruit par nos bonnes œuvres en tant que chrétiens.

Appuyons-nous sur l’Eucharistie : c’est recevoir Jésus qui nous transforme en lui, qui nous rend plus forts. Le Seigneur est si bon et si grand !

PAPE FRANCOIS

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Eucharistie et justice sociale

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Ce 7 juin, le R.J.F. (réseau pour la justice fiscale) organise, en Belgique,

le 8ème « TAX JUSTICE DAY »

Voici l’intro du journal qui sera distribué le 7 juin:

Sans impôts ni cotisations sociales, la vie en société ressemblerait à la loi de la jungle. Il est donc normal que chacun contribue proportionnellement à son revenu.

Tout le monde contribue-t-il de façon équitable ? Non.

Les gouvernements se succèdent et rien n’est fait pour empêcher les moyens et les bas revenus de porter le plus lourd fardeau. Il n’est pas normal que les riches jouissent de services de qualité tout en disposant de nombreuses possibilités permettant d’échapper à l’impôt.

D’après l’économiste français Gabriel Zucman, si vous faites partie du 0,01% le plus riche de la planète, il y a 70 % de chances que vous ayez un compte dans un paradis fiscal.
400 familles belges se trouvent dans cette tranche supérieure. Si nous appliquons les calculs de Zucman à la Belgique, cela signifie que ces 400 familles occasionnent des pertes de 2,1 milliards d’euros par an à l’État.

Ensemble, les 100 familles les plus riches du pays ont placé 48 milliards d’euros dans des sociétés boîtes aux lettres du Grand-Duché de Luxembourg. Ces sociétés n’existent que sur papier. Cela permet à ces familles d’échapper à leur contribution au bon fonctionnement de la société.

CONTACTS DU R.J.F. POUR LIEGE :

Daniel PUISSANT – Tél. : 0257/56066 ou 04/ 252 85 94 – puissantd@gmail.com

[/fusion_text][fusion_text]

« Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent trompeur,
qui vous confiera le Bien véritable ?
Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent »

(Luc 16, 11)

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Fête de la Sainte Trinité – Année B – Dimanche 27 mai 2018

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PÈRE et FILS et ESPRIT – LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE

Été de l’année 30. Après les grandes fêtes de Pâque et de Pentecôte, les foules de pèlerins sont parties et Jérusalem a retrouvé sa vie ordinaire, rythmée par les cérémonies du temple et surveillée par l’armée romaine. L’affaire Jésus va retomber dans l’oubli.

Mais quelque part, le groupe des disciples demeure sidéré par ce qu’ils viennent de vivre : l’horreur de la croix, la stupeur d’une résurrection incroyable, la disparition définitive. C’est la tempête sous les crânes, un tsunami. Qui donc est Jésus ? Un homme, fils de Marie. Un prophète mais davantage. En bon juif, il confessait qu’il n’y a qu’un Dieu et il l’appelait « Père ». Et quel est cet Esprit qu’il nous a envoyé et qui nous comble de paix, d’assurance et d’une joie profonde ? Comment affirmer que ce Jésus est le Messie, le Libérateur définitif alors que rien ne semble changé ? Comment accomplir la mission universelle alors que l’on n’a aucun titre ni ressources financières ?

En tout cas le mouvement est lancé : on apprend que des communautés sont nées en Samarie, à Chypre, à Damas, en Macédoine, en Grèce…Juifs et païens, pour la première fois réunis, chantent « la Grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour du Père, la communion du Saint-Esprit » (1 Cor 13, 13).

A la fin du 2ème siècle, Tertullien créera le mot « TRINITAS » (tri-unitas). Au 4ème siècle, après des débats houleux, des critiques acerbes, des anathèmes et même des tueries, les premiers conciles rédigeront le Credo que nous confessons encore : « Je crois en un seul Dieu, le Père…Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu….Je crois en l’Esprit-Saint qui est Seigneur et qui donne la Vie… »

LA FINALE, SOMMET DE L’EVANGILE DE MATTHIEU

Dans les années 80-85, Matthieu avait écrit un Evangile et sa finale, que nous lisons aujourd’hui, donne le fondement de ce qui s’est produit et comment tout a pu démarrer. Ce « programme » a fait naître un nouveau style de vie, une nouvelle culture et surtout des hommes et des femmes d’une exceptionnelle grandeur. La révélation du Vrai Dieu révélait en même temps les droits de l’homme.

Les 11 disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.

Après avoir accompli sa Pâque sur la montagne de Jérusalem, Jésus ressuscité renvoie ses disciples au point de départ, sur la montagne où il avait proclamé les Béatitudes : maintenant c’est à partir de là qu’ils vont pouvoir, à leur tour, accomplir leur mission. Jésus n’est plus un maître mais leur Seigneur qu’ils adorent. Cette foi nouvelle ne va pas de soi, elle éveille encore des doutes.

Ce rendez-vous vaut aussi pour nous, lecteurs qui connaissons l’itinéraire de Jésus dans l’évangile : nous sommes renvoyés dans notre « Galilée », c.à.d. nos lieux de vie, pour inventer désormais notre propre trajet évangélique. Le livret de l’Evangile n’est pas une information, une simple connaissance mais un perpétuel départ pour l’aventure chrétienne. C’est en nous y élançant que nos doutes s’évaporeront peu à peu.

Méditons les 5 ultimes, brèves et capitales instructions du Messie crucifié et ressuscité.

L’ENVOI EN MISSION MONDIALE

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.

Après son baptême, Jésus, dans la solitude du désert, avait longtemps réfléchi à la manière d’accomplir la mission que son Père venait de lui confier. Il avait rejeté le satan qui proposait de lui conférer toute puissance s’il le prenait pour guide, c.à.d. s’il adoptait des méthodes de mensonge, de violence, de corruption. Jésus avait opté pour le chemin des Béatitudes, dans la pauvreté et la douceur. Cela l’avait conduit à la croix mais maintenant, ressuscité par son Père, il a reçu la force divine.
Le seul et unique Seigneur de l’Eglise est Jésus : qu’elle ne pactise donc jamais avec ceux qui la flattent pour mieux se servir d’elle. Qu’elle ose, comme Jésus, se tenir droite devant Caïphe et devant Pilate, devant le pouvoir politique et l’autorité religieuse. Qu’elle résiste à la terrible tentation du pouvoir et qu’elle dénonce avec courage les injustices, les magouilles, les fraudes, les mensonges de ceux qui bâtissent leur gloire en écrasant les pauvres.

Allez ! De toutes les nations faites des disciples.

