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ÉVANGILE DE MARC 9, 38-48
INSTRUCTION AUX INSTRUCTEURS
Si nous, prêtres, nous expliquons chaque semaine à nos fidèles le sens d’un évangile et la manière de le mettre en pratique, par contre aujourd’hui c’est à nous que le Seigneur s’adresse afin de souligner l’importance de notre mission et corriger quelques dérives. Nous qui pressons les autres de nous écouter, cette fois-ci écoutons bien. Cette instruction aux Apôtres ayant commencé dimanche passé, il importe d’abord d’en rappeler le début.
1. PAS DE CONCURRENCES JALOUSES
En route vers Jérusalem, Jésus a annoncé sa Passion et les apôtres se chamaillent sur l’ordre des préséances : « Qui de nous est le plus grand ? ». Jésus les tance vertement : « Le plus grand sera le serviteur des autres » et il leur présente un modèle : un enfant. La première qualité requise d’un responsable chrétien est l’humilité : pas d’ambition, de désir de faire carrière, de jalousies entre confrères. L’autorité chrétienne est un service.
2. NOUS N’AVONS PAS LE MONOPOLE DU BIEN
Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
Dans l’antiquité, les soins de santé avaient toujours un aspect religieux : on soignait en invoquant Dieu ou des grands personnages comme Salomon par exemple. Et voilà que Jean est furieux : il a vu un thérapeute qui offrait des soins en invoquant le Nom de Jésus alors qu’il n’appartenait pas au groupe des apôtres. Jésus rejette le sectarisme de ce bouillonnant « fils du tonnerre » (3, 17) toujours prêt à éclater. Il faut plutôt se réjouir de voir des hommes lutter contre le mal. L’Eglise n’a pas le monopole de la bienfaisance. Il y a des personnes dont nous n’approuvons ni les mœurs ni les options politiques ni la religion mais qui se dévouent, parfois mieux que nous, au service de l’humanité. Ces gens ne font pas partie de l’Eglise visible mais ils ont une certaine admiration pour Jésus. « Quiconque n’est pas contre nous est pour nous » : cette déclaration est d’une grande ouverture d’esprit et nous ouvre à la collaboration au-delà de nos frontières cléricales.
3. ACCEPTER DE SE FAIRE AIDER PAR L’ETRANGER
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Jésus envoie ses apôtres en mission sans provisions : ce sera dur, ils se heurteront parfois à des refus, se retrouveront le ventre creux, mourant de soif après des heures de marche sous le soleil. Ils rencontreront parfois des personnes qui ne se convertissent pas à leur message mais qui compatiront à leur souffrance et leur offriront le bout de pain, la cruche d’eau, la grange pour s’abriter. Ainsi lorsque Jésus, épuisé et assoiffé, arrivera au puits de Sychar, il n’aura pas honte de demander à boire à une femme survenant bien à point. Une hérétique ! (Jn 4). La charité, ce n’est pas seulement donner, rendre service, c’est aussi accepter de recevoir- ce qui est bien difficile à certains qui rechignent à y consentir. L’enfant n’a pas honte de demander : dans sa faiblesse, il créé une relation, il appelle au don, premier pas pour entrer dans le royaume réservé aux pauvres, à ceux qui savent s’appauvrir pour aider le misérable.
4. TERRIBLE GRAVITE DU SCANDALE
Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Vous vous méfiez des autres, dit Jésus aux siens : veillez d’abord sur vous-mêmes. Des déclarations désinvoltes, des imprudences de langage, des conduites déshonnêtes peuvent choquer de simples croyants, les scandaliser au point qu’ils renoncent à la foi. Or la confiance en Jésus, l’adhésion à l’Evangile est un tel trésor, une telle bénédiction divine que les saboter est un acte satanique qui, tel une énorme pierre, entraîne son auteur au fond du gouffre, vers la mort. Et du coup nous tombons ici dans l’énorme scandale qui secoue l’Eglise ces derniers temps ! Effaré, écrasé de honte, le pape François exige justice ; il nous presse de multiplier les prières et de collaborer de façon plus étroite, plus affectueuse afin de nous consolider les uns les autres.
5. LE COMBAT CONTRE LES TENTATIONS
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
L’insistance souligne fortement la gravité de l’enjeu de la vie humaine. Nous sommes faits pour vivre, vivre vraiment, participer à la Vie divine, entrer dans le Royaume du Père. Mais comme nous sommes libres, nous nous trouvons toujours devant des options opposées et nous devons choisir. La tentation n’est pas en soi un péché : Jésus lui-même, en recevant sa vocation lors de son baptême, a été tenté mais il a refusé un messianisme de cupidité, d’honneurs, de violence.
Les images de Jésus sont certes forcées et elles ne sont pas à prendre au pied de la lettre. D’ailleurs ce ne sont pas les membres du corps qui pèchent mais le cœur de l’individu : aussi leur amputation ne règlerait rien. « Si ta main… », c.à.d. si tu cherches toujours à prendre, à capter ; « si ton pied… » c.à.d. si tu aimes fréquenter les lieux où ta foi est en danger ; « si ton œil… » c.à.d. si tu ne veux pas refréner tous tes désirs….
Rester sourd à la Bonne Nouvelle du salut, mettre sa foi en danger à force de céder à l’égoïsme fait entrer sur un chemin glissant qui conduit à la « géhenne ». Sur le bord sud de Jérusalem il y avait une petite vallée avec un terrain appartenant à un certain Hinnôn et que l’on appelait donc « gê-Hinnôn »- terre d’Hinnôn » qui a donné le nom français géhenne. Jadis le prophète Jérémie tonnait contre ce lieu où l’on avait érigé des fours (des taphets) pour immoler les nouveau-nés en l’honneur du dieu Moloch (Jér 19, 5). Horreur abominable pour le Dieu de la Vie qui refuse tout sacrifice d’enfant. Maudit, l’endroit devint la décharge de la ville où des tas d’immondices brûlaient en permanence sous le soleil de feu – ce qui évoqua la destinée finale des damnés, l’enfer, où le condamné ne peut que grincer des dents, rongé par le ressentiment, exhalant sa rage, son désespoir d’avoir raté sa vie.
Jésus nous enseigne donc à être conscients de notre fragilité, il nous enjoint de lutter impitoyablement contre toute tentation dès son début. Tranchez dans le vif, ne vous croyez pas trop forts, ne jouez pas avec le feu. On se sent libre de fumer un joint…et on se retrouve esclave à jamais ! On se permet un pas de côté et on entraîne d’autres dans la catastrophe.
6. DANS LA PAIX FRATERNELLE.
Chacun sera salé au feu. C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »
Aujourd’hui cette finale reste encore énigmatique pour les exégètes si bien que la liturgie en omet la lecture. Pourtant, la scène ayant débuté par un groupe d’apôtres déchirés par des querelles de préséance, il est beau que Jésus termine son instruction de la sorte.
Dans l’antiquité, « partager le sel » désignait le repas que l’on partageait dans la concorde. Allusion peut-être aux repas futurs où les apôtres et leurs frères, en partageant le Corps et le Sang de leur Seigneur, lui rendront grâce de leur avoir appris à mener une vie pleine de goût, de sens, de bonheur, de s’offrir à eux pour leur pardonner toutes leurs fautes et de chanter la joie de vivre dans la Paix.
Prions donc pour que nos pasteurs vivent cette instruction et nous apprennent à l’appliquer également dans nos familles et nos assemblées.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]
Raphaël Devillers, dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93 – Courriel : r.devillers@resurgences.be
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