26ème dimanche – Année B – 23 septembre 2018 – Évangile de Marc 9, 30-37

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ÉVANGILE DE MARC 9, 38-48

INSTRUCTION AUX INSTRUCTEURS

Si nous, prêtres, nous expliquons chaque semaine à nos fidèles le sens d’un évangile et la manière de le mettre en pratique, par contre aujourd’hui c’est à nous que le Seigneur s’adresse afin de souligner l’importance de notre mission et corriger quelques dérives. Nous qui pressons les autres de nous écouter, cette fois-ci écoutons bien. Cette instruction aux Apôtres ayant commencé dimanche passé, il importe d’abord d’en rappeler le début.

1. PAS DE CONCURRENCES JALOUSES

En route vers Jérusalem, Jésus a annoncé sa Passion et les apôtres se chamaillent sur l’ordre des préséances : « Qui de nous est le plus grand ? ». Jésus les tance vertement : « Le plus grand sera le serviteur des autres » et il leur présente un modèle : un enfant. La première qualité requise d’un responsable chrétien est l’humilité : pas d’ambition, de désir de faire carrière, de jalousies entre confrères. L’autorité chrétienne est un service.

2. NOUS N’AVONS PAS LE MONOPOLE DU BIEN

Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous.

Dans l’antiquité, les soins de santé avaient toujours un aspect religieux : on soignait en invoquant Dieu ou des grands personnages comme Salomon par exemple. Et voilà que Jean est furieux : il a vu un thérapeute qui offrait des soins en invoquant le Nom de Jésus alors qu’il n’appartenait pas au groupe des apôtres. Jésus rejette le sectarisme de ce bouillonnant « fils du tonnerre » (3, 17) toujours prêt à éclater. Il faut plutôt se réjouir de voir des hommes lutter contre le mal. L’Eglise n’a pas le monopole de la bienfaisance. Il y a des personnes dont nous n’approuvons ni les mœurs ni les options politiques ni la religion mais qui se dévouent, parfois mieux que nous, au service de l’humanité. Ces gens ne font pas partie de l’Eglise visible mais ils ont une certaine admiration pour Jésus. « Quiconque n’est pas contre nous est pour nous » : cette déclaration est d’une grande ouverture d’esprit et nous ouvre à la collaboration au-delà de nos frontières cléricales.

3. ACCEPTER DE SE FAIRE AIDER PAR L’ETRANGER

Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

Jésus envoie ses apôtres en mission sans provisions : ce sera dur, ils se heurteront parfois à des refus, se retrouveront le ventre creux, mourant de soif après des heures de marche sous le soleil. Ils rencontreront parfois des personnes qui ne se convertissent pas à leur message mais qui compatiront à leur souffrance et leur offriront le bout de pain, la cruche d’eau, la grange pour s’abriter. Ainsi lorsque Jésus, épuisé et assoiffé, arrivera au puits de Sychar, il n’aura pas honte de demander à boire à une femme survenant bien à point. Une hérétique ! (Jn 4). La charité, ce n’est pas seulement donner, rendre service, c’est aussi accepter de recevoir- ce qui est bien difficile à certains qui rechignent à y consentir. L’enfant n’a pas honte de demander : dans sa faiblesse, il créé une relation, il appelle au don, premier pas pour entrer dans le royaume réservé aux pauvres, à ceux qui savent s’appauvrir pour aider le misérable.

4. TERRIBLE GRAVITE DU SCANDALE

Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.

Vous vous méfiez des autres, dit Jésus aux siens : veillez d’abord sur vous-mêmes. Des déclarations désinvoltes, des imprudences de langage, des conduites déshonnêtes peuvent choquer de simples croyants, les scandaliser au point qu’ils renoncent à la foi. Or la confiance en Jésus, l’adhésion à l’Evangile est un tel trésor, une telle bénédiction divine que les saboter est un acte satanique qui, tel une énorme pierre, entraîne son auteur au fond du gouffre, vers la mort. Et du coup nous tombons ici dans l’énorme scandale qui secoue l’Eglise ces derniers temps ! Effaré, écrasé de honte, le pape François exige justice ; il nous presse de multiplier les prières et de collaborer de façon plus étroite, plus affectueuse afin de nous consolider les uns les autres.

5. LE COMBAT CONTRE LES TENTATIONS

Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

L’insistance souligne fortement la gravité de l’enjeu de la vie humaine. Nous sommes faits pour vivre, vivre vraiment, participer à la Vie divine, entrer dans le Royaume du Père. Mais comme nous sommes libres, nous nous trouvons toujours devant des options opposées et nous devons choisir. La tentation n’est pas en soi un péché : Jésus lui-même, en recevant sa vocation lors de son baptême, a été tenté mais il a refusé un messianisme de cupidité, d’honneurs, de violence.
Les images de Jésus sont certes forcées et elles ne sont pas à prendre au pied de la lettre. D’ailleurs ce ne sont pas les membres du corps qui pèchent mais le cœur de l’individu : aussi leur amputation ne règlerait rien. « Si ta main… », c.à.d. si tu cherches toujours à prendre, à capter ; « si ton pied… » c.à.d. si tu aimes fréquenter les lieux où ta foi est en danger ; « si ton œil… » c.à.d. si tu ne veux pas refréner tous tes désirs….

