5ème dimanche de Pâques – Année B – 29 avril 2018
Évangile de Jean 15, 1-8

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L’AUTHENTIQUE VIGNE DE DIEU

Au commencement de son histoire, Israël aimait se vanter d’être comme la Vigne choisie de Dieu.
Dieu l’avait libéré de l’esclavage en Egypte, avait fait Alliance avec lui et l’avait conduit dans la terre promise où il avait pu se développer. Au centre, dans le temple de Jérusalem, des liturgies chantaient sans cesse la louange de Dieu.

Mais la magnificence du culte n’empêchait pas les déchirures sociales. C’est pourquoi le grand prophète Isaïe se leva pour dénoncer avec violence les injustices. Oui, dit-il, Dieu nous a choisis et il nous a comblés de bienfaits mais c’est pour que nous soyons comme une vigne modèle. Or nous n’observons pas sa Loi : des orgueilleux édifient des fortunes tandis que des malheureux sont exploités comme des esclaves, des juges sont corrompus, des pauvres ont faim…

Oui, « la Vigne du Seigneur, c’est Israël. Il en attendait le droit : et c’est l’injustice. Il en attendait la justice et il ne trouve que les cris des malheureux » (Isaïe 5).

L’élection divine est une faveur mais qui oblige, elle n’est pas un privilège qui rassure mais une responsabilité. La foi ne place pas au-dessus mais devant les autres. Pas pour les diriger mais pour les entraîner, leur montrer l’exemple des rapports humains tels que Dieu les veut.
D’autres prophètes tonitruèrent ensuite de la même manière mais ce fut peine perdue.

JESUS LA VRAIE VIGNE DE DIEU

Dans les premiers évangiles (Marc, Matthieu et Luc), Jésus reprit l’image de la vigne dans plusieurs paraboles : Mon royaume, c’est comme une vigne où il faut travailler mais les vignerons (dirigeants, prêtres, scribes, pharisiens) refusent d’obéir et même projettent la mort du fils du propriétaire. Et en effet, sur le calvaire, les hommes plantèrent une poutre de bois mort pour y exécuter Jésus. Le refus de Dieu conduit toujours à la mort de l’homme.

Mais le propriétaire véritable de la vigne, c’est Dieu. Et il fut capable de transformer la poutre mortifère en Cep de Vie : Jésus fut ressuscité !

Et voici, dans l’évangile de Jean, la Vigne « plantée » au cœur du Discours d’adieu de Jésus, qui est bien plutôt Discours de sa Nouvelle Présence. La Vigne n’est plus un peuple dans un territoire, on n’en fait pas partie par hérédité : elle se déploie dans l’assemblée universelle des croyants. Elle n’est pas une organisation mais un organisme vivant, fait de personnes.

Stupéfaits, bouleversés, les disciples apprennent qu’ils sont comme l’extension de Jésus, comme ses prolongements. « Vous êtes les sarments ». Sur les chemins de Galilée, Jésus était devant ou à côté d’eux : ressuscité, il communie à eux : « Tout sarment qui est en moi ». Déjà Saül, le persécuteur des chrétiens, n’avait-il pas été bousculé par une voix qui lui disait : « Saül, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4)

LE VIGNERON TAILLE

La vigne n’est pas une plante décorative, elle est voulue, soignée et admirée non pour la valeur de son bois ni la splendeur de son feuillage mais pour son fruit. Pour le raisin qui donnera du vin. Aussi le Père soigne sa vigne, il la taille, l’émonde, coupe les surgeons superflus. Comment ? Par la Parole de Jésus. L’Evangile est un glaive qui retranche mauvais désirs, rancunes, rivalités, méchancetés, cupidité.

Le sarment fidèle s’effraie des épreuves qui surviennent, des souffrances qui l’accablent, des échecs qui se succèdent : qu’il accepte avec patience et fidélité ce travail nécessaire qui lui fait perdre les boursouflures de son ego, les envies d’accaparer. Pour être fécond, il doit nécessairement être dépouillé. Le vigneron n’attend pas des jolies feuilles mais du raisin. Et le jus coule comme le sang.

DEMEURER

Il ne suffit pas de faire partie de la vigne  mais il faut tenir, traverser l’épreuve du temps, DEMEURER : un des très grands mots de Jean qui ne l’emploie pas moins de 10 fois dans ce passage (40 fois au total dans son évangile)

Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

Cette insistance sur DEMEURER prouve que notre tentation perpétuelle, tenace est, sans nous l’avouer, de nous lasser, de nous détacher. Car notre orgueil est tel que nous voulons toujours nous attribuer le bien que nous faisons.

Le monde n’est-il pas une immense tentative de vouloir se faire sans Dieu ? « Vous serez comme des dieux » sifflait le serpent originel. Le communisme voulait bâtir une société de « camarades » et il est tombé dans « des lendemains qui déchantent ». La grande surface qui se présente comme un paradis où tout est offert est inaccessible à des multitudes qui ont faim. Et plus personne ne croit que le progrès va apporter le bonheur : on se demande même où il nous conduit.

Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.

Il n’est même pas besoin d’envisager ici un enfer futur. Puisque le sarment ne peut produire sa propre vie, s’il se détache, il se dessèche. Si le désir qui nous habite se débranche du Seigneur vivant, il brûle sans objet, il brûle pour rien. Notre malheur n’est pas la croix – où la vie prend sens – mais l’existence insensée et la mort absurde.

LA PRIERE POUR SE BRANCHER

Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.

Sous peine de s’édulcorer, de se confondre avec un mysticisme vaporeux ou de se cantonner dans des rites, la « demeure en Jésus » est précisée : elle se vérifie par la vie selon ses paroles. Le baptême doit s’écouler en pratique coûteuse, réelle, des enseignements de l’Evangile. Le livre de l’Evangile ne « demeure » pas sur le lutrin ou le rayon de bibliothèque mais s’incarne dans les pensées, les décisions, les paroles, les actions du croyant. L’Eglise se manifeste non dans un bâtiment – si splendide soit-il – mais dans la vie pratique. Sinon elle retombe dans le mensonge que dénonçait jadis Isaïe : un culte qui fait chanter certains et laisse pleurer d’autres.

D’où l’obligation formelle de DEMANDER. Non que Dieu se plaise à entendre ses enfants se traîner à ses pieds pour leur consentir quelque faveur. Mais pour combattre nos deux tentations :

  • nous croire capables de réaliser par nous-mêmes le Dessein de Dieu
  • limiter nos projets à notre courte vue, à nos conceptions mesquines, à ce que nous croyons pouvoir faire.

La prière nous fait reprendre conscience de notre pauvreté, elle nous pousse à demander l’impossible, à ne pas nous enfermer dans notre minuscule pré-carré, à découvrir que même le mur de la croix peut être traversé.

Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en mon Nom, il vous le donnera. Jusqu’ici vous n’avez rien demandé en mon Nom. Demandez et vous recevrez – si bien que votre joie sera parfaite » (Jean 16, 23)

A LA GLOIRE DU PÈRE

Le nom du Père ouvre et clôt le texte. Tout vient de lui et tout va à lui. Il est source et océan. Projet et accomplissement. Origine et terme. Il n’est pas un potentat ivre de prosternations obséquieuses, une idole folle de ses fans fanatiques. Un Dieu lointain et écrasant.
Car la réussite de l’histoire de l’homme est de ne pas se tromper de Dieu. Le Père n’a pas crucifié Jésus mais sa gloire est de ressusciter son Fils fidèle, de transfigurer son sang répandu en sève de vie, d’étendre la vigne qu’il est jusqu’au bout du monde.

ET LE FRUIT ?

Curieux : le fruit est absolument exigé mais il n’est pas précisé. La réponse nous sera donnée dans le second volet de l’allégorie dimanche prochain. Signe que le danger est de se jeter dans l’action, d’en rester à la philanthropie ou au culte.

Le problème d’une branche n’est pas en aval mais en amont, à sa source.
Pour faire sauter nos mesquineries et notre foi rabougrie, Jésus insiste : d’abord et avant tout et sans vous arrêter, demeurez des sarments avides de la vie de leur Seigneur.

Le Premier jour de chaque semaine, Jour du Seigneur, l’allégorie de la Vigne apparaît dans l’assemblée des sarments tout heureux de se souder à leur Seigneur : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en Moi et Moi en lui » (Jn 6, 56) et ils se transmettent les uns aux autres la Vie ressuscitée, sève nécessaire à la survie du nouveau monde.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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NOUVELLE EXHORTATION DU PAPE FRANÇOIS – Mgr Delville, évêque de Liège, donne cinq clés de lecture

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NOUVELLE EXHORTATION DU PAPE FRANÇOIS

« SOYEZ DANS LA JOIE ET L’ALLEGRESSE »

APPEL A LA SAINTETÉ AUJOURD’HUI

Mgr Delville, évêque de Liège, donne cinq clés de lecture (extraits)

 

Le but général de ce document est d’inviter chaque chrétien à un cheminement personnel sur la voie de la sainteté ; c’est donc une invitation adressée à tous. Pour préciser le cheminement de la pensée du pape, je propose de voir dans chacun des 5 chapitres une question sous-jacente concernant la sainteté.

 

 

1. POUR QUI ?

« Ce que je voudrais rappeler, c’est surtout l’appel à la sainteté que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous …Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même ». … Le pape s’adresse au lecteur en « tu » : c’est exceptionnel dans un document pontifical. C’est une manière de personnaliser le discours ; il est « pour toi aussi ».

Il épingle les gestes concrets de la sainteté ; par exemple, face à la tentation de parler mal de l’autre, savoir se dire : « Non, je ne dirai du mal de personne ». La sainteté, c’est un chemin de conversion. Comme l’écrivait le cardinal Van Thuân lorsqu’il était en prison : « Je saisis les occasions qui se présentent chaque jour, pour accomplir les actes ordinaires de façon extraordinaire »….Pour cela, il faut être en présence du Seigneur, car la sainteté « consiste à s’associer à la mort et à la résurrection du Seigneur d’une manière unique et personnelle, à mourir et à ressusciter constamment avec lui »….Le pape conclut ce chapitre en disant : « N’aie pas peur de viser plus haut, de te laisser aimer et libérer par Dieu ».

2. POURQUOI ?

On doit être saint pour faire de sa vie un chemin de découverte et pour vivre sa vie dans l’action de grâces et le « merci ». Si on fait l’inverse, on vise une connaissance absolue des choses et on veut tirer son plan tout seul : ce sont les deux ennemis dont parle le pape et qu’il rattache à d’anciennes hérésies : le gnosticisme et le pélagianisme….

Le gnosticisme, c’est « lorsque quelqu’un a réponse à toutes les questions ; cela montre qu’il n’est pas sur un chemin sain ». Par contre, « si nous nous laissons guider par l’Esprit plus que par nos raisonnements, nous pouvons et nous devons chercher le Seigneur dans toute vie humaine ».

Le pélagianisme laisse la volonté tout régler dans la vie, sans accepter la présence de l’autre ni la grâce de Dieu. C’est, par exemple, « la fascination de pouvoir montrer des conquêtes sociales et politiques, l’ostentation dans le soin de la liturgie, de la doctrine et du prestige de l’Église, la vaine gloire liée à la gestion d’affaires pratiques, l’enthousiasme pour les dynamiques d’autonomie et de réalisation autoréférentielle ». « Il nous faut accepter joyeusement que notre être soit un don, et accepter même notre liberté comme une grâce ».

3. C’EST QUOI ?

Réponse lumineuse : c’est vivre les béatitudes, c’est-à-dire vivre la solidarité avec les pauvres. Le pape souligne que le mot « heureux » (« beatus », en latin), qui ouvre chaque béatitude proclamée par Jésus (Mt 5, 3-12), est devenu le mot qui signifie un « saint », « parce qu’il exprime le fait que la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole atteint, dans le don de soi, le vrai bonheur »….

« Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté ! ». « Savoir pleurer avec les autres, c’est cela la sainteté ! ». « Rechercher la justice avec faim et soif, c’est cela la sainteté ! ». « Semer la paix autour de nous, c’est cela la sainteté ! ». « Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même s’il nous crée des problèmes, c’est cela la sainteté ! ».

La béatitude « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » est expliquée ainsi : « Donner et pardonner, c’est essayer de reproduire dans nos vies un petit reflet de la perfection de Dieu, qui donne et pardonne en surabondance ». C’est ainsi que l’accueil des immigrés est un devoir impérieux sur la voie de la sainteté : « il ne s’agit pas d’une invention d’un Pape ou d’un délire passager ! ».

4. COMMENT ?

Le chapitre 4 nous dit le style de la sainteté.

1) L’endurance : « c’est d’être centré, solidement axé, sur Dieu qui aime et qui soutient », y compris à travers les humiliations qu’on peut subir.

2) La joie et l’humour. Je ne pense pas que des papes aient souvent parlé d’humour dans leurs documents officiels ! Mais le pape insiste : « Ordinairement, la joie chrétienne est accompagnée du sens de l’humour, si remarquable, par exemple, chez saint Thomas More, chez saint Vincent de Paul ou chez saint Philippe Néri »; il ajoute : « La mauvaise humeur n’est pas un signe de sainteté ! ».

3) L’audace et la ferveur : …« Dieu est toujours une nouveauté, qui nous pousse à partir sans relâche et à nous déplacer pour aller au-delà de ce qui est connu, vers les périphéries et les frontières ». Et le pape ajoute avec humour : « Il faut, certes, ouvrir la porte du cœur à Jésus-Christ, car il frappe et appelle (cf. Ap 3, 20). Mais parfois, je me demande si, à cause de l’air irrespirable de notre auto-référentialité, Jésus n’était pas déjà en nous, frappant pour que nous le laissions sortir ! ».

