3ème dimanche de Carême – Année B – 4 mars 2018
Évangile de Jean 2, 13-25

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OÙ EST LA MAISON DE DIEU ?

Commencé avec Marc, le carême se poursuit avec Jean et nous constatons avec surprise que celui-ci a placé tout au début du temps de mission de Jésus une scène que Marc, Matthieu et Luc situent à la fin, au moment où Jésus entre à Jérusalem pour y être arrêté, condamné et exécuté. Pour Jean, le conflit majeur que Jésus doit affronter commence très vite après son baptême et il se joue sur le lieu le plus saint de la terre donnée par Dieu : au temple, cœur de la nation et de la religion juive.

Car le problème fondamental de l’humanité n’est pas d’abord ethnique, politique, médical, social, moral …mais religieux. Qui donc est Dieu, comment avoir avec lui une relation juste, comment ceux qui se disent croyants manifestent-ils une foi authentique ? Car une confession de foi peut être fausse et un culte, idolâtrique. Se tromper sur Dieu conduit à se tromper sur l’homme.

Comme beaucoup de ses compatriotes et depuis longtemps, Jésus était outré par l’hypocrisie bien connue de certains hauts dignitaires religieux de Jérusalem. Il n’était pas dupe de la splendeur de ce temple que le roi Hérode avait voulu davantage pour sa gloire que pour celle de Dieu, et qui émerveillait par ses dimensions et son luxe : bois de cèdre, décorations en or, portes plaquées or et pavements de marbre.

Pourquoi donc la nouvelle et immense esplanade était-elle remplie de marchands qui vendaient leur bétail et de banquiers qui opéraient les changes de monnaies ? Certes la Loi prescrivait d’offrir à Dieu des sacrifices et d’acquitter l’impôt avec la monnaie locale mais fallait-il que ce commerce se passât justement là ? Il y avait plusieurs autres lieux de la ville et environs où se tenaient des marchés similaires. Nul n’ignorait que la location de ces échoppes dans l’enceinte sacrée était organisée par quelques grandes familles sacerdotales qui en tiraient des bénéfices juteux.

Faire du commerce avec Dieu, acheter ses bienfaits par des offrandes plantureuses, se croire pardonné parce qu’on a fait un don énorme, dédaigner les petites gens qui ne peuvent acheter qu’un ou deux pigeons, s’enrichir et mener une vie de luxe grâce à l’exploitation du peuple : Jésus connaît tout cela. Maintenant que Dieu l’a appelé « Mon Fils » et qu’il est comblé par la force de l’Esprit, sa mission première commence par la purification de « la maison de son Père » souillée par des pratiques inacceptables.

Manches relevées, il se met à fouetter les animaux (pas les hommes évidemment) pour qu’ils évacuent le lieu et, renversant les comptoirs, il éparpille les piles de monnaies. L’animal n’a rien à faire dans le culte et devant Dieu l’argent est à mépriser. Le temple est le lieu de l’homme dépouillé de ses assurances : nu, conscient de ses péchés, sans moyen de se disculper lui-même, dans le silence, en peuple, avec des prêtres sans cupidité, il peut prier en vérité ce Dieu qui y envoie son Fils afin que chacun découvre qu’il est invité, comme un enfant, chez son Père.

QUEL SIGNE PEUT JUSTIFIER CE ZELE ?

Un des derniers prophètes avait annoncé : « Le Seigneur mon Dieu arrivera…Ce sera un Jour unique…Et il n’y aura plus de marchand dans la Maison du Seigneur de l’univers ». (Ultime verset de Zacharie 14). Comment ce Nazaréen inconnu prétend-il réaliser cette prophétie des derniers temps ? S’il est le Messie attendu pour la fin, il faut qu’il accomplisse un signe, une action merveilleuse.
Jésus a une réponse ambigüe, stupéfiante : par un jeu de mots, comme Jean les apprécie, le dialogue prend une profondeur vertigineuse que personne évidemment ne peut comprendre sur le champ.

« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.
– ???????? Il a fallu 46 ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en 3 jours tu le relèverais ? !
– Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

On parlait de l’édifice du temple (en grec « hiéron »): Jésus répond en parlant du sanctuaire (en grec « naos ») qui désigne le cœur du bâtiment : le Saint des Saints, espace vide, symbole de la Présence de Dieu transcendant. (dans les temples grecs, lieu où on plaçait la statue de la divinité).
L’édifice de pierres peut disparaître : le corps de Jésus est désormais le lieu de la présence de Dieu aux hommes et le lieu de l’adoration. Qu’est-ce que cela signifie ?

LE SOUVENIR : DEMARCHE FONDAMENTALE DE LA FOI

A deux reprises dans notre texte, Jean note que « les disciples se souvinrent » : pour lui il s’agit d’une activité fondamentale de la foi.

A. JESUS « REALISE » LES ECRITURES

Ebahis par l’initiative de leur maître, les disciples évoquent un psaume dans lequel un fidèle, plein d’ardeur pour son Dieu, crie sa souffrance d’être détesté, rejeté par ses compatriotes.

« Dieu, c’est à cause de toi que je supporte l’insulte,…et que je suis un étranger pour mes frères…
Oui le zèle pour ta Maison m’a dévoré, Ils t’insultent et leurs insultes retombent sur moi… (Ps 69, 10)

En mettant le verbe au futur (« Le zèle me dévorera… »), le psaume devient une prophétie : passionné par Dieu, Jésus « sera dévoré » c.à.d. il subira la passion, la haine de ses frères qui ne lui pardonneront pas sa conduite.

Lire et mieux connaître le Livre de la Première Alliance (la Bible), découvrir les accords et les références entre ce Livre et le Livre de la Nouvelle Alliance (Le Nouveau Testament) est une pratique essentielle pour enraciner notre foi. Car elle peut y voir comment le Dessein de Dieu se réalise peu à peu, de façon déconcertante, dans l’histoire d’Israël, dans l’histoire de Jésus et enfin dans notre propre histoire.

B. LA LUMIERE DE PÂQUES POUR COMPRENDRE.

Lorsque Jésus affirme qu’il relèvera le sanctuaire détruit en 3 jours, cela est totalement incompréhensible pour les auditeurs – même les disciples. C’est pourquoi Jean explique :

« Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Au long de leur cheminement derrière Jésus, les disciples n’ont pas compris la profondeur et la signification de tout ce qu’il disait et faisait. C’est seulement plus tard lorsqu’ils ont vu Jésus relevé, réveillé, ressuscité (c’est le même mot en grec) que, éclairés par l’Esprit-Saint, ils ont effectué la rétrospective de tout ce qu’ils avaient vécu avec lui. Et ils ont cru.

Jésus avait promis de leur envoyer l’Esprit pour provoquer la mémoire croyante :

« Je vous ai dit tout cela tandis que je restais avec vous : mais le Paraclet, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 25 ; et 16, 12)

Jean écrit son évangile longtemps après les autres (fin du 1er siècle ?) et ses lecteurs sont tout étonnés de trouver dans son livret des choses qui n’étaient pas dites dans les évangiles antérieurs. Il explique que l’identité profonde de Jésus, sa mission, ses prédications, le scandale de sa mort sur la croix : tout cela est d’une profondeur extraordinaire et il faut beaucoup de temps pour en extraire les trésors. La lumière de Pâques seule permet d’éclairer les faits et gestes de Jésus.

