par Aelred de Riévaulx, abbé cistercien (+ en 1167)
« Rien ne nous encourage tant à l’amour des ennemis, en lequel consiste la perfection de l’amour fraternel, que de considérer avec gratitude l’admirable patience de Jésus en croix….
Il a supporté patiemment la croix, les clous, la lance, demeurant plein de douceur et de sérénité. Il s’est tu comme un agneau devant celui qui le tondait.
« Père, pardonne-leur » : en entendant cette admirable parole, pleine de douceur, d’amour et d’imperturbable sérénité, que pourrait-on ajouter à cette charité ?
Le Seigneur ne se contenta pas de prier, il voulut aussi excuser : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Ils sont sans doute de grands pécheurs, mais ils en ont à peine conscience. Ils crucifient mais ils ne savent pas qui ils crucifient…Ils pensent qu’il s’agit d’un transgresseur de la Loi, d’un usurpateur de la divinité, d’un séducteur du peuple.
Pour apprendre à aimer, que l’homme ne se laisse donc pas entraîner par les impulsions de la chair. Et afin de n’être pas pris par cette convoitise, qu’il apporte toute son affection à la divine patience de la chair du Seigneur.
Pour trouver un repos plus parfait et plus heureux dans les délices de la charité fraternelle, qu’il étreigne aussi ses ennemis dans les bras du véritable amour.
Mais afin que ce feu divin ne diminue pas à cause des injures, qu’il fixe toujours les yeux de l’esprit sur la sereine patience de son bien-Aimé Seigneur et Sauveur »