Rester sourd à la Bonne Nouvelle du salut, mettre sa foi en danger à force de céder à l’égoïsme fait entrer sur un chemin glissant qui conduit à la « géhenne ». Sur le bord sud de Jérusalem il y avait une petite vallée avec un terrain appartenant à un certain Hinnôn et que l’on appelait donc « gê-Hinnôn »- terre d’Hinnôn » qui a donné le nom français géhenne. Jadis le prophète Jérémie tonnait contre ce lieu où l’on avait érigé des fours (des taphets) pour immoler les nouveau-nés en l’honneur du dieu Moloch (Jér 19, 5). Horreur abominable pour le Dieu de la Vie qui refuse tout sacrifice d’enfant. Maudit, l’endroit devint la décharge de la ville où des tas d’immondices brûlaient en permanence sous le soleil de feu – ce qui évoqua la destinée finale des damnés, l’enfer, où le condamné ne peut que grincer des dents, rongé par le ressentiment, exhalant sa rage, son désespoir d’avoir raté sa vie.

Jésus nous enseigne donc à être conscients de notre fragilité, il nous enjoint de lutter impitoyablement contre toute tentation dès son début. Tranchez dans le vif, ne vous croyez pas trop forts, ne jouez pas avec le feu. On se sent libre de fumer un joint…et on se retrouve esclave à jamais ! On se permet un pas de côté et on entraîne d’autres dans la catastrophe.

6. DANS LA PAIX FRATERNELLE.

Chacun sera salé au feu. C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

Aujourd’hui cette finale reste encore énigmatique pour les exégètes si bien que la liturgie en omet la lecture. Pourtant, la scène ayant débuté par un groupe d’apôtres déchirés par des querelles de préséance, il est beau que Jésus termine son instruction de la sorte.

Dans l’antiquité, « partager le sel » désignait le repas que l’on partageait dans la concorde. Allusion peut-être aux repas futurs où les apôtres et leurs frères, en partageant le Corps et le Sang de leur Seigneur, lui rendront grâce de leur avoir appris à mener une vie pleine de goût, de sens, de bonheur, de s’offrir à eux pour leur pardonner toutes leurs fautes et de chanter la joie de vivre dans la Paix.

Prions donc pour que nos pasteurs vivent cette instruction et nous apprennent à l’appliquer également dans nos familles et nos assemblées.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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FRANCOIS DIAGNOSTIQUE LES MALADIES DE LA CURIE

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je voudrais que notre rencontre et les réflexions que je vais partager avec vous deviennent, pour nous tous, un soutien et un stimulant pour un véritable examen de conscience afin de préparer notre cœur à la sainte fête de Noël….

La Curie étant un corps dynamique, elle ne peut vivre sans se nourrir ni se soigner… sans avoir un rapport vital, personnel, authentique et solide avec le Christ. Un membre de la Curie qui ne se nourrit pas quotidiennement de cet Aliment deviendra un bureaucrate (un formaliste, un fonctionnaire, un simple employé) : un sarment qui se dessèche, meurt peu à peu et est jeté au loin. La prière quotidienne, la participation assidue aux Sacrements, en particulier à l’Eucharistie et à la réconciliation, le contact quotidien avec la Parole de Dieu et la spiritualité traduite en charité vécue sont pour chacun de nous l’aliment vital.

Par conséquent, la relation vivante avec Dieu nourrit et renforce aussi la communion avec les autres, c’est-à-dire que plus nous sommes intimement unis à Dieu, plus nous sommes unis entre nous parce que l’Esprit de Dieu unit et l’esprit du malin divise.

Comme tout corps, la Curie est exposée aussi aux maladies, aux dysfonctionnements. Ce sont les maladies les plus habituelles dans notre vie de Curie qui affaiblissent notre service du Seigneur. Je crois que le « catalogue » de ces maladies dont nous parlons aujourd’hui – à l’instar des Pères du désert, qui faisaient de tels catalogues – nous aidera: il nous aidera à nous préparer au sacrement de la Réconciliation.

15 MALADIES REELLES,
PAS TOUJOURS REMARQUEES

1. La maladie de se sentir “immortel”, “à l’abri” et même “indispensable”, outrepassant les contrôles nécessaires ou habituels. Une Curie qui ne s’autocritique pas, qui ne se met pas à jour, qui ne cherche pas à s’améliorer est un corps infirme. Une simple visite au cimetière pourrait nous permettre de voir les noms de nombreuses personnes, dont certaines pensaient être immortelles, à l’abri et indispensables ! …..L’antidote à cette épidémie est la grâce de nous sentir pécheurs et de dire de tout cœur : « Nous sommes de simples serviteurs ; nous avons fait ce que nous devions faire » (Lc 17, 10).

2. La maladie d’une activité excessive ou de ceux qui se noient dans le travail et qui négligent, inévitablement “la meilleure part” , le fait de s’asseoir aux pieds de Jésus (cf. Lc 10, 38-42).

3. Il y a la maladie de ceux qui ont un cœur de pierre et une “nuque raide”; de ceux qui, chemin faisant, perdent la sérénité intérieure, la vitalité et l’audace, et qui se cachent sous les papiers devenant “des machines à dossiers” et non plus des “hommes de Dieu” (cf. Heb 3, 12)

4. La maladie de la planification excessive et du fonctionnarisme. se transformant ainsi en expert-comptable ou en fiscaliste. Il est nécessaire de tout bien préparer, mais sans jamais tomber dans la tentation de vouloir enfermer et piloter la liberté de l’Esprit Saint…

5. La maladie de la mauvaise coordination. Quand les membres perdent la communion entre eux et que le corps devient un orchestre qui produit du vacarme parce que ses membres ne collaborent pas et ne vivent pas l’esprit de communion et d’équipe.

6. Il y a aussi la maladie « d’Alzheimer spirituel » ou l’oubli de l’histoire personnelle avec le Seigneur, du « premier amour ». Il s’agit du déclin progressif des facultés spirituelles qui produit de graves handicaps chez la personne, la rendant incapable d’exécuter une activité autonome, vivant un état d’absolue dépendance de ses vues souvent imaginaires. Nous le voyons chez ceux qui construisent autour d’eux des murs et des habitudes, devenant chaque jour plus esclaves des idoles qu’ils ont sculptées de leurs propres mains.

7. La maladie de la rivalité et de la vanité. Quand l’apparence, les couleurs des vêtements et les insignes de distinctions honorifiques deviennent l’objectif premier de la vie, oubliant les paroles de saint Paul : «Que chacun par humilité estime les autres supérieurs à soi. Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres » (Ph 2, 1-4).

8. La maladie de la schizophrénie existentielle. C’est la maladie de ceux qui mènent une double vie, fruit de l’hypocrisie typique du médiocre et du vide spirituel progressif que diplômes et titres académiques ne peuvent combler. Une maladie qui frappe souvent ceux qui, abandonnant le service pastoral, se limitent aux tâches bureaucratiques, en perdant ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes.

9. La maladie du bavardage, du murmure et du commérage. C’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement par un peu de bavardage, et s’empare de la personne en la transformant en ‘‘semeur de zizanie’’. C’est la maladie des personnes lâches qui n’ont pas le courage de parler directement ; ils parlent par derrière. Frères, gardons-nous du terrorisme des bavardages !

10. La maladie de diviniser les chefs : ceux qui courtisent les Supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance. Ils sont victimes du carriérisme et de l’opportunisme, ils honorent les personnes et non Dieu (cf. Mt 23, 8-12). Ce sont des personnes qui vivent le service en pensant uniquement à ce qu’elles doivent obtenir et non à ce qu’elles doivent donner.

11. La maladie de l’indifférence envers les autres. Quand chacun pense seulement à soi-même et perd la sincérité et la chaleur des relations humaines. Quand le plus expert ne met pas sa connaissance au service des collègues moins experts. Quand on apprend quelque chose et qu’on le garde pour soi au lieu de le partager positivement avec les autres. Quand, par jalousie ou par ruse, on éprouve de la joie en voyant l’autre tomber au lieu de le relever et de l’encourager.

12. La maladie du visage funèbre. C’est-à-dire des personnes grincheuses et revêches, qui considèrent qu’il faut arborer un visage de mélancolie, de sévérité et traiter les autres avec rigidité et arrogance. L’apôtre doit s’efforcer d’être une personne courtoise, sereine, enthousiaste et gaie qui transmet la joie où qu’elle se trouve. Un cœur plein de Dieu est un cœur heureux qui irradie et communique sa joie à tous ceux qui sont autour de lui.

13. La maladie de l’accumulation : quand l’apôtre cherche à combler un vide existentiel dans son cœur, en accumulant des biens matériels, non par nécessité, mais seulement pour se sentir en sécurité. En réalité, nous n’emporterons rien de matériel avec nous parce que ‘‘le linceul n’a pas de poches’’.

14. La maladie des cercles fermés, où l’appartenance au groupe devient plus forte que celle au Corps et, dans certaines situations, au Christ lui-même. Cette maladie aussi commence toujours par de bonnes intentions, mais avec le temps, elle asservit ses membres en devenant un cancer qui menace l’harmonie du Corps et cause beaucoup de mal – des scandales – spécialement à nos frères les plus petits.

