Homélies et commentaires par fr. Laurent Mathelot OP

Résurgences

Frère Alois, responsable de la communauté de Taizé : « Répondre à la soif spirituelle des jeunes et à leur recherche de communion »

[one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]Dans les articles 68 et 69 de l’Instrumentum Laboris, on trouve exprimé le désir d’une Église « plus relationnelle », capable d’« accueillir sans juger à l’avance », une Église « amie et proche ».

Avec mes frères nous sommes souvent étonnés d’entendre des jeunes que nous accueillons à Taizé dire qu’ils s’y sentent « comme à la maison » et nous nous demandons pourquoi. C’est peut-être que, pour être vraiment eux-mêmes, ils ont besoin de se sentir utiles, de voir leur créativité encouragée, de recevoir des responsabilités.

Alors leur soif spirituelle s’éveille et il importe d’aller patiemment, ensemble avec eux, aux sources de la foi. Ils savent qu’ils sont accueillis par une communauté, d’abord dans la prière commune où tous participent activement, par le chant, l’écoute d’une brève lecture biblique, un long moment de silence.

Et souvent, ils approfondissent ainsi une relation personnelle avec le Christ.

Nous veillons à ce que les signes liturgiques évitent le formalisme, mais soient beaux et simples. Par exemple, nous voyons avec quelle profondeur les jeunes participent, chaque vendredi soir, à une prière autour de la croix, pour déposer auprès du Christ ce qui est trop lourd pour eux.

Nous nous disons : comme le Christ, écoutons-les avec le cœur en nous rappelant qu’il est déjà à l’œuvre en leur vie – et respectons le sanctuaire de leur conscience.

Ceux qui écoutent doivent être eux-mêmes accompagnés. Il manque dans l’Église des accompagnateurs : est-ce qu’un ministère d’écoute pourrait être confié, non seulement aux prêtres, aux religieux et religieuses, mais aussi à des laïcs, hommes et femmes ?

À Taizé, les jeunes découvrent aussi que l’Église est communion. Sans créer un mouvement organisé, nous renvoyons toujours les jeunes vers leurs paroisses et leurs lieux de vