Archive des homélies de 2015

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Homélie du 13ème dimanche 2015

Homélie du 14ème dimanche 2015

Homélie du 15ème dimanche 2015

Homélie du 16ème dimanche 2015

Homélie du 17ème dimanche 2015

Homélie du 18ème dimanche 2015

Homélie du 19ème dimanche 2015

Homélie du 20ème dimanche 2015

Homélie du 21ème dimanche 2015

Homélie du 22ème dimanche 2015

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12ème dimanche – Nativité de saint Jean-Baptiste – Année B – 24 juin 2018

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JEAN POUR PREPARER LES CHEMINS DU SEIGNEUR

Jean-Baptiste est l’unique Saint (sauf Marie) dont l’Eglise célèbre la naissance terrestre et cette fête est tellement importante qu’elle supplante, comme c’est le cas aujourd’hui, la célébration du dimanche. Et pourquoi est-ce le 24 juin ? Parce que la date de naissance de Jésus, ignorée des évangiles, a été fixée par l’Eglise le 25 décembre et que, selon l’évangile de Luc, Jean serait né 6 mois auparavant.

Si ces fêtes ont été fixées de la sorte, c’est parce qu’elles correspondent aux deux solstices, d’été et d’hiver, qui étaient, chez les peuples de l’antiquité, des moments de grande réjouissance populaire.

Fin juin, aux jours les plus longs de l’année, on allumait de grands feux pour louer l’éclat magnifique du soleil qui promettait des moissons plantureuses. Et fin décembre, après une descente de plusieurs mois dans le froid avec des journées de plus en plus courtes, on chantait la gloire du soleil invaincu par les ténèbres puisqu’il allait rogner peu à peu l’épaisseur des ténèbres de la nuit.

En christianisant ces fêtes païennes, l’Eglise leur donnait un sens tout nouveau, beaucoup plus profond : au lieu de célébrer les rythmes de la nature, on chantait les interventions de Dieu dans l’histoire.

Ainsi, le 24 juin, apothéose de la lumière, Jean-Baptiste apparaissait mais ensuite les jours diminuaient – symbole de celui qui n’était qu’un précurseur et qui avait dit : « Il faut qu’il (Jésus) croisse et que je diminue ».

Le 25 décembre, au cœur de la nuit la plus longue, Jésus naissait dans le silence et l’anonymat mais il allait devenir l’authentique « Lumière du monde » qui écarterait les ténèbres du péché pour répandre la clarté et la gloire de l’amour.

On libérait ainsi les hommes de l’enfermement dans le cycle naturel auquel ils sont livrés comme les animaux afin de leur permettre de célébrer des naissances qui témoignent de l’amour de Dieu. On sortait de la fatalité du destin imposé par les astres pour vivre une histoire avec Dieu. Le calendrier n’était plus une suite de repères temporels mais scandait les événements de salut du monde.

Révolution énorme !…Méditons l’évangile du jour afin de bien célébrer non le solstice mais l’apparition inattendue de Jean, cet immense personnage.

APRES UNE LONGUE ATTENTE : LA JOIE INATTENDUE

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.

Comme Sarah, l’épouse d’Abraham, et d’autres femmes de la Bible, Elisabeth était demeurée longtemps stérile et voici néanmoins qu’elle enfante un fils. Les dons de Dieu viennent souvent après de longues périodes d’attentes déçues et de prières inexaucées.

Ne nous laissons donc pas enfermer dans le sentiment d’échec et d’improductivité : c’est parfois au moment où nous n’y croyons plus que notre vie va connaitre un renouveau. Car il y a beaucoup de façons de dépasser une existence stérile, de faire jaillir de nouveaux projets. Lorsque coulent les larmes de reconnaissance, le désert du cœur peut se mettre à fleurir.

Le calendrier de la Miséricorde de Dieu n’est pas le nôtre. Sans jamais nous résigner, gardons toujours les yeux vers l’horizon où va se lever, quand Dieu le veut, le signe de sa miséricorde.
Au lieu de gémir sur ce qui va mal, sachons remarquer les modestes signes de renouveau. Ne cataloguons pas quelqu’un d’inutile : comme l’entourage d’Elisabeth, mettons-nous ensemble pour chanter « la grandeur de la Miséricorde de Dieu » et sachons nous réjouir sans jalousie lorsque, chez l’autre, la Vie apparaît.

NOUVEAU NOM : MISSION NOUVELLE

Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là !? » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

On effectue certes la circoncision, le rite ancestral du 8ème jour, mais l’essentiel, c’est le nom inattendu. Il y a rupture avec l’héritage paternel. Lorsque l’Ange de Dieu, dans le temple, lui avait annoncé sa prochaine paternité, Zacharie était resté incrédule : du coup il en était tombé muet et n’avait pas pu bénir le peuple. Maintenant que l’événement est survenu, il se rend enfin à l’évidence et avalise le nom donné par l’ange : Iohanan / Jean (qui signifie « Dieu fait grâce »). Du coup, il retrouve la parole et à nouveau peut bénir Dieu.

La rumeur de cet événement va se répandre et étonner le voisinage : les gens pressentent là comme une trace d’une intervention de Dieu. On n’en comprend pas encore la portée mais « on conserve dans le cœur » c.à.d. l’intelligence. Plus tard Luc emploiera deux fois la même expression pour Marie : après son accouchement et la visite impromptue des petits bergers (2, 19) puis à nouveau en retrouvant son garçon après sa fugue (2, 51). : « Elle gardait dans son cœur, elle méditait ».

La foi conserve la mémoire des événements qui nous bousculent, elle pressent que quelque chose lui échappe et qui sera compris plus tard. Qu’est-ce que Dieu prépare ?
La surprise reste gravée dans la mémoire qui reste ainsi ouverte à l’illumination de demain. Car la foi ne cherche pas sa certitude dans des notions statiques : le passé s’éclaire lorsque le croyant s’enfonce avec confiance dans l’avenir. Ce n’est pas la théologie mais le temps qu’il faut vivre.

RUPTURE AVEC LE SACERDOCE PATERNEL

La liturgie omet ensuite le grand cantique d’action de grâce de Zacharie – le fameux « Benedictus » qui est donné ci-dessus – et elle se contente de mentionner, sans détails, le temps de l’enfance et de la croissance. Mais la finale tout à coup surprend et ouvre sur un futur inattendu :

L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

Que s’est-il donc passé dans la tête de Jean devenu adulte ? Il n’a pas hérité du nom de son père prêtre : à présent il renonce à exercer son sacerdoce (car en Israël on est prêtre de père en fils) de même qu’il renonce au mariage. Seul, sans explication, il quitte la maison.

Certains se demandent s’il n’a pas rejoint la communauté de Qûmran dont les ruines des bâtiments, sur la rive de la Mer Morte, intriguent encore aujourd’hui. En rupture avec le temple de Jérusalem dont ils maudissaient le culte infidèle, les Esséniens formaient là-bas « la communauté de l’alliance » seule habilitée à leurs yeux à rendre à Dieu le culte authentique. Pour obtenir le pardon des péchés, on n’y effectuait plus de sacrifices d’animaux mais on étudiait sans fin la Torah et on se livrait à des jeûnes et de multiples bains d’eau pour la sanctification.

Jean a-t-il été ermite ou est-il devenu membre de cette communauté ? Toujours est-il que sa vie va prendre un nouveau tournant : on le retrouvera plus tard sur la rive occidentale du fleuve Jourdain où le prêtre deviendra le prophète Jean (celui qui annonce la grâce de Dieu), le baptiseur qui appelle à la conversion et plonge (mais une fois seulement) chaque volontaire en traversant le gué du fleuve.

C’est là que vont survenir des jeunes notamment Simon et André, Jacques et Jean, et d’autres…et, un jour, un jeune charpentier de Nazareth, appelé Iéhoshouah (Jésus), que Jean subitement désignera comme le « plus grand que lui » et qu’il baptisera.

FOI CHRETIENNE ET PAGANISME

Depuis une cinquantaine d’années, avec l’expansion du capitalisme et de la société de consommation, l’Occident a été recouvert par une grande vague de paganisme qui a provoqué un déclin de la foi chrétienne.