15. Et la dernière : la maladie du profit mondain, des exhibitionnismes, quand l’apôtre transforme son service en pouvoir, et son pouvoir en marchandise pour obtenir des profits mondains ou plus de pouvoirs. C’est la maladie des personnes qui cherchent insatiablement à accroître leurs pouvoirs, et à cette fin ils sont capables de calomnier, de diffamer et de discréditer les autres …………..

* * * * *

Frères, ces maladies et ces tentations sont naturellement un danger pour tout chrétien et pour toute curie, communauté, congrégation, paroisse, mouvement ecclésial…Il faut qu’il soit clair que c’est seulement l’Esprit qui guérit toute infirmité. C’est l’Esprit Saint qui soutient tout effort sincère de purification et toute bonne volonté de conversion. La guérison est aussi le fruit de la conscience de la maladie et de la décision personnelle et communautaire de se soigner, en supportant le traitement avec patience et avec persévérance.

J’ai lu un jour que les prêtres sont comme les avions : on parle d’eux seulement lorsqu’ils tombent, mais il y en a beaucoup qui volent. Beaucoup les critiquent et peu prient pour eux. C’est une phrase très sympathique mais aussi très vraie, parce qu’elle indique l’importance et la délicatesse de notre service sacerdotal et quel mal pourrait causer à tout le corps de l’Église un seul prêtre qui ‘‘tombe’’.

Tous mes vœux de sainte fête de Noël à vous tous, à vos familles et à vos collaborateurs. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ! Merci de tout cœur!

Pape François

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25ème dimanche – Année B – 23 septembre 2018 – Évangile de Marc 9, 30-37

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ÉVANGILE DE MARC 9, 30-37

QUI EST LE PLUS GRAND ?

Chaque année, le Vatican publie les statistiques sur l’état de l’Eglise catholique dans le monde. Cette fois encore, le document confirme les tendances des années précédentes : si les nombres des baptêmes, des catéchisés, des pratiquants de la messe du dimanche, des mariages, des prêtres et des religieux sont en hausse en Afrique, en Asie et en Amérique, en revanche ils continuent de décroître en Europe.
L’Eglise occidentale est en crise et certains sceptiques se demandent même si elle ne va pas vers sa disparition (??). Et nous, catholiques, que faisons-nous ? Nous accusons l’évolution actuelle de la société: le relativisme moral, l’idolâtrie de l’argent, la course au plaisir immédiat, le laxisme des mœurs, etc. Et nous nous plaignons, sans bouger, dans la nostalgie du temps ancien et la vague attente d’une amélioration hypothétique.

Dimanche passé, nous avons vu la réaction inverse de Jésus. Il ne condamne pas la prestigieuse civilisation païenne en plein essor mais il ne demeure pas apathique, résigné : au contraire il prend le chemin de Jérusalem, il va au cœur de son peuple et de sa religion, bien décidé à appeler à la conversion, au changement. Et personne n’échappera à ses critiques.

Le haut clergé du Temple : Dieu n’a pas besoin des sacrifices d’animaux et les liturgies somptueuses mais inefficaces l’écœurent. Il ne veut pas des paroles creuses mais un culte qui transforme des pratiquants de rites en pratiquants de vie.
Les Anciens, membres des grandes familles : Dieu n’aime pas les parures vaniteuses, il appelle au droit, à la justice, au salut des pauvres.
Les Pharisiens : il ne faut pas multiplier les petites pratiques, allonger les prières, minuter les observances, ajouter des jeûnes mais revenir à l’essentiel, au commandement de l’amour de Dieu conjoint à celui du prochain.
Les scribes théologiens : trop souvent ils sont infatués par leur savoir, échafaudant des arguties trop subtiles pour les petits, savourant les premières places (12, 38)
Les zélotes qui préparent la révolution armée : « Celui qui prend l’épée périra par l’épée ». On ne sauve pas le monde en aimant certains et en haïssant d’autres.
Et même le peuple en prend pour son grade : on accourt pour voir du merveilleux, on supplie pour la guérison des malades mais on rechigne à se convertir. Certes la santé est un bien désirable mais les plus grands malheurs du monde ne sont-ils pas dus aux vices et aux ignominies d’hommes en bonne santé ? C’est l’orgueil, la vanité, la cupidité – même et surtout cachés sous les oripeaux des smokings et d’une fausse piété – qu’il faut déraciner.

Mais surtout Jésus va essayer de laisser entendre son identité qui explique ses exigences. Et là ce sera impardonnable : ce blasphémateur doit être exécuté.

Jésus est sans illusion : sa mission messianique ne pourra qu’échauffer l’opposition, exciter la haine et le conduire à la mort. Mais il n’en doute pas : s’il reste fidèle à son Père, il réussira.

Et il n’y a pas, il n’y aura jamais, d’autre alternative : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même…. ». La même opposition se manifestera contre ses disciples dans tous les pays, au cœur même des lieux les plus célèbres, les plus sacrés. Elle ira jusqu’au scandale suprême : l’amour qui saigne, frappé par la religion et la politique, tous les Caïphe et tous les Pilate.

