« Cherche et tu trouveras »
Dans son introduction au livre du cardinal Cantalamessa, « François, le jongleur de Dieu »
« Ce livre a été écrit pour toi, mon jeune frère de recherche. Peut-être as-tu ouvert les Évangiles et écouté ce que Jésus a dit un jour: «Demandez, on vous donnera; cherchez, vous trouverez; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; à qui frappe, on ouvrira.» (Mt 7,7-8). Est-il vrai que si je demande au Seigneur, il écoutera ma requête, que si je le cherche, je le trouverai, et que si je frappe, il m’ouvrira?
Je comprends tes doutes et j’apprécie tes questions – malheur si je n’en n’avais pas ! – mais elles m’interrogent aussi et me font penser à un autre passage de l’Écriture. Le Seigneur dit par l’intermédiaire du prophète: «Vous me chercherez et vous me trouverez ; oui, recherchez-moi de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous» (Jérémie 29, 13-14).
Ouvre les Évangiles, lis les rencontres de Jésus avec les personnes qui venaient à lui et tu verras comment, pour certaines d’entre elles, ses promesses se sont réalisées. Ce sont celles pour qui trouver une réponse était devenu une question essentielle. Le Seigneur s’est laissé trouver par l’insistance de la veuve, par la soif de vérité de Nicodème, Chacun de ces personnages aurait pu, à juste titre, prononcer les mots du psaume 63 : «Mon âme a soif de toi [Seigneur], ma chair a soif de toi, comme une terre aride sans eau».
L’Amour veut être aimé
Celui qui cherche trouve s’il cherche de tout son cœur, si pour lui le Seigneur devient vital comme l’eau pour le désert, comme la terre pour une graine, comme le soleil pour une fleur. Et ceci, si l’on y réfléchit bien, est très beau et très respectueux de notre liberté: la foi n’est pas donnée de manière automatique, comme un don indifférent de ta participation, mais te demande de t’impliquer en première personne et avec toute ta personne. C’est un don qui veut être désiré. C’est, par essence, l’Amour qui veut être aimé.
Tu as peut-être cherché le Seigneur et tu ne l’as pas trouvé, mais permet-moi de te poser une question: quel était ton désir pour Lui? Cherche-le de tout l’élan de ton cœur, prie, demande, crie, et tu le trouveras, comme il l’a promis. été trouvé.
Cela nous montre une vérité encore plus profonde: le Seigneur désire que tu le cherches pour qu’il te trouve. « Deus sitit sitiri » disait saint Grégoire de Nazianze : Dieu a soif que nous ayons soif de lui, afin qu’en nous trouvant ainsi, il puisse enfin nous rencontrer. Celui qui nous invite à frapper, se présente en réalité le premier à la porte de notre cœur: «Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi» (Ap 3,20).
Lorsque le Seigneur nous appelle à Lui, il ne veut pas de compromis ou d’hésitation de notre part, mais une réponse radicale. Jésus disait: «Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts.»(Mt 8,22).
Dieu appelle aujourd’hui
Rappelle-toi: Dieu n’a pas cessé d’appeler, en effet, peut-être aujourd’hui plus qu’hier, il fait entendre sa voix.
Si tu ne fais que baisser les autres volumes et augmenter celui de tes plus grands désirs, tu l’entendras clairement et nettement en toi et autour de toi. Le Seigneur ne se lasse pas de venir à notre rencontre, de nous chercher comme le berger cherche la brebis perdue, comme la femme de la maison cherche la pièce dispersée, comme le Père cherche ses enfants.
Il continue à appeler et attend patiemment que nous répondions comme Marie: «Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole»(Lc 1, 38). Si tu as le courage de quitter tes sécurités et de t’ouvrir à Lui, un nouveau monde s’ouvrira à toi et tu deviendras à ton tour une lumière pour les autres.
Merci de ton écoute. J’invoque le Saint-Esprit de Dieu sur toi, et toi aussi, si tu le peux, n’oublie pas de prier pour moi.
Ton Pape François