De naissance, l’Eglise échappe à tout nationalisme, à toute tentative de l’enfermer dans des frontières. Elle ne crée pas une terre sainte, un Etat, un îlot sacré où les gens seraient invités à entrer. Jésus ne dit pas qu’il faut faire des nations chrétiennes mais proclamer partout l’Evangile aux hommes de toutes conditions et de toutes cultures. La Bonne Nouvelle prêchée et accomplie par le juif Jésus est Bonne Nouvelle pour tout être humain à travers toute l’histoire. Elle sera donc proclamée, proposée à l’écoute de chacun pour que tout cœur soit attentif et se décide, en toute liberté, à devenir « disciple de Jésus ».

Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Lorsque l’auditeur aura manifesté clairement qu’il connaît au moins les grandes lignes de l’Evangile, lorsqu’il assurera que sa démarche est libre de toute pression et de tout intérêt mondain, alors il pourra être baptisé, c.à.d. plongé au cœur même de la vie de Dieu tel que Jésus l’a révélé. Libéré et pardonné par la Pâque de Jésus Seigneur, animé, consolé par l’Esprit de Dieu, il aura l’immense joie d’appeler Dieu son Père.
Et par là même il sera baptisé, plongé dans la communion de l’Eglise. Ses nouveaux frères et sœurs l’accueilleront avec allégresse, l’assureront de leur amitié et de leur concours afin qu’il accomplisse jusqu’au bout sa vocation. Il comprendra peu à peu qu’il n’est pas un membre d’une société anonyme, qu’il n’a pas reçu un sauf-conduit pour aller au paradis mais qu’il est, avec les autres, membre du Corps Vivant du Ressuscité, œuvrant à faire advenir une humanité fraternelle et réconciliée.
Chaque premier jour de la semaine, jour de la Pâque hebdomadaire, il rejoindra l’assemblée des disciples : communiant dans l’écoute de l’Evangile, la prière, les chants de joie et le partage du Pain et du Vin du Seigneur, ensemble ils manifesteront la réalité actuelle et vivante du Corps total du Christ.

Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé.

Une communauté chrétienne doit être un lieu de formation permanente car on n’a jamais fini d’apprendre à être disciple. Il est fini le temps où le catéchisme désignait l’école des premières années. Pour en être demeurés à ces notions exprimées dans le langage des enfants, des multitudes de baptisés, ébranlés par les découvertes modernes, n’ont pas trouvé réponse aux nouvelles questions qui se posaient. Ils en ont conclu que l’Eglise était rétrograde et que la liberté obligeait à s’en détourner.

Le message de la Bible, des Evangiles et des Lettres des apôtres est d’une telle richesse, d’une telle profondeur que l’on n’en finira jamais de l’approfondir pour en retirer des idées nouvelles. Loin d’être obsolète, la foi révèle son indispensable lumière afin d’éclairer les problèmes les plus aigus, les plus angoissants de notre temps. Rien n’est plus actuel que l’Evangile. Rien n’est plus efficace si ses adhérents consentent à « observer tout ce que Jésus a commandé ».

Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Jésus rassure ses apôtres apprenant qu’ils ne le verront plus : sa nouvelle présence sera invisible mais permanente, assurée. Jésus, sa mission accomplie, ne va pas se reposer là-haut nous laissant nous débrouiller tout seuls. Les Saints qui confessent leurs entretiens avec Jésus, qui lui confient leurs angoisses, ne rêvent pas, ne s’évadent pas dans une illusion consolatrice. Ils savent que leur Seigneur est présent au cœur de leur vie, qu’il agit dans leur existence tout autant qu’eux-mêmes la conduisent en responsabilité.
Car il y aura une fin dont la date reste inconnue. Sa mention n’a pas pour but d’éveiller la peur mais de nous garder dans la vigilance. Nos actes ne sont ni absurdes ni anodins mais importants. La fin donne valeur à l’ici et maintenant. La foi n’assigne pas à résignation dans l’attente d’un arrière-monde.

CONCLUSION

Trinité est un mot abstrait qui semble poser une énigme insoluble (3= 1) dont le monde se moque.
Or rien n’est plus concret, plus vivant qu’un Dieu qui unit Père et Fils dans la communion de l’Esprit. Jamais avant saint Jean, on n’avait osé écrire « Dieu est Amour » (Pau Valéry), amour en lui-même, amour de toute éternité.
Quand l’Eglise ne vit pas ce mystère, elle tombe dans le déisme donc dans l’intolérance, la recherche du Pouvoir, le fanatisme. Et hélas, ça lui est arrivé trop souvent.
Mais quand elle incarne la Trinité dans sa vie, elle accomplit le rêve que l’humanité n’a formulé que bien des siècles après le Christ. LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE : la fameuse devise des Droits de l’homme n’est peut-être que la traduction anthropologique et séculière de ce que Jésus nous a révélé.
Cette seconde « trinité » peut-elle être vécue sans la Première, sa source ?[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Pape Jean-Paul II – Homélie pour la fête de la Trinité

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PAPE JEAN PAUL II

HOMELIE AU BOURGET PARIS – FETE DE LA TRINITE – 1 JUIN 1980

« …………Que n’ont pas fait les fils et les filles de votre nation pour la connaissance de l’homme, pour exprimer l’homme par la formulation de ses droits inaliénables! On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire.

Au fond, ce sont-là des idées chrétiennes. Je le dis tout en ayant bien conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet idéal, ne se référaient pas à l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Mais ils voulaient agir pour l’homme.

Pour nous, l’alliance intérieure avec la sagesse se trouve à la base de toute culture et du véritable progrès de l’homme.

Le développement contemporain et le progrès auxquels nous participons sont-ils le fruit de l’alliance avec la sagesse? Ne sont-ils pas seulement une science toujours plus exacte des objets et des choses, sur laquelle se construit le progrès vertigineux de la technique? L’homme, artisan de ce progrès, ne devient-il pas toujours plus l’objet de ce processus? Et voilà que s’effondre toujours plus en lui et autour de lui cette alliance avec la sagesse, l’éternelle alliance avec la sagesse qui est elle-même la source de la culture, c’est-à-dire de la vraie croissance de l’homme.

6. Le Christ est venu au monde au nom de l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Au nom de cette alliance, il est né de la Vierge Marie et il a annoncé l’Evangile. Au nom de cette alliance, « crucifié… sous Ponce Pilate » il est allé sur la croix et il est ressuscité. Au nom de cette alliance, renouvelée dans sa mort et dans sa résurrection, il nous donne son Esprit…

L’alliance avec la sagesse éternelle continue en Lui. Elle continue au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Elle continue comme le fait d’enseigner les nations et de baptiser, comme l’Evangile et l’Eucharistie. Elle continue comme l’Eglise, c’est-à-dire le Corps du Christ, le peuple de Dieu.

