La résurrection de Jésus, simple légende ou fait historique ?

D’après les Évangiles, Jésus-Christ est mort à la croix, puis il est ressuscité trois jours après.

La « résurrection », c’est le fait de revenir corporellement à la vie. Ainsi, Jésus-Christ est mort à la croix, son cadavre a été placé dans un tombeau, puis il est revenu corporellement à la vie. C’est l’un des faits les plus importants de la foi chrétienne. L’apôtre Paul affirme que sans la résurrection de Jésus-Christ, la foi serait vaine (1 Corinthiens 15.14-19). En effet, sa résurrection est le fondement de l’espérance des chrétiens en leur propre résurrection future.

Il y a un certain de nombre de faits admis par les historiens qui vont dans le sens de la résurrection de Jésus-Christ.

Tout d’abord, il a existé et il est mort. Des sources chrétiennes, mais également juives et romaines le confirment. Ensuite, son tombeau a été retrouvé vide, alors qu’il était gardé par des soldats. Son cadavre a disparu. Enfin, de nombreuses personnes, disciples et adversaires, ont témoigné d’apparitions corporelles de Jésus-Christ. Ces témoignages ne semblent pas frauduleux, puisque des témoins sont morts en martyr à cause de leurs témoignages. Personne ne serait prêt à mourir pour quelque chose qu’il sait être faux.

Comment expliquer l’ensemble de ces faits ?

Si Jésus-Christ est mort, que son cadavre a disparu et qu’il est apparu corporellement à plusieurs personnes, la meilleure explication possible de ces faits semble être que Jésus est effectivement ressuscité. Cependant, il est important d’évaluer les hypothèses alternatives, afin de s’assurer qu’il s’agit bien de l’explication la plus raisonnable.

La résurrection peut-elle être une légende ?

Cette explication pourrait sembler raisonnable, mais elle soulève trop de difficultés. Une simple légende est incapable d’expliquer pourquoi le tombeau était vide. Si la résurrection n’était qu’une légende, le cadavre serait resté dans le tombeau et sa seule présence aurait permis aux autorités juives, désireuses de le faire, de démontrer la supercherie. L’absence de cadavre pose une réelle difficulté. La légende est également incapable d’expliquer l’existence de témoins aux apparitions du Christ ressuscité. Si la résurrection de Jésus-Christ n’était qu’une légende, il ne devrait pas y avoir de témoins, et encore moins des témoins prêts à mourir à cause du témoignage de ce qu’ils avaient vu.

Peut-être y a-t-il eu erreur sur le tombeau ?

Le problème, c’est que le tombeau était parfaitement identifiable. Les femmes disciples de Jésus avaient vu où le corps avait été déposé. De plus, son propriétaire était connu : il s’agissait de Joseph d’Arimathée. Il aurait pu indiquer le véritable emplacement du tombeau. Enfin, le tombeau était gardé par des soldats romains. Cela permettait d’autant plus de le reconnaître. Dans ces conditions, une erreur sur le tombeau semble peu probable.

Et si le cadavre avait été volé ?

Cela expliquerait la disparition du corps. Mais le tombeau était gardé par des soldats. Comment aurait-on pu voler le corps ? Et surtout, qui aurait pu en avoir l’intention ? Si les chrétiens l’avaient volé, ils ne seraient pas ensuite morts en martyr à cause de ce qu’ils auraient su être un mensonge. Pour les autorités juives, la présence du cadavre dans le tombeau prouvait que le Christ n’était pas le Messie. Quant au Romains, ils s’étaient associés au Juifs. Enfin, si des voleurs étaient parvenus à voler le corps, malgré la présence des soldats, ils auraient pu en tirer un bon prix en le vendant aux autorités juives qui avaient déjà acheté la capture de Jésus-Christ.

Peut-être le Christ s’était-il simplement évanoui et était-il revenu à lui par la suite ?

Le problème, c’est que le Christ a subi une violence inouïe, il a été flagellé et crucifié. Les condamnés ne survivaient pas à un tel traitement. Sa mort a été constatée en transperçant l’une de ses côtes, touchant des organes vitaux. Même s’il avait survécu, il serait rapidement mort dans sa tombe. Qui plus est, il aurait dû déplacer la pierre de plus d’une tonne qui fermait la tombe et passer entre les soldats. Ce n’est pas crédible. Enfin, son état de santé n’aurait pas correspondu au Christ glorieux vu par les disciples.

Dernière hypothèse : Et si les apparitions du Christ ressuscité n’étaient que des hallucinations ?

On pourrait le supposer si les disciples avaient été prédisposés et prompts à croire. Cependant, les disciples ne s’attendaient pas à la résurrection et n’ont pas cru les premiers témoignages. Ils ont dû voir et toucher le Christ pour le croire. L’expérience devait être tangible et contraignante. Même des incroyants ont vécu cette expérience (Paul et Jacques, par exemple). Des hallucinations n’expliqueraient pas qu’autant de personnes aient eu des expériences similaires (environ 500) et l’objectivité temporelle des apparitions (40 jours). Enfin, comment des hallucinations pourraient-elles expliquer le fait que le tombeau était vide ?

Il apparaît donc que seule la résurrection de Jésus-Christ soit capable d’expliquer ces faits : qu’il soit mort, que son tombeau ait été retrouvé vide et que des personnes aient fait l’expérience d’apparitions du Christ ressuscité. Les hypothèses de la légende, du mauvais tombeau, du vol, de l’évanouissement et de l’hallucination ne parviennent pas à rendre aussi bien compte des faits. La résurrection de Jésus-Christ est la meilleure explication et la plus raisonnable. Or si Jésus-Christ est effectivement mort et ressuscité, cela signifie que c’est un homme extraordinaire. Son message ne peut être que tout aussi extraordinaire. Voudriez-vous le connaître ?

Alexis Masson — Conférencier en philosophie de la religion

La résurrection du Seigneur – 9 avril 2023 – Évangile de Jean 20, 1-9

Évangile de Jean 20, 1-9

La résurrection du Seigneur

Il y a toutes sortes de morts en nous. Il y a bien sûr les deuils que nous portons, ces êtres chers dont la présence nous manque. Il y a aussi les deuils que nous avons dû faire de nous-mêmes, tous ces espoirs que nous avions et auxquels nous avons dû renoncer, toutes ces vies rêvées, ou simplement envisagées, que nous n’avons pas eues. Il y a aussi toutes les blessures, les méchancetés, les indifférences, les humiliations que nous avons subies et qui nous ont changés. Il y a aussi quelque part Dieu qui est mort en nous, à l’image de cette spontanéité d’aimer que nous avions tous enfant. Aujourd’hui, nous sommes plus méfiants voire endurcis.

