Pape François
Comment vivons-nous l’Eucharistie ? Quand nous allons à la Messe le dimanche, comment la vivons-nous ? Est-ce seulement un moment de fête, est-ce une tradition consolidée, est-ce une occasion pour se retrouver ou pour se sentir en règle, ou bien quelque chose de plus?
Il existe des signaux très concrets pour comprendre comment nous vivons tout cela, comment nous vivons l’Eucharistie ; des signaux qui nous disent si nous vivons bien l’Eucharistie ou si nous ne la vivons pas si bien que cela. Le premier indice est notre manière de regarder et de considérer les autres.
Dans l’Eucharistie, le Christ accomplit toujours à nouveau le don de soi qu’il a fait sur la Croix. Toute sa vie est un acte de partage total de soi par amour ; c’est pourquoi Il aimait être avec ses disciples et avec les personnes qu’il avait l’occasion de connaître. Cela signifiait pour Lui partager leurs désirs, leurs problèmes, ce qui tourmentait leur âme et leur vie.
Or, lorsque nous participons à la Messe, nous nous retrouvons avec des hommes et avec des femmes de tout type : des jeunes, des personnes âgées, des enfants ; des pauvres et des nantis ; originaires du lieu ou étrangers ; accompagnés par leurs familles ou seuls…
Mais l’Eucharistie que je célèbre me conduit-elle vraiment à les sentir tous comme des frères et des sœurs ? Fait-elle croître en moi la capacité de me réjouir avec celui qui se réjouit et de pleurer avec celui qui pleure ? Me pousse-t-elle à aller vers les pauvres, les malades, les exclus ? M’aide-t-elle à reconnaître en eux la face de Jésus ?
Nous allons tous à la Messe parce que nous aimons Jésus et nous voulons partager, dans l’Eucharistie, sa passion et sa résurrection. Mais aimons-nous, comme Jésus le veut, nos frères et nos sœurs les plus indigents ? Par exemple, à Rome ces jours derniers nous avons vu de nombreuses situations de difficultés sociales, que ce soit en raison de la pluie, qui a causé tant de dégâts à des quartiers entiers, ou du manque de travail, conséquence de la crise économique dans le monde entier.
Je me demande, et que chacun de nous se demande : Moi qui vais à la Messe, comment est-ce que je vis cela ? Est-ce que je me soucie d’aider, de m’approcher, de prier pour ceux qui ont ce problème ? Ou bien suis-je un peu indifférent ? Ou peut-être est-ce que je ne me soucie que de faire des bavardages : tu as vu comment celle-là est habillée, ou comment celui-là est habillé ? Parfois c’est ce que l’on fait après la Messe, et on ne doit pas le faire ! Nous devons nous soucier de nos frères et de nos sœurs qui en ont besoin à cause d’une maladie, d’un problème.
Pape François
Audience générale – Mercr. 12 02 2014