Dans cette alliance, l’homme doit croître et se développer comme homme. Il doit croître et se développer à partir du fondement divin de son humanité, c’est-à-dire comme image et ressemblance de Dieu lui-même. Il doit croître et se développer comme fils de l’adoption divine.

Comme fils de l’adoption divine, l’homme doit croître et se développer à travers tout ce qui concourt au développement et au progrès du monde où il vit. A travers toutes les œuvres de ses mains et de son génie. A travers les succès de la science contemporaine et l’application de la technique moderne. A travers tout ce qu’il connaît au sujet du macrocosme et du microcosme, grâce à un équipement toujours plus perfectionné.

DES DROITS DE L’HOMME AU RISQUE DE SA DESTRUCTION

Comment se fait-il que, depuis un certain temps, l’homme ait découvert dans tout ce gigantesque progrès une source de menace pour lui-même? De quelle façon et par quelles voies en est-on arrivé à ce que, au cœur même de la science et de la technique modernes, soit apparue la possibilité de la gigantesque autodestruction de l’homme; à ce que la vie quotidienne offre tant de preuves de l’emploi, contre l’homme, de ce qui devait être pour l’homme et devait servir l’homme?

Comment en est-on arrivé la? L’homme en marche vers le progrès n’a-t-il pas pris un seul chemin, le plus facile, et n’a-t-il pas négligé l’alliance avec la sagesse éternelle? N’a-t-il pas pris la voie « spacieuse », en négligeant la voie « étroite » ?

7. Le Christ dit: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ».

« Le pouvoir au ciel et sur la terre » n’est pas un pouvoir contre l’homme. Ce n’est même pas un pouvoir de l’homme sur l’homme. C’est le pouvoir qui permet à l’homme de se révéler à lui-même dans sa royauté, dans toute la plénitude de sa dignité. C’est le pouvoir dont l’homme doit découvrir dans son cœur la puissance spécifique, par lequel il doit se révéler à lui-même dans les dimensions de sa conscience dans la perspective de la vie éternelle.

Alors se révélera en lui toute la force de baptême, il saura qu’il est « plongé » dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il se retrouvera complètement lui-même dans le Verbe éternel, dans l’Amour infini.

C’est à cela que l’homme est appelé dans l’alliance avec la sagesse éternelle.

Tel est aussi ce « pouvoir » qu’a le Christ « au ciel et sur la terre ».

L’homme d’aujourd’hui a beaucoup augmenté son pouvoir sur la terre, il pense même à son expansion au-delà de notre planète.

On peut dire en même temps que le pouvoir de l’homme sur l’autre homme devient toujours plus lourd. En abandonnant l’alliance avec la sagesse éternelle, il sait de moins en moins se gouverner lui-même, il ne sait pas non plus gouverner les autres.

Combien pressante est devenue la question des droits fondamentaux de l’homme!

Quel visage menaçant révèlent le totalitarisme et l’impérialisme, dans lesquels l’homme cesse d’être le sujet, ce qui équivaut à dire qu’il cesse de compter comme homme. Il compte seulement comme une unité et un objet ! ………………

PRESENCE INALIENABLE DU CHRIST SEIGNEUR

8. Le Christ, à la fin, dit encore ceci: « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde »; cela signifie donc aussi: aujourd’hui, en 1980, pour toute époque.

Le problème de l’absence du Christ n’existe pas. Le problème de son éloignement de l’histoire de l’homme n’existe pas. Le silence de Dieu à l’égard des inquiétudes du cœur et du sort de l’homme n’existe pas.

Il n’y a qu’un seul problème qui existe toujours et partout:: le problème de notre présence auprès du Christ. De notre permanence dans le Christ. De notre intimité avec la vérité authentique de ses paroles et avec la puissance de son amour.

Il n’existe qu’un problème, celui de notre fidélité à l’alliance avec la sagesse éternelle, qui est source d’une vraie culture, c’est-à-dire de la croissance de l’homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »

PAPE JEAN-PAUL II

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Fête de la Pentecôte – Année B – 20 mai 2018

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COMMENT LA VIE EST CHANGÉE PAR L’ESPRIT

En cette année 30 où Jésus a été exécuté à Jérusalem, il y a 93 ans déjà que les troupes romaines occupent Israël et exploitent durement la population. Que des païens idolâtres souillent la terre donnée par Dieu à son peuple est insupportable. Des tentatives de révolte éclatent mais elles sont réprimées impitoyablement et les leaders sont arrêtés et crucifiés. Epouvantés, leurs partisans s’égaillent dans la terreur d’être pris, se lamentant sur leur chef disparu et leur espérance anéantie.

Or après l’exécution de Jésus, il va se produire quelque chose de totalement différent. Ses disciples, qui s’étaient évanouis dans la nature, réapparaissent en pleine ville, complètement transfigurés. Au lieu de se cacher, ils se manifestent sur la place publique ; au lieu de pleurer la mort de leur maître, ils semblent tout heureux ; au lieu de se taire, ils parlent ; au lieu de préparer la révolution par la violence, ils sont eux-mêmes révolutionnés par la douceur et la paix.

On ne reverra plus Jésus dont normalement le souvenir devait s’éteindre très vite. On n’aura d’autre apparition que celle de ce petit groupe d’hommes et de femmes, sans titres, sans fortune, sans moyens. Était-ce des affabulateurs, des mythomanes, des fous ?…Or à partir d’eux, l’histoire d’Israël et même celle du monde va changer.

Qu’ont-ils dit, qu’ont-ils vécu, qu’ont-ils fait ? Quelles sont les conséquences pratiques de la foi qu’ils confessaient ? Que signifie recevoir l’Esprit ? Ne cherchons pas des idées théologiques chez Paul ou Jean mais relisons les « Actes des Apôtres » où Luc nous raconte les événements. Cela nous apprendra à tirer les conséquences pratiques pour nous qui, aujourd’hui, célébrons la Pentecôte. Pas plus que le Ressuscité, le Saint-Esprit ne se voit. Comment nos engagements visibles traduisent-ils sa présence ?

AFFIRMATION FONDATRICE : « DIEU A RESSUSCITE JESUS » (Ac 2, 24)

Tout tourne autour de leur affirmation qui semble aberrante : « Jésus est ressuscité : nous l’avons vu ». Ce cri suscite sourires narquois, rires incrédules, sarcasmes ; on objecte : « Vous avez eu une hallucination ! » ; on explique raisonnablement : « Vous avez subtilisé le cadavre pendant la nuit ». Toutefois rien n’ébranle leur certitude et ils s’expriment avec « assurance » : c’est ainsi que Luc qualifie sans cesse la qualité essentielle de leur proclamation. Pas de porte à porte, pas de prosélytisme agressif : calme certitude. Et évidemment gratuité totale.

