Pape François
Coup de tonnerre dans le diocèse de Fréjus-Toulon (Var). Le Vatican a ordonné la suspension sine die de l’ordination de six diacres et de quatre prêtres prévues le 26 juin.
Mgr Aveline, archevêque de Marseille, au cours de sa mission d’inspection, aurait « relevé plusieurs points posant question dans la formation et le discernement des candidats du séminaire de la Castille » selon nos confrères de Famille chrétienne. Ce séminaire fondé en 1983, ouvert aux traditionalistes, accueillerait des profils jugés atypiques parmi la cinquantaine de séminaristes se préparant au sacerdoce. L’audit a également pointé « la restructuration du séminaire » qui s’est traduite il y a deux ans par la mise à l’écart de son directeur.
L’évêque D. Rey, âgé de 69 ans, issu de la communauté de l’Emmanuel, fait lui-même figure de référence chez les conservateurs. À la tête du diocèse depuis vingt-deux ans, soutien affiché de la Manif pour tous, il s’est notamment illustré en ordonnant des prêtres selon le rite romain, pratique désormais restreinte par le Vatican. Sous son autorité, le diocèse a accueilli une trentaine de communautés françaises et étrangères. Certaines, ouvertement traditionalistes, sont dans le viseur de Rome.
Dans le diocèse, sous le choc, la décision est accueillie « dans la douleur », souligne Mgr Rey, mis en difficulté par ses positions contraires à la ligne du pontificat du pape. « Confiant » pour la suite, il précise s’être « récemment » entretenu à Rome avec le Cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques. En mai, le Vatican a lancé une autre mission d’inspection au sein du séminaire de la très influente communauté Saint-Martin, fondée en 1976 et implantée à Évron, en Mayenne. Son séminaire est devenu, avec celui de la Castille, l’un des plus actifs de France. …
Ouest-France 3 06 2022
Séminaristes en soutane !
L’Archevêque de Toulouse, Guy De Kerimel, dans une lettre adressée le jeudi 2 juin 2022 aux séminaristes du diocèse de Toulouse, est revenu sur leur rencontre de la veille au soir.
Le ton et le contenu étaient pour le moins inattendu de la part de cet évêque, issu de la communauté de l’Emmanuel, habituellement enclin à mettre en avant la restauration des valeurs les plus conservatrices : « Durant cette soirée, j’ai évoqué mon questionnement lors des confirmations des étudiants, face à quelques-uns d’entre vous en soutane et surplis, et je vous ai dit que je ne souhaitais pas que les séminaristes s’affichent de manière trop cléricale… L’image de ces futurs clercs installés dans des stalles, loin des fidèles, donnait une image très cléricale et pas ajustée à votre situation de séminaristes, qui restent des fidèles laïcs. »
« Je précise donc mon désir : le port de la soutane n’est pas permis au séminaire, c’est la loi en vigueur. Je demande donc à ce que cette loi s’applique hors du séminaire dans le diocèse de Toulouse, y compris pour les diacres. À partir de l’admission, il est permis de porter un signe distinctif, col romain ou simple croix. »
Mais le propos va bien au-delà d’une querelle de vêtement, les séminaristes sont invités à changer de regard : « Il me semble que la priorité d’un jeune en formation, en vue du sacerdoce ministériel, est de faire grandir et fortifier sa relation au Christ dans l’humilité et la vérité sans chercher à entrer dans un personnage. Il doit se faire accessible à tous, s’occupant d’aimer les gens, en particulier les plus pauvres et les plus lointains, avant de se soucier d’afficher une identité très marquée. »
L’occasion de rappeler également l’essence de la fonction de prêtre qui doit être « identifié et reconnu par sa sainteté, son esprit de service et la qualité de sa relation pastorale avant tout ». En résumé, l’habit ne fait pas le moine. (…)
Golias 16 06 2022