Il y a encore d’autres morts en nous : ce qui nous fait honte, le mal que nous avons fait, les pensées méprisantes, nos jugements qui condamnent. Tout ce qui, petit à petit, met à mort la personne juste et aimante que nous voudrions être.

Certaines personnes sont tellement confrontées à la mort, notamment par la perte d’un enfant, qu’elles finissent par perdre la foi. La foi en elles-mêmes, la foi en l’humanité, la foi en la vie, la foi en l’amour, la foi en Dieu. C’était le cas de Mère Teresa, qui confessait à Jean-Paul II ne plus voir Dieu à force d’avoir enterré des morts. Elle disait mentir sur sa foi avec son sourire.

Qu’est-ce que la Résurrection ?

Bien sûr, on pourra toujours dire que nos grand-parents, nos parents défunts continuent à vivre en nous, à travers l’amour que nous continuons à leur porter ; on pourra penser que nous incarnons, à notre tour, tout ce qu’ils nous ont transmis : des valeurs, un esprit, une manière de vivre et d’aimer. Au fond, ça rejoint l’ancienne croyance qui voulait que, pour que quelqu’un vive éternellement, il suffisait que l’on se souvienne perpétuellement de lui et rende hommage à son nom. A tel point que, dans l’Égypte ancienne, lorsqu’on voulait damner quelqu’un, on effaçait simplement son nom de tous les monuments, pour en perdre la mémoire ou à Rome, le Sénat pouvait condamner à la damnatio memoriae, à l’effacement d’un nom de toutes les archives.

Et peut-être nous-même cela nous suffirait-il : qu’au-delà de la mort, on se souvienne simplement de nous avec amour, affection et tendresse ? Mais ça ne suffit pas à expliquer la Résurrection des corps. Que la mémoire de quelqu’un ressuscite lorsque l’on pense à lui, nous le concevons fort bien. Mais les corps ?

D’autant que les Évangiles ne sont pas très explicites à ce sujet. Ils insistent même pour affirmer que les disciples peinent à reconnaître Jésus ressuscité. Pour Marie-Madeleine, il faudra qu’il l’appelle par son prénom, pour d’autres il faudra qu’il partage du pain, pour les disciples d’Emmaüs, il faudra qu’ils aient le cœur brûlant. Le seul point sur lequel les Évangiles tiennent à être clairs, c’est pour dire que le Christ ressuscité n’est pas un pur esprit, qu’il mange, qu’il marche, qu’on peut le toucher.

Je ne vais pas vous révéler aujourd’hui la clé du mystère, qui le pourrait ? … Saint Paul parle de « corps spirituel » ce qui n’est pas tellement plus clair, et même en soi paradoxal. Le propre d’un mystère c’est qu’on peut toujours intellectuellement y réfléchir, mais qu’on ne pourra jamais l’épuiser. Il y a entre la Résurrection et nous la barrière de la mort que nous n’avons pas franchie. Et même si les expériences de mort imminente, dont on a désormais de nombreux témoignages, restent à cet égard parlantes, elles ne sont pas à proprement parler une Résurrection des corps mais bien un retour à la vie teinté de visions de l’Au-delà. Le mystère restera mystère tant que nous-mêmes ne l’aurons pas vécu. Seul le Ressuscité, quand il vient à nous, peut nous révéler ce qu’est la résurrection. Mais on tombe alors sur d’autres mystères, celui de la Présence réelle dans l’Eucharistie ou celui de l’Église comme Corps du Christ.

On n’épuisera pas ici le mystère de la Résurrection, mais nous savons que les mauvaises pensées tuent le corps, que la chair souffre d’idées sombres, que nos corps s’affaiblissent sous le poids de la douleur et du chagrin, que certains meurent de malheurs et de dépression. Tous, nous nous rendons compte de l’incidence d’esprits mauvais sur notre corps ; tous nous savons qu’il y a des mots qui blessent et tuent.

Si tout ce qui nous plonge dans la ténèbre a un réel impact sur notre santé, sur notre corps, alors je crois aussi que toute parole d’amour nous ressuscite, nous redonne de la vigueur et nous retisse de l’intérieur. Je crois que les corps se régénèrent et finalement ressuscitent à force d’amour.

Je crois que toutes ces morts qui sont en nous – tous nos chagrins, nos deuils, nos souffrances, nos blessures et aussi notre propre péché – peuvent se voir ressuscitées à force d’amour. Et je crois en l’absolue force d’amour de Dieu.

Comme d’autres ici, j’y crois parce que le Christ m’a déjà ressuscité de ténèbres abyssales. Alors que je dépérissais de chagrin, il m’a ramené à la vie – une toute autre vie. Alors oui, je crois que Dieu peut nous ressusciter d’entre les morts. Corps et âme. Par amour et pour l’éternité.

— Fr. Laurent Mathelot, dominicain.

Pâques : Dimanche des Résurrection – Année C – 17 avril 2022

Pâques : Fête de la libération

Ce soir du samedi 16 avril, dans le monde entier, des millions de familles juives se réunissent dans la joie pour fêter le repas du seder et commémorer le premier des 8 jours de la fête de la Pâque. Dans un ordre bien précis, les vins et les aliments vont se succéder, chacun portant un sens symbolique et l’essentiel indispensable sera de raconter l’histoire de la Pâque. Les enfants poseront des questions et les adultes pourront ainsi opérer la transmission selon l’ordre biblique : « En ce jour-là, tu expliqueras à ton fils en disant : c’est à cause de ce que m’a fait l’Éternel quand je sortais d’Égypte » (Ex 13, 8).

En effet la libération de l’esclavage ne demeure pas un événement figé dans un passé révolu : chaque fils d’Israël doit se considérer comme sorti de l’esclavage. L’Exode est un événement éternellement présent. L’homme né esclave est libéré par l’amour de son Seigneur. La puissance de cet amour a permis à Israël de survivre à toutes les tentatives de destruction dont la pire est signifiée par Auschwitz.

La Pâque est libération de l’homme

Les pasteurs descendus en Égypte pour y trouver des pâtures avaient été réduits par Pharaon aux travaux forcés. Sans issue. Or un jour un certain Moïse répandit chez ses frères la surprenante nouvelle : les dieux d’Égypte n’étaient rien mais le Dieu unique avait promis de les faire sortir sans combat la première nuit de printemps. Chaque famille immolerait et consommerait un jeune agneau et on ne mangerait que des pains azymes, en hâte et en tenue de route. Une tradition rapporte que beaucoup refusèrent l’aventure. Seuls 25 % des gens crurent en cette opération risquée mais des membres d’autres peuplades acceptèrent de se joindre à eux. Au signal, on se mit en route et en effet, grâce à la protection de Dieu, on sortit de la terre d’esclavage. Le seul qui avait versé son sang, c’était le jeune agneau innocent

Dans le désert, Dieu leur donna rendez-vous au mont Sinaï et fit alliance avec ce peuple : par l’entremise de Moïse Il leur transmit les 10 Paroles, charte fondamentale. Les Hébreux devenaient le peuple élu non au sens de groupe privilégié et mis à part comme meilleur mais comme choisi pour vivre et transmettre à toutes les nations la façon de vivre telle que Dieu l’avait précisée. La grâce devenait mission.