4) L’engagement en communauté : « La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux…. »

5) La sainteté est « en prière constante ». Comme disait saint Jean de la Croix : « Efforcez-vous de vivre dans une oraison continuelle, sans l’abandonner au milieu des exercices corporels ». Saint Jean-Paul II insistait aussi sur l’importance de la prière : « C’est la contemplation du visage de Jésus mort et ressuscité qui recompose notre humanité, même celle qui est fragmentée par les vicissitudes de la vie, ou celle qui est marquée par le péché. Nous ne devons pas apprivoiser la puissance du visage du Christ »….

La prière s’alimente à la Parole de Dieu : « Celle-ci appartient au cœur et à l’identité même de la vie chrétienne ». Et elle « nous conduit à l’Eucharistie, où cette même Parole atteint son efficacité maximale, car elle est présence réelle de celui qui est la Parole vivante ».

5. QUAND ?

Le pape répond : dès aujourd’hui, car « la vie chrétienne est un combat permanent ». « C’est aussi une lutte permanente contre le diable qui est le prince du mal ». En effet, « la conviction que ce pouvoir malin est parmi nous est ce qui nous permet de comprendre pourquoi le mal a parfois tant de force destructrice ».

Il faut donc du discernement : « C’est aussi un don qu’il faut demander. Si nous le demandons avec confiance au Saint Esprit, et que nous nous efforçons en même temps de le développer par la prière, la réflexion, la lecture et le bon conseil, nous pourrons sûrement grandir dans cette capacité spirituelle ……Le discernement des esprits nous libère de la rigidité qui n’est pas de mise, devant l’éternel aujourd’hui du Ressuscité ». « Le discernement n’est pas une autoanalyse intimiste, une introspection égoïste, mais une véritable sortie de nous-mêmes vers le mystère de Dieu qui nous aide à vivre la mission à laquelle il nous a appelés pour le bien de nos frères ».

CONCLUSION : AVEC MARIE

Le pape conclut par un appel à la vierge Marie : « Elle n’accepte pas que nous restions à terre et parfois elle nous porte dans ses bras sans nous juger. Parler avec elle nous console, nous libère et nous sanctifie. La Mère n’a pas besoin de beaucoup de paroles, elle n’a pas besoin que nous fassions trop d’efforts pour lui expliquer ce qui nous arrive. Il suffit de chuchoter encore et encore : Je vous salue Marie… » .

+ Jean-Pierre Delville

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PAPE FRANCOIS : SUIVRE JESUS PAR INTERET OU PAR AMOUR ?

Le pape François a invité à ne pas suivre Jésus par intérêt mais par amour, sans « soupeser les conséquences », lors de la messe du 16 avril 2018, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican. Il a encouragé à réfléchir à « ce qu’a fait Jésus pour moi, dans ma vie, par amour ».

Commentant l’Evangile du jour (Jn 6,22-29) où la foule cherche Jésus « par intérêt » après la multiplication des pains, le pape a souligné que même si la Parole du Christ « arrivait au cœur », leur foi était « un peu intéressée ».

Dans son homélie, le pape a médité sur une autre attitude, celle d’Etienne, dans la Première lecture (Ac 6,8-15) : « Il suivait Jésus sans soupeser les conséquences : cela me convient, cela ne me convient pas … Ce n’était pas un intéressé. Il aimait. Et il suivait Jésus, certain ; et il termina ainsi. Ils lui ont tendu le piège des calomnies… et il finit lapidé. Mais en rendant témoignage à Jésus. »

Pour suivre Jésus à l’exemple d’Etienne et sans « l’intérêt personnel » de la foule, le pape a recommandé de « se rafraîchir la mémoire » : « Nous trouverons beaucoup de grandes choses que Jésus a données gratuitement, parce qu’il nous aime : chacun de nous.

Une fois que je vois ce que Jésus a fait pour moi, je me pose une deuxième question : et moi, que dois-je faire pour Jésus ? »

En effet, a-t-il ajouté, « quand je vois tout ce que Jésus m’a donné, la générosité du cœur devient : “Oui, Seigneur, je donne tout ! Et je ne ferai plus ces erreurs, ces péchés …” ». C’est « le chemin de la conversion par amour : tu m’as donné tant d’amour, moi aussi je te donne cet amour ».

« C’est un beau test sur la façon dont nous suivons Jésus, a conclu le pape François : intéressés ou non ?… Qu’est-ce qu’a fait Jésus pour moi, dans ma vie, par amour ? Et en voyant cela, que dois-je faire moi, pour Jésus, comment répondre à cet amour. Et ainsi nous serons capables de purifier notre foi de tout intérêt. »

Psaume 22

PRIERE EN REPONSE A LA BONNE NOUVELLE DU JOUR

Ritournelle tant de fois « bêlée » par nos assemblées assoupies au point qu’on ne veut plus l’entendre. Or ce poème est un chef-d’œuvre. Utilisant la parabole du berger, le croyant se compare à une brebis et constate: “Oui au fond j’ai l’essentiel, je ne manque de rien”. Et il énumère dix bienfaits dont son Seigneur le comble.
Tant d’hommes n’ont pas trouvé de guide sûr, ou ils ont suivi des mercenaires cupides  qui les conduisaient à la catastrophe. Arrêtons un peu nos prières de demande, jouissons du bonheur de croire et disons au Seigneur notre reconnaissance.

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

Chaque croyant a un lien personnel au Christ : il est « mon » berger. Donc il m’offre – il doit m’offrir -tout ce dont j’ai besoin pour m’épanouir et réussir ma vie.

  1. Je me nourris de la vérité dans les champs magnifiques des Ecritures. Car l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole de Dieu.
  2. Il m’a plongé dans les eaux du baptême, et cette eau de miséricorde sans cesse me purifie.
  3. Il me conduit par des chemins de justice. Non à cause de mes qualités mais pour son Honneur, pour qu’il soit reconnu comme un Dieu qui aime les hommes.
  4. Parfois je dois traverser des moments difficiles, subir des épreuves où ma vie est menacée. Mais dans les ornières et les ténèbres, je n’ai pas peur. Car – et ici nous sommes au cœur du psaume : TU ES AVEC MOI !! Je ne suis jamais seul, tu ne me lâcheras jamais.
  5. Le berger va avec un grand bâton pour défendre son troupeau. La houlette du Christ, c’est sa croix : en regardant à quel point il m’aime, je reprends courage.
  6. Il m’invite à la table de son Eucharistie : je mange son Pain qui me donne vie.
  7. Du baptême jusqu’à ma dernière heure, il me oint d’huile sainte : l’Esprit-Saint me pénètre et me remplit de force. Je suis consacré pour travailler au salut du monde.
  8. Je m’enivre d’allégresse en buvant à la Coupe « le sang de l’Alliance nouvelle…versé pour le pardon de la multitude ».
  9. Pas de jour où mon Bon Pasteur me quitte. Aucun risque qu’il me rejette. Chaque instant de ma vie est une grâce.
  10. Déjà je suis dans sa Maison où il soigne les blessures de mes fautes. Et je suis sûr qu’il me conduit, avec les autres, vers la Maison du Père qui guette le retour de ses fils prodigues pour chanter éternellement ses merveilles.