FOLIE DE LA CROIX OU FOLIE DES GRANDEURS ?

Jésus ne contraint jamais, il a lancé un appel : « SI quelqu’un veut… » et sans chercher à convaincre à tout prix, sans encourager personne, seul, il tourne les talons et prend la direction du sud. Perplexes, désarçonnés, des hommes partent sur ses traces.

Partis de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples: « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

La décision de Jésus est inébranlable : il fait à tous une deuxième annonce de sa Passion. Elle est aussi claire que la première mais les pauvres hommes sont comme perdus et ils n’osent même pas lui demander des explications supplémentaires.
Dans l’Eglise, il nous est agréable de parler cérémonies, pèlerinages, catéchisme, quêtes paroissiales, achat de chasubles….mais certainement pas de la perspective crucifiante.

On est heureux de retrouver Capharnaüm, la ville et la maison de Pierre où l’aventure avait commencé dans l’allégresse (1, 29) et le triomphe populaire (2, 1). La belle-mère prépare un bon repas mais la digestion va être vite perturbée.

A l’époque, il était de coutume qu’un prophète, un grand rabbin marche seul en tête, suivi par son groupe de disciples. Tout à coup Jésus, un léger sourire sur les lèvres, interpelle ses amis :

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

A Césarée, à la première annonce, Pierre s’était opposé à l’éventualité de la croix et il s’était fait repousser comme un « satan », un opposant au projet de Dieu. Et maintenant voici les Douze n’osant avouer leur conception d’un Messie tout-puissant qui va éliminer ses ennemis et instaurer un royaume glorieux – dont ils seront évidemment les dirigeants. Ah l’ordre des préséances ! Qui d’entre nous sera président ? Qui aux finances ?…Le Maître leur a annoncé la croix du Golgotha et ils rêvent de la croix d’honneur.

« Qui est le plus grand ? » : cela sous-entend aussi qu’ils ne sont pas d’accord sur le primat que Jésus, dès le début, a confié à Simon qu’il a surnommé Pierre (6, 12). D’autres (Jean ?) estiment qu’ils seraient bien plus aptes à prendre la tête. Ambition, rivalité, jalousie, concurrence : pourquoi voulons-nous nous donner de la valeur en écrasant les autres ?

C’est bien, dit Jésus, de vouloir être en tête car il faut des guides, des pasteurs, des enseignants…mais dans mon Eglise, il ne faut pas se jucher sur un trône, se faire servir comme un prince, dispenser des ordres, faire marcher les autres à la baguette (ni à la crosse), se parer de vêtements et d’insignes qui indiquent la préséance et les honneurs. Le grand doit comprendre qu’il est choisi pour servir ses frères.

Lors du dernier repas, Jésus, à genoux devant chaque disciple, ne jouera pas la comédie et il leur montrera qu’il est venu pour les servir, pour les laver de leurs fautes.

LA PARABOLE VIVANTE DE L’ENFANT

Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Aujourd’hui l’enfant est valorisé et nous sommes habitués à voir des papas qui jouent avec leurs petits, des hommes haut placés heureux d’être photographiés en leur compagnie. Mais dans l’antiquité, cet amour et cette proximité étaient réservés au domaine privé : les rabbins et les sommités n’avaient pas de temps à perdre et ils ne s’entretenaient qu’entre « grandes personnes ».

Ici Jésus innove complètement. Il ne dit pas au gamin : « Va jouer : nous devons traiter de choses sérieuses » mais il manifeste son affection réelle par des baisers – donc il se penche pour être à sa hauteur et il le place avec lui « au centre ».

Les apôtres doivent donc voir Jésus comme un enfant, ils doivent regarder l’enfant comme un semblable à Jésus. Vont-ils enfin comprendre, convertir leur conception de la puissance, cesser de voir Dieu comme un Potentat, Jésus comme un Chef, le Royaume comme une violence ?
Accueillir un enfant, un petit, un faible, un handicapé « au nom de Jésus », pour Lui, comme Lui, c’est entrer dans son Royaume. En accueillant le Fils, le cœur s’ouvre à l’accueil du Père.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Jean Vanier – L’Evangile c’est le monde à l’endroit

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« LE MONDE EST A LENVERS,
L’ÉVANGILE, CEST LE MONDE A LENDROIT »

Bonjour Jean. Aujourd’hui, vous venez de fêter vos 90 ans. Quel bilan faites-vous des dernières années ?

Jean Vanier : Quand j’ai eu 75 ans, j’ai cessé d’être au conseil international de L’Arche. Mais j’ai continué à accepter des conférences à travers le monde. Puis, vers l’âge de 83 ans, j’ai réalisé que je n’avais plus la force de voyager. Au mois d’octobre dernier, j’ai été victime d’une crise cardiaque. Aujourd’hui, ma vie est super. Le matin, je prie et je lis. Je prends un repas dans mon foyer deux fois par semaine et je marche 40 minutes par jour. La vie passe très vite. Cette crise cardiaque était un choc… mais bienfaisant. Je dois désormais faire attention car je suis plus fragile. Mais je crois que ma tête ne fonctionne encore pas trop mal. Et je sais que cet affaiblissement va continuer, que je le veuille ou non.