On a vu apparaître le culte du bronzage, l’adoration des idoles de la chanson et des dieux du stade, l’apogée des temples de la consommation, la liturgie des grandes manifestations sportives, le rayonnement de la montagne des dieux (l’Olympia), le tatouage des peaux qui était, dans l’antiquité, la marque des esclaves. Et, dominant tout, le culte du Veau d’or, l’argent-roi.

Conséquences évidentes : Noël et la Saint Jean sont redevenues les fêtes païennes des solstices.
A Noël, les crèches disparaissent derrière le culte du sapin toujours vert tout brillant des guirlandes de lumière.

Le 24 juin, avec « les feux de la Saint-Jean », sont nées, avec un succès mondial, les nouvelles « Fêtes de la musique » qui souvent provoquent des transes sous les bombardements de décibels.

Jésus et Jean, les enfants, disparaissent dans une société de vieux. Les naissances, c.à.d. les promesses de l’espérance, s’effacent à nouveau devant les cycles naturels.
La joie ne vient plus de la miséricorde de Dieu mais des drogues et des alcools.

Elisabeth et Zacharie aujourd’hui nous invitent à accueillir Dieu qui vient quand on ne l’attend plus.
A écouter leur fils Jean qui les presse à partir à la recherche d’une vie authentique dans la fidélité à leur baptème.
A reconnaître Celui qui vient toujours, Jésus, l’authentique Astre d’En-haut, celui qui illumine les hommes qui souffrent à l’ombre de la mort pour les conduire sur les chemins de la Paix.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Pape François : Exhortation à la sainteté

[one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]« Le consumérisme hédoniste peut nous jouer un mauvais tour,
parce qu’avec l’obsession de passer du bon temps,
nous finissons par être excessivement axés sur nous-mêmes,
sur nos droits et sur la hantise d’avoir du temps libre pour en jouir.

Il sera difficile pour nous de nous soucier de ceux qui se sentent mal
et de consacrer des énergies à les aider,
si nous ne cultivons pas une certaine austérité,
si nous ne luttons pas contre cette fièvre
que nous impose la société de consommation pour nous vendre des choses,
et qui finit par nous transformer en pauvres insatisfaits qui veulent tout avoir et tout essayer.

La consommation de l’information superficielle
et les formes de communication rapide et virtuelle
peuvent également être un facteur d’abrutissement
qui nous enlève tout notre temps et nous éloigne de la chair souffrante des frères.

Au milieu de ce tourbillon actuel, l’Évangile vient résonner de nouveau
pour nous offrir une vie différente, plus saine et plus heureuse.. » (§ 108)[/fusion_text][/one_full]

11ème dimanche – Année B – 17 juin 2018
Évangile de Marc 4, 26-34

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UNE GRAINE : ELLE GERME ET GRANDIT

Aussitôt que Jésus a été baptisé et intronisé par Dieu son Père, Marc a d’emblée précisé le cœur de sa mission : « Jésus vient en Galilée. Il proclamait l’Evangile de Dieu et disait : Le temps est accompli et le Règne de Dieu s’est approché. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (1, 14).

Mais en quoi consiste donc ce fait que Dieu vient régner sur terre ? D’ailleurs est-il vraiment venu puisque ce même Jésus nous a invités à demander, aujourd’hui encore : « Que ton règne vienne » sans jamais nous en donner une définition.

En réalité ce Règne mystérieux ne peut s’enfermer dans un espace, être limité par des frontières. Dieu n’use pas de puissance, il ne veut pas brimer notre liberté. Le Règne est un événement qui dépend de notre pouvoir de décision : il nous vient si nous nous convertissons, si nous changeons nos façons de voir, si nous adoptons une nouvelle conduite, si nous croyons que c’est une Bonne Nouvelle, c.à.d. un événement qui bouscule nos existences mais qui nous remplit de bonheur.

L’Evangile ne cessera jamais d’être « une nouvelle » : il ne sera jamais périmé, obsolète, dépassé. Et il est une « bonne » nouvelle parce que celui qui y croit, qui lui fait confiance, est sur le chemin du bonheur et de son accomplissement d’homme.

L’Evangile n’est ni une doctrine, ni une morale, ni un rituel, ni un catéchisme. C’est pourquoi Jésus, pour en parler, recourt à des histoires que l’on appelle des paraboles. Ce ne sont en tout cas pas des historiettes pour se mettre à la portée des enfants, ni des énigmes à rejeter comme opaques.