Pendant 40 ans, dit-on, le peuple erra dans le désert. Ils y découvrirent une nourriture mystérieuse qui les surprit : « Man hû ? Qu’est-ce que c’est ?) et ils l’appelèrent la manne. Enfin ils parvinrent à l’orée de la terre que Dieu avait promise de leur donner : la mort empêcha Moïse d’y entrer et ils la conquirent sous la conduite de Josué (en hébreu Iéhoshuah …qui est le même nom que Ieshouah = Jésus !!).

L’Alliance proclamée mais non vécue

L’histoire d’Israël commençait. Elle allait être chaotique. Coincé entre les grand empires d’Égypte et de Mésopotamie, objet de leurs ambitions conquérantes, dirigé trop souvent par de mauvais rois plus soucieux de leur prestige que de vouloir guider un peuple soumis à la Loi de Dieu, Israël fut battu et occupé par les Babyloniens puis les Perses puis les Grecs puis les Romains. La prestigieuse civilisation païenne gréco-romaine s’imposait alors dans le monde entier comme l’idéal de la société.

Séduits par tous les attraits « modernes », emportés par les flux commerciaux et financiers, bien des fils d’Israël avaient réduit la religion de leurs ancêtres à la pratique de quelques rites. Mais le petit peuple pauvre subsistait, fidèle à observer le sabbat, à fréquenter la synagogue, à célébrer la Pâque et les autres fêtes.

Jésus l’Agneau de la dernière Pâque

Parmi eux, dans le petit village galiléen de Nazareth, un couple Joseph et Marie et leur aîné Jésus. La seule anecdote que Luc raconte de son adolescence, c’est la scène typique avec les docteurs du temple. Jésus les écoute avec passion même sans tout comprendre. Parfois un maître interroge ce jeune à l’air si curieux et est stupéfait de ses réponses. L’Écriture, pour Jésus, c’est son monde, c’est ainsi qu’il est « chez son Père ». Il est le Fils : l’histoire de son peuple n’est pas seulement à connaître mais à faire : elle n’est pas étude, érudition mais projet moteur de Dieu. Il faut en être acteur, guide, messie.

Un jour l’appel de Dieu l’atteint par la bouche de Jean-Baptiste : « L’heure a sonné ». Il commença à annoncer la venue du Royaume et à opérer quelques guérisons mais sans guère de résultat. Il s’en prit aux autorités du temple qui décidèrent sa perte. Conscient, refusant la fuite ou le silence, il fut livré à la mort. Mais en fait il se livrait à l’amour de son Père et à la miséricorde pour tous les hommes. Son Père lui fit « passer » la mort et le ressuscita : c’était Pâque.

La Pâque ultime. La mort, obstacle ultime, pouvait être traversée. Du cœur ouvert jaillit l’Esprit qui libéra l’humanité de l’esclavage du péché. Un peuple nouveau se leva, chantant sa libération et invitant tous les autres à le rejoindre : « Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ».

Difficultés de la foi

La Résurrection n’écarte pas toutes les questions. Quand le Ressuscité rejoint les disciples sur la montagne de Galilée, ils se prosternèrent mais quelques-uns eurent des doutes » (Matt 28,17).

Les affirmations les plus fortes des témoins peuvent se heurter au scepticisme absolu : « Les disciples dirent à Thomas : « Nous avons vu le Seigneur » mais l’homme se braque : « Si je ne vois pas….je ne croirai pas » (Jean 20, 25).

La Résurrection de Jésus n’est pas une foi privée : elle provoque la communion concrète des croyants. « Pierre proclame : « Que tout Israël le sache avec certitude : Dieu a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié ». Bouleversés, les gens demandent : « Que devons-nous faire ? ». Pierre répondit : « Convertissez-vous : que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2, 35)

La résurrection de Jésus proclamée et mise en pratique éveille soupçons, moqueries, insultes, hostilité.

La résurrection de Jésus interdit tout racisme, toute brisure en classes : « Baptisés en Christ, il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, Car tous vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » (Gal 3, 27)

Pâques n’est pas la fête du printemps

Dans l’ambiance païenne qui imprègne maintenant toute notre société, il est essentiel que les chrétiens voient bien le fossé entre les fêtes. Le monde rythme le temps par le retour cyclique des faits de nature : ainsi Pâques célèbre le retour du printemps, la douceur du temps par l’onctuosité du chocolat, la renaissance de la vie avec poussins, œufs et petits lapins. Mais cette vie est passagère, éphémère, ses couleurs pastels se déliteront en noir de chagrin.

Tandis que la foi nous fait vivre des fêtes liées à l’histoire, à l’histoire des relations de Dieu avec son peuple, et avec chaque croyant. Pâques alors n’est plus sucrerie enfantine mais histoire de la libération de l’homme, découverte d’un Dieu qui ne nous abandonne jamais dans les geôles de la servitude, des addictions, du désespoir et qui nous offre un but au-delà du temps.

Pâques est la grande fête de la Liberté, la grande fête de l’Espérance, la grande fête de la possibilité d’une humanité fraternelle qui, par la miséricorde infinie de son Dieu, peut oser croire en la paix. Certes nos différences demeurent et comme jadis les Hébreux dans le désert, nous sommes en butte à des tentations. Mais la miséricorde du Père rend toujours possible la réconciliation entre ses enfants.

Pour persévérer, une mystérieuse nourriture nous est présentée : « Qu’est-ce que c’est ? » : l’Eucharistie nous permet de poursuivre notre passage et d’accomplir notre mission : faire passer tous les hommes en Dieu.

Église et Israël

La coïncidence des dates cette année nous permet de réfléchir aux relations entre Israël et l’Église d’autant que l’antisémitisme continue ses brimades et ses crimes. Nous pouvons méditer la réflexion de Paul dans les chapitres 9-11 de sa Lettre aux Romains. « Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certes non ! …Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables … »

Fr Raphael Devillers, dominicain.

Le Jour de l’Homme

par Jacques Leclercq

Nous savons désormais que la Croix, la souffrance, ne sont pas des échecs.
Elles sont le plus sûr jalon planté sur notre route,
pour que toute vie d’homme, pour que tout amour,
rebondissent au-delà des tombeaux,
dans cette grande explosion de vie, fervente et généreuse,
gerbe vivante de lumière, d’amour et de joie,
qui ruisselle sur nous dans ce matin de Pâques,
pour faire chanter la terre et célébrer la vie.