ALLELUIA. ALLELUIA. ALLELUIA.

R. Devillers o.p.

4ème dimanche de Pâques – Année B – 22 avril 2018
Évangile de Jean 10, 11-18

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JESUS EST LE BON BERGER, LE VERITABLE GUIDE DES HOMMES

En Occident, la coutume s’est installée depuis longtemps de représenter le Christ en croix. Dans nos églises et dans nos maisons, le symbole chrétien, c’est le crucifix : image émouvante du prix payé pour notre salut mais toujours Christ suspendu et mort. Or cette image est tardive : la plus ancienne qui ait été conservée date du 5ème siècle seulement, sur un portail de l’église dominicaine sainte Sabine à Rome. Et encore, le style n’en est pas réaliste mais symbolique, avec un Jésus plus grand que les deux larrons et dressé debout, bras ouverts, comme vivant.

Les toutes premières images du culte chrétien, sur les parois des catacombes romaines, sont celles de Jésus le Bon Pasteur. Nos ancêtres vivaient des moments très pénibles, souffraient de persécutions et risquaient la mort mais pour témoigner fièrement de leur foi, ils proclamaient de la sorte que Jésus était bien vivant au milieu d’eux, qu’il les gardait et les conduisait dans le Royaume de son Père.

Le crucifix proclame l’amour inoubliable que Jésus, dans le passé, a montré en donnant sa vie pour les hommes. Le Bon Pasteur proclame que Jésus est aujourd’hui vivant, présent au milieu des siens.
L’Occident rappelle la mort ; l’Orient, avec ses icones, présente la Vie. Pâques est ainsi proclamé sous ses deux faces inséparables.

DEUX DANGERS DE L’IMAGE DU BERGER

Le premier est la mièvrerie. Des images pieuses donnent encore une représentation en tons de pastel du « Doux Jésus » caressant un agneau mignon. Insupportable !
Le métier de berger, en ce temps-là et en ces pays, était rude, pénible, dangereux même.
Rareté des herbages, manque de précipitations, sources taries, chaleur, soin des animaux blessés, recherche des bêtes égarées… Sans compter la menace des voleurs et le péril des prédateurs. La vie chrétienne n’est pas « un long fleuve tranquille ».
Le second est celui de l’aliénation. En nous faisant chanter « Le Seigneur est mon berger » et en parlant de sa « pastorale », l’Eglise peut hérisser certains. Serions-nous des moutons de panurge, embrigadés dans un système de croyances et de rites et tenus de suivre à la lettre tous les règlements ? Au contraire personne n’est plus libre que le croyant. Jésus dit qu’il « « appelle chacun par son nom ». La foi est réponse libre, vocation personnelle. Les moutons de panurge sont plutôt les gogos matraqués par les slogans, hypnotisés par les spectacles, esclaves des modes.

FUIR OU DONNER SA VIE

Démunies de moyens de défense, sans crocs ni griffes, lents à la course, promesses de délicieux gigots, les brebis sont vulnérables. A l’approche du loup, elles s’égaillaient dans tous les sens, ce qui causait leur perte. Le mercenaire, payé pour ce travail, sauvait sa peau en s’enfuyant au plus vite.

Le siècle dernier a vu paraître les plus ignobles spécimens de ces hommes qui prétendaient être « le guide », « le petit père des peuples », « le grand timonier », « le Führer » et qui fascinaient les masses crédules par leur éloquence enflammée, leurs promesses mensongères.
Staline, Hitler, Mao, Pol Pot promettaient bonheur et vie et ils ont causé la mort, dit-on, de plus de 75 millions de leurs compatriotes.
Et que dire du système actuel du capitalisme sans limites, avec l’exploitation des misérables, la destruction des ressources, l’élimination d’espèces animales ? De combien de victimes se paient l’enrichissement et le confort de certains pays ? Les paradis fiscaux des uns jettent des masses silencieuses dans les enfers des tropiques.

En contradiction totale avec cette idolâtrie mortelle, Jésus affirme qu’il défend les siens jusqu’à accepter de mourir pour eux. Et il le prouve.
« Je donne ma vie pour » : l’expression centrale est répétée 5 fois dans le texte.
Pourquoi ? Parce qu’il y a une relation spéciale, tout à fait unique, entre Jésus et ses disciples. Ils ne sont pas seulement ses adeptes, des élèves qui marchent derrière lui :

Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

Attention à la signification profonde des mots.
« Connaître » a un sens très fort : il ne s’agit pas seulement de savoir les identités, de reconnaître les visages. Mais d’une union, d’une comm-union profonde.

Et le « comme » n’indique pas une simple comparaison (« Il en va de même … ») mais une cause : c’est le lien d’amour qui unit le Père à Jésus son Fils.
Jésus ne copie pas avec nous le lien qu’il a avec son Père : le Fils prolonge en nous la communion qui l’unit à son Père. Si bien qu’à notre tour, nous pouvons être unis à lui comme à son Père.

UN AMOUR UNIVERSEL

J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix. Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

Jésus est né et a inauguré son Royaume en Israël mais, par ses disciples, il va pénétrer dans tous les enclos, tous les pays du monde. L’Evangile est la Bonne Nouvelle qui peut rejoindre tous les humains de toutes conditions et les unir en une seule communauté fraternelle.
L’Evangile est par essence universel, œcuménique. Il ne supprime pas les différences, il laisse chaque « enclos » exprimer et chanter sa foi à sa manière, selon sa culture. Qu’ils soient juifs, chinois, congolais, mexicains, canadiens, tous ceux qui écoutent la Voix de Jésus et le suivent sont frères et sœurs. Toute rivalité entre eux est interdite, toute scission arrête la course de l’Evangile.

MORT ET RESURRECTION

Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.

Dès le début on a tenté d’expliquer la Passion en insinuant que Jésus avait été victime inconsciente d’un complot tramé par les grands prêtres. Accusation très grave car alors il n’y aurait eu au Golgotha que l’exécution d’un juste. Jésus restait, comme Jean-Baptiste ou M.L. King, un prophète assassiné donc un modèle de courage et d’héroïsme.
Or si ses ennemis ont manigancé dans l’ombre pour se saisir de lui par ruse, Jésus affirme haut et fort qu’en réalité c’est lui qui s’est donné. Au Golgotha on a vu l’exécution d’un homme condamné : en réalité, Jésus se donnait, il faisait de sa mort un don, un sacrifice par amour des hommes.
Derrière l’image d’un supplice barbare se révélait, aux yeux des croyants, le plus grand amour du monde. Tellement grand, tellement divin, que le Père a rendu la vie à son Fils qu’il aime.
Ce ne fut pas une restitution de vie charnelle ni une réincarnation mais la Vie éternelle, la Vie au sens divin, la Vraie Vie, la Vie que Dieu est.