En son chapitre 4, Marc rapporte une grande scène de prédication où Jésus, au bord du lac de Galilée, raconte 5 paraboles dans le but précisément de faire comprendre ce Règne de Dieu. Après les trois premières (le semeur sème la Parole ; le Règne doit éclairer tout le monde ; il dépend de notre qualité d’écoute), en ce dimanche, nous écoutons les deux dernières.

LA SEMENCE QUI POUSSE D’ELLE-MÊME

Jésus parlait à la foule en paraboles: « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Marc est le seul à rapporter cette parabole : les autres auraient-ils craint qu’elle nous incite à la passivité puisque tout se fait tout seul ?…En effet cette histoire nous met en garde contre notre tentation de vouloir tout réaliser par nous-mêmes, de nous inquiéter sans arrêt sur le développement de nos œuvres, de nous tracasser sur les retards, les échecs, les rendements. Nous ne créons pas ce Règne ni nous ne le bâtissons. Pas plus que le jardinier n’a à se lever la nuit pour voir si ça pousse bien, ni à tirer sur les feuilles pour en accélérer la croissance.

Mais au début, il faut qu’un homme jette en terre la semence : nous ne pouvons croire que le monde va s’accomplir tout seul par le simple jeu de ses énergies et qu’il suffit à l’homme d’avoir un grain de bon sens et un peu de bonne volonté. Le Règne de Dieu est une annonce que Jésus lance comme une semence, une Parole qui doit être écoutée, accueillie et dont la croissance ne doit pas être entravée (cf. la 1ère parabole).

Et il ne faut pas oublier l’enjeu essentiel exprimé par la finale : un jour indéfini, le semeur jettera la faucille et fera la moisson. Nous n’avons pas à préjuger de cette fin, à l’anticiper et à « couper » nous-mêmes : le jugement est réservé au Semeur.

Cette parabole exorcise nos peurs, nos soucis angoissés : Jésus a inauguré le Règne de Dieu et celui-ci s’étendra jusqu’à la fin du monde. A nous d’être un bonne terre avide du soleil de la vérité, assoiffée de l’eau de la grâce, heureuse de se remettre aux bons soins de Celui qui a planté en nous la semence de la Bonne Nouvelle.

LA PARABOLE DE LA GRAINE DE MOUTARDE

Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Lorsque, dans les années 30, à Jérusalem, quelques pauvres types avaient le front d’affirmer que le crucifié du Golgotha était vivant et Seigneur, personne ne croyait à l’avenir de cette absurdité.

Lorsque, peu après, Paul s’embarquait pour annoncer ce même Evangile à Athènes et Corinthe, les villes prestigieuses des grandes académies intellectuelles, personne n’y croyait.
Lorsque plus tard, à Assise, le jeune François, excédé par la cupidité de son père, lui tournait le dos pour plonger dans la pauvreté et chanter les merveilles de la nature, personne n’y croyait.

Pourquoi donc nous laissons-nous toujours impressionner par la puissance, le faste, la gloire ? Il nous faut des assemblées énormes, la foule des pèlerinages à Lourdes ou à Rome, des journaux à gros tirages, des médias à sensations, des finances confortables, des leaders impressionnants. Quelles mondanités !

L’Evangile, ce n’est ni Google, ni Silicon Valley, ni Amazon. L’Eglise n’est pas une multinationale à gros budget. Quand donc croirons-nous à l’avenir (spirituel) d’une visite à un malade, d’un coup de main à un handicapé, d’un coup de fil à une désespérée, d’une écoute d’un jeune en souffrance, d’une pauvre messe à l’assemblée vieillotte, d’une heure de prière en luttant conte le sommeil ?….

Si un soir, le Seigneur présentait le journal à la télévision, les vraies « nouvelles » seraient bien différentes de celles dont on nous bassine les oreilles en tentant de nous impressionner par le fracas, les salles combles, les gros tirages, les toilettes, l’étalage scandaleux des fortunes…

Par exemple, ce lundi 11 juin 2018, à la Une, il annoncerait :

Le Père Richmond Villaflor Nilo a été abattu hier, dimanche 10 juin,
alors qu’il s’apprêtait à célébrer la messe dans la chapelle à Zaragoza..
C’est le cinquième prêtre catholique assassiné aux Philippines depuis six mois,
le 18ème prêtre assassiné en 2018 dans le monde.