Cela ne vous inquiète pas ?

Mon principe, c’est qu’aujourd’hui, je n’ai plus de futur, mais je suis heureux dans l’instant présent. À chaque moment. Cela ne m’inquiète pas. Peut-être que le jour où je serai complètement démuni physiquement, je trouverai cela difficile. Pour l’instant, j’ai beaucoup de chance. Je trouve que nos communautés de L’Arche vont bien.

À quel moment avez-vous eu l’évidence que la fragilité était essentielle ?

Je pense que le vrai sens de la fragilité est venu quand j’ai commencé l’aventure de L’Arche avec Raphaël et Philippe. Raphaël avait une méningite et ne parlait pas. Philippe avait une encéphalite avec une jambe paralysée… et il parlait trop. C’était tout un monde de fragilités… Mais nous étions si heureux (il s’exclame) ! Leur joie à tous les deux m’amenait à trouver ma joie. Je vois deux choses là-dedans. Tout d’abord, ils ont su attirer l’enfant en moi. Nous nous amusions, nous riions, nous faisions la fête. Ensuite, avec eux, j’ai trouvé un home (dit-il avec son indétrônable accent canadien), un chez-moi, un lieu où je me sentais bien et où j’avais envie de rester. Raphaël et Philippe avaient besoin de moi et moi j’avais besoin d’eux, de leur joie et de leur façon d’être.

Le cœur, c’est d’être aimé. Si vous visitez régulièrement une personne seule, alors, pour elle, vous devenez le messie. La relation, c’est le lieu du bonheur. Mais parfois, la souffrance physique est trop grande. Il ne faut pas prétendre que tout est facile. La fragilité a besoin d’être aimée.

La fragilité peut-elle sauver le monde ?

La fragilité est là, au cœur du monde. Elle se traduit parfois par la peur, l’insécurité.  Nous rencontrons parfois des fragilités qui font très peur. Certaines personnes rejettent toute forme de relation et nous ne savons pas comment les rejoindre. Il faut alors des gens qui sachent de quelle manière les approcher. Lors d’un voyage à Calcutta, on m’a présenté un malade mental qui criait tout le temps. Les infirmiers se cachaient un peu de lui. Avec mon peu d’expérience, je suis allé vers lui, les mains ouvertes (il écarte les mains). Il est ensuite venu et il a posé ses deux mains dans les miennes. On peut voir cela avec la Samaritaine. Jésus l’a touchée parce qu’il avait besoin d’elle. Quand on peut commencer une relation en ayant besoin de l’autre, il change. Si Jésus avait commencé à prêcher, elle aurait fui. Mais il est venu humblement en disant « j’ai besoin de toi ».

La maison de Jean Vanier, rue d’Orléans, à Trosly Breuil.

Aujourd’hui, on parle beaucoup du bouleversement climatique, des débats sur l’euthanasie… Pensez-vous que nous marchons sur la tête ?

Oui, beaucoup de choses vont mal. Ce qu’on peut faire, face à cela, c’est être soi-même. En étant soi-même, on devient un modèle. Et la seule façon d’être soi-même, c’est d’être très humain. Il peut y avoir des moments où nous sommes en dépression. Cela fait partie de notre réalité. Mais l’important, c’est que chacun de nous soit debout, heureux, et qu’il puisse entraîner les autres. Je suis frappé de voir qu’il y a de plus en plus de gens qui font de petites choses : ils ont ce souci de cultiver leur jardin, de chercher à être eux-mêmes les plus humains possible. S’occuper de son jardin, dépenser moins d’électricité, créer dans sa famille un lieu d’amour… Pour que la planète aille un peu mieux, toutes ces petites choses que l’on peut faire soi-même sont importantes. Chacun peut faire à sa mesure. Nous avons le pape François, qui est extraordinaire. Il est d’une beauté, d’une clarté… Il a le sentiment que l’Église doit bouger. Je le trouve très beau. Il sait que ce sont les plus pauvres qui nous ramèneront à l’essentiel, qui est d’aimer.

Quand il y a un bouleversement général, y a-t-il une fécondité ?

C’est mon espérance. La vérité viendra comme un petit filet d’eau qui grandira peu à peu. Je vois des gens qui se mettent ensemble pour aider les réfugiés ou les gens de la rue, ou au service d’un mouvement d’écologie. Aujourd’hui, on sent un mouvement. À L’Arche, il y a toujours des jeunes qui viennent. Nous avons eu des assistants merveilleux. Je sens un désir d’aider. Avant, on servait du café aux pauvres. À présent, dans certaines paroisses, on dresse des tables et ce sont les gens de la rue qui s’occupent du service. Même si les gens ont peur, on voit des choses qui bougent.