JE SUIS LE BON BERGER : UNE AFFIRMATION SCANDALEUSE.

Le prophète Ezéchiel avait écrit une charge terrible contre les rois d’Israël, mauvais bergers, corrompus, exploiteurs des pauvres et finalement causes de la dispersion du peuple. Mais ensuite il avait prophétisé qu’un jour Dieu lui-même viendrait prendre soin de son troupeau (Ez 34, 11) et qu’il délèguerait le Messie, descendant de David pour réunir les brebis dispersées et les conduire dans l’unité, la paix et la justice (Ez 34, 23)

En affirmant « Je suis le Bon Pasteur », Jésus pose une revendication messianique, il affirme que c’est bien lui qui réalise la prophétie. Il y a là tout autre chose qu’une gentille image poétique. D’ailleurs les Pharisiens l’ont bien compris : ils ne lui répondent pas par la dérision et la moquerie, au contraire ils sont excédés, ils brûlent de rage, convaincus qu’il faut au plus tôt exécuter ce fou, ce blasphémateur.

Et mystérieusement, devant ces « loups », Jésus sera l’AGNEAU DE LA PAQUE pour devenir, ressuscité, le PASTEUR plein de miséricorde qui unit autour de sa croix la multitude des brebis égarées.

CONCLUSION

Heureux sommes-nous d’avoir été appelés et de suivre celui qui, par amour pour nous, a donné sa vie et est désormais à tout jamais le seul vrai Berger, le Guide sûr qui nous rassemble et nous conduit à notre destination : dans la Maison du Père.
Mais osons-nous vraiment suivre le Christ, pratiquer l’Evangile, refuser des conduites présentées comme normales par la société, opter pour un style de vie différent, alerter sur les périls encourus par le monde ? Les « mercenaires » qui veulent guider le peuple et qui, au fond, ont des motivations financières sont légion. Le chrétien de demain sera de plus en plus un « original ».
Nous sommes tristes de voir tant de jeunes appelés par les slogans menteurs, séduits par les maîtres du mensonge et des tyrans qui les entraînent à la drogue, au désastre, à la guerre, à la mort.

Et nous prions pour ceux et celles qui ont reçu mission en Eglise d’être des pasteurs et de conduire leurs frères : qu’ils soient à l’image de notre Seigneur.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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PAQUES ENCORE AUJOURD’HUI, DES CHRETIENS REVIENNENT A NINIVE ET PARDONNENT

Bonne nouvelle ! Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer dans leurs villages de la plaine de Ninive. À ce jour, plus de 37 000 chrétiens sont déjà rentrés ! Grâce à votre aide, chaque jour, de nouvelles familles peuvent retrouver une maison. Aujourd’hui, un quart des habitations ont déjà été rénovées.

Le Père Salar Kajo, qui accompagne ces familles, témoigne de ce retour :

« Maintenant, le grand défi est pour beaucoup de trouver du travail. Ils pensaient ne pas pouvoir retourner chez eux, ils avaient perdu espoir, mais pas leur foi en Jésus.

Un exemple de leur profonde foi est qu’ils ont pu pardonner à l’État Islamique et à leurs voisins qui ont collaboré avec les djihadistes. Ils croient fermement que seul le pardon sera en mesure de changer le cœur de ces gens qui ont commis tant de violence contre eux.

Au nom de Jésus-Christ, tout est possible. Les gens ont beaucoup souffert, pendant les trois années qu’ils ont passées en tant que réfugiés au Kurdistan irakien, où ils ont connu de nombreuses difficultés.

Mais ils ont une foi qui leur permet de tout surmonter, non sans difficulté. Cette foi fait aussi que le pardon soit vécu en vérité. La première chose que les familles aient faite en revenant dans leurs villages a été de rendre visite à leurs voisins musulmans. Pour leur demander comment ils allaient. Et ils leur ont dit qu’ils voulaient revenir pour vivre en paix et retrouver la coexistence pacifique. C’est quelque chose d’humainement impossible, mais dans une logique de foi, c’est possible.

Il est urgent que chacun puisse revenir dans son village. Cela n’est possible que grâce à l’aide des organisations, parce que les gouvernements ne nous offrent pas d’aide. Après une année de reconstruction, le seul canal d’aide a été l’Église. Nous voulons revenir, retrouver notre dignité, travailler et vivre comme avant l’État Islamique. C’est notre terre, c’est notre identité.

La crise de l’État Islamique a fait grandir ma vocation sacerdotale. Le Seigneur nous emploie comme prêtres pour que nous soyons plus proches du peuple en ces temps difficiles, dans tous les domaines de la vie, et pas uniquement pour les questions pastorales. Cela a renforcé les relations entre l’Église et les fidèles. Il est important que les chrétiens restent en Irak. Ils ont la responsabilité morale de faire la paix et de transformer les cœurs de leurs concitoyens. Ils se sentent comme des artisans de paix au Moyen-Orient. »

Dans la joie de l’octave pascale, du fond du cœur je vous remercie de votre indéfectible soutien. »

Marc Fromager
Directeur de l’AED

(Copié dans AIDE A L’EGLISE EN DETRESSE)

CONCILE VATICAN II : LA REVELATION DIVINE

15. Importance de l’Ancien Testament pour les chrétiens

….Les livres de l’Ancien Testament permettent à tous de connaître qui est Dieu et qui est l’homme, non moins que la manière dont Dieu dans sa justice et sa miséricorde agit envers les hommes.
Ces livres …sont les témoins d’une véritable pédagogie divine. C’est pourquoi les fidèles du Christ doivent les accepter avec vénération : en eux s’exprime un vif sens de Dieu ; en eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une sagesse salutaire au sujet de la vie humaine, d’admirables trésors de prières ; en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut.

16. L’unité des deux Testaments

Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que « le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé » (expression célèbre de Saint Augustin)

Les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique, acquièrent et manifestent leur complète signification dans le Nouveau Testament, auquel ils apportent en retour lumière et explication.

21. Importance de la Sainte Écriture pour l’Église

L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur ; elle ne cesse pas de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles.

……Il faut donc que toute la prédication, comme la religion chrétienne elle-même, soit nourrie et guidée par la Sainte Écriture.

Dans les Saints Livres, en effet, le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux ……….

Il faut que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux fidèles du Christ………. »

3ème dimanche de Pâques – Année B – 15 avril 2018
Évangile de Luc 24, 35-48

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« L’Ignorance des Ecritures, c’est l’ignorance du Christ »

Saint Jérôme

Le carême n’a été qu’une période préparatoire : le temps de Pâques à Pentecôte est bien le sommet de notre année, le temps pour pénétrer toujours mieux dans le mystère pascal, vivre pleinement le cœur de notre foi et devenir les témoins de Jésus Seigneur Vivant.

« CHRIST EST RESSUSCITE ! » Incroyable mais vrai. Que nous en dit l’évangile de ce dimanche ?