Je suis la Résurrection et la vie, dit Jésus,
Qui croit en moi, fût-il mort, vivra.

Et je crois, oui, je crois qu’un jour, Ton Jour, ô mon Dieu,
je m’avancerai vers Toi,
Avec mes pas titubants,
Avec toutes mes larmes dans mes mains,
Et ce cœur merveilleux que tu nous as donné,
Ce coeur trop grand pour nous puisqu’il est fait pour Toi …

Un jour, je viendrai,
Et tu liras sur mon visage
Toute la détresse, tous les combats,
tous les échecs des chemins de la liberté,

Et tu verras tout mon péché.
mais je sais, ô mon Dieu, que ce n’est pas grave le péché,
quand on est devant Toi.
Car c’est devant les hommes que l’on est humilié.
Mais devant Toi, c’est merveilleux d’être si pauvres,
Puisqu’on est tant aimé !

Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi,
Et dans. la formidable explosion de ma résurrection,
Je saurai enfin
Que la tendresse, c’est Toi,
Que ma liberté, c’est encore Toi.

Je viendrai vers Toi, ô mon Dieu, et Tu me donneras Ton Visage.
Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou :
T’apporter le monde dans mes bras.
Je viendrai vers Toi, et je crierai à pleine voix
Toute la vérité de la vie sur la terre.

Je te crierai mon cri qui vient du fond des âges :

« Père ! J’ai tenté d’être un Homme, et je suis ton enfant… »

(« Le jour de l’homme » – éd. du Seuil – dernière page)

Dimanche de Pâques – Année A – 12 avril 2020 – Évangile de Matthieu 28, 1-10

Évangile de Matthieu 28, 1-10

Ressuscité oui ou non ?

Les enquêtes révèlent que, même parmi les catholiques pratiquants, un nombre non négligeable avoue ne pas croire à la résurrection de Jésus. Or là est le cœur de la foi chrétienne telle que les Apôtres la transmettaient.

« Je vous rappelle l’Evangile …par lequel vous serez sauvés (si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé) : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; il a été enseveli ; il est ressuscité le 3ème jour, selon les Ecritures. Il est apparu à Képhas, puis aux Douze… ». (1 Cor 15)

Si on refuse cette foi, Paul en tire la conclusion :

« Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide … Votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés. Ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes ».

En effet, de prime abord, la résurrection contredit notre expérience séculaire, elle échappe à nos concepts, nos intuitions, nos imaginations. C’est pourquoi on peut accepter l’explication que les gardes ont répandue (et alors qui les condamne pour somnolence ou corruption) : ses disciples sont venus enlever le corps pendant la nuit et l’ont dissimulé quelque part dans le désert. C’est ce que, sauf quelques rares exceptions, toute la population de l’époque, juifs et païens, a cru.

Sans la Résurrection ? – 1

Mais en ce cas Jésus reste au niveau des justes, comme Jean-Baptiste, Gandhi, Martin Luther King. Il figure parmi ces innombrables héros qui ont combattu pour le droit et la justice et qui ont été exécutés par leurs ennemis. Tous restent des modèles admirables dont on pleure la disparition, à qui l’on dresse des statues, dont on relit les discours, que l’on se promet d’imiter. Mais on reste au niveau moral.

De toutes ces grandes figures qui ont donné leur vie pour libérer les opprimés, changer les conditions sociales, supprimer le racisme, aucune n’a eu la prétention de sauver l’humanité de son aliénation radicale, de son penchant au mal et de sa destinée mortelle. Alors on croit que Jésus a été exécuté pour raison religieuse (blasphémateur) ou politique (séditieux dangereux pour l’ordre public) ou qu’il a été victime d’une erreur judiciaire, d’un procès faussé. Et on continue d’ignorer la raison essentielle de cette mort, celle qui explique la résurrection.

Le prisonnier Jésus qu’on avait pris, au fond se donnait. Refusant toute fuite pour se préserver et toute haine contre ses bourreaux, il aimait. On voulait le supprimer et il s’offrait. Le supplice infligé par les hommes devenait en lui supplication pour eux. Il devait être plus qu’un prophète. Le Fils ?

En cette fête juive de la Pâque où on consommait un agneau pour célébrer la libération des esclaves hébreux en Egypte et espérer la libération ultime d’Israël, Jésus se savait l’unique Agneau qui, en toute conscience, donnait sens à cette horreur insensée de la crucifixion. Son sang était répandu pour libérer les hommes de leur esclavage au mal et de la tyrannie de la mort.

Paul le dit bien dans ce texte cité ci-dessus (1 Cor 15, 17) :

«  Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés »

Sans la Résurrection ? – 2

Si Jésus n’est pas ressuscité, comment expliquer le retournement radical des apôtres et des femmes ? Les évangiles narrent sans vergogne leur foi flageolante, leurs doutes, leur lâcheté, leur fuite éperdue, leur panique devant la mort, la trahison de leur maître.

Or, après la crucifixion, eux qui s’étaient dispersés se rassemblent ; ils sortent de leur cachette et réapparaissent sur la scène publique ; ils étaient complètement horrifiés par la fin tragique de leur aventure derrière le Nazaréen et on les retrouve joyeux, gambadant d’allégresse. Jamais on n’a vu les élèves d’un grand maître, les fans d’un artiste, les compagnons d’un leader se réjouir de leur disparition.

D’autant que tout de suite les disciples savent ce qu’ils risquent. Ils n’ont pas inventé une fable pour chercher le succès, devenir célèbres et riches. Ils ne se sont pas limités à expliquer la beauté du Sermon sur la montagne.
Au contraire ils deviennent suspects aux yeux de tout le monde. Car leur affirmation de Jésus vivant constitue une preuve de la félonie du grand Sanhédrin, un camouflet insupportable pour le grand prêtre Caïphe convaincu de blasphème, pour Pilate accusé de lâcheté puisqu’il a condamné un innocent. Et le peuple ne comprend pas ces « nouveaux » qui ne sont ni juifs ni païens.

D’emblée la foi nouvelle est persécutée : des apôtres sont traduits au tribunal, certains sont jeté en prison, des familles se déchirent, des morts surviennent. Mais ce qui en effraie sans doute beaucoup renforce la conviction des autres. La crainte les étreint mais ils tiennent bon car Jésus les avait prévenus : vous serez persécutés, parfois haïs de tous à cause de moi. Ils sont fiers d’être des témoins, des martyrs. Par l’Esprit, Jésus vivant les ressuscite toujours de leur anéantissement. Non leur foi n’est pas une hallucination.

Sans la Résurrection ? – 3

Si Jésus n’est pas ressuscité, alors pourquoi considérez-vous le dimanche comme un jour férié et pour quelle raison allez-vous à la messe ?