Dans les larmes de ce jour, nous recevons la promesse
d’un avenir de lumière, de justice, de paix pour le monde.

« Rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui » (Charles Péguy). Mais les graines d’Evangile, les actions minuscules au nom du Seigneur, sont promises à un avenir éternel. Sans que nous le voulions expressément, elles traversent le temps, elles sautent tous les obstacles.

La petite graine puis la tige fragile pousse et devient un arbre où nichent les oiseaux. Ceci n’est pas un détail poétique mais une reprise de ce que disait déjà le prophète Ezéchiel pour annoncer que le projet de Dieu ne s’enfermait pas en Israël mais allait franchir toutes les frontières et offrir aux hommes de toutes nations le repos, la joie de se réunir pour chanter la gloire de Dieu (Ez 17, 23)

LES PARABOLES RENVOIENT A JESUS.

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

Les paraboles ne sont pas un enseignement ésotérique réservé à un petit cercle d’initiés.
Il est vrai qu’elles intriguent et que l’on ne perçoit pas tout de suite leur sens. Mais justement elles interpellent, elles posent question et sollicitent l’auditeur pour qu’il se mette en quête de leur auteur.

En nous aiguillant vers Jésus, elles nous amènent non à savoir un texte mais à devenir disciples d’une Personne QUI EST LA BONNE NOUVELLE, QUI EST LE ROYAUME.

La parabole n’est pas une jolie histoire : elle oriente notre histoire, elle nous fait vivre autrement, elle nous convertit.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Pape François : La sainteté par les petites choses

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  • Le petit détail du vin qui était en train de manquer lors d’une fête.
  • Le petit détail d’une brebis qui manquait.
  • Le petit détail de la veuve qui offrait deux piécettes.
  • Le petit détail d’avoir de l’huile en réserve pour les lampes au cas où tarderait le fiancé.
  • Le petit détail de demander à ses disciples de vérifier combien de pains ils avaient.
  • Le petit détail d’avoir allumé un feu de braises avec du poisson posé dessus tandis qu’il attendait les disciples à l’aube……… »

Pape François
« Soyez dans la joie » : Exhortation à la sainteté.

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10ème dimanche – Année B – 10 juin 2018
Évangile de Marc 3, 20-35

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JÉSUS SERAIT UN TOQUÉ … UN POSSÉDÉ ?

Il y a 4 mois, en entrant en carême, il nous a été dit : « Homme, souviens-toi que tu es poussière » c.à.d. voué à la mort. Dimanche passé, le Christ nous a assuré : « Celui qui mange mon corps et boit mon sang a la vie éternelle ».

Ce passage de la mort à la Vie, que nous appelons Pâque qui signifie passage, c’est ce que la liturgie nous a fait vivre en ces 4 mois : la mort en croix, la Vie ressuscitée, la Gloire ascensionnelle, le don de l’Esprit et, dimanche dernier, le partage eucharistique qui rend actuelle cette Pâque dans notre vie.

Donc aujourd’hui, recentrés sur l’essentiel et pleins d’énergie, nous reprenons ce qu’on appelle « le temps ordinaire », la longue série de dimanches pendant lesquels Marc va nous rappeler l’itinéraire de Jésus. Cette mémoire de l’Evangile nous aidera à suivre Jésus, à être de vrais disciples qui incarnent l’Evangile dans l’histoire présente du monde afin de passer toujours de la mort à la Vie.

Mais d’emblée Jésus nous prévient : la Bonne Nouvelle ne l’est pas pour tout le monde, elle se heurte à la critique acerbe de certains et même aux réticences de nos familles. Si Jésus a été accusé de sorcellerie, si sa famille a jugé qu’il avait perdu la tête, échapperons-nous aux mêmes accusations ?

