Homélies et commentaires par fr. Laurent Mathelot OP

Résurgences

LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE

La tradition chrétienne n’a jamais reconnu le droit à la propriété privée comme absolu ni intouchable.

« Au contraire, elle l’a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création. Le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage commun, à la destination universelle des biens » (Jean-Paul II: Encyclique sur le travail)

L’enseignement social de l’Eglise exhorte à reconnaître la fonction sociale de toute forme de possession privée…L’homme « ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme communes en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui mais aussi aux autres » (Concile Vatican II)

La destination universelle des biens comporte, pour leur usage, des obligations de la part de leurs propriétaires légitimes.

L’individu ne peut pas agir sans tenir compte des effets de l’usage de ses ressources, mais il doit agir de façon à poursuivre aussi, au-delà de son avantage personnel et familial, le bien commun.

Il s’en suit un devoir de la part des propriétaires de ne pas laisser improductifs les biens possédés, mais de les destiner à l’activité productive, notamment en les confiant à ceux qui ont le désir et les capacités de les faire fructifier.

Le principe de la destination universelle des biens requiert d’accorder une sollicitude particulière aux pauvres, à ceux qui se trouvent dans des situations de marginalité et, en tout cas, aux personnes dont les conditions de vie entravent une croissance appropriée.

A ce propos, il faut réaffirmer, dans toute sa force, l’option préférentielle pour les pauvres.

« C’est là une option, ou une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l’Eglise.
Elle concerne la vie de chaque chrétien, en tant qu’il imite la vie du Christ, mais elle s’applique également à nos responsabilités sociales et donc à notre façon de vivre, aux décisions que nous avons à prendre de manière cohérente au sujet de la propriété et de l’usage des biens.

Cet amour préférentiel ne peut pas ne pas embrasser les multitudes immenses des affamés, des mendiants, des sans-abri, des personnes sans assistance médicale et, par-dessus tout, sans avenir d’un avenir meilleur »


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