L’ESPRIT CREE LA FRATERNITE

Point aussi fondamental : la foi en Jésus ressuscité n’est pas une opinion privée, une croyance que l’on cache en son for intérieur. L’Esprit-Saint qui ente sur Jésus vivant unit du même coup tous ceux qui partagent cette foi. Dire à Jésus « Je crois en toi », c’est dire du même élan aux autres : « Je vous aime comme frères et sœurs dans un même corps ». Il faut connaître par cœur cette courte et magnifique phrase où Luc, en quelques mots, dit l’essentiel de ce qu’est une communauté chrétienne :

« Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42).

Ces 4 activités forment la base indispensable de tout groupe qui se dit chrétien

ETRE ENSEIGNES. La conversion à Jésus vivant éveille le désir de le connaître toujours davantage, d’apprendre son enseignement afin de le mettre en pratique. La lecture, la méditation des Evangiles est l’action première, essentielle du croyant.

LA COMMUNION FRATERNELLE. Le commandement central de la Bonne Nouvelle – « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »- et la révélation que Dieu est « Notre Père » provoquent de soi la communauté. « Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis » (Ac 2, 44). Sans qu’il y ait obligation, les plus riches venaient en aide aux plus pauvres. Ce n’était pas encore le paradis : les lettres de Paul et de Jean laissent entendre que des tensions survenaient, des personnalités s’affrontaient. Les exhortations sans cesse répétées sur le devoir de charité montrent à quel point la vie ensemble était difficile : seule la réconciliation du Seigneur pouvait recoudre les déchirures.

L’EUCHARISTIE DU DIMANCHE. Le lendemain de chaque shabbat, le premier jour de la semaine, tous les croyants, dispersés dans leurs professions, se rassemblaient dans la maison de l’un d’entre eux pour célébrer le repas du Seigneur. « Unanimes, ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité du cœur » (Ac 2, 46). Nul besoin d’édicter que « la messe dominicale est obligatoire ». Jésus l’avait précisé : « Faites cela en mémoire de moi ». On n’organisait pas de pèlerinages au Golgotha (quelle horreur !) : où que l’on soit, autour de la table, on était le Corps du Christ, son Eglise vivante. Les sarments irrigués par son amour prouvaient que sur la croix de mort, Jésus était la Vigne vivante. Le Pain rompu et partagé rassemblait en « UN » les humains fragmentés par leurs différences. Le Vin nouveau remplissait d’allégresse et de joie nouvelle.

LA PRIERE. Et on apprenait aux croyants à prier beaucoup. A demander l’Esprit- « Demandez et vous recevrez » -, à reprendre le « notre Père… », à intercéder les uns pour les autres, à supplier pour les frères partis en mission lointaine, pour ceux qui souffraient de la persécution.

OPPPOSITION ET PERSECUTION

Très vite l’affaire tourna mal car leur proclamation accusait les juges du grand tribunal du Sanhédrin d’erreur judiciaire gravissime : ils auraient condamné comme blasphémateur celui qui est le Messie !!?? Qui avait raison : Caïphe ou Pierre ? Les autorités s’inquiètent, font arrêter les meneurs, les menacent, leur interdisent de même prononcer le nom de Jésus (Ac 4, 18).

Les Apôtres rétorquent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes…Dieu a ressuscité Jésus…Il l’a exalté comme Sauveur pour donner le pardon. Nous sommes témoins de ces événements, nous et l’Esprit-Saint » (Ac 5, 29).

Punis par flagellation, ils sortent du tribunal « tout heureux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus. Et chaque jour, au temple, ils annoncent la Bonne Nouvelle de Jésus Messie » (5, 41). La souffrance du témoin était prévue par Jésus, elle est participation à sa croix, elle est le signe qui confirme sa certitude, qui renforce son assurance ; elle est presque une promotion.

L’ESPRIT EST MISERICORDE

Et pourtant les disciples n’accablent pas Israël ni les auteurs de la mort de Jésus, ils ne les menacent pas des peines de l’enfer : au contraire, s’ils se convertissent, eux aussi recevront la grâce du pardon. D’ailleurs, eux-mêmes, les premiers apôtres, qui s’étaient enfuis lors de l’arrestation de leur maître, n’avaient-ils pas été rejoints par ce Jésus qui, sans leur faire de reproches, leur avait montré ses plaies ? Sa Passion n’était pas la condamnation des hommes mais au contraire leur pardon, leur salut. Et il les avait envoyés avec la mission d’offrir la miséricorde à la multitude des pécheurs du monde entier. Dans le feu des haines et des conflits, l’Esprit allume le contre-feu du pardon.

L’ESPRIT REMPLIT DE JOIE

A la Pentecôte, lorsque l’Esprit avait fait sortir les premiers disciples du cénacle pour les lancer dans la rue, tout de suite ils ne s’étaient pas répandus en sermons mais ils formaient, en public, une communauté qui chantait les merveilles de Dieu » (Ac 2, 11)

Ainsi la première fois que l’Eglise de Jésus s’est manifestée en public, ce n’était pas par une procession, par un cortège de prélats, par une prédication apocalyptique mais par des gens simples, sans décorum, assumant leur condition de pécheurs pardonnés. Ils ne prouvaient pas la résurrection : ils étaient des êtres re-suscités par la joie fraternelle qui les faisait danser, rire, s’embrasser.

L’ESPRIT RENVERSE LES MURS

Jésus était juif, l’Esprit est venu d’abord sur des Juifs mais en disant que les premiers auditeurs comprenaient l’appel des apôtres « dans leurs langues », Luc fait entendre la visée universelle de l’œuvre du Christ. La première vague de persécution contre l’Eglise de Jérusalem chasse les convertis en Samarie (Ac 8, 1), on apprend qu’il y a une Eglise à Damas (9, 2), une à Jaffa (9, 36) ; Pierre fonde une communauté avec des païens à Césarée (Ac 10). La Bonne Nouvelle se répand avec une vitesse stupéfiante : au début des années 50, Paul fonde en Macédoine (Philippes), en Grèce (Corinthe)…Une autre existe aussi à Rome, au cœur de l’Empire…

Une révolution s’opère : Juifs et païens se rencontrent. La circoncision n’est plus imposée aux païens, ni la cacherout (interdits alimentaires) ; ensemble on partage à la même table le Pain du Seigneur. L’Esprit abat le mur de séparation…Le Christ crée un seul homme nouveau, en établissant la paix pour les réconcilier avec Dieu en un seul corps…Il a tué la haine (Ephésiens 2, 14…)

On devine que cette « révolution » ne s’est pas déroulée sans heurts, sans résistances farouches, sans débats houleux. Aujourd’hui au cœur du Vatican, le pape François suscite émoi, incompréhension, refus. S’il nous appelle sans cesse à « sortir », il s’agit de quoi ?…Quelle habitude est maintenant un mur pour d’autres ? Quelles lignes sont à déplacer ? Enfermé, l’Esprit n’est plus Vent mais air confiné, inerte. Dans l’Eglise, ça ne peut jamais « sentir le renfermé ».