En l’an 70, alors que les derniers travaux du temple étaient enfin achevés, l’armée romaine écrasa la révolte juive : le temple tout neuf fut incendié et ruiné. Et Rome interdit d’en reconstruire un autre. Plus de temple, plus de grands prêtres, plus de culte, plus de sacrifices. Mais les apôtres n’ont pas construit de nouveaux temples. Le 3ème et dernier temple était là : l’Eglise, corps de Jésus vivant.

Jésus a chassé les marchands parce que Dieu n’a que faire des immolations d’animaux. Il a chassé les vendeurs de colombes parce que, lors de son baptême, il venait de recevoir, sous le signe de la colombe, la force pure de l’Esprit de paix.

Comme Jean-Baptiste le lui avait révélé, il était « l’agneau de Dieu qui porte et emporte le péché du monde », l’agneau de la pâque, du passage ultime de la mort à la Vie, de la libération de l’esclavage du péché pour entrer dans le royaume de la Liberté de Dieu.

Il a éparpillé l’argent parce qu’on ne paie pas pour avoir accès à Dieu. Il a jeté les pièces par terre pour que tous les croyants partagent les richesses de la terre et forment un peuple, une communauté de charité, de partage, d’unité.

Il a souffert (« il a été dévoré ») parce que les autorités religieuses du temple, tellement soucieuses de la régularité des offices, de la dignité des célébrants, de la splendeur du culte, n’allaient pas le reconnaître, lui, le Fils.

Il a accepté que son zèle excite l’hostilité et que sa passion amoureuse pour son Père aboutisse à sa Passion douloureuse par ses frères. La croix ne s’invente pas : elle est la conséquence du zèle.

Par sa Pâque, sa mort et résurrection, il a fait que ses disciples soient son nouveau Corps, un Corps qui grandit à travers l’espace et le temps, l’Eglise son Epouse pour laquelle il a donné sa vie.

Notre Pape, dès ses débuts, a eu le courage de s’attaquer à la « purification » de la Curie et il continue à lutter pour une Eglise convertie. Certains en sont scandalisés et se crispent sur leurs privilèges et leurs habitudes. Pour que le monde change, ne faut-il pas au préalable que nous, chrétiens, nous changions ? Et moi d’abord – comme disait mère Térésa.

Tel est chaque année l’objectif du carême. Mais nous ne le comprenons que si « nous nous souvenons » et que nous percevons le sens des Ecritures grâce à Pâques.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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NOTE SUR « LES JUIFS » DANS L’EVANGILE DE JEAN

Il importe beaucoup d’expliquer ce mot que Jean emploie souvent et qui semble très dur pour l’ensemble du peuple d’Israël. Car dans l’évangile, sauf rares exceptions, tout le monde est juif – à commencer par Jésus lui-même, Marie, tous les apôtres et Jean.

Jean fait même dire par Jésus à la Samaritaine : « Le salut vient des Juifs » (4, 22).

Mais lorsque Jean écrit son livre (fin du 1er siècle ?), après la lourde défaite par les Romains et la ruine du temple et alors que les nouvelles communautés chrétiennes se répandent où se mêlent juifs et païens et où on n’observe plus certaines traditions, le conflit s’exacerbe entre Juifs et convertis à l’Evangile. Ceux-ci sont dénoncés, exclus des synagogues.

C’est alors sans doute que « les Juifs » désignent les adversaires, les membres d’Israël qui ont rejeté Jésus. Or les évangiles témoignent que l’opposition à Jésus n’était le fait que de certains. Même des membres du sanhédrin (Nicodème…) étaient pour lui.

Hélas cet usage de Jean favorisera sans doute plus tard une animosité croissante et générale de l’Eglise contre « les Juifs » tenus responsables de la croix.

Il faudra le concile Vatican II pour préciser avec fermeté :

« …encore que les autorités juives aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’ils est vrai que l’Eglise est le nouveau peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu et maudits…L’Eglise…ne peut oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs…elle déplore des haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme…. » (Nostra Aetate § 4)

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LA « PURIFICATION MISSIONNAIRE » DE L’EGLISE
par LE PAPE FRANÇOIS.

L’Evangile de ce dimanche nous incite à une réflexion sur la « purification » de notre Eglise. Pas seulement le nettoyage des bâtiments (certes fort utile) mais le changement, la conversion.

Que faut-il « chasser », « renverser », comme a fait Jésus ? Comment l’Eglise peut-elle apparaître mieux « la Maison du Père » prête à accueillir sans cesse de nouveaux enfants pour les sortir de la nuit, sécher leurs larmes, leur offrir une communauté fraternelle ?

Dans sa 1ère grande Exhortation (LA JOIE DE L’EVANGILE – nov.2013), le pape François nous pressait déjà de communiquer la joie de l’Evangile aux multitudes qui l’ignorent.

Voici quelques passages du chapitre 1 où il appelle à une « TRANSFORMATION MISSIONNAIRE DE L’EGLISE ».

§ 20. TOUS LES CHRETIENS : Nous sommes tous appelés à cette « sortie » missionnaire : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre les périphéries.

§ 25. J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire qui ne peut laisser les choses comme elles sont…Constituons-nous en « état permanent de mission ».

§ 28. LA PAROISSE : La paroisse n’est pas une structure caduque…Elle peut prendre des formes qui demandent docilité et créativité…si elle est capable de se réformer et de s’adapter constamment…Cela suppose qu’elle soit en contact avec les familles et la vie du peuple et ne devienne pas une structure séparée des gens…Elle forme ses membres pour qu’ils soient des agents de l’évangélisation

§ 29 LES PETITES COMMUNAUTES : Elles apportent une nouvelle ferveur évangélisatrice …mais il est très salutaire qu’elles ne perdent pas le contact avec la réalité si riche de la paroisse

§ 30 LE DIOCESE : Sa joie de communiquer Jésus Christ s’exprime dans la préoccupation de l’annoncer en d’autres lieux qui en ont le plus besoin…en perpétuelle sortie vers les périphéries

§ 31. L’EVEQUE : Il doit toujours favoriser la communion missionnaire…Il devra stimuler la maturation des organismes de participation…avec le désir d’écouter tout le monde…avec le rêve missionnaire d’arriver à tous.

§ 32. LE PAPE : Je dois penser à une conversion de la papauté…Une excessive centralisation complique la vie de l’Eglise et sa dynamique missionnaire.

§ 33. CONCLUSION GENERALE : La pastorale en terme missionnaire exige d’abandonner le confortable critère du « on a toujours fait ainsi ».

J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices…

J’exhorte chacun à appliquer avec générosité et courage les orientations de ce document, sans interdictions ni peurs.

L’important est de ne pas marcher seul, mais de toujours compter sur les frères et spécialement sur la conduite des évêques.

PAPE FRANCOIS : « LA JOIE DE L’EVANGILE » (Ed. Fidélité -10 euros)

Un document à lire, relire, discuter, prier.

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2ème dimanche de Carême – Année B – 25 février 2018
Évangile de Marc 9, 2-10

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La Transfiguration

Marc commence son récit de la Transfiguration en le référant à l’épisode précédent : « Six jours plus tard ». La notation est omise par la lecture liturgique et pourtant elle semble la clef pour comprendre. Il existe un lien essentiel entre les deux scènes.