Vous n’avez pas peur d’être saint ?

La sainteté ne m’intéresse pas. La seule chose qui m’intéresse, c’est d’être l’ami de Jésus (silence). Je veux être avec Lui quelque part, je ne sais pas où. Jésus est pauvre, humble. Je souhaite être avec lui dans la pauvreté. Toujours dans la pauvreté. C’est la seule chose. Le secret est toujours dans la descente, et non la montée. C’est accepter qu’on est fragile. Nous ne sommes pas toujours ce que nous souhaiterions être, même avec Jésus. Nous avons toujours besoin d’un Jésus qui nous rattrape quand nous nous éloignons. Il est extraordinaire dans sa capacité d’aimer. Le plus grand danger, aujourd’hui, c’est le phénomène du besoin de réussite, qui commence dans les écoles. Il y a un problème de lutte entre le succès et l’acceptation de ce qu’on est, avec sa propre mission.

On voit une sorte de contradiction entre la société et la vie chrétienne. Jésus, Lui, est si humble et si petit. Le monde est à l’envers. L’Évangile, c’est le monde à l’endroit. C’est une révolution copernicienne.

Quel est le secret pour une vie réussie ?

Aie confiance en toi et écoute la petite voix de ton cœur. Que cherches-tu au plus profond de toi ? Écoute ce que j’appelle la petite voix intérieure. Aime la réalité et ne l’imagine pas.

Votre mot d’ordre pour les 10 prochaines années ?

Être heureux à chaque instant.[/fusion_text][/one_full]

24ème dimanche – Année B – 16 septembre 2018

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ÉVANGILE DE MARC 8, 27-35

IL N’Y A PAS DE PLAN B

Après tout un temps d’évangélisation à travers la Galilée, Jésus « sort », dit Marc, c.à.d. qu’il pénètre en territoire païen, dans le pays des Phéniciens, au sud du Liban. Région magnifique : au pied du massif majestueux de l’Hermon (2200-2800 m.) d’où jaillissent les sources du Jourdain, au milieu d’une végétation luxuriante, s’élève la toute nouvelle ville que le roi Hérode Philippe a dénommée Césarée en l’honneur de l’Empereur de Rome.

Que va faire Jésus ? Jeter l’anathème sur ce nouveau haut lieu du paganisme avec ses idoles nues, ses hordes d’esclaves, les théâtres où se donnent des spectacles déshonnêtes, les stades où les champions exaltent le culte du corps ? Va-t-il s’élancer, comme Jonas, dans cette cité perverse en hurlant: « Encore 40 jours et Césarée sera détruite ? »

Pas du tout car Dieu n’a pas envoyé son Fils pour condamner le monde mais pour le sauver. Jésus est conscient d’être ce Messie et il demande à ses disciples de professer leur foi : « Oui, dit Pierre : tu es plus qu’un prophète qui exhorte, plus qu’Elie ou Jean-Baptiste ». A nouveau, Jésus interdit de divulguer cette conviction car ce titre éveille des rêves de vengeance contre les ennemis, de révolte armée ou de fin du monde.

Là-dessus éclate la révélation absolument sidérante. Un nouvel enseignement bouleversant toutes nos conceptions de Dieu et de Messie. C’est le grand tournant dans la vie de Jésus. Non il ne faut pas maudire la ville de César et la civilisation du temps mais au contraire monter dans la ville sainte de Dieu : Jérusalem. Non saccager les idoles païennes mais appeler le Temple trois fois saint à se convertir. La mort s’ensuivra !

Dès les premiers temps de sa mission en Galilée, Jésus avait rencontré l’opposition des fondamentalistes pharisiens. Pour lui, le sabbat n’était pas un carcan contraignant mais un jour de libération de l’homme. Il s’attribuait le pouvoir de pardonner les péchés. Il accueillait des pécheurs notoires avec miséricorde. Il dénonçait une religion qui inventait des observances minutieuses au risque d’en oublier les commandements de Dieu. Comme les anciens prophètes, il critiquait un culte superficiel qui ne touchait pas le cœur, il osait dénoncer l’orgueil, la cupidité, la vanité qui se cachaient sous les oripeaux de la piété.

Maintenant pour lui l’heure est venue de porter ce message au cœur d’Israël. Et, paradoxe : pour certaines autorités, la Bonne Nouvelle sera perçue comme une attaque de la religion. Cet homme venu de nulle part sera considéré comme un perturbateur dangereux qu’il faudra supprimer pour préserver l’ordre public.

POURQUOI FAUT-IL LA CROIX ?

Comprenons bien cette décision qui peut toujours être mal interprétée.

Jésus n’est pas masochiste et ne prône pas la nécessité de la souffrance comme si son Père exigeait son sacrifice pour apaiser son courroux. Dieu n’avait-il pas empêché Abraham d’immoler son fils ?