UN MESSAGE DIFFICILE A ACCEPTER

Ne nous étonnons pas de nos moments de doute, ne soyons pas scandalisés par le refus et l’incrédulité de la majorité : Luc insiste sur la résistance des premiers disciples eux-mêmes.

Lorsque, le matin, les femmes étaient accourues pour leur annoncer que le tombeau était vide et qu’elles avaient mission de leur dire que Jésus était ressuscité, cela leur parut « du délire et ils ne les croyaient pas » (Luc 24, 11)
Et le soir (évangile d’aujourd’hui), quand tout à coup Jésus ressuscité fut présent, « ils étaient frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit…ils n’osaient pas croire et restaient saisis d’étonnement ». Non vraiment la résurrection n’a pas été un « montage », une invention du groupe tentant de remédier à sa tristesse et de colmater son abattement en inventant une légende.
D’autant plus que la mission d’aller proclamer leur expérience allait leur coûter très cher : opposition, moqueries, déchirures familiales, coups, prison et mort. Cependant ils poursuivront cette œuvre avec une assurance inébranlable et rien ne les fera taire.
En tout cas, si des multitudes ont refusé de croire que Jésus est ressuscité, on ne connaît aucun contemporain qui ait objecté que « Jésus n’a pas existé » – comme Michel Onfray vient de l’affirmer.

JESUS RESSUSCITÉ AU CENTRE

On ne le cherche pas, on ne le trouve pas : c’est lui qui prend l’initiative de venir. Il rejoint ses disciples et tout à coup « il est là au milieu d’eux ».
Le centre de l’Eglise, ce n’est pas le pape ; le centre de la paroisse, ce n’est pas le prêtre ; le centre de la famille chrétienne, ce n’est ni un des conjoints ni l’enfant. Le cœur de toute assemblée, c’est le Christ de miséricorde. C’est la relation confiante de chacun au centre qui permet au groupe de s’équilibrer et d’aller droit. Comme les rayons de la roue vis-à-vis du moyeu. Si un homme ou un système ou un faux dieu ou l’argent fait tout tourner autour de lui, tout se disloque et se détruit.

FIXER LES PLAIES, SOURCES DU PARDON ET DE LA PAIX

Le Vivant nous demande de regarder ses plaies : non pour condamner nos lâchetés et nos reniements mais comme source de son pardon. Les plaies sont le seul « cadeau » qu’il conserve de l’humanité : en retour il nous les présente comme cadeau de son amour.

Il nous demande de l’écouter : « La Paix soit avec vous ». SHALOM ici n’est pas seulement la salutation habituelle mais un véritable don : Je vous donne la Paix, tout est pardonné. Même sans confession et sans pleurs. Simplement dans l’accueil et la confiance. Pâques, pour Jésus, est la sortie de la mort : pour les disciples, pour nous, elle est la libération du mal.

Dans la cour du grand prêtre, à une servante qui le soupçonnait d’être avec Jésus, Pierre avait répondu : « Je ne connais pas cet homme ». Ici Jésus dit à Pierre : Moi je te connais et ne te renierai jamais. Désormais chaque matin, le chant du coq te rappellera la victoire de ma miséricorde sur ta lâcheté et elle chassera la nuit de ta tristesse.

A l’imitation de son Seigneur, l’Eglise, même si on tente de l’anéantir, devra, à son tour, sortir et revenir vers les hommes. Assemblée réconciliée et débordante de joie et d’allégresse. Non pour se mettre au centre mais au service. Pour transmettre la certitude des premiers disciples. Ne pas condamner mais révéler qu’au cœur du monde et de l’histoire il y a le Crucifié-Vivant, source éternelle de la Paix.
C’est pourquoi, en s’adressant aux habitants de Jérusalem, Pierre leur rappellera leur responsabilité mais il ajoutera « Frères, c’est dans l’ignorance, je le sais, que vous avez agi, tout comme vos chefs » (Ac 3, 17) et il les invitera à se convertir. L’Eglise ne peut fermer les yeux sur le mal qui, aujourd’hui encore, précipite tant d’hommes dans la souffrance et la mort, mais elle appelle tous les hommes à percevoir celui qui est au milieu d’eux, celui qui, aujourd’hui, en ses frères, monte au Golgotha mais revient et montre ses plaies en offrant sa Paix. Regardez l’Eucharistie : c’est Jésus vivant au cœur des siens.
La révolution de l’amour est la plus sanglante pour ceux qui la mènent mais elle est la seule durable et qui respecte tout homme. (cf. ci-dessous le texte sur les chrétiens de retour en Irak)

RELIRE LES ECRITURES A LA LUMIERE DE PÂQUES

Devant les doutes persistants des disciples, Jésus va même jusqu’à manger devant eux – ???… scène ultra-réaliste et très surprenante que Luc est seul à rapporter. Voudrait-il montrer que la résurrection n’est pas seulement la survie de l’âme (ce que les Grecs admettaient) mais qu’elle englobe tout l’homme, corps et âme ?…
Et enfin, comme il l’avait fait pour les disciples d’Emmaüs, il les exhorte à relire les Ecritures :

Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins…. ».

La dynamique de la Bible est l’espérance : honteux de ses fautes, écrasé par les grandes puissances, Israël attend que Dieu lui envoie un Messie (en grec Christos) qui le sauvera. Dans l’opinion courante, ce mystérieux Oint de Dieu userait de sa toute-puissance pour rendre à Israël sa grandeur et écraser les ennemis. Telle est l’idée que les apôtres avaient de Jésus qui allait les conduire au triomphe. Or le rêve s’est effondré à la croix.
Mais l’authentique Messie s’est bien révélé à travers la résurrection. C’est donc à une nouvelle lecture des 3 parties de la Bible qu’il faut procéder pour y remarquer ce qu’on ne voulait pas voir. Exemples :

LA LOI : Les Hébreux ont été libérés de l’esclavage le jour où ils ont immolé un agneau innocent (Exode 12). De même Jésus, « Agneau de Dieu », s’est offert sur la croix pour libérer l’humanité entière de l’esclavage du péché et du mal.