Que s’est-il passé « six jours avant » ? Rien moins que le second tournant, crucial, de la mission de Jésus (Le 1er était sa vocation lors de son baptême)

Aux environs de la nouvelle ville païenne de Césarée, dans un entretien privé avec ses apôtres, et après que Pierre, pour la première fois, ait confessé sa foi : « Tu es le Messie », Jésus a fait une révélation inouïe et bouleversante : « Il faut que je monte à Jérusalem. Les autorités m’arrêteront et me feront condamner à mort mais mon Père me relèvera ».
Coup de tonnerre immédiatement suivi d’un autre qui s’élargit à toute la foule : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
Et d’un pas résolu, sans s’inquiéter du nombre de ceux qui le suivraient, Jésus a pris le chemin de la capitale.

Etreint par l’incrédulité de son peuple, épouvanté par le sort qui l’attend mais certain d’accomplir la volonté de son Père (qui n’est certes pas que son Fils meure mais qu’il ouvre le Royaume à tous les hommes), ses traits sont tendus, sa mâchoire serrée, son visage livide.

Six jours plus tard, ne prenant avec lui que trois apôtres, il monte sur une hauteur : il veut prier à l’écart, se remettre encore à son Dieu. Il subit la plus violente des tentations : éviter la mort. Comment aller jusqu’au bout s’il n’obtient pas la force ?

Et voilà que sa crispation s’apaise, son visage se détend et semble s’éclairer de l’intérieur, rayonner d’un bonheur qui n’est pas d’ici et qui rejaillit sur toute sa personne, y compris ses vêtements. Comme s’il laissait transparaître la Lumière de Dieu qui l’englobait dans sa Gloire. Comme si sa promesse d’obéissance jusqu’à la mort laissait filtrer la Lumière divine. Car Marc précise bien qu’il ne s’agit pas d’une blancheur obtenue par les moyens terrestres.

Qui donc est ce Jésus, Messie promis à la mort et habité par la Gloire de Dieu ?

L’ANCIENNE ALLIANCE ABOUTIT A LA NOUVELLE

Moïse et Elie – les deux plus grands personnages représentant la Loi et les Prophètes – avaient eu, eux aussi, mission de libérer Israël de l’esclavage et de l’idolâtrie. Ils avaient gravi la montagne pour y rencontrer Dieu et on raconte que Moïse, lorsqu’il écoutait Dieu dans le tabernacle, avait le visage rayonnant et devait se voiler. (Exode 34, 29)

Mais si ces deux hommes, en leur temps, avaient usé de violence, ils viennent à présent s’incliner devant celui qui est le véritable Messie et lui donnent raison.

Il faut du temps pour comprendre le Dessein de Dieu : l’histoire racontée par les Ecritures aboutit bien à Jésus qui l’accomplit, la conduit à son achèvement. Le Nouveau Testament ne contredit pas l’Ancien mais le mène au sommet.

Ainsi il nous faut conduire notre propre histoire pour comprendre peu à peu que ses méandres butaient sur des erreurs, des fausses idées avant de déboucher sur la découverte du Visage lumineux du crucifié. Il nous faut sans cesse passer de Moïse à Jésus, du texte à la Personne.

CONSTRUIRE UNE EGLISE OU EN ETRE MEMBRE ?

6 jours auparavant, Pierre s’était insurgé contre Jésus qui annonçait la nécessité de la croix et Jésus l’avait sèchement rembarré comme un « satan » qui fait obstacle à la réalisation du projet de Dieu.

Ici à nouveau l’apôtre se trompe : « Nous sommes si heureux ici : nous allons dresser 3 tentes, pour toi, Moïse et Elie ». Son initiative reflète toutes les tentations de notre piété humaine : arrêter le temps ; se fixer dans l’extase paisible d’une retraite, loin des hommes qui se battent et dressent des croix ; honorer les grands Saints dans un espace sacré, tandis que nous, hommes, nous demeurons dans l’espace profane ; séparer Ancienne et Nouvelle Alliance.

C’est tout le contraire du Dessein de Dieu qui, sur le champ, bouscule ces tentations sataniques: une Nuée (symbole biblique de l’Esprit, Présence de Dieu qui en même temps se montre et se dissimule) descend et englobe tout le groupe. Et le Père, reprenant la Révélation que Jésus avait reçue, seul, à son baptême (« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ») ajoute en s’adressant maintenant aux disciples : « Ecoutez-le ».

Or Jésus n’a rien dit ! Cela signifie que le Père confirme la vérité absolue que Jésus avait confiée « 6 jours avant » : « On me mettra à mort mais Dieu me relèvera…Et tout disciple doit me suivre sur ce chemin. Celui qui veut sauver sa vie la perdra ».

Les hommes désirent, par piété, bâtir des édifices sacrés, des églises: Dieu, lui, veut nous intégrer, tous, Moïse et Pierre, en une Eglise, communion de tous les croyants, à l’écoute de Jésus, sous la protection de l’Esprit.

Et ils ne virent plus que Jésus seul.
L’extase est éphémère, les moments de grand bonheur sont fragiles, les visions fugitives et souvent objets de doute. Mais demeure l’écoute d’une Parole : « Ecoutez mon Fils » – c.à.d. suivez-le sur son chemin ». Lisons, relisons les Ecritures. Dans la Bible, l’écoute prime toujours sur la vision.

Si heureux que soit l’arrêt de la prière ou le temps de l’eucharistie, il faut sortir, redescendre dans le monde des hommes, prendre le chemin à la suite de Jésus et aller à la rencontre des obstacles. Affronter des tempêtes où sembleront parfois s’éteindre les lumières de la foi.

L’expérience de la Transfiguration de Jésus n’empêchera pas Pierre, Jacques et Jean de s’enfuir lorsque les bourreaux se présenteront devant Jésus. Celui-ci, seul, ira jusqu’au bout du chemin qui aboutira sur le mont du Golgotha où son visage sera giflé, souillé de crachats, tuméfié par les coups, objet de mépris et de sarcasmes.

Oui, le Transfiguré acceptera de devenir le Défiguré. Mais, parce qu’il aura écouté son Père jusqu’à la fin, celui-ci le ressuscitera, le recouvrira d’une Gloire éternelle.

La Transfiguration de Jésus n’est donc pas un prodige gratuit, « un miracle » sans raison. Elle est réponse de Dieu à Jésus : puisque le Fils a accepté d’aller jusqu’à la croix afin d’accomplir sa mission, Dieu en retour lui offre un moment de Gloire.
Bientôt tu seras défiguré dans l’horreur et l’angoisse : aujourd’hui je te transfigure dans la Clarté.

Ténèbres et Lumière, Mort et Vie : au milieu de l’évangile brille le signe pascal, présage de la victoire finale.

Le 1er dimanche de carême nous rappelait notre engagement initial de suivre un Christ pauvre. Le 2ème aujourd’hui, nous ouvre une brèche où s’esquisse le Visage de Lumière : il nous rappelle jusqu’où nous devons aller.
L’aurore triomphante de Pâques ne se lève que pour ceux qui osent se jeter dans la nuit.

« Dieu, fais-nous revenir : que ton Visage s’éclaire et nous serons sauvés «  (Psaume 80, 4)[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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La Transfiguration des 21 jeunes chrétiens coptes

15 FEVRIER 2015

21 jeunes coptes – chrétiens d’Egypte – refusent d’abjurer leur foi et sont égorgés sur la plage par les hommes de Daesh qui filment et diffusent la scène : elle suscite une immense émotion mondiale.

 

15 FEVRIER 2018 : La victoire posthume des martyrs coptes

Trois ans jour pour jour après la mise à mort de 21 coptes égyptiens, le 15 février 2018, une église dédiée à leur mémoire a été inaugurée en Égypte.

 

Les images avaient fait le tour de monde : le 15 février 2015, 21 otages coptes, en combinaison orange sur une plage libyenne, étaient assassinés par les djihadistes du groupe État islamique, après avoir été enlevés quelques semaines auparavant.

Mais en voulant théâtraliser leur crime, les islamistes n’ont pas anticipé qu’ils allaient contribuer à semer un tout autre sentiment chez les chrétiens : l’admiration. Et à développer une vertu : l’Espérance. Cette graine du martyre, trois ans plus tard, a produit un fruit durable : une grande église copte, en hommage à ces martyrs « de la foi et de la Patrie », a été érigée dans le village d’al Our, non loin de la ville de Samalut dans la province de Minya. Treize des vingt-et-une victimes étaient originaires de cette région, à 200 kilomètres au sud du Caire.

Jeudi 15 février, à la date anniversaire du martyre des vingt-et-un coptes, la nouvelle église dite « de la foi » a été inaugurée en présence de la famille des victimes, mais aussi de certains officiels du pays, ainsi que des autorités locales et religieuses. La date choisie correspond également à la fête de la Présentation de Jésus au temple dans le calendrier copte.

Victimes glorieuses

Ainsi, pour tous les Égyptiens, cette mort innocente et acceptée des martyrs les a de fait élevés au rang de héros. Religieux en premier lieu, car selon Mgr Kyrillos William Samaan, évêque du plus grand diocèse copte catholique du pays, le martyre représente « le plus haut degré » de la sainteté. Ces 21 chrétiens ont accepté de mourir plutôt que de renier le Christ. En 2015, par décision de Tawadros II, Patriarche copte orthodoxe, leur nom a ainsi été inscrit au livre des martyrs de l’Église copte.

Héros nationaux également, puisque l’État égyptien a décidé de montrer sa sollicitude envers les coptes, en finançant les travaux de l’église. Selon Mgr Samaan, cette inauguration — la cinquième dans son diocèse — se révèle dès lors hautement symbolique. Elle constitue la consécration d’une promesse « bienveillante » de la part du président égyptien qui avait « ordonné » de la construction de cette église.

Ainsi, au-delà du souvenir que ce lieu de culte ravive dans la mémoire collective, elle devient un symbole pour « l’espérance » et encourage les chrétiens à persévérer dans leur foi. « Même si cela nous demande de verser notre sang », rajoute Mgr Samaan.

Face à leurs bourreaux, les victimes avaient prononcé le nom de « Jésus-Christ ». Avec détermination, ils avaient accepté cette mort avec une foi profonde. Au moment où ces paroles étaient prononcées, elles scellaient paradoxalement leur victoire sur les terroristes islamistes.

ICONE DES 21 MARTYRS (remarquez un Noir au centre)

 

Article de Paul de Dinechin – « Aleteia » sur le net 16.2.2018

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1er dimanche de Carême – Année B – 18 février 2018
Évangile de Marc 1, 12-15

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CARÊME : Vous reprendrez bien du désert ?…

Quand les Européens nantis, enfermés dans leurs privilèges, refusent l’entrée aux plus misérables des hommes, quand des fous brandissent l’arme nucléaire, quand gonfle le nombre de millionnaires et que baisse celui des travailleurs sociaux, quand des milliards d’euros se planquent dans des paradis fiscaux, quand le réchauffement climatique menace la planète de destruction, il serait risible que nous, chrétiens, n’envisagions rien d’autre pour le carême que nous priver d’un apéritif ou d’un dessert et manger du poisson le vendredi. Ou, pire encore, que nous nous en fichions comme d’une guigne.
Non seulement ce serait risible mais ce serait tragique.
Car ce qui est nécessaire aujourd’hui, ce sont des décisions qui bâtissent l’avenir du monde.

LE CAREME DE JESUS

Au fond qu’est-ce que le carême ? Le mot ne signifie pas privation, pénitence, tristesse mais vient du latin « quadragesima » : 40. Dans la Bible, c’est la durée typique d’un laps de préparation et, en médecine, le temps de surveillance devant un risque (« placer en quarantaine »).
Donc un temps de travail sur soi, de lucidité, d’incubation, où l’on débusque ses propres errements, où l’on analyse sa situation présente car il y a une grande décision à prendre.

D’après les évangiles, Jésus n’a fait qu’un carême : tout au début lorsqu’il a dû choisir son option radicale, opérer le grand tournant de sa vie.

Simple artisan d’un petit village perdu, pèlerin venu de sa Galilée pour écouter Jean-Baptiste, le prophète véhément qui haranguait et baptisait les foules sur la rive orientale du fleuve Jourdain, voilà que subitement, au sortir de l’eau, Jésus avait été comme foudroyé. Une immense douceur l’avait envahi tandis qu’une voix venue d’ailleurs lui disait : « Tu es mon Fils bien-aimé : en toi je me suis complu » – ce qui était la formule d’intronisation du nouveau roi (2 Sam 7, 14 ; Ps 2, 7).

Jadis Moïse avait fait passer la mer aux Hébreux libérés de l’esclavage puis lui-même s’était élancé seul sur la montagne du Sinaï pour s’y préparer, pendant 40 jours, à recevoir la Loi de Dieu.
Ensuite le peuple avait cheminé péniblement, 40 ans, à travers le désert avant de pénétrer dans la terre promise par son Dieu sous la guidance de son nouveau chef, Josué (même nom que Jésus).

Aujourd’hui, après le passage d’eau, Jésus lui aussi s’enfonce dans une terre de pierraille, sous le feu ardent du soleil, et il peut respirer l’air pur de l’Esprit, débarrassé de tout miasme.

La création tout entière, avec ses 4 éléments -eau, terre, feu, air- est réconciliée : même les prédateurs du désert s’écartent de cet homme de paix. Père, Fils et Esprit sont unis dans l’amour.
Tout n’est que silence, pureté, sous la lente marche des étoiles qui scintillent de la Gloire de Dieu.

COMMENT DOIS-JE AGIR ?

Jésus reste absolument seul, libre de toute distraction et de toute influence. Dans le silence, sans aucun contact, sans interlocuteur, loin de l’animation des villes, il ne peut qu’écouter ce que Dieu son Père veut lui révéler. « Parle, Père : je ne veux que te servir et accomplir ta volonté ».

Il ne peut survivre qu’avec la rare subsistance offerte dans cet espace inhospitalier. Il fait l’expérience que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole sortant de la bouche de Dieu ».

Il n’est pas là pour faire des sacrifices, pour apprendre à faire le vide dans sa tête, pour prendre des postures et goûter des expériences mystiques. Il est là pour réfléchir et mûrir une décision essentielle. Que dois-je faire ?…Car la Voix qui l’a désigné et lui a conféré mission n’a rien précisé sur la manière dont il devait la réaliser.