CONCLUSION

Assurance dans la foi, amour vrai dans la communauté paroissiale, bonheur et joie, annonce aux autres, élan vers tous les horizons, patience dans l’épreuve, construction de ponts et non de murs, prière, Eucharisties festives. Ne nous plaignons pas du mal du monde : laissons-nous souffler par l’Esprit.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Le Pape : Ne jamais être fermés à l’Esprit Saint

[one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]Lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce 24 avril 2018, le Pape a centré son homélie sur les résistances que l’homme oppose à l’œuvre de l’Esprit Saint.

Les prisonniers des idées

Dans l’Évangile de Jean, Jésus dénonce la fermeture d’esprit des docteurs de la loi, une attitude qui devient de la «rigidité». Il s’agit d’hommes qui se mettent eux-mêmes au centre, inertes à l’œuvre de l’Esprit Saint, et insensibles aux nouveautés. Le Pape a particulièrement souligné leur complète incapacité à «discerner les signes des temps» et leur esclavage face aux paroles et aux idées. «Ils reviennent sur la même question, ils sont incapables de sortir de ce monde fermé, ils sont prisonniers des idées. Ils ont reçu la loi qui était vie, mais ils l’ont distillée, ils l’ont transformée en idéologie et ainsi ils tournent en rond, et ils sont incapables d’en sortir, et ils voient toute nouveauté comme une menace».

La liberté des enfants de Dieu

L’attitude des enfants de Dieu devrait être différente. Même avec éventuellement une réticence initiale, ils doivent être libres et être capable de mettre l’Esprit Saint au centre. L’exemple des premiers disciples met en évidence leur docilité à la nouveauté, et leur capacité à semer la Parole de Dieu aussi en dehors du schéma habituel du «on a toujours fait comme ça». Ils sont restés «dociles à l’Esprit Saint pour faire une chose qui était plus qu’une révolution», un «changement fort», et, au centre, «il y avait l’Esprit Saint : non pas la loi, mais l’Esprit Saint».
«Et l’Église était une Église en mouvement, une Église qui allait au-delà d’elle-même. Ce n’était pas un groupe fermé d’élus, mais une Église missionnaire : l’équilibre de l’Église, pour dire ainsi, est justement dans la mobilité, dans la fidélité à l’Esprit Saint. Quelqu’un disait que l’équilibre de l’Église ressemble à l’équilibre de la bicyclette : elle va bien quand elle est mouvement, mais si tu la laisses arrêtée, elle tombe. Un bon exemple.»

Prière et discernement pour trouver la voie

Fermeture et ouverture : deux pôles opposés qui montrent comment l’homme peut réagir face au souffle de l’Esprit Saint. L’ouverture est incarnée par les disciples, dont la résistance initiale n’est pas seulement humaine, mais elle est aussi «une garantie qu’ils ne se laissent pas piéger par n’importe quelle chose, mais qu’ensuite, avec la prière et le discernement,  ils trouvent la voie».

«Il y aura toujours des résistances à l’Esprit Saint, toujours, jusqu’à la fin du monde, a enfin remarqué le Pape. Que le Seigneur nous donne la grâce de savoir résister à ce à quoi nous devons résister, ce qui vient du malin, ce qui nous retire la liberté, et que nous sachions nous ouvrir aux nouveautés, mais seulement celles qui viennent de Dieu, avec la force de l’Esprit Saint, et qu’Il nous donne la grâce de discerner les signes des temps, pour prendre les décisions que nous devrons prendre en ce moment.»[/fusion_text][/one_full]

PAPE FRANCOIS : QU’EST-CE QUE TRANSMETTRE LA FOI ?

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« Transmettre la foi ce n’est pas donner des informations, mais fonder un cœur, fonder un cœur dans la foi en Jésus Christ », a-t-il affirmé.

Pour le pape, « transmettre la foi, ne peut pas se faire mécaniquement : ‘Prends ce livret, étudie-le et je te baptise’. Non. Le chemin de transmission de la foi est différent : (c’est) transmettre ce que nous avons reçu. Et c’est le défi d’un chrétien : être fécond dans la transmission de la foi. C’est aussi le défi de l’Eglise : être mère féconde, enfanter des enfants dans la foi. »

Le pape a insisté sur la transmission de la foi à travers les générations, soulignant que le credo y voyage à travers les « caresses », la « tendresse ».

« Transmettre la foi ce n’est pas faire du prosélytisme, c’est autre chose, c’est encore plus grand, a-t-il poursuivi. Ce n’est pas chercher des personnes qui soutiennent cette équipe du ciel, ce club, ce centre culturel ; cela va bien mais pour la foi il ne faut pas du prosélytisme. Le pape Benoît XVI l’a bien dit : ‘L’Eglise grandit non pas par prosélytisme mais par attraction’. La foi se transmet, mais par attraction, c’est-à-dire par témoignage. »

En effet, « le témoignage provoque de la curiosité dans le cœur de l’autre et l’Esprit Saint prend cette curiosité et le travail intérieur se fait. L’Eglise grandit par attraction… Quand on voit cette cohérence de vie avec ce que nous disons, la curiosité naît toujours : ‘Mais pourquoi celui-ci vit-il ainsi ? Pourquoi porte-t-il une vie de service aux autres ?’. Et cette curiosité est la graine que prend l’Esprit Saint pour la faire grandir. »

« La transmission de la foi se donne par le témoignage, jusqu’au martyre », a conclu le pape : « Et la transmission de la foi nous rend justes, elle nous justifie. La foi nous justifie et dans la transmission nous donnons la vraie justice aux autres. »[/fusion_text][/one_full]

7ème dimanche de Pâques – Année B – 13 mai 2018
Évangile de Jean 17, 11-19

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JESUS PRIE POUR NOUS

Vers la fin de ce qui sera notre premier siècle, Jean décide d’écrire un nouvel évangile. Pour au moins quatre raisons.
POUR ISRAEL. Les autorités juives jugent Jésus comme un blasphémateur qui a été condamné parce qu’il enfreignait la Loi ; il n’était pas le Messie et il n’est certainement pas ressuscité.
POUR ROME. On tient Jésus pour un dangereux révolutionnaire qui, comme tel, a été justement exécuté en croix par le Préfet romain.
POUR LES EGLISES. D’autre part, les communautés chrétiennes se répandent mais elles sont en butte à la persécution et beaucoup ont peur de les rejoindre.
POUR L’UNITE. Et, hélas, déjà des scissions apparaissent et des groupes concurrents se déchirent.

Donc Jean écrit pour proclamer la Gloire de Jésus Messie ressuscité, pour annoncer un Evangile non-violent, pour raffermir la foi des croyants effrayés et pour les supplier de demeurer unis.

Ce quadruple projet de Jean apparaît notamment dans son récit de l’ultime soirée de Jésus avec ses disciples (chapitres 13 à 17) où, sur le seuil de la mort, il explique longuement son projet à ses disciples. Commençant par le lavement des pieds, ce récit s’achève par une longue et sublime prière de Jésus à son Père. Chaque année, au dimanche entre Ascension et Pentecôte, nous en lisons une partie : aujourd’hui nous écoutons la 2ème partie, la prière de Jésus pour ses disciples. Donc pour nous aussi.

JESUS PRIE

L’évangile de Jean est celui où la divinité de Jésus est la plus fortement affirmée : Jésus ose dire à ses adversaires : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous connaîtrez que JE SUIS » (8, 28) et l’apôtre Thomas exprime la plus haute confession de foi devant le Ressuscité: « Mon Seigneur et mon Dieu » (20, 28).
Et pourtant Jésus ne remplace pas Dieu : il lui parle, il le prie, il l’appelle « Père ». Et à l’heure venue, il prie son Père de le soutenir pour terminer sa mission afin que la croix acceptée manifeste la Gloire du Père et la sienne ; puis il enchaîne en confiant ses disciples à son Père.
Ainsi la personne la plus parfaite, l’enseignement le plus haut ne suffisent pas à assurer la transmission. Si Jésus prie avec une telle intensité, a fortiori nous, prêtres, catéchistes, parents, avons à l’imiter : la prière n’est pas une formule pieuse, une décoration habituelle mais l’indispensable appel au secours de Dieu.

PRIERE DE JESUS POUR SES DISCIPLES

Jésus sait que son HEURE est arrivée. Pour ses ennemis, c’est le moment propice où on va se saisir de lui et le supprimer. Mais Jésus, conscient, affirme qu’il se donne. La haine est sûre de le jeter dans la mort. Non ! l’amour s’offre pour les siens. Par un supplice barbare, l’humanité va à nouveau exhiber sa cruauté: emporté dans l’horreur, Jésus va révéler la Gloire de son Père et le Père va manifester la Gloire de son Fils.

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « …Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte – de sorte que l’Écriture soit accomplie. »

Jésus sait qu’il ne trépasse pas dans le néant : il passe de ce monde à son Père.
Il affirme avoir accompli parfaitement la mission que son Père lui avait donnée : unir une poignée d’hommes en leur révélant que Dieu est leur Père. Non à cause de leurs qualités ou leur bonne volonté, non comme un secret ignoré en eux mais parce que Jésus le Fils les rend frères. Car c’est à cette profondeur seulement que nous pouvons connaître la véritable paix : celle-ci est celle de l’union du Père et du Fils. Ainsi ils seront réellement UN « comme le Père et le Fils ».

L’allégorie du Bon Pasteur l’affirme : « Je donne la Vie éternelle à mes brebis et elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher de ma main…Nul ne peut arracher quelque chose de la main du Père » (10, 28). Par la foi, nous pouvons être sûrs d’être « dans de bonnes mains », celles du Père et du Fils. Si bien que, lors de son arrestation, Jésus commandera aux soldats : « C’est moi que vous cherchez : laissez-les donc aller » – ce qui accomplit la parole de notre chapitre (18, 8).
Toutefois la foi n’est pas une mainmise qui nous emprisonne : nous restons libres de lâcher la protection – ce que hélas, Judas a fait pour son malheur – et l’Ecriture l’annonçait déjà (13, 18)

L’EVANGILE COMBLE DE JOIE

Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.

De grâce donc, que la foi ne soit pas un catéchisme à apprendre, une morale à appliquer à la lettre, des cérémonies à suivre sans comprendre. La Parole de Jésus est une Bonne nouvelle non parce qu’il nous ordonne ce qu’il faut faire mais parce qu’il nous révèle ce que Jésus fait de nous.
Donc la Bonne Nouvelle mérite son nom : elle nous comble de la joie. Mais c’est la joie de la naissance qui éclate après les douleurs de l’enfantement (16, 21). La joie chrétienne est pascale parce qu’elle ressuscite toujours après les croix.

LA FOI AU CHRIST SUSCITE LA HAINE.

Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Tout le Nouveau Testament résonne de cet avertissement répété : vous serez objets non de compliments, de sarcasmes, de colères mais bien de haine. Jésus et son message sont subversifs. Paradoxe : sans désirer aucun pouvoir, sans visée de cupidité ou de gloire humaine, ils remettent en question tout pouvoir. Communisme, nazisme, capitalisme débridé, économie de marché : tous veulent faire taire la voix de l’Evangile. Quand ils le sont vraiment, on déteste toujours les chrétiens.
Mais ils ne quittent pas ce monde pour fuir dans une retraite à l’écart. Ils demeureront dans le monde tel qu’il est, partageront les conditions de tous. Et même ils aimeront ce monde car « Dieu l’a tant aimé qu’il a donné son Fils non pour le condamner mais pour le sauver » (3,16).
D’ailleurs, juste avant cette prière, de 15, 18 à 16, 33 (42 versets !), Jésus a prévenu les siens : à travers vous, c’est moi que l’on hait ; on vous tuera même au nom de Dieu (16, 2). Et il a terminé en nous précisant notre situation : « En moi vous avez la paix ; dans le monde vous aurez la persécution. Mais ayez confiance : moi j’ai vaincu le monde » (16, 33).

CONSACRÉS DANS LA VÉRITÉ

Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité… ».

Passage difficile, objet d’une foule de commentaires. Essayons.
La sainteté, dans la bible, ne désigne pas des réalisations exceptionnelles, un héroïsme exemplaire, une piété sans faille, un état mystique, un caractère sans défaut mais une altérité.
Au fond Dieu seul est Saint, c.à.d. tout à fait autre, inconcevable et invisible. Cependant il a donné un ordre à son peuple : « Soyez saints car je suis saint » (Lévitique 11, 45 ; 20,26…). Soyez différents des autres peuples, évitez certains de leurs comportements, adoptez un autre style de vie, fuyez toute idolâtrie : c’est ainsi que vous serez un peuple qui témoigne d’un Dieu unique, qui libère les esclaves et exige le droit et la justice.
Jésus envoie ses disciples au cœur du monde mais il prie son Père de leur parler, de leur envoyer sa Parole qui les instituera dans la lumière de la vérité qu’est Jésus (14, 6 : Je suis la voie, la vérité, la vie)
Et cette Parole de Dieu est Jésus le Fils qui était avec son Père depuis le commencement (1, 1), qui a été envoyé par Lui dans ce monde et qui maintenant va « se sanctifier lui–même ». Celui que les hommes vont supprimer sur la croix va manifester au maximum sa sainteté. Et ceux qui croiront à cette sainteté écrasée et ressuscitée, qui écouteront une parole que l’on voulait faire taire et qui parle encore et pour tous afin de proclamer la Vérité seront, à leur tour, saints.
Sarments de la Vigne vivante, UN entre eux comme le Père et le Fils sont UN, ils seront témoins de cette Vérité. Donc pleins de la joie parfaite de Jésus. Et sans cesse moqués, critiqués, persécutés.

CONCLUSION

Nous prions mal et si peu…Mais LUI, il prie pour nous, sans arrêt, et avec quelle force ! Confiance donc ! Et osons reprendre cette prière pour « ceux que le Père nous a donnés » : conjoint, enfants, paroissiens, collègues, élèves. La Parole de la croix nous rend saints en vérité.
Poursuivons la « Neuvaine à l’Esprit ».[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Poser des questions à l’Esprit Saint

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Poser des questions à l’Esprit Saint

Homélie du Pape François – Chapelle Sainte-Marthe – 30 avril 2018

“Notre vie est pleine de curiosité”, constate le pape qui décrit une “bonne curiosité: celle des enfants qui demandent “pourquoi?”. C’est le signe, dit-il, qu’ils cherchent des explications sur les choses qu’ils ne comprennent pas. Cette “bonne curiosité” permet aux enfants de grandir et de devenir autonomes. Elle est d’ailleurs “contemplative” car “les enfants voient, contemplent, ne comprennent pas et posent leurs questions”.

Puis le pape prend le contre-exemple des commérages – “patrimoine des femmes comme des hommes” – comme une “mauvaise curiosité”: C’est l’attitude qui consiste à “mettre le nez dans la vie des autres”, et à chercher à comprendre des choses “que l’on a pas le droit de savoir”.

Pour le pape, c’est une tentation humaine constante: “Ce type de mauvaise curiosité nous accompagne toute la vie : c’est une tentation que nous aurons toujours.”

Il recommande tout d’abord la vigilance: veiller aux questions que l’on pose, aux regards, aux intentions.

Il fait observer que le monde virtuel, les téléphones, etc., suscitent beaucoup de curiosité, notamment chez les enfants. Mais c’est une curiosité “sans discipline”, et face à laquelle il faut accompagner les enfants “pour que leur soif de connaissance ne soit pas un désir d’être curieux, et qu’ils ne finissent pas prisonniers de cette curiosité”.

Autre “bonne” curiosité : celle des apôtres. Jésus y répond par la promesse de la venue de l’Esprit Saint qui leur “enseignera tout”, et il leur rappellera tout ce qu’il leur a dit: “C’est l’Esprit Saint qui nous donnera la certitude.

L’Esprit Saint ne vient pas avec un paquet de certitudes à prendre. Non. C’est lorsque nous posons nos questions à l’Esprit Saint et que nous lui ouvrons notre cœur qu’il nous donnera de la certitude et la réponse adéquate, à ce moment précis. L’Esprit Saint c’est le compagnon de vie du chrétien.”

L’Esprit Saint, c’est le “compagnon de la mémoire”, qui “rappelle les paroles du Seigneur et les éclaire”, qui conduit “à un bonheur durable”. Le pape indique deux signes de l’action de l’Esprit Saint: le chrétien en a de la joie et il ne se trompe pas.

Comme à son habitude le pape conclut par “la grâce à demander” dans la prière: “Demandons au Seigneur de nous purifier en acceptant la curiosité, et de nous aider à savoir discerner la bonne de la mauvaise. Ensuite, demandons au Seigneur d’ouvrir notre cœur à l’Esprit Saint parce qu’il est la certitude : il nous la donnera en nous rappelant les enseignements du Christ tout au long du chemin.”[/fusion_text][/one_full]

Fête de l’Ascension – Année B – 10 mai 2018
Actes des Apôtres 1, 1-11

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JESUS EST SEIGNEUR

Le 40ème jour avant Pâques, en commençant le temps du carême, l’Eglise nous rappelait la dure sentence de notre condition : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière » et, avec crainte, nous suivions Jésus qui nous parlait d’épreuves, de souffrances et de croix.

Aujourd’hui, 40ème jour après Pâques, nous chantons notre joie : effectivement cet homme Jésus a connu la mort mais ensuite, vivant, il a été accueilli dans la Maison éternelle de son Père.

Si notre vie terrestre nous semble une inexorable descente dans l’abîme de la mort, l’Ascension nous révèle que, par le tremplin de la croix, elle devient une montée irrésistible vers la Vie éternelle. L’Ascension est la proclamation de la Seigneurie de Jésus, la découverte du trajet intégral de notre existence, la fête de notre espérance.

Comment est-on passé d’un versant à l’autre ? Au début de son second livre, les « Actes des Apôtres », Luc nous raconte comment des hommes ont cru à ce passage et comment nous-mêmes nous pouvons le faire (Relire d’abord le texte de Luc ci-dessus)

LES DOUTES CHASSÉS PAR L’ENSEIGNEMENT

Les évangiles osent nous dire que les disciples ont eu bien des difficultés à croire en Jésus ressuscité : ils croyaient voir un esprit, ils voulaient toucher…Il a fallu tout un temps pour que Jésus les convainque que c’était vraiment lui, marqué des plaies de sa passion.

Surtout il leur apprenait une autre lecture des Ecritures, une autre conception du Royaume de Dieu. En effet, humilié par des siècles d’occupation étrangère, Israël rêvait d’un Messie fulgurant, d’un pays enfin libre, du triomphe des bons, de l’écrasement des impies, peut-être de la fin du monde. Jésus les renvoyait à d’autres textes, à une tout autre image du Messie. La lumière de la résurrection ouvrait leurs cœurs à une autre compréhension des prophéties.

Donc ne demandons pas des apparitions : apprenons à lire ce qu’il ne faudrait plus appeler « Ancien Testament » car il n’est pas dépassé. Il est merveilleux de découvrir en lui comment peu à peu Dieu réalise son dessein du salut des hommes, comment des événements, des cris, des péchés même conduisent insensiblement à la reconnaissance du Messie Jésus. Le manque de connaissance de l’histoire biblique est une des grandes tares du peuple catholique.

Cette recherche peut aussi nous orienter vers la relecture de notre propre histoire tant collective que personnelle. Progrès et conflits, sciences et philosophies, arts et cultures : quelles valeurs finalement se dégagent ? Notre recherche du bonheur, nos échecs de relations, nos aspirations profondes : que disent-ils de nous, du sens de la vie humaine ? Tolérance, dialogue, droits de l’homme, protection des plus faibles de la société, mondialisation…mais aussi conflits, racismes, massacres, partout la mort : que cherchons-nous ?

Comment la croix et la résurrection projettent-elles une lumière sur ce tourbillon ?

LA GRANDE PROMESSE

Il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père: « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. ». Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Si la pierre du Golgotha a été roulée pour nous faire deviner le vide de la mort, alors rien n’est plus essentiel, rien n’est plus urgent que de communiquer cette nouvelle dans le monde entier. Mais pour rouler les pierres qui enferment nos esprits dans la nuit du désespoir, la Force divine est indispensable.

L’eau du baptême a lavé les cœurs des souillures du péché : ensuite il faut recevoir une énergie nouvelle. Dieu avait promis cette effusion spirituelle, et Jésus avait répété cette promesse. Maintenant celle-ci va se réaliser de façon imminente, à une date non précisée.

Remarquons les 2 verbes : « Vous serez baptisés dans… », c.à.d. plongés dedans : l’Esprit sera comme votre nouveau milieu de vie. Et « Il viendra sur vous » comme un bouclier qui vous protégera. Mieux encore il sera « l’Esprit de Dieu qui au commencement planait à la surface des eaux » et qui a couvé le tohu-bohu pour que surgisse l’univers et la vie (Genèse 1, 2). Après Pâques, cet Esprit va susciter une nouvelle création, va faire des disciples « les témoins » du Ressuscité. Animée par ce Souffle, leur parole sera ressuscitante, capable de réveiller et de relever les hommes.

L’ASCENSION

Toujours et partout, le ciel a eu un sens symbolique. Lorsque nous disons : « Notre Père qui est aux cieux », nous n’imaginons pas un Dieu là-haut derrière les nuages. Et lorsque Luc nous parle de l’Ascension, nous ne voyons pas Jésus tel un cosmonaute qui s’envole dans une fusée. On n’est pas au Cap Canaveral mais au mont des Oliviers : c’est là même que Jésus agonisant a commencé à « descendre » dans l’abîme de l’épouvante.

Et rappelons-nous la vision du prophète Ezéchiel (11,23) : scandalisé par l’idolâtrie qui s’était introduite dans le temple de Jérusalem, il avait vu « la Gloire de YHWH », c.à.d. l’indice visible de sa présence, quitter la ville pour se poser au-dessus du mont des Oliviers avant de partir rejoindre les exilés à Babylone.

Puisque Jésus y a été refusé, Dieu aujourd’hui quitte son temple pour se révéler aux nations du monde. Après la guerre, en 70, 40 ans plus tard, il sera détruit par les Romains….Et la présence de l’Islam interdit sa reconstruction. Il n’y a plus une « terre sainte », « une maison sacrée ».

… Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel…deux hommes en vêtements blancs leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

Pourquoi cette insistance sur le VOIR ? Parce que jadis le prophète Elie – le seul (avec le mystérieux Hénok : Gen 5, 24) dont on dise qu’il a été enlevé au ciel – a demandé à son disciple Elisée de regarder son départ, condition pour être accrédité comme son disciple dans l’Esprit. (2 Roi 2)

De même ici il faut que les apôtres « voient » que leur Maître est entré dans la Gloire de Dieu son Père. Qu’il n’est pas un « saint » accueilli près de Dieu mais qu’il est véritablement SEIGNEUR et que ses disciples peuvent et doivent lui donner ce Nom réservé à Dieu. C’est pourquoi Pierre proclamera : « Qu’Israël le sache avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous aviez crucifié » (Ac 2, 36). Paul écrira : « Dieu lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom afin qu’au Nom de Jésus, tout genou fléchisse… » (Phil 2)

C’est seulement s’ils restent convaincus que Jésus est « SEIGNEUR » de l’histoire que les disciples resteront animés par son Esprit. Le disciple qui considère Jésus comme un grand sage de jadis ou qui confond son invisibilité et son absence n’a pas l’Esprit : il ne dispose pas de l’énergie du témoignage.

JESUS SEIGNEUR VIENDRA

Jésus vit dans la Gloire de son Père mais il reviendra pour juger. Entre ces deux moments, dans le temps que nous vivons et dont la durée restera toujours indéterminée, il ne faut pas demeurer inactifs, le nez en l’air. La certitude de la verticale de sa venue projette ses disciples dans toutes les horizontales des rencontres, des témoignages, des missions.

Parce que l’axe de l’histoire a été révélé (l’élévation en croix est devenue Ascension, Glorification), les relations entre nous peuvent s’équilibrer dans la paix. Encore faut-il, au préalable, recevoir l’Esprit.

PLUS 10 JOURS D’ATTENTE ET DE PRIERE

Alors, ils retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit mont des Oliviers…À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.

Nous ne pouvons pas (encore) monter au ciel mais nous pouvons monter à l’étage de notre maison, c.à.d. à l’écart des bruits pour un retrait dans le silence. Mater notre envie de nous précipiter. Car les gens n’attendent pas notre dévouement et nos paroles resteront creuses si elles ne sont portées par le Souffle de l’Esprit.

Tenir dans l’attente sans en connaître la durée. En compagnie des autres frères et sœurs, autour de Pierre, parce qu’il ne peut y avoir qu’une seule Eglise. D’un même cœur, unanimes (10 x dans les « Actes »). Tous animés par l’amour pour Jésus, tous décidés à annoncer le Royaume tel qu’il l’a dit, tous impatients de partir en mission, tous conscients qu’ils devront eux aussi vivre le mystère pascal.

Et tous avec MARIE. C’est sa dernière mention dans les Ecritures. Elle connaît ces jeunes, elle sait qu’ils ont lâché son fils mais, comme lui, elle leur pardonne. Elle prie pour qu’ils vivent ce qu’elle a vécu : écouter, répondre : « Je suis ton serviteur : que ta Parole s’accomplisse en moi ». Que l’Esprit les féconde, les remplisse de la nouvelle présence du Messie. Alors, sûrs de la Montée de leur Seigneur, ils pourront « descendre » dans les jungles où les hommes se combattent. Ils se disperseront pour faire des « Visitations », annoncer Jésus Seigneur, et agrandir le peuple qui, avec elle, chantera MAGNIFICAT.

ASCENSION : fête magnifique. Fête du Seigneur dans la Lumière, fête du chemin du ciel ouvert, fête de l’Espérance. Commençons demain « la Neuvaine du Saint-Esprit ». ALLELUIA. ALLELUIA.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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