LES PROPHETES : souvent ils tonitruaient contre les désobéissances du peuple. Mais l’un d’eux eut la mystérieuse vision d’un Serviteur de Dieu qui, rejeté par tous, souffrant atrocement, en fait s’offrait, tel un agneau silencieux, pour apporter le pardon des péchés de tous (Isaïe 53)

LES PSAUMES : Plusieurs faisaient miroiter la Gloire future du Royaume d’Israël mais beaucoup évoquaient la haine développée contre le Messie : « Les Puissants conspirent contre le Seigneur et son Messie » (Ps 2). Et le Psautier est rempli de cris d’angoisse du juste persécuté : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?… Je suis un ver de terre, rejeté par le peuple…Ils me regardent et ils ricanent…ils ont percé mes mains et mes pieds…ils partagent mes vêtements…Mais, Seigneur, tu m’as écouté quand je criais vers Toi… » (Ps 22).
Les apôtres citeront sans cesse les Ecritures afin de prouver que Jésus a bien réalisé l’espérance promise, qu’il est bien ce Messie déconcertant qui a dû passer par le rejet, la méconnaissance et la mort mais que Dieu a ressuscité (cf. Les Actes des Apôtres)

Jésus, lui, avait fait la vraie lecture : « il fallait que s’accomplisse… ». Non qu’il ait été victime d’une fatalité, ni non plus qu’il soit allé à la mort pour calmer la colère de son Père. Il nous faut chasser cette image d’un Dieu pervers.
Dieu est Amour, il aime son Fils, il aime les hommes et veut les guérir de leur égoïsme, de leur orgueil, de leur aveuglement. Telle est la mission qu’il confie à son Fils.
Mais les hommes refusent ce « Royaume » qui remet en question leurs comportements habituels et qui exige le changement de leurs conceptions, une conversion radicale.
Jésus, tenu de respecter la liberté humaine, ne peut utiliser la violence. Et d’autre part il lui est impossible de se taire, d’arrêter sa mission ou d’en édulcorer les exigences.
Lorsque l’amour se heurte au mur du refus, il ne peut que se laisser écraser par lui et devenir pardon. Ainsi la croix, qui semble un échec, devient paradoxalement la victoire : Dieu rend la Vie à son Fils qui a eu le courage d’accomplir sa mission jusqu’à l’extrême de la fidélité.

Jésus vivant apprend à ses disciples cette nouvelle lecture des Ecritures : par elle ils seront pleinement convaincus que Jésus était le Messie, que sa croix et sa résurrection opèrent la réalisation plénière de l’histoire : la communion miséricordieuse entre Dieu et les hommes. Laquelle, elle-même, produit la communion miséricordieuse entre les hommes.

LA MISSION NECESSAIRE

Cet évangile est à actualiser par nous. Le 1er jour de la semaine (dimanche), l’assemblée se réunit (non facultatif). Nous sommes agités, pleins de questions, incrédules. Mais Jésus s’affirme « au milieu » en nous rappelant sa mort : « Voyez mon corps…mon sang pour vous ». Il nous ouvre le cœur pour comprendre l’histoire biblique et aussi l’histoire de notre vie : le Royaume est dans le don de soi.
La mission de témoigner du Crucifié-Vivant est nécessaire puisqu’elle apporte le salut au monde.
Du fond de nos faiblesses, nous demandons la force indispensable de l’Esprit.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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2ème dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde – Année B – 8 avril 2018
Évangile de Jean 20, 19-31

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Dimanche de la Miséricorde

Pâques est un sommet à 2 versants. Nous nous y préparons par un carême de 40 jours où il nous est demandé de « faire » : faire pénitence, faire des jeûnes, des aumônes, des prières… Essais utiles mais qui paraissent bien dérisoires devant leur aboutissement : nos bonnes actions ne nous ont pas guéris de notre lâcheté. Comme les apôtres, nos belles déclarations fondent devant l’approche de la croix.

Au terme de cette montée, le samedi saint – le plus terrible des sabbats -, nous nous retrouvons devant une pierre derrière laquelle notre Dieu est mort ainsi que nos espérances. Les candidats héros se désolent d’être des zéros. Découragés, beaucoup s’écartent d’une Eglise décevante et s’éparpillent cherchant le bonheur dans les croix du loto.
La Transfiguration
Pourtant c’est alors, au sommet, qu’il faut tenir pendant 7 semaines. Ne plus faire mais se laisser faire. Ne plus chercher mais recevoir. Ne plus vouloir mais accueillir. Et surtout rester ensemble. Nous célébrons le TEMPS PASCAL, les 50 jours qui constituent comme un unique grand dimanche, temps de joie dans le bain de la Miséricorde.

Le premier jour de la nouvelle semaine, comme les apôtres l’ont fait, nous nous réunissons. Enfermés avec nos déceptions, nos échecs, notre constat de demeurer des chrétiens assez médiocres. Verrouillés avec nos peurs parce que nous sommes fragiles, et avec nos craintes d’être objets de dérision.
Si nos ancêtres l’étaient, nous ne sommes pas fiers de faire partie d’une Eglise que certains disent en déliquescence, rongée par la crise. Nous n’allons pas à la messe avec fierté mais comme des pécheurs. « Seigneur, prends pitié ».
Et c’est tant mieux. Car c’est alors que nous sommes prêts à accueillir notre Sauveur.

« Le soir du 1er jour de la semaine, les disciples avaient peur…Et Jésus vint. Il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La Paix soit avec vous » et il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur »

Tout à coup, il est là, présent, au milieu de notre assemblée et nous l’écoutons nous dire : « Ceci est mon corps livré pour vous…Ceci est mon sang de la Nouvelle Alliance ». Tout peut recommencer par un nouveau regard sur les plaies de la croix. Les signes de mort deviennent sources de Vie nouvelle.

Ses plaies ne suppurent pas en reproches, elles ne nous accusent pas pour nos lâchetés, nos péchés : en même temps qu’elles en montrent la gravité, elles les guérissent. Nos verrous sautent. Notre culpabilité, nos scrupules sont anéantis par Sa Paix.
Pour apporter le royaume de la Paix au monde, il importe d’abord de recevoir le pardon du Christ.
Pour unir tous les peuples, le Christ commence à faire miséricorde à ses disciples et à les unir dans sa communion.

Et la conséquence directe, la preuve que l’assemblée a compris ce qui lui est donné de vivre, c’est qu’elle devient une communion qui est comblée de joie. Et qui le manifeste. Finie la mine minable des pieux transis. Le plaisir vaniteux des pharisiens « en règle » devient l’allégresse des souillons purifiés par grâce.

SOUFFLÉS VERS LE MONDE

Jésus leur dit : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
Il souffla sur eux : « Recevez l’Esprit-Saint. Tout homme à qui vous remettrez les péchés, ils lui seront remis. Tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus ».

Surprise ! Pour Luc, l’Esprit n’était descendu qu’à la fête de la Pentecôte, 50ème jour après Pâques. Jean au contraire nous dit qu’il a été donné aux apôtres dès le soir de Pâques, le jour même de la résurrection.
Chacun dit une facette de la vérité. Le don de l’Esprit, dit Luc, correspond au don de la Loi du Sinaï : il est la Loi Nouvelle, la nouvelle Pentecôte. Mais en même temps, dit Jean, pour ne pas virer en une exaltation faussement mystique, il ne faut absolument pas le disjoindre de la croix et de la Résurrection.
Recevoir l’Esprit à travers la contemplation des plaies atroces du Christ interdit à jamais de le confondre avec n’importe quelle spiritualité.
La Paix du Christ est donnée à certains non comme un privilège mais comme un envoi en mission. Car la croix de Jésus a pour but qu’aucun homme ne soit plus jamais crucifié, torturé. La pierre a roulé pour que plus personne ne se sente enfermé, exclus, voué au néant.