Il est le roi messie : donc il doit accomplir les Ecritures, ces pages de feu qu’il connaît par cœur.
Il doit être le nouveau Moïse qui donnera la Loi nouvelle de l’Esprit ; il doit être le nouveau Josué qui établit un royaume, mais sans guerre et sans territoire ; il doit être le nouveau David qui, dans la nouvelle Jérusalem, chante les psaumes ; il doit être le nouveau Salomon qui bâtit le nouveau Temple fait non de pierres et de marbre mais d’hommes et de femmes ajustés les uns aux autres par le ciment de l’amour.

Comme ses ancêtres dont il connaît bien toute l’histoire, il est harcelé de tentations diverses que Marc ne détaille pas mais que Luc et Matthieu évoqueront : instaurer une société de consommation, de spectacle, de violence. Mais contrairement à son peuple, Jésus ne succombe pas : « Arrière, satan ». Le Fils ne veut pas établir un royaume d’esclaves mais de personnes libres.

Un jour, un voyageur passant par là d’aventure, apprend à Jésus la nouvelle : « Jean a été arrêté et jeté en prison ». Le précurseur a achevé sa tâche : l’heure est venue de commencer l’œuvre de Dieu. Pauvre mais certain de la ligne de conduite qu’il a décidée, Jésus se met en route : le temps de la solitude et de la réflexion est terminé.

Une seul chose compte : travailler à sauver les hommes et les inviter à entrer dans le nouveau Royaume ;

Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Le charpentier ne construira plus des maisons : il va bâtir l’homme nouveau. Le petit villageois juif va devenir l’Homme universel. Le célibataire va chercher une épouse : la communauté croyante qui s’attachera à lui et pour laquelle, par amour, il sera capable de donner sa vie. Le pauvre va prodiguer les richesses de la parole de Dieu ; le sans diplôme dispenser un enseignement extraordinaire…
Dix paroles de Dieu avait créé l’univers : la Parole de Jésus – le Logos – vient recréer l’homme.

QUE FAIRE EN CAREME ?

On a abattu le vieux père Hamel qui célébrait la messe ; on a égorgé 21 jeunes coptes sur les rives de la Méditerranée ; on a assassiné Mgr Romero qui défendait les pauvres ; on a tué Mgr Claverie, l’évêque d’Oran, et les moines de Tibhérine ; et tant …et tant…..Jamais eu autant de martyrs !

L’heure est donc venue d’un carême authentique à l’image et à la suite de celui de Jésus. Dans ce monde bouleversé par son progrès et menacé de terribles dangers, que dois-je faire ? Quelle est la tâche première de l’Eglise ? Quelles sont les urgences ?

On ne peut se résigner, laisser aller les choses telles qu’elles vont. La fidélité au message exige des changements, appelle à des engagements sérieux. Notre anesthésie par la société de consommation est totale.

SILENCE. Comme Jésus, prendre des temps de solitude et de silence. Couper les liens des médias. Eteindre l’écran (qui montre autant qu’il dissimule). Eteindre le portable (qui communique avec les lointains et isole des proches).

JEÛNE. Comme lui, m’astreindre à une vie plus sobre, freiner la frénésie des achats, décider un nouveau style de vie.

CHARITE. Dépasser les oboles obscènes, se dépouiller déjà du superflu, partager, répondre aux cris des malheureux. (cf. ci-dessous le message de carême du pape François)

CONSCIENCE DE SOI. Reprendre conscience de ma dignité chrétienne. Je suis baptisé, enfant de Dieu, membre de l’Eglise, peuple de prêtres, peuple de rois, participant à l’Eucharistie, devenant Corps du Christ.

CONSCIENCE DE MA MISSION. Ma responsabilité. Qu’est-ce que mon Père du ciel me demande ?

ACCOMPLIR LES ECRITURES. Méditer l’Evangile : comment le vivre aujourd’hui ? Comment le faire connaître ? Savoir que la tâche sera ardue, que des oppositions naîtront à l’intérieur même de l’Eglise.

DANS LA TEMPÊTE DES TENTATIONS. Adorer le taureau d’or (débauche et cupidité), consommer à volonté, disposer de tout, goûter à tous les plaisirs, refuser toute contrainte, ignorer les faibles, se hisser au-dessus des autres, diriger par la violence, s’enrichir sans scrupule, rejeter celui qui est différent, mentir, jouir, vouloir une liberté sans loi, une jouissance sans limites…

Une quarantaine de lucidité, d’approfondissement de sa foi, d’écoute de la Parole de Dieu, dans la certitude de l’espérance. Et dans une joie rayonnante. Sans étaler « une face de carême »
Le carême veut préparer les acteurs de demain.
Car au bout il y a P A Q U E S.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Message de Carême du pape François

«À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» (Mt 24, 12)

 

Chers Frères et Sœurs,

La Pâque du Seigneur vient une fois encore jusqu’à nous! Chaque année, pour nous y préparer, la Providence de Dieu nous offre le temps du Carême. Il est le «signe sacramentel de notre conversion»[1], qui annonce et nous offre la possibilité de revenir au Seigneur de tout notre cœur et par toute notre vie.

Cette année encore, à travers ce message, je souhaite inviter l’Eglise entière à vivre ce temps de grâce dans la joie et en vérité; et je le fais en me laissant inspirer par une expression de Jésus dans l’Évangile de Matthieu:

«À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» (24, 12).

Cette phrase fait partie du discours sur la fin des temps prononcé à Jérusalem, au Mont des Oliviers, précisément là où commencera la Passion du Seigneur. Jésus, dans sa réponse à l’un de ses disciples, annonce une grande tribulation et il décrit la situation dans laquelle la communauté des croyants pourrait se retrouver: face à des évènements douloureux, certains faux prophètes tromperont beaucoup de personnes, presqu’au point d’éteindre dans les cœurs la charité qui est le centre de tout l’Évangile.

Les faux prophètes

Ils sont comme des «charmeurs de serpents», c’est-à-dire qu’ils utilisent les émotions humaines pour réduire les personnes en esclavage et les mener à leur gré. Que d’enfants de Dieu se laissent séduire par l’attraction des plaisirs fugaces confondus avec le bonheur! Combien d’hommes et de femmes vivent comme charmés par l’illusion de l’argent, qui en réalité les rend esclaves du profit ou d’intérêts mesquins! Que de personnes vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude!

D’autres faux prophètes sont ces «charlatans» qui offrent des solutions simples et immédiates aux souffrances, des remèdes qui se révèlent cependant totalement inefficaces. A combien de jeunes a-t-on proposé le faux remède de la drogue, des relations« use et jette», des gains faciles mais malhonnêtes! Combien d’autres encore se sont immergés dans une vie complètement virtuelle où les relations semblent plus faciles et plus rapides pour se révéler ensuite tragiquement privées de sens !

Ces escrocs, qui offrent des choses sans valeur, privent par contre de ce qui est le plus précieux: la dignité, la liberté et la capacité d’aimer. C’est la duperie de la vanité, qui nous conduit à faire le paon… pour finir dans le ridicule; et du ridicule, on ne se relève pas. Ce n’est pas étonnant: depuis toujours le démon, qui est «menteur et père du mensonge» (Jn 8, 44), présente le mal comme bien, et le faux comme vrai, afin de troubler le cœur de l’homme.