Quand Jésus dit « il faut… », il ne cède pas à une mystérieuse fatalité, à un destin fatidique comme l’Œdipe grec. Si « il faut », c’est parce qu’il doit et veut mener à terme le dessein messianique universel que son Père lui a confié : inaugurer le Royaume.

Les autorités religieuses y faisant obstacle, je dois donc dénoncer leurs errements, les appeler à une conversion radicale. Je sais qu’elles refuseront mes appels, se braqueront dans leurs certitudes et comploteront pour me supprimer. Mais, précisément, de cette tragédie, naîtra le Royaume. La passion horrible que les hommes m’infligeront provoquera l’action infinie de mon Père. Eux me prendront la vie du corps : Il me donnera la Vie éternelle.

On imagine la stupeur, la sidération des disciples à l’écoute de ces paroles et Pierre rejette tout de suite cette éventualité. Mais en veillant à être entendu par tout le groupe, Jésus le rembarre sèchement : « Arrière, satan, passe derrière moi, tu penses comme les hommes ». Pierre succombe à la tentation que Jésus avait vaincue au désert.

Hélas, certains de ses successeurs oublieront cette remontrance et entendront guider l’Eglise sur les chemins de la puissance, du faste, de la grandeur : élevons des palais, organisons d’immenses processions avec hauts personnages chamarrés, impressionnons le peuple avide de spectacles. Or il ne s’agit pas d’impressionner, de séduire, de susciter l’admiration mais de témoigner d’un Messie crucifié et vivant, de prendre le chemin des béatitudes et de dénoncer les mensonges quitte à provoquer la colère, l’hostilité, la haine de certains.
C’est ce que Jésus va proposer non seulement à ses apôtres mais à tout homme.

UN SEUL CHEMIN : PAS DE PLAN B

« Si quelqu’un veut venir derrière moi… ». La foi est appel à tous, décision libre et engagement à prendre. Le plus grand pécheur peut entendre cet appel tandis que certains à étiquette chrétienne y restent sourds.

« Qu’il renonce à lui-même » : il ne s’agit pas de se mépriser, de se tenir pour rien. Car quel plus grand honneur que de participer à l’œuvre du salut du genre humain ? Mais de renoncer à ses idées trop humaines, à nos conceptions ordinaires du salut par la violence, l’éclat, le prestige, la quantité, la vertu.

« Qu’il prenne sa croix » : Jésus ne demande pas de nous flageller, de nous infliger des pénitences. La croix, à l’époque, était une punition, un instrument de supplice horrible et ignominieux. Porter sa croix, c’est donc non pas la faire à sa mesure mais subir la condamnation, le rejet, le mépris et la haine. Car vivre et annoncer la Bonne Nouvelle est appel au changement, dénonciation des privilèges et certains – à commencer par le haut clergé du temple – refusent net, persuadés d’avoir les pensées de Dieu alors qu’ils sont guidés par des idées d’hommes. La croix, c’est le contrecoup d’une foi vécue : être la cible de sarcasmes, accepter de voir sa réputation égratignée, être étiqueté comme ringard, subir des retards de promotion.

« Et qu’il me suive ». La foi ne se réduit donc pas à l’accueil d’une croyance ni à une pratique rituelle ni à la garde de vertus bienséantes. Elle est attachement à la personne de Jésus. Lui seul nous donnera la force de prendre parfois des décisions coûteuses, d’affronter rebuffades, critiques et haines.

« Car celui qui veut sauver sa vie la perdra et celui qui perd sa vie à cause de moi et l’Evangile la sauvera ». Question : qu’est-ce que la vie humaine ? Qu’est-ce que le bonheur ? Celui qui a hurlé de douleur sur le gibet puis qui est apparu rayonnant à ses disciples nous répond.

CONCLUSION

Le rejet de Jésus a très vite par la suite fait naître dans l’Eglise la détestation des grands prêtres et des pharisiens puis la condamnation générale du judaïsme. Or en annonçant que la vie à sa suite, en tout lieu et à toute époque, entraînerait toujours et partout l’opposition, Jésus nous apprenait que celle-ci n’est pas le fait d’Israël. La trahison des clercs, la piété sans âme, le culte hypocrite, le blocage sur des traditions humaines, la haine des prophètes se retrouvent partout. Dans tout organisme religieux ou non. Y compris dans l’Eglise ! Des chrétiens ont été arrêtés, réduits au silence parfois même exécutés par des prélats chrétiens … avant d’être plus tard réhabilités et même proclamés saints.

Le pape François avait d’emblée suscité l’admiration joyeuse des multitudes par sa bonhomie, sa pauvreté, sa proximité du peuple mais le voici pris dans une violente tourmente, presqu’un tsunami. Car au lieu de dénoncer les vices et la corruption du monde, il a eu le courage de débusquer certains recoins obscurs du Vatican, certaines manœuvres financières de la curie.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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