1896 – 1991
Né à Cambrai. Blessé à la guerre (s’ensuivront de lourdes souffrances toute sa vie). Jésuite. Ordonné prêtre en 1927. Professeur de théologie fondamentale aux Facultés de Lyon. En 1938 paraît son grand livre « Catholicisme », prélude d’une œuvre immense qui comprendra une 50aine d’ouvrages dont « Surnaturel » qui suscitera débats et critiques. Lance avec le père Daniélou la célèbre collection des « Sources chrétiennes ». Enfin reconnu, il est nommé expert au concile. Cardinal en 1983. Mort le 4 9 1991.
Les évêques français ont demandé l’ouverture de la cause de sa béatification. Le Pape a approuvé.
A la suite de « Paradoxes », « Nouveaux Paradoxes » est une œuvre marginale de réflexions : en voici quelques extraits.
Nouveaux Paradoxes
Nos idées vieillissent avec nous, c’est pourquoi nous n’y prenons pas garde, et nous sommes tout étonnés que des esprits plus jeunes n’en tombent pas amoureux comme nous. (p.12)
La sincérité est comme le bonheur et peut-être comme la beauté : on ne la trouve qu’en ne la cherchant pas. On n’est sincère qu’en n’y pensant pas. (p.36)
En nous rappelant à l’intérieur, l’Evangile nous rappelle incessamment à la vérité des rapports humains, cette vérité que trahissent fatalement toutes les idéologies et toutes les politiques (p.41)
L’une des pires trahisons de l’Evangile : sous les dehors de la charité, couvrir et consommer l’injustice (p.57)
Vais-je refuser le verre d’eau à mon frère, en lui disant que je suis occupé à retrouver le sens de Dieu ? (p.60)
A chaque mouvement de charité sincère, l’Evangile triomphe, déjà le christianisme est efficace (p.61)
Un seul moyen d’être heureux : non pas ignorer la souffrance, et non pas la fuir : mais accepter sa transfiguration…Le vrai bonheur ne peut-être que le résultat d’une alchimie. (p.71)
« Si ton âme est troublée, va à l’église, prosterne-toi et prie. Si ton âme reste encore troublée , va trouver ton père spirituel, assieds-toi à ses pieds, et ouvre-lui ton âme. Et si ton âme est toujours troublée, alors retire-toi dans ta cellule, étends-toi sur ta natte, et dors » (p.72)
Quand vraiment on souffre, on souffre toujours mal (p.73)
Nouveaux Paradoxes – éd. du Seuil