C’est pourquoi chacun de nous est appelé à discerner en son cœur et à examiner s’il est menacé par les mensonges de ces faux prophètes………..

Un cœur froid

Dans sa description de l’enfer, Dante Alighieri imagine le diable assis sur un trône de glace[2]; il habite dans la froidure de l’amour étouffé. Demandons-nous donc: comment la charité se refroidit-elle en nous? Quels sont les signes qui nous avertissent que l’amour risque de s’éteindre en nous?

Ce qui éteint la charité, c’est avant tout l’avidité de l’argent, « la racine de tous les maux» (1Tm 6, 10); elle est suivie du refus de Dieu, et donc du refus de trouver en lui notre consolation, préférant notre désolation au réconfort de sa Parole et de ses Sacrements.[3]

Tout cela se transforme en violence à l’encontre de ceux qui sont considérés comme une menace à nos propres «certitudes»: l’enfant à naître, la personne âgée malade, l’hôte de passage, l’étranger, mais aussi le prochain qui ne correspond pas à nos attentes.

La création, elle aussi, devient un témoin silencieux de ce refroidissement de la charité: la terre est empoisonnée par les déchets jetés par négligence et par intérêt; les mers, elles aussi polluées, doivent malheureusement engloutir les restes de nombreux naufragés des migrations forcées ; les cieux – qui dans le dessein de Dieu chantent sa gloire – sont sillonnés par des machines qui font pleuvoir des instruments de mort.

L’amour se refroidit également dans nos communautés. Dans l’Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, j’ai tenté de donner une description des signes les plus évidents de ce manque d’amour. Les voici: l’acédie égoïste, le pessimisme stérile, la tentation de l’isolement et de l’engagement dans des guerres fratricides sans fin, la mentalité mondaine qui conduit à ne rechercher que les apparences, réduisant ainsi l’ardeur missionnaire.[4]

Que faire?

Si nous constatons en nous-mêmes ou autour de nous les signes que nous venons de décrire, c’est que l’Eglise, notre mère et notre éducatrice, nous offre pendant ce temps du Carême, avec le remède parfois amer de la vérité, le doux remède de la prière, de l’aumône et du jeûne.

En consacrant plus de temps à la prière, nous permettons à notre cœur de découvrir les mensonges secrets par lesquels nous nous trompons nous-mêmes[5], afin de rechercher enfin la consolation en Dieu. Il est notre Père et il veut nous donner la vie.

La pratique de l’aumône libère de l’avidité et aide à découvrir que l’autre est mon frère: ce que je possède n’est jamais seulement mien. Comme je voudrais que l’aumône puisse devenir pour tous un style de vie authentique! Comme je voudrais que nous suivions comme chrétiens l’exemple des Apôtres, et reconnaissions dans la possibilité du partage de nos biens avec les autres un témoignage concret de la communion que nous vivons dans l’Eglise.

A cet égard, je fais mienne l’exhortation de Saint Paul quand il s’adressait aux Corinthiens pour la collecte en faveur de la communauté de Jérusalem: «C’est ce qui vous est utile, à vous» (2 Co 8, 10). Ceci vaut spécialement pour le temps de carême, au cours duquel de nombreux organismes font des collectes en faveur des Eglises et des populations en difficulté.

Mais comme j’aimerais que dans nos relations quotidiennes aussi, devant tout frère qui nous demande une aide, nous découvrions qu’il y a là un appel de la Providence divine: chaque aumône est une occasion pour collaborer avec la Providence de Dieu envers ses enfants ; s’il se sert de moi aujourd’hui pour venir en aide à un frère, comment demain ne pourvoirait-il pas également à mes nécessités, lui qui ne se laisse pas vaincre en générosité? [6]

Le jeûne enfin réduit la force de notre violence, il nous désarme et devient une grande occasion de croissance. D’une part, il nous permet d’expérimenter ce qu’éprouvent tous ceux qui manquent même du strict nécessaire et connaissent les affres quotidiennes de la faim; d’autre part, il représente la condition de notre âme, affamée de bonté et assoiffée de la vie de Dieu. Le jeûne nous réveille, nous rend plus attentifs à Dieu et au prochain, il réveille la volonté d’obéir à Dieu, qui seul rassasie notre faim.

Je voudrais que ma voix parvienne au-delà des confins de l’Eglise catholique, et vous rejoigne tous, hommes et femmes de bonne volonté, ouverts à l’écoute de Dieu. Si vous êtes, comme nous, affligés par la propagation de l’iniquité dans le monde, si vous êtes préoccupés par le froid qui paralyse les cœurs et les actions, si vous constatez la diminution du sens d’humanité commune, unissez-vous à nous pour qu’ensemble nous invoquions Dieu, pour qu’ensemble nous jeûnions et qu’avec nous vous donniez ce que vous pouvez pour aider nos frères!

Le feu de Pâques

J’invite tout particulièrement les membres de l’Eglise à entreprendre avec zèle ce chemin du carême, soutenus par l’aumône, le jeûne et la prière. S’il nous semble parfois que la charité s’éteint dans de nombreux cœurs, cela ne peut arriver dans le cœur de Dieu ! Il nous offre toujours de nouvelles occasions pour que nous puissions recommencer à aimer.

L’initiative des «24 heures pour le Seigneur», qui nous invite à célébrer le sacrement de Réconciliation pendant l’adoration eucharistique, sera également cette année encore une occasion propice. En 2018, elle se déroulera les vendredi 9 et samedi 10 mars, s’inspirant des paroles du Psaume 130:«Près de toi se trouve le pardon» (Ps 130, 4). Dans tous les diocèses, il y aura au moins une église ouverte pendant 24 heures qui offrira la possibilité de l’adoration eucharistique et de la confession sacramentelle.

Au cours de la nuit de Pâques, nous vivrons à nouveau le rite suggestif du cierge pascal: irradiant du «feu nouveau», la lumière chassera peu à peu les ténèbres et illuminera l’assemblée liturgique. «Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit»[7] afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs: écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique permettra à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.

Je vous bénis de tout cœur et je prie pour vous. N’oubliez pas de prier pour moi.

_________________________

NOTES.

[2] «C’est là que l’empereur du douloureux royaume/de la moitié du corps se dresse hors des glaces»(Enfer XXXIV,28-29)
[3] «C’est curieux, mais souvent nous avons peur de la consolation, d’être consolés. Au contraire, nous nous sentons plus en sécurité dans la tristesse et dans la désolation. Vous savez pourquoi ? Parce que dans la tristesse nous nous sentons presque protagonistes. Mais en revanche, dans la consolation, c’est l’Esprit Saint le protagoniste !» (Angelus, 7 décembre 2014)
[4] Nn. 76-109
[5] Cf Benoît XVI , Lett. Enc. Spe Salvi, n. 33
[6] Cf Pie XII, Lett. Enc. Fidei donum, III
[7] Missel romain, Veillée pascale, Lucernaire

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6ème dimanche – Année B – 11 février 2018
Évangile de Marc 1, 40-45

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« L’IMPORTANT, C’EST LA SANTÉ » – LAQUELLE ?

Ce dimanche Marc nous rapporte encore un récit de guérison spectaculaire : celle du lépreux.
Jadis les miracles servaient d’arguments apologétiques pour prouver que Jésus, s’il disposait d’une telle puissance, était bien le Fils de Dieu. Puis la vague de la critique moderne a décrété que l’on ne pouvait plus croire à ces légendes inventées par les évangélistes pour magnifier leur héros. Aujourd’hui les spécialistes admettent que le succès assez foudroyant de Jésus à travers tout son pays ne s’explique que parce qu’il a opéré certaines actions merveilleuses. C’est sa réputation de guérisseur qui attirait les foules de partout car on accourt plus vite près d’un guérisseur que près d’un prédicateur.

Après la volée de guérisons accomplies à Capharnaüm, Jésus refuse de s’y installer à demeure et se remet en route. Quelque part, un homme vient à sa rencontre : un lépreux ! Dans l’antiquité, on appelait lèpre non seulement cette maladie redoutable mais également les grandes affections de peau qui provoquaient purulences, suintements, démangeaisons, dont on ne parvenait pas à arrêter la progression et qui se révélaient extrêmement contagieuses.
Un « lépreux » était donc un homme « impur », dangereux, et qui peut-être avait commis une faute très grave et subissait un châtiment de Dieu. Le Livre du Lévitique décrit comment le lépreux doit éviter tout contact : « Il doit avoir ses vêtements déchirés, ses cheveux défaits, sa moustache recouverte (c.à.d. porter un voile pour arrêter son haleine), et il doit crier « Impur ! Impur !… »…Il habite à part et établit sa demeure hors du camp » (Lév 13, 45) On voit à quelle vie affreuse ces pauvres malades étaient condamnés : apparence de déchets, se déclarer dangereux, être rejetés de la société.

La rumeur que Jésus opère des guérisons est donc parvenue à cet homme et il a une réaction admirable. Il aurait pu se juger incurable à jamais, désespéré parce que d’autres guérisseurs avaient échoué à le soigner, estimer que ce nouveau guérisseur ne serait pas non plus capable de le guérir de sa tare. Au contraire il ose sortir de son lieu d’isolement, se met à la recherche de Jésus et, s’arrêtant à quelque distance de lui, il clame sa confiance. Pour lui, Jésus est plus que les autres médecins qu’il a pu consulter : il supplie en tombant à genoux, il est le premier homme de l’Evangile à s‘agenouiller devant lui et il crie sa foi : « Si tu veux, tu peux me purifier ». Il croit que, si grave soit sa maladie, Jésus peut avoir le dessus.

REACTION DE JESUS

Jésus a un sentiment, un geste et une parole.
« Pris de compassion » : cette traduction française est trop faible. Marc dit : « Il est bouleversé au fond de ses entrailles ». Jésus chavire en voyant à quoi un être humain, créature de Dieu, peut être réduit, défiguré, torturé par le mal, rejeté par les hommes, prisonnier de sa solitude, en voie d’effritement et de dégénérescence. Ce verbe note un sentiment tellement fort que, dans les 4 évangiles, il n’est employé que pour Dieu et Jésus devant le malheur des hommes.

« Jésus étend la main et le touche » : c’est lui qui fait quelques pas et comble l’espace qui le séparait du malheureux. Il contredit la Loi en touchant ce pauvre qui faisait fuir tout le monde. Les gens craignaient d’être contaminés : Jésus est tellement Saint que c’est lui qui devient contagieux de tendresse et de puissance de vie. Déjà par sa main, il avait relevé la belle-mère de Pierre à Capharnaüm.

« Il lui dit : Je le veux : sois purifié ». Il n’y a pas magie, superstition, contact avec un totem, une force automatique de guérison. Le lépreux avait cru que tout dépendait de la volonté de Jésus ; et Jésus guérit en réponse à cette demande de foi.

Curieusement Marc note que Jésus est « irrité » : est-ce parce qu’il craint d’être à nouveau réduit au rang de grand médecin ? C’est pourquoi à nouveau il interdit à l’homme de raconter partout sa guérison merveilleuse car il pressent le danger d’être pris pour un messie-superman qui multiplie des miracles sur demande, vers qui on se précipite pour recevoir des soins gratuits et non pour travailler à l’essentiel : « Convertissez-vous ».

Puis Jésus commande à l’homme d’aller au temple de Jérusalem afin d’y accomplir tous les rites prévus pour la purification des lépreux et recevoir le certificat lui permettant de réintégrer la société (détails en Lév 14). Mais Jésus ajoute : « Ils auront là un témoignage ». De quoi ?…Les prêtres et autorités du temple vont donc apprendre, par un témoin, qu’en Galilée vient d’apparaître un guérisseur extraordinaire…qui en outre, annonce l’approche du Règne de Dieu. Qui est cet inconnu ? Il va falloir se rendre sur place pour l’examiner : d’où lui vient ce pouvoir ?…Et en effet, bientôt on apprendra que des scribes de Jérusalem vont venir surveiller les agissements de Jésus et décréteront : « Il a Beelzébul en lui : c’est par le chef des démons qu’il chasse les démons » (3, 22). Comme quoi il n’est pas simple de guérir les hommes, de vouloir réintégrer les parias, de lutter contre le mal.

Mais incapable de retenir sa joie folle, l’ancien lépreux se met à « proclamer bien fort » (Marc reprend le verbe qui désignait l’action primordiale de Jésus) et à diffuser ce fait. Il devient « apôtre ».
« Si bien que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville mais qu’il restait dehors en des endroits déserts. Et on venait à lui de toutes parts ». Toujours ce refus de Jésus d’être confiné dans le rôle d’un guérisseur et de risquer de provoquer des émeutes.
Celui qui veut le rencontrer doit sortir de sa cité – comme le lépreux était sorti de son repaire -, quitter la foule, faire une démarche personnelle et rejoindre Jésus à l’écart, dans un lieu désert où l’on est mieux à même, loin des bruits de la ville, d’écouter l’enseignement et de réfléchir aux rapports et aux différences entre guérison du corps et guérison du cœur.

LEPRE DU CORPS …LEPRE DE L’AME

« L’important, c’est la santé ». L’expérience de la souffrance nous fait appeler au secours et quel bonheur quand le mal est apaisé et que l’on peut vivre à son aise. Il n’est pas accessoire pour Jésus de guérir ceux qui le supplient : il « est pris aux entrailles » devant le malheureux lépreux, en voyant les larmes des mamans, en écoutant les plaintes des foules de souffrants.
C’est pourquoi l’Eglise ne peut dire qu’elle vient « sauver les âmes », se limiter au ronronnement des cérémonies et des prières. Les malheurs du monde doivent traverser les murailles des lieux saints et mobiliser ceux qui s’y trouvent – sinon ils ne sont plus « saints ». Toute Eglise doit être lieu et tremplin de guérison de l’humanité, de réintégration des parias. Si notre paroisse est une communauté fraternelle, sa liturgie doit parler des membres absents pour cause de maladie, alerter sur les plaies des multitudes, dénoncer sans cesse cette terrible indifférence qui nous enclot dans une piété désincarnée, donner des recettes d’actions possibles et immédiates.

Mais il y a une lèpre bien plus redoutable qui nous affecte : celle du péché. La tradition juive puis chrétienne a bien vu, depuis longtemps, les liens entre lèpre physique et lèpre spirituelle.

  1. Les débuts sont indolores et ne se remarquent pas – c’est là le drame. Car si le cancer se remarquait dès sa première attaque, on le guérirait facilement.
  2. Peu à peu la tache s’étend mais toujours sans douleur. Nous adoptons peu à peu, sans nous en rendre compte, des comportements répréhensibles que nous évitions auparavant : dire du mal du prochain, s’accorder un excès de boisson, s’accrocher aux possessions, abuser de l’autorité, jalouser un confrère, mentir, tromper le fisc, adopter des conduites financières légales mais injustes, raccourcir puis supprimer la prière. « Puisque les autres le font bien…. ». Le mal est comme un serpent qui se glisse insidieusement, comme une lèpre qui se répand sans que ses progrès se remarquent.
  3. un jour, la souffrance éclate, on applique des remèdes, on consulte…  mais rien n’arrête les progrès. Quand on a contacté une habitude, il est difficile de s’en défaire ; on fait des efforts, on prend des engagements mais rien ne réussit. On est pris dans des liens dont on n’arrive plus à se libérer.
  4. Le mal ronge les liens sociaux, fait naître méfiance, crainte, tristesse dans l’entourage. Le pécheur s’écarte de la communauté. Le péché est anti-social. L’amour est social.

A L’ENTREE DU CAREME

Mercredi nous commençons le carême. Et si nous prenions exemple sur le lépreux ? Souffrir des blessures que nous nous sommes infligés en blessant les autres. Ne plus nous résigner à notre état. Si purulente soit notre « lèpre spirituelle », si nombreuses soient nos chutes, sortir de notre état, nous remettre à la recherche du « médecin des âmes et des corps », le prier : « Je sais que tu peux et que tu veux me purifier », nous laisser regarder, toucher. Et retrouver la joie d’une âme claire, l’amour dans une communauté où il n’y a que des « lépreux guéris ». Le carême est un chemin de santé et de sainteté.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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Journée mondiale en faveur des malades de la lèpre

Lèpre: le pape François encourage la “réinsertion” sociale

Après l’angélus dominical, place Saint-Pierre, ce 28 janvier 2018, le pape François a en effet évoqué la Journée mondiale des malades affectés par la lèpre. “Cette maladie frappe malheureusement encore, a déploré le pape, surtout les personnes les plus défavorisées et les plus pauvres.”

Il a invité à manifester à “ces frères et sœurs” de la “proximité” et de la “solidarité”.Le pape a aussi invité à prier “pour ceux qui les aident et qui travaillent à leur réinsertion dans la société”.

Dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr, le pape a insisté sur la réinsertion en disant : “Je prie pour toutes les personnes atteintes par la lèpre, et j’encourage ceux qui se consacrent à les soigner et à leur réinsertion sociale. »[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][separator style_type= »single » top_margin= »24px » bottom_margin= »48px » sep_color= »#ff9604″ border_size= »1px » icon= » » icon_circle= » » icon_circle_color= » » width= » » alignment= »center » class= » » id= » »][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= »solid » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Pour « un monde libéré de la lèpre », message du cardinal Turkson.

Cardinal ghanéen – Président de « Justice et Paix » – Préfet du « Service du Développement humain intégral »

« ………..Au concile Vatican II, les pères demandèrent que « Les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’hui, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, soient aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ ».

Il est donc inquiétant que, malgré l’énorme progrès accompli par l’humanité ces derniers temps, on ne parvienne pas encore à éliminer définitivement une ‘vieille ‘ maladie comme la lèpre qui continue de contaminer des milliers de personnes dans le monde entier.

En effet, aujourd’hui encore, une personne est frappée par la maladie d’Hansen toutes les deux minutes

Toujours en tête, l’Inde avec 135.485 cas, suivie du Brésil avec 25.218 cas et l’Indonésie avec 16.826 cas. Voire même l’Europe où 32 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés en 2016.

Il est donc extrêmement urgent d’abroger, là où elles existent, les lois discriminatoires qui entravent les droits fondamentaux de l’homme. Il n’est plus possible de renvoyer à plus tard.

La stigmatisation sociale reste aujourd’hui le problème principal pour les personnes atteintes de la maladie d’Hansen…. Plus que les autres, les malades de la lèpre ont besoin de proximité humaine, de ce « touché » qui dégage une énergie libératrice et bénéfique.

Que de fois, dit le Pape François, « nous rencontrons un pauvre qui vient vers nous ! Nous pouvons être généreux, nous pouvons avoir de la compassion, mais d’habitude nous ne le touchons pas. Nous lui offrons une pièce de monnaie, nous la jetons là, mais évitons de lui toucher la main. Et nous oublions que c’est le corps du Christ ! Jésus nous enseigne à ne pas avoir peur de toucher le pauvre et l’exclus, car Il est en eux. Toucher le pauvre peut nous purifier de l’hypocrisie et nous rendre inquiets devant ses conditions ».

Servir avec amour et tendresse les personnes qui ont besoin d’aide est édifiant car c’est nous faire grandir en humanité. Et saint François d’Assise en témoigne, lui un jeune riche transformé totalement après avoir pris dans ses bras un lépreux qui lui a fait comprendre ce qui vaut vraiment dans la vie : pas les richesses, la force des armes, la gloire terrestre, mais l’humilité, la miséricorde, le pardon fruit de la rencontre avec Dieu.

………C’est pourquoi j’exhorte tous les agents pastoraux, le personnel socio-sanitaire et tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté à sensibiliser et mobiliser les consciences en faveur des personnes atteintes de la maladie contre la stigmatisation et contre toutes les formes de discrimination à leur égard.

…….Que la très sainte Vierge Marie notre Mère qui prend soin de ses enfants, spécialement des plus vulnérables, obtienne chaque bénédiction et grâce aux malades et ceux qui portent les signes de la lèpre dans leur corps.

Cardinal Peter K. A. Turkson, Préfet

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ACTION DAMIEN

Voir le site sur Internet

8 à 10 millions de personnes contaminées par an
Or il suffit maintenant de 9 mois pour guérir un malade

Combien de malades pouvons-nous aider à guérir par an ?

VERSEMENTS EN BELGIQUE : BE 05 0000 0000 7575 – BRUXELLES

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PAPE FRANCOIS : « La corruption, un processus de mort »


« La corruption, un processus de mort qui nourrit la culture de la mort. » C’est ce que dénonce le pape François dans sa vidéo d’intention de prière du mois de février 2018.

Le pape invite à prier pour « que ceux qui ont un pouvoir matériel, politique ou spirituel ne glissent pas vers la corruption ».

« Que trouve-t-on à la racine de l’esclavage, du chômage, de la négligence des biens communs et de la nature ? » questionne le pape tandis que sont diffusées des images de ces fléaux : « La corruption, un processus de mort qui nourrit la culture de la mort », répond-il.

« Car la soif de pouvoir et de possession ne connait aucune limite », ajoute le pape.

Et d’insister : « La corruption ne se combat pas par le silence. Nous devons en parler, dénoncer ses maux et la comprendre pour pouvoir montrer la volonté de faire prévaloir la miséricorde sur la mesquinerie, la beauté sur le néant. »[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][separator style_type= »single » top_margin= »24px » bottom_margin= »48px » sep_color= »#ff9604″ border_size= »1px » icon= » » icon_circle= » » icon_circle_color= » » width= » » alignment= »center » class= » » id= » »][/one_full]