Le 4 septembre dernier, l’association Interlogement 93 lançait l’alerte. Dans son communiqué intitulé Des bébés sans abri : le cri du cœur du 115 de Seine-Saint-Denis, la structure alarmait sur la situation explosive du département en termes d’accueil d’urgence pour les femmes enceintes ou les jeunes mères. « Ce mercredi 29 août, indique le communiqué, deux femmes ont été contraintes de quitter les maternités où elles avaient accouché pour se retrouver à la rue avec leurs nouveau-nés. » Sur l’année 2017, l’association a ainsi recensé 653 mères sans abri après la maternité, trois fois plus qu’en 2014.
« Les chiffres sont exponentiels d’un mois à l’autre », confirme Anne-Laure Joly, directrice du centre mère-enfant Asmae-Association Sœur Emmanuelle à Bobigny (93). « Le nombre de nuitées hôtelières a atteint son maximum pour les familles, il n’y a plus de place. » Beaucoup de femmes avec enfants – pourtant prioritaires pour trouver un hébergement – ne tentent même plus leur chance au 115 et se tournent vers les urgences des hôpitaux ou les gares. En journée, les structures d’accueil qui leur sont réservées sont prises d’assaut. « Pour elles, c’est un parcours du combattant permanent »,décrypte la directrice d’Asmae à Bobigny.
Des réflexes de survie
Orientées vers différentes associations qui leur fournissent ici un colis alimentaire, là des vêtements, ou encore un espace hygiène avec douches et lave-linge, « elles passent leur temps à aller chercher de quoi vivre pour elles et leurs enfants »,conclut Anne-Laure Joly. Sans compter un risque de prostitution qui s’aggrave pour ces mères en très grande précarité qui « ont développé au fil du temps des réflexes de survie »
(LA VIE – 12 11 18)
COMMENTAIRE : On annonce d’autre part que le nombre de millionnaires ne cesse de croître et que le commerce des produits de luxe bat des records de vente. L’écartèlement de la société se poursuit. (diable signifie « diviseur »)