L’Eglise n’est pas une organisation qui ambitionne d’accroître le nombre de ses membres ; elle est portée par le même élan qui a poussé le Père à donner son Fils ; elle est l’expansion universelle de l’amour du Père prolongé par l’amour du Fils jusqu’à la croix ; elle n’est pas imposition d’un code mais proposition du pardon infini.

Proposition car la foi reste démarche libre. Certains la refusent mais ont-ils bien entendu, ont-ils perçu l’enjeu, ne s’ouvriront-ils pas un jour à la Bonne Nouvelle du pardon ? Il nous sera toujours impossible d’en juger.

L’INCREDULE DEVIENT MODELE DU CROYANT

Ainsi en allait-il de Thomas dont l’épisode célèbre montre l’énorme difficulté de certains à accepter l’incroyable.
Pierre (le pape !) et tous les autres avaient beau raconter leur expérience, certifier sa réalité, témoigner avec exultation d’une joie inébranlable : rien n’y faisait. « Si je ne vois pas, je ne croirai pas ». Encore aujourd’hui l’Eglise a beau affirmer, expliquer, aligner les arguments : aucun effet. Sans cesse elle change ses méthodes de catéchèse : seuls les imprimeurs y gagnent.

Il faudra patienter et obtenir de Thomas qu’il consente à rejoindre le groupe « 8 jours plus tard » c.à.d. à nouveau le soir du 1er jour de la semaine suivante. Donc dimanche ! C’est alors que le Ressuscité vient, il est là au milieu. Il ne déchaîne pas sa colère contre l’incrédule. Comme s’il comprenait sa résistance, il ne le condamne pas « Regarde…Avance ta main… ».

Le Caravage a peint de façon saisissante le doigt tremblant qui s’aventure dans la plaie mais Jean ne précise pas ce geste et rapporte seulement la douce sollicitation de Jésus : « Ne sois plus incrédule mais croyant ».
Et, coup de tonnerre, dépassant d’un coup tous ses collègues et tous les personnages de l’évangile, l’incroyant vaincu émet la plus haute confession de foi chrétienne : « MON SEIGNEUR ET MON DIEU ».

Ainsi la finale de l’évangile de Jean fait écho au sublime poème de la première page :
« Au commencement était le Logos et le Logos était tourné vers Dieu et le Logos était Dieu…
Et le Logos devint chair et il a demeuré parmi nous » (Jean 1, 1)

Et Jésus dit à Thomas : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu »

Pour saint Jean, il n’y a que deux Béatitudes. La première, Jésus l’avait proclamée lors de ses adieux au dernier soir :

« Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur, vous devez vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres… Sachant cela, vous serez heureux – si du moins vous le mettez en pratique » (13, 14)

Selon Jésus, le bonheur de l’homme est d’offrir à son frère le pardon qu’il a reçu de son Seigneur et de croire en ce crucifié qui est son Dieu vivant. Tel est le but pour lequel Jean dit qu’il a écrit son évangile : l’écrit conduit à la foi qui conduit à la Vie :

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence de ses disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre-ci.
Ceux-ci ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et pour que, croyant, vous ayez la Vie en son Nom ».

CONCLUSION

Depuis ce jour, rendez-vous est lancé à tous les prisonniers du mal. Chaque dimanche -1er jour de la semaine – rejoignons le petit groupe. Ecoutons lire les signes du texte, croyons qu’au milieu de nous le Messie est là, mangeons le Pain qui vient de ses plaies. Et osons manifester notre paix et notre joie d’être aimés et pardonnés. Alors les signes écrits se transforment en signes vivants.

Certes nous buterons sur l’incroyance de beaucoup, déjà de nos enfants. Mais interrogeons-nous : voient-ils les conséquences de ce que nous affirmons ??? Où est caché notre bonheur de croire ?[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Témoignage : le courage de la conversion

« Dès qu’il a commencé à parler de Jésus mort et ressuscité pour nos péché, j’ai ressenti une grande chaleur m’envahir et j’ai entendu la voix de Jésus me dire tout l’amour qu’il a pour moi. »

Né en Kabylie près de Tizi Ouzou en 1974, Ali Cheknoun, algérien, vibre quand il témoigne de sa conversion. Musulman de naissance, il est choqué dans les années 90, par la violence du terrorisme islamiste, et prend ses distances avec la religion.

Ce 1er mai 1999 marque un basculement dans sa vie lorsque, invité par son cousin, il rentre dans une église évangélique clandestine au cœur d’un village kabyle et sent le Christ lui parler. « Je me suis senti aimé comme jamais. Pendant dix minutes, j’ai pleuré de bonheur », se souvient-il.

Converti, Ali est baptisé chez les évangéliques en Kabylie avant de devenir catholique en 2005, après sa rencontre avec un prêtre missionnaire.

Son père accepte sa conversion, ainsi que ses 6 autres frères et sœurs. « Une exception », affirme-t-il. « Cette tolérance est une grâce du Seigneur. Je connais des convertis en Algérie qui ont été chassés de leur maison. »
Cependant, des islamistes le menacent de mort, ainsi que sa famille parce qu’elle a accepté sa conversion au christianisme, à tel point qu’il décide de quitter l’Algérie pour la Belgique en 2006.

Ali s’installe alors dans la communauté des Béatitudes où il reçoit le prénom Paul-Élie.

En 2010, il intègre sa nouvelle communauté, La Fraternité Missionnaire Jean-Paul II (FMJP2), dont la vocation est l’évangélisation, spécialement des jeunes et des musulmans, et il rentre au séminaire de La Castille, dans le Var.
Son père viendra d’Algérie pour lui remettre solennellement ses habits sacerdotaux lors de son ordination le 26 juin 2016 à Fréjus. « L’amour de Jésus-Christ touche toute ma famille », s’extasie-t-il.

A la demande de l’évêque d’Alger, le jeune prêtre se rend aussi tous les deux mois sur trois en Algérie.

« Depuis ce jour béni de ma conversion, ma vie a été complètement transformée. Je ne vis plus pour moi-même mais pour faire la volonté de Dieu, l’aimer, en aimant mes prochains car Il se rend présent eneux. Comme Jésus a donné sa vie pour moi, c’est à moi maintenant de Lui consacrer ma vie.»[/fusion_text][youtube id= »yfn1Z7y6_yg » width= »600″ height= »350″ autoplay= »no » api_params= »&feature=youtu.be » class= » »][/youtube][separator style_type= »none » top_margin= »40px » bottom_margin= » » sep_color= » » border_size= » » icon= » » icon_circle= » » icon_circle_color= » » width= » » alignment= »center » class= » » id= » »][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= »http://resurgences.be/wp-content/uploads/2018/04/Resurrexit-fond.jpg » background_repeat= »repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= »http://www.dominicains.tv/fr/meditation-du-jour » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= »solid » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][separator style_type= »none » top_margin= »40px » bottom_margin= » » sep_color= » » border_size= » » icon= » » icon_circle= » » icon_circle_color= » » width= » » alignment= »center » class= » » id= » »][fusion_text]

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