« Non au gaspillage! »: c’est un des points du message par lequel le pape François soutient l’effort de la Fédération européenne des banques alimentaires dont il a reçu une délégation, au terme de leur réunion annuelle à Rome, ce samedi 18 mai 2019. Il a invité à vérifier que « le bien soit bien fait » et à promouvoir une « économie circulaire et solidaire », dans une Europe solidaire.
Il a proposé un pacte aux jeunes entrepreneurs sur ce thème, vendredi dernier, 11 mai. Une initiative dans ce sens a été présentée au Vatican le 14 mai : « L’Economie de François », sous l’égide de François d’Assise.
« Le gaspillage ne peut être la dernière parole laissée en héritage par un petit nombre de nantis, tandis que la grande partie de l’humanité reste silencieuse », déclare le pape François.
Il a remercié la Fédération pour son action contre « cette plaie terrible de la faim » qui implique de « combattre le gaspillage » résultat à la fois du « désintérêt pour les choses » et de « l’indifférence pour qui en est privé »: c’est « l’expression la plus crue du rejet ».
Pour le pape François, jeter de la nourriture c’est une façon de jeter aussi des « personnes ».
Il ne cache pas que même des organismes de charité doivent s’examiner sur ce point: certains élans de générosité sont freinés « par des bureaucraties sclérosées » ou réduits à de « l’assistanat » stérile pour le développement.
Il importe donc, insiste le pape, que « le bien soit bien fait », avec « intelligence » et sans « improvisation », notamment dans une « Europe solidaire »: « Il est beau de voir des langues, des croyances, des traditions et orientations différentes se retrouver non pour partager des intérêts propres mais pour pourvoir à la dignité des autres ».
« Le progrès de tous, grandit en accompagnant celui qui reste en arrière », a scandé le pape.
Le diagnostic du pape fustige « la course effrénée au gain », et « la fragilité intérieure toujours plus aiguë », et il indique comme remède une économie qui « ait une âme et ne soit pas une machine incontrôlable »: il cite le chômage, les rythmes déshumanisants, une économie impersonnelle qui « assujettit l’homme au lieu de le servir » et l’ « asservit à des mécanismes financiers liquides et déconnectés du réel ».
Il s’interroge: « Comment pouvons-nous vivre bien lorsque les personnes sont réduites à des numéros, que les statistiques apparaissent plus que les visages, que les vies dépendent des indices de bourse? »
Au contraire, le pape préconise « des parcours sains et solidaires », « ensemble », et « avec l’aide de Dieu » pour « favoriser des modèles de croissance basés sur l’équité sociale, la dignité des personnes, sur l’avenir des familles, le respect de l’environnement ».