Les peuples de l’antiquité avaient leurs jours de fête et parmi eux Israël se distinguait en vivant selon le rythme hebdomadaire de six jours de travail culminant dans le shabbat, jour de repos total et d’assemblée de prière à la synagogue. Or après la Pâque de Jésus, on voit ici et là apparaître de nouvelles communautés regroupant des païens et des Juifs. Ces derniers observent encore souvent le sabbat mais la réunion hebdomadaire se tient le lendemain du sabbat, qu’on appelle « premier jour de la semaine » (Jour un).

Elle a lieu chez un des disciples qui dispose d’une demeure plus spacieuse car les chrétiens ne construisent pas d’édifices sacrés. C’est pourquoi on ne demande pas aux riches de vendre leurs biens mais de les mettre à la disposition de l’ensemble de la communauté. La foi ne se ressource pas dans des lieux sacrés mais au cœur même de la vie quotidienne.

Et pourquoi ce changement ? Les chrétiens répondent : Parce que c’est le jour où Jésus nous est réapparu. Il a été exécuté au Golgotha la veille du shabbat et il est revenu le surlendemain, « le 3ème jour », le premier jour de la semaine suivante. Loin de nous accuser pour notre lâcheté, ses plaies étaient source de pardon. Aussi nous avons décidé de faire mémoire de sa résurrection non pas chaque année à la date anniversaire, au moment de la Pâque juive, mais chaque semaine. Et ce jour, nous l’appelons « Jour du Seigneur », dont le nom latin (domenica dies) deviendra le français « dimanche ».

Ainsi le temps de l’histoire humaine a pivoté de façon nouvelle : la semaine juive se terminait le sabbat (devenu le samedi), et la nouvelle semaine chrétienne commence par la réunion de la communauté qui chante la gloire de son Seigneur vivant, qui a donné sa vie pour nous offrir le pardon de nos péchés, qui aujourd’hui encore nous parle quand nous écoutons les apôtres nous raconter l’Evangile. Et la célébration culmine dans le partage de son Pain et de son Vin.

Les païens se rassemblent autour d’une tombe, d’un mémorial : ils se rappellent les exploits de leur héros et se lamentent sur sa disparition. Nous chrétiens, en faisant mémoire de notre Seigneur vivant, nous vivons sa Pâque qui nous libère de nos péchés et nous rassemble en un seul corps.

En mangeant l’Eucharistie, Pain vivant, nous devenons le Corps actuel de Jésus. Nos corps de chair nous séparent les uns des autres : le Pain du Christ nous constitue en un seul Corps.

On ne prouve pas la résurrection : on l’éprouve. La messe – assemblée unique où génie et rustre, patron et manœuvre, vieux et jeune, professeur et élève, pygmée et inuit, femme et homme, noir et blanc : pièces éparpillées de l’humanité – se rapprochent et reconstituent « le Corps du Christ vivant ». Il ne faut jamais réduire l’Eucharistie à un acte de recueillement personnel, à une pratique de piété, à un exercice spirituel, à une cérémonie cléricale. Elle est la manifestation tangible, ici et maintenant, que Christ est ressuscité.

Grâce à Pâques, chaque dimanche, nous ressuscitons. Nous étions abattus par nos fautes quotidiennes et nous sommes relevés. Nous étions séparés par nos dissensions perpétuelles et nous sommes unis en fraternité. Nous étions chloroformés par les slogans, le climat de mensonge, le culte des idoles et nous sommes réveillés, lucides. La Paix et le Justice, dont l’humanité rêve pour un avenir incertain et toujours reculé, nous les vivons ici et maintenant.

En ces jours, nos frères orthodoxes remplacent le bonjour  par le salut : Christos anesti (Christ est ressuscité) – et on répond Aletôs anesti (Christ est vraiment ressuscité).

On a tué des millions d’entre eux pour faire taire ce cri : aujourd’hui il résonne au Kremlin (où dans un coin repose la momie de Lénine). Chacun son tombeau !

Frère Raphaël Devillers, dominicain

Fête de Pâques – Année C – 21 avril 2019

SI CHRIST N’EST PAS RESSUSCITÉ,VOTRE FOI EST VIDE

CHRIST EST RESSUSCITE. Moquée, critiquée, combattue, la nouvelle traverse les siècles. Nous-mêmes qui la proclamons, parfois nous la mettons en doute et toujours nous la vivons si mal.

Pourtant elle est le cœur et le fondement de la foi chrétienne.

Paul, qui d’abord voulait exterminer ceux qui la confessaient, brûlait du désir de la faire retentir jusqu’au bout du monde : « Christ est ressuscité…il est apparu à Pierre et aux Douze…Et il est aussi apparu à moi…Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés » (1 Cor 15).

En effet, s’il n’est pas ressuscité, l’histoire de Jésus se termine par son procès, son exécution et son ensevelissement. Comme Jean-Baptiste, Maximilien Kolbe, Gandhi, M.L. King, il n’est qu’un martyr, victime de ses ennemis. Et nous restons sous le régime de la Loi.

D’ailleurs, sans Pâques, nous ne le connaîtrions sans doute pas car ses disciples n’auraient pas rédigé les Evangiles. Nous porterions toujours le poids de nos fautes qu’aucun rite ne pourrait nous enlever et le désir de l’amour éternel que nous portons tous resterait un mirage, une incurable maladie de l’âme.

Nous continuerions à cheminer sur cette terre où Judas qui trahit son maître se pend par désespoir. Où des systèmes politiques et religieux tombent dans le fanatisme meurtrier. Où les puissants installés dans leur hypocrisie condamnent sans vergogne le juste qui dénonce leur mensonge. Où le juge signe un arrêt de mort pour un pauvre homme dont il a reconnu l’innocence. Où Pierre pleure sa lâcheté de n’avoir pas le courage de confesser sa foi.
Où les pierres nous enferment dans la mort.

Si c’est cela la vie, mangeons et buvons car demain nous mourrons. Consommons vite et beaucoup avant d’être consumés pour rien. Car nous n’avons d’autre horizon que la croix. Ou Hiroshima ou Auschwitz.

VOIR LES TEMOINS TRANSFORMES PAR LA FOI PASCALE

Que signifie « être ressuscité » ? Les évangiles eux-mêmes peinent à nous le dire, ils ne parviennent pas à situer un ancien mort qui n’est pas réanimé, qui ne jouit pas d’un prolongement de vie mais qui est, comme ils disent, « relevé…réveillé…debout », qui échappe à nos conditions spatio-temporelles. Comment exprimer l’indicible ?

Mais ce qui ne peut que frapper et interroger le lecteur honnête, c’est la transformation radicale des premiers disciples. Loin d’en tracer un portrait flatteur, les évangiles les montraient lourdauds, perplexes, bégayant des questions inadaptées, lâches devant la mort, fuyant le danger et abandonnant à son sort leur maître prisonnier.