JESUS ACCUSÉ DE SORCELLERIE

Embarrassés par ce Jésus qui ameute les foules et accomplit des guérisons spectaculaires, des rabbins galiléens ont alerté les autorités du temple de Jérusalem. Des scribes savants sont venus enquêter à son sujet et, après un temps d’observation, ils énoncent un jugement catégorique : cet individu est possédé, il a dû faire un pacte avec Satan pour être capable de réaliser de tels exorcismes.

Mis au courant, Jésus a une réponse de bon sens : si le destructeur de l’homme cherche maintenant à le guérir, alors il s’autodétruit, ce qui devrait réjouir tout le monde.

Mais cette calomnie des scribes est d’une gravité extrême et ensuite Jésus en dénonce la perversité dans une sentence célèbre :

« Amen je vous le dis : Dieu pardonnera tout aux hommes, tous les péchés, tous les blasphèmes. Mais blasphémer contre l’Esprit-Saint est impardonnable ! ».
— Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur »

Dieu connaît nos faiblesses et nos lâchetés : tout au long de la Bible, dans l’histoire de son peuple, il a manifesté une miséricorde inépuisable. Dieu est le Dieu des pardons (Néhémie 9, 17).

Mais décréter que soigner les malades, guérir les handicapés est une œuvre satanique, c’est pervertir l’ordre des valeurs, c’est appeler « mal » ce qui est « bien », c’est détruire le socle de la morale. C’est donc s’exclure soi-même du pardon. Condamner un bienfaiteur, c’est s’enfermer dans la prison du mensonge.

On peut rester sceptique devant le message de Jésus, on peut ne pas croire en lui. Mais décréter que l’Evangile est « une mauvaise nouvelle », que l’Esprit d’amour qui poussait Jésus à compatir aux malheureux est un esprit de sorcellerie, c’est se livrer à la passion haineuse, c’est s’enfermer dans les ténèbres, c’est s’empêcher de recevoir la lumière du pardon.

Terrifiant constat. Le voleur, la pécheresse, le fils prodigue, le brigand crucifié, Matthieu, Zachée… : tous ces gens simples s’ouvrent au pardon tandis que des savants, des autorités renommées portent des jugements faux et s’excluent eux-mêmes de la miséricorde.
Le péché d’esprit est bien pire que le péché de chair.

LA FAMILLE CONTRE JESUS

Encadrant cette controverse violente, Marc rapporte deux scènes où même la famille de Jésus cherche à le récupérer.

Rien en effet ne laissait présager la destinée de ce jeune homme pieux et travailleur, petit artisan célibataire, qui vivait avec sa mère veuve dans un minuscule village de Galilée. Un jour, avec des copains, il était parti en Judée pour aller entendre le prophète Jean-Baptiste mais, au lieu de revenir à la maison, il s’était mis à circuler en prêchant. A quel titre ? Il n’avait pas fait d’études savantes, il semblait un homme comme tous les autres.

On apprenait que des foules de plus en plus nombreuses se pressaient pour l’écouter et on racontait qu’il opérait des guérisons, soulevant l’enthousiasme populaire.

Mais très vite certains de ses dires étonnaient, surprenaient, scandalisaient, attisaient l’animosité des pharisiens. Parfois il dépassait les bornes et les soupçons se durcissaient, les critiques se faisaient acerbes. De quel droit ? Qu’est-ce qui lui prend ? Avait-il été chamboulé par son expérience du baptême par Jean ? N’avait-t-il pas perdu la tête ?

Du coup, sa famille prenait peur : si on le laissait faire, que devenait la réputation de la famille ? N’allait-on pas au devant de graves dangers ?

Oncles et cousins avaient décidé d’aller se saisir de lui et de le ramener à la maison, ils avaient même emmené sa mère pour l’influencer plus facilement. Elle savait, elle, la pauvre Marie, mais elle avait dû céder à la pression des hommes, chefs du clan.

On leur renseigne une maison où Jésus est en train d’enseigner : la foule est si grande qu’il est impossible d’entrer. Quelqu’un crie : « Jésus, ta mère et des gens de ta famille sont là dehors, ils voudraient te voir ». Sans bouger, Jésus lance une réponse tout à fait surprenante, qui a dû stupéfier l’auditoire :

« Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? ». Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère ».

Déclaration non seulement étonnante mais scandaleuse. En ce temps, la relation à la mère est sacrée, les liens familiaux sont primordiaux. Mais Jésus refuse de se laisser enfermer dans les liens de sang. Certes il ne rejette pas les siens – et surtout pas sa chère mère – mais, en l’appelant son Fils, Dieu son Père l’a chargé de fonder une nouvelle famille.

Et c’est sans doute pour cela qu’il est resté célibataire. Non par dédain du mariage mais parce qu’il a vocation d’unir les hommes et les femmes dans la Paix de Dieu.

Il ne fonde pas une religion, une nouvelle organisation : il proclame un enseignement qui est celui-là même de Dieu. Et ceux qui d’abord l’écoutent de ses lèvres puis le mettent en pratique ne deviennent pas seulement les disciples d’un prophète mais ils participent à la vie de Jésus, ils entrent dans sa famille. Vivre selon l’Evangile donne la certitude que l’on vit comme Dieu le demande et certifie que l’on devient membre de la famille de Jésus.

L’Eglise fidèle est une fraternité. Notre comportement en paroisse témoigne-t-il de cette réalité ?

CONCLUSION

Dans un monde lourd de menaces, nous souhaitons tous mener une existence paisible, reposante, faite de rapports cordiaux avec la famille, le voisinage, le lieu de travail. Mais si nous menons une vie conventionnelle, calquée sur les façons ordinaires du monde, sommes-nous encore témoins du Christ ? Ne devenons-nous pas des chrétiens édulcorés, fades, insipides ? Où est l’Evangile qui propose une conduite contradictoire, qui appelle heureux les pauvres, les doux, les miséricordieux… ?

Après le communisme et le nazisme, le capitalisme sauvage n’est-il pas le 3ème tsunami qui menace l’avenir du monde ? Nous, chrétiens, pouvons-nous nous contenter de suivre les modes des idées et des comportements ?

A la suite de Jésus, nous pouvons nous entendre dire : « Il a perdu la tête » ; des membres de notre famille feront pression pour nous ramener dans le rang ; des autorités compétentes et distinguées jetteront le discrédit sur nos initiatives ; on tournera en dérision ceux qui essaient de vivre l’Evangile ; on complotera pour que la foi demeure privée, enfermée dans les sacristies, on voudra démontrer qu’elle est incompatible avec la modernité.

Que l’on fasse bien attention en tout cas à cet avertissement gravissime du Seigneur : « Dieu pardonnera toutes vos faiblesses…Mais il ne peut pardonner à celui qui pervertit les valeurs, qui diabolise le travail de guérison et du salut de l’homme ».

L’heure n’est-elle pas venue où, sans arrogance, il nous est demandé d’afficher l’originalité chrétienne ? Quitte à être la cible de moqueries. « Tu es fou »: n’est-ce pas « un compliment » que nous devrions entendre plus souvent ?

Les brebis de Jésus se démarquent des moutons de Panurge. Quand ceux-ci bêlent les slogans du jour et nous traitent de toqués, loin d’être furieux, nous écoutons dans notre cœur le Seigneur qui nous rassure : « Rassure-toi : tu es mon frère, ma sœur, ma mère ».[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Pape François : Appelés à la sainteté aujourd’hui

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PAPE FRANCOIS : APPELÉS A LA SAINTETÉ AUJOURD’HUI

Exhortation sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel (19 Mars 2018) – Extraits

Un petit livre, simple, pratique, à lire et méditer

23. …Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission. Essaie de le faire en écoutant Dieu dans la prière et en reconnaissant les signes qu’il te donne. Demande toujours à l’Esprit ce que Jésus attend de toi à chaque moment de ton existence et dans chaque choix que tu dois faire …

24. ….Laisse-toi transformer, laisse-toi renouveler par l’Esprit pour que cela soit possible, et qu’ainsi ta belle mission ne soit pas compromise. Le Seigneur l’accomplira même au milieu de tes erreurs et de tes mauvaises passes, pourvu que tu n’abandonnes pas le chemin de l’amour et que tu sois toujours ouvert à son action…..

108. …Le consumérisme hédoniste peut nous jouer un mauvais tour, parce qu’avec l’obsession de passer du bon temps, nous finissons par être excessivement axés sur nous-mêmes, sur nos droits et sur la hantise d’avoir du temps libre pour en jouir.

Il sera difficile pour nous de nous soucier de ceux qui se sentent mal et de consacrer des énergies à les aider, si nous ne cultivons pas une certaine austérité, si nous ne luttons pas contre cette fièvre que nous impose la société de consommation pour nous vendre des choses, et qui finit par nous transformer en pauvres insatisfaits qui veulent tout avoir et tout essayer.

La consommation de l’information superficielle et les formes de communication rapide et virtuelle peuvent également être un facteur d’abrutissement qui nous enlève tout notre temps et nous éloigne de la chair souffrante des frères.

Au milieu de ce tourbillon actuel, l’Évangile vient résonner de nouveau pour nous offrir une vie différente, plus saine et plus heureuse.

PAPE FRANCOIS : « SOYEZ DANS LA JOIE ET L’ALLEGRESSE »
Edition Fidélité – 5 euros.

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Tikhon, l’homme qui parle à l’oreille de Poutine

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Du 30 mai au 13 juin 2018, le palais du Latran à Rome accueille une exposition sur les martyrs orthodoxes russes du XXe siècle. Le métropolite Tikhon, proche de Vladimir Poutine, était présent pour l’inauguration.

Évêque, moine, conseiller présidentiel, scénariste, auteur à succès : difficile de trouver un mot pour définir le métropolite Tikhon Shevkunov de l’Église orthodoxe russe. Et c’est finalement pour une fonction non-officielle qu’il est surtout connu : le métropolite Tikhon est le père spirituel — et le confesseur — de Vladimir Poutine.

Le futur métropolite est né en 1958 à Moscou, capitale de ce qui est alors l’URSS. L’Église orthodoxe est exsangue, persécutée par les soviétiques.

Ce n’est qu’en 1982, à l’âge de 24 ans, que celui qui s’appelle encore Georgiy Alexandrovich reçoit le baptême, après des études de cinéma. À partir de ce moment, le jeune homme semble brûler les étapes : la même année, il rentre dans un des rares couvents encore ouverts.

En 1990, il est invité à prononcer ses vœux définitifs de moine. Comme c’est souvent la tradition, il change de nom pour celui de Tikhon, un choix loin d’être anodin. C’est en effet une référence au patriarche Tikhon, canonisé par l’Église orthodoxe russe quelques mois auparavant. Mort en 1925, sept ans après la révolution bolchévique, il est un martyr des persécutions anti-chrétiennes de l’URSS.

« Rien n’était plus important que la foi pour ces chrétiens orthodoxes, explique Tikhon. Pas même le bien-être, pas même la vie ». Les chiffres donnent d’ailleurs le vertige : en 1914, l’Église orthodoxe comptait 120 millions de fidèles. En 1937, ils ne sont plus que 42 millions. Sur les 139 évêques, seuls quatre sont encore en liberté et en vie. Quant aux 70 000 prêtres diocésains, ils ne sont plus que 200.

Fausses accusations, emprisonnement ou encore tueries : rien ne sera épargné aux orthodoxes de Russie. La petite communauté catholique n’est  pas en reste non plus. À la fin des années 1930, seules deux églises sont encore ouvertes légalement. Il ne faut pas oublier les mots que Lénine écrivait dans une lettre au Politburo en 1922 : « Plus nous réussirons à fusiller de représentants de la bourgeoisie réactionnaire et du clergé réactionnaire, et mieux ce sera ».

Mais ce dont le chef soviétique ne se doutait pas, c’est que le sang de ces martyrs par milliers viendrait irriguer la terre russe. En donnant leur vie pour le Christ, explique le métropolite Tikhon, ils ont élevé leur vie au-dessus de tout. Toute la machinerie soviétique et 70 ans d’oppression n’ont pas réussi à faire taire leur témoignage de vie.

Aujourd’hui, l’URSS n’existe plus. Les statues de Lénine ont été déboulonnées. Les martyrs, eux, sont portés à la gloire des autels, les chrétiens leur rendent hommage. Quand à Vladimir Poutine, il ne prend pas une décision importante sans consulter Tikhon. « Les chrétiens ont vaincu le bolchévisme », conclut le confesseur présidentiel.

Paru dans ALETEIA – 1 juin 2018

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