Noël est-il devenu la fête d’Amazon avant d’être celle de la venue du Christ ?
La une de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel (Tirage 1 million expl.) de cette semaine a de quoi interroger : on y voit le petit Jésus livré par Amazon à ses parents, Marie et Joseph, qui semblent manifestement déçus du cadeau.
La fête de Noël telle qu’elle est vécue aujourd’hui a fait du consommateur un nouveau Dieu sur terre.
Marie et Joseph apparaissent comme des consommateurs typiques d’aujourd’hui : capricieux et se voulant tout-puissants. On les voit refuser le cadeau qui leur a été fait et se demander s’ils peuvent l’échanger. Le commerce en ligne et la transformation de Noël en fête de la consommation semblent avoir sonné le glas de l’esprit de Noël. C’est ainsi qu’il faut comprendre le jeu de mot dans le titre « Das gelieferte Fest, « Noël, la fête de la livraison ». Mais en même temps, le mot « geliefert » veut dire « cassé » ou « fichu ».
Donnant l’habitude au consommateur de tout avoir tout de suite, d’acheter quand il le souhaite et de pouvoir revendre ses cadeaux le lendemain de la fête, le commerce en ligne a ainsi accentué le caractère de « roi » du client. Or, visiblement, ce n’est pas un consommateur avide de satisfaire son plaisir et de céder à ses caprices qui serait le mieux disposé à accueillir sur Terre le Fils du Dieu vivant.
Noël est plus que jamais l’occasion de réfléchir à notre rapport à la consommation et à notre attitude de client qui « veut tout tout de suite » pour comprendre que la Nativité est d’abord l’expérience du don, de la pauvreté et de l’accueil.
(Extrait d’un article de ALETEIA 15 12 2017)