Et même à Pâques, lorsqu’il a commencé à leur apparaître, que de réticences, de doutes, d’interrogations.

Mais lorsque la lumière de l’Esprit les a convaincus, quel retournement, quelle joie, quelle fraternité, quel élan pour porter la Bonne Nouvelle au monde entier !

Et pourtant la foi au Christ ressuscité les engageait sur un sentier dangereux.

La foi nouvelle des convertis n’en faisait pas des dignitaires que l’on admire, des hommes d’affaires fondant une nouvelle religion et faisant fortune avec un nouveau programme.

Aujourd’hui nous, chrétiens d’Europe, nous sommes désarçonnés de nous heurter à une société qui ne veut plus de nous, étonnés de ne pouvoir transmettre nos traditions aux nouvelles générations, soucieux devant nos églises de plus en plus vides.

Mais relisons le Nouveau Testament. Pour les premiers convertis, le danger était partout.

Du côté de leurs frères juifs qui étaient scandalisés : les familles se déchiraient, des liens se rompaient, les synagogues leur refusaient l’entrée, le temple les chassait, les grands maîtres ouvraient des procès, menaçaient, flagellaient, emprisonnaient, tuaient.

Du côté romain, on se méfiait de ces hommes dont le maître avait été condamné à la croix, donc comme un dangereux révolutionnaire. Ses disciples ne préparaient-ils pas une sédition ?

Ni juifs ni païens, ultra minoritaires, les chrétiens étaient une question insoluble. Et c’est bien ce que nous devons continuer d’être.

LA RESURRECTION ABOUTISSEMENT

Et cependant ils étaient ancrés dans une certitude : Christ est mort pour moi et il est vivant. Ils brûlaient d’une joie toute neuve, indicible, comprenant que la libération n’était pas d’abord politique mais spirituelle.

Si Jésus était vivant, c’est donc que sa mort n’était pas que la fin d’un martyr. Qui donc était-il ? En lui convergeaient toutes les grandes promesses des Ecritures et le dessein de Dieu enfin s’éclairait.

Jésus était le mystérieux Serviteur souffrant : « Méprisé, homme douloureux,…En fait ce sont nos souffrances qu’il porte…il est transpercé à cause nos révoltes… Mais dans ses plaies se trouve notre guérison…Sa vie est un sacrifice de réparation et il verra une descendance…il dispensera la justice aux multitudes…puisqu’il s’est dépouillé jusqu’à la mort » ( Isaïe 53)

Il était l’Agneau préfiguré par celui que les esclaves hébreux avaient immolé et consommé en Egypte à la fête de Pessah (Pâque), sacrifice qui avait donné le signal de leur fuite sur les chemins de la liberté (Exode 12). Grâce à lui, on était libéré des chaînes de la culpabilité et on pouvait marcher en toute confiance à la rencontre de Dieu.

Il était le Bon Pasteur à qui chaque fidèle peut dire : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur de bons pâturages, il me fait reposer…Même si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi… ». ( Psaume 23)

Grâce à lui était inaugurée la nouvelle relation que Dieu avait jadis promise : « Je conclurai une Nouvelle Alliance ; je déposerai mes directives au fond d’eux-mêmes…Je vous donnerai un cœur nouveau … Je mettrai en vous mon propre Esprit… Je vous ferai marcher selon mes lois … Je vous délivrerai de toutes vos souillures… » (Jérémie 31 et Ezéchiel 36)

DIMANCHE ACTUALITE DE PÂQUES

Quand on se mettait à croire à la Résurrection de Jésus, que fallait-il faire ? Comment cet événement allait-il changer le monde ?

En le célébrant chaque semaine. Le lendemain du shabbat qui clôturait la semaine juive, donc le 1er jour de la semaine, les disciples se rassemblaient chez l’un d’entre eux qui disposait d’une maison plus spacieuse. Femmes et hommes, juifs et païens, riches et dockers, notables et esclaves s’accueillaient les uns les autres par des baisers ; ils partageaient leurs joies et leurs peines, les échecs et les réussites de la mission. Puis ils écoutaient des lectures d’Ecritures qui étaient ensuite commentées et discutées. Enfin le président bénissait le pain et la coupe de vin que l’on se partageait. La communion reconstituait le Corps du Christ vivant.

C’était en même temps jour de l’assemblée, jour de la Parole, jour de la réconciliation, jour de l’Eucharistie, jour d’allégresse et de paix. C’était le JOUR DU SEIGNEUR, le DIMANCHE.

Chaque dimanche, le Christ ressuscité vient à nous. ALLELUIA. ALLELUIA. ALLELUIA.


Frère Raphaël Devillers, dominicain

Fête de Pâques – Année B – Dimanche 1er avril 2018

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PÂQUES : AIMÉS POUR AIMER

Lorsque Ponce Pilate apprit que des anciens disciples annonçaient que ce Jésus, qu’il avait fait exécuter sur une croix à la veille de la Pâque, était ressuscité et qu’ils l’avaient vu vivant, il éclata d’un rire énorme : « Un bobard dont on ne parlera plus dans 3 mois ».

Aujourd’hui 21ème siècle. Où est l’Empire romain ?… « Le bobard » est devenu la première religion mondiale : 2,350 milliards de Chrétiens, soit 1/3 de la population mondiale.

LA FOI EN JESUS RESSUSCITE EST DANGEREUSE

Pourtant il y avait en effet mille raisons pour que cette nouvelle s’éteignît rapidement. D’abord il était incroyable qu’un homme exécuté sur la croix d’ignominie soit vivant et devienne le Sauveur du monde.
Et puis comment ajouter foi à cette bande de va-nu-pieds, sortis de nulle part, sans diplômes, incultes ? L’explication était claire : sidérés, écrasés par l’échec de leur maître dont ils attendaient de partager le triomphe, ses disciples avaient eu une hallucination collective et avaient inventé cette fable absurde.

D’autre part, les croire entraînait des conséquences difficiles. Le Juif qui se convertissait devenait un hérétique, objet de l’hostilité de ses compatriotes, bientôt exclu des synagogues. Quant au païen qui croyait en un homme crucifié par un Préfet romain, et qui du coup ne participait plus aux cérémonies de vénération de la statue de l’Empereur, il devenait suspect, incivique.

La foi en Jésus vivant n’avait rien d’une démarche anodine : elle marginalisait, provoquait des scissions familiales, des débats violents, allumait des haines. On pouvait être dénoncé, arrêté, traduit au tribunal, flagellé, torturé, jeté en prison. Parfois on risquait la mort.

Jésus avait été crucifié en l’an 30 : or très vite, dès qu’ils s’étaient mis à proclamer l’Evangile, les premiers apôtres avaient été emprisonnés. En 35 le diacre Etienne avait été lynché par une foule en furie; en 44 le roi Hérode Agrippa avait fait décapiter l’apôtre Jacques. Bientôt on apprendrait que Pierre et une partie de la communauté de Rome avaient brûlé comme des torches ; puis Paul avait été décapité…

Et cependant la foi nouvelle n’arrêtait pas de se répandre en sautant toutes les frontières. Des communautés naissaient en Egypte, au Liban, en Mésopotamie, en Macédoine (Thessalonique, Philippes), en Grèce (Corinthe, Athènes), à Rome…

VISIBILITE DE LA RESURRECTION : LA NAISSANCE DE NOUVELLES COMMUNAUTES

Croire en Jésus crucifié et ressuscité ne pose pas la question : « Que dois-je faire ? » mais « Désormais qui suis-je ? ». Nous n’avons pas d’abord à obéir mais à savoir que nous sommes aimés. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils non pour condamner le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 16). Les disciples étaient les premiers Juifs à oser appeler Dieu « Abba –Père ».

La foi pascale cause un tel renouvellement de l’être qu’elle est comme une naissance. « Tu dois renaître » disait Jésus à Nicodème, le généreux pharisien qui voulait gagner le ciel par l’observance minutieuse des préceptes.

La croix était apparue à tous comme l’exécution affreuse d’un condamné : en vérité elle était l’offrande de ce condamné pour que le péché soit pardonné et pour que l’Esprit de Dieu qui l’habitait donne la Vie éternelle à ceux qui croient.

AIMÉS POUR AIMER

Mais que faisaient donc tous ces gens que l’on allait commencer à appeler « chrétiens » ?
Ils se comportaient en bons citoyens, observant les lois, payant leurs impôts. Ils ne portaient pas de signe distinctif, ne fuyaient pas la cité, ne colportaient pas de slogans révolutionnaires, n’avaient aucune visée de pouvoir. Ils n’organisaient pas des manifestations tapageuses : ils étaient « la manifestation » de Jésus vivant. Il ne fallait pas exiger d’apparitions du Ressuscité : il fallait observer ceux et celles qui affirmaient qu’il vivait.
Venus de tous milieux et de toutes conditions, avouant parfois avoir eu un passé trouble, ils travaillaient, fondaient des familles, prenaient part à la vie sociale. Ils n’érigeaient pas de statue à leur Dieu, ne construisaient aucun édifice sacré.

Simplement, le lendemain du sabbat juif, le soir, ils se réunissaient chez l’un d’eux, un propriétaire qui avait assez d’espace pour les accueillir. Et ils s’accueillaient tous comme des frères et sœurs : hommes et femmes, Juifs et païens, patrons et esclaves, vieux et jeunes.

Ils partageaient ce qu’ils appelaient « le repas du Seigneur » ; ils refaisaient ce que Jésus avait fait la veille de sa mort. Un Ancien partageait un pain et donnait un fragment à chacun ; puis la coupe de vin circulait et chacun en buvait une gorgée.
On ne pleurait pas le souvenir d’un maître mort : on faisait mémoire de la croix qui était le pardon de tous les péchés. Le ressuscité n’avait-il pas rejoint ses disciples en leur montrant ses plaies et en leur offrant sa miséricorde. Je vous donne ma Paix. Faites de même entre vous : pardonnez-vous. Le Vin – sang du Seigneur – remplissait de Vie et de joie.

La résurrection de Jésus se commémorait chaque semaine : c’était son jour, « le Jour du Seigneur », le Jour de sa victoire – domenica dies = dimanche -, le Jour où Il réapparaissait en « corps d’Eglise », en « commune-union ». Jésus-homme devenait le Messie-peuple.

« Vous êtes le Corps du Christ » disait Paul. Donc l’amour prouvé sur la croix et offert dans l’eucharistie se partageait entre tous les participants. Ils avaient inventé un nouveau mot pour qualifier cet amour tout à fait extraordinaire : « agapè ». La charité n’était pas l’obole d’une piécette mais un amour total de bienveillance, de concorde, de miséricorde toujours partagée. Quiconque avait donnait à celui qui n’avait pas. Ils chantaient l’hymne à l’amour que le génie de Paul avait inventé : « Quand je parlerais toutes les langues, quand j’aurais tous les dons, s’il me manque l’amour, je ne suis rien… » ( 1 Cor 13)

AIMÉS POUR ESPERER

Si Jésus est ressuscité, la foi n’est plus une question de vie intérieure, de salut des âmes. Rien ne valorise le corporel, le charnel comme la Pâque. Le corps n’est pas le lieu des pesanteurs indignes, la dépouille à abandonner (Platon) mais par la Pâque, sa matière est promise à la lumière.
Car la résurrection du Christ entraîne la nôtre. De ce mystère, Paul donnait une image : « Ce que tu sèmes, n’est pas la plante qui doit naître, mais un grain…Et Dieu lui donne corps comme il veut… » (1 Cor 15, 37)
Approfondissant la réflexion sur cette nouvelle vie chrétienne, Paul osait même dire : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut là où se trouve le Christ…c’est là qu’est votre but. Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3, 1)

CONCLUSION

Aujourd’hui nous sommes au centre, au cœur de notre foi. Les évangiles racontent que la foi nouvelle a été surprenante, déstabilisante pour les disciples. Mais la certitude les a saisis, une joie folle les a envahis (eux qui avaient renié leur maître) et ils ont compris que ce message était la Bonne Nouvelle qu’il fallait aller proclamer jusqu’au bout du monde.
Pendant ce temps pascal qui nous conduit à la Pentecôte, relisons les Actes de Apôtres et les Lettres de Paul, Jean et Pierre. Qu’ils nous communiquent leur allégresse pour que le Christ vivant relève l’humanité et que, renonçant à la haine, elle chante ALLELLUIA.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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L’HOMMAGE BOULEVERSANT DU PRETRE QUI PREPARAIT ARNAUD BELTRAME AU MARIAGE

Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, décédé ce samedi matin des suites de ses blessures après s’être substitué la veille à une otage du tueur jihadiste de l’Aude, était catholique. Depuis deux ans, il se préparait à recevoir le sacrement du mariage avec sa fiancée Marielle des mains du père Jean-Baptiste, l’un des chanoines de l’abbaye de Lagrasse (Aude).

Le prêtre était au chevet d’Arnaud Beltrame vendredi soir à l’hôpital, quelques heures avant sa mort. Il a pu lui donner le sacrement des malades. Il livre aujourd’hui un texte, dans lequel il rend un hommage touchant à celui qui suscite l’admiration de la France entière pour avoir été fidèle jusqu’à son dernier souffle à son sens du « sacrifice ».

UN OFFICIER CHRETIEN HÉROÏQUE QUI A DONNÉ SA VIE POUR EN SAUVER D’AUTRES

C’est au hasard d’une rencontre lors d’une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m’ont demandé de les préparer au mariage religieux que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de 2 ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d’intention d’Arnaud m’est parvenue 4 jours avant sa mort héroïque.

Ce jeune couple venait régulièrement à l’abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l’équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.

Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.

Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l’abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.

Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu’il a redécouvertes avec sa conversion. En se livrant à la place d’otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d’officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu’il prend.

Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu’il a fait à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu’il aime tendrement, j’en suis témoin. Alors ? Avait-il le droit de prendre un tel risque ? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd’hui l’admiration de tous. Il savait comme nous l’a dit Jésus, qu’ « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13). Il savait que, si sa vie commençait d’appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.

J’ai pu le rejoindre à l’hôpital de Carcassonne vers 21h hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m’ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J’ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l’article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.

Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l’ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l’office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s’il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui.

Compréhensive et professionnelle, une infirmière, la fixe à son épaule. Je n’ai pas pu le marier comme l’a dit maladroitement un article, car il était inconscient. Arnaud n’aura jamais d’enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d’eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne.

(paru dans Aleteia 26 3 2018)

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“L’Eucharistie est le rayon de soleil de Jésus ressuscité”

Pape François – Audience générale – 22 novembre 2017

En poursuivant nos catéchèses sur la messe, nous pouvons nous poser la question suivante : quelle est l’essence de la messe ? La messe est le mémorial du mystère pascal du Christ. Elle nous fait participer à sa victoire sur le péché et sur la mort, et elle donne tout son sens à notre vie.

…Nous devons donc avant tout comprendre la signification de ce qu’est le « mémorial » dans la Bible. Il « n’est pas seulement le souvenir des événements du passé, mais (…) ceux-ci deviennent d’une certaine façon présents et actuels. C’est de cette manière qu’Israël comprend sa libération d’Égypte : chaque fois qu’est célébrée la pâque, les événements de l’Exode sont rendus présents à la mémoire des croyants afin qu’ils y conforment leur vie » (Catéchisme de l’Église catholique, 1363).

Jésus-Christ, par sa passion, sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel a parachevé la Pâque. Et la messe est le mémorial de sa Pâque, de son « exode » qu’il a accompli pour nous, afin de nous faire sortir de l’esclavage et de nous faire entrer dans la terre promise qu’est la vie éternelle. Ce n’est pas seulement un souvenir, c’est bien plus : c’est rendre présent ce qui est advenu il y a deux mille ans.

L’Eucharistie nous place toujours au sommet de l’action de salut de Dieu : se faisant pain rompu pour nous, le Seigneur Jésus répand sur nous toute sa miséricorde et tout son amour, comme il l’a fait sur la croix, au point de renouveler notre cœur, notre existence, notre relation avec lui et avec nos frères. Le concile Vatican II nous dit : « Toutes les fois que le sacrifice de la croix par lequel le Christ notre pâque a été immolé se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre Rédemption s’opère » (Constitution dogmatique Lumen gentium, n. 3).

Chaque célébration de l’Eucharistie est un rayon de ce soleil qu’est Jésus ressuscité, un soleil qui ne se couche jamais. Participer à la messe, en particulier le dimanche, signifie entrer dans la victoire du ressuscité, être illuminé par sa lumière, réchauffé par sa chaleur. À travers la célébration eucharistique, l’Esprit Saint nous fait participer à la vie divine, qui est capable de transfigurer tout notre être mortel. Et dans son passage de la mort à la vie, du temps à l’éternité, le Seigneur Jésus nous entraîne avec lui pour « faire Pâque ». À la messe, nous « faisons Pâque ». Pendant la messe, nous sommes avec Jésus, mort et ressuscité, et il nous emmène à sa suite vers la vie éternelle. Au cours de la messe, nous nous unissons à lui. Ou plutôt, le Christ vit en nous et nous vivons en lui.

En effet son sang nous libère de la mort et de la peur de la mort. Il ne nous libère pas seulement de la domination de la mort physique, mais aussi de celle de la mort spirituelle qu’est le mal, le péché, qui nous saisit chaque fois que nous chutons, victimes de notre péché ou d’autrui. Notre vie est alors salie, elle perd de sa beauté, de son sens, elle se fane.

Le Christ au contraire nous redonne la vie : il est la plénitude de la vie, et quand il a affronté la mort, il l’a anéantie pour toujours : « En ressuscitant, il a détruit la mort et renouvelé la vie » (Prière eucharistique IV). La Pâque du Christ est la victoire définitive sur la mort, car il a transformé sa mort en acte d’amour suprême. Il est mort par amour ! Et dans l’Eucharistie, il veut nous communiquer son amour pascal, victorieux. Si nous le recevons avec foi, nous pouvons nous aussi aimer vraiment Dieu et notre prochain, nous pouvons aimer comme lui nous a aimés, en donnant sa vie.

Si l’amour du Christ est en moi, je peux me donner pleinement aux autres, avec la certitude intérieure que même si l’autre devait me blesser, je n’en mourrais pas ; sinon je me défendrais. Les martyrs ont donné leur vie justement du fait de cette certitude de la victoire du Christ sur la mort. Ce n’est qu’en expérimentant ce pouvoir du Christ, le pouvoir de son amour, que nous sommes vraiment libres de nous donner sans crainte.

Voilà ce qu’est la messe : entrer dans cette passion, cette mort, cette résurrection, cette ascension de Jésus ; quand nous allons à la messe, c’est comme si nous nous rendions au calvaire, c’est la même chose. Alors pensez-y : si au moment de la messe nous allons au calvaire – imaginons – et que nous savons que cet homme qui est là, c’est Jésus, nous permettrons-nous de discuter, de prendre des photos, de nous donner en spectacle ? Non ! Car c’est Jésus ! Évidemment que nous serons en silence, dans la peine et aussi dans la joie d’être sauvés. Quand nous entrons dans une église pour célébrer la messe, pensons à cela : nous arrivons au calvaire, là où Jésus a donné sa vie pour nous. Et alors tout disparaîtra : le spectacle, les bavardages, les commentaires et toutes ces petites choses qui nous éloignent de ce moment si beau qu’est la messe, le triomphe de Jésus.

Je pense qu’il apparaît maintenant plus clairement comment la Pâque est présente et à l’œuvre à chaque fois que nous célébrons la messe, autrement dit ce qu’est le sens de ce mémorial. La participation à l’Eucharistie nous fait entrer dans le mystère pascal du Christ, nous permettant de passer avec lui de la mort à la vie, c’est-à-dire ici au calvaire. La messe, c’est revivre le calvaire, ce n’est pas un spectacle

A L L E L U I A

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Vous ne comprenez rien aux ordres religieux ?
Cette vache va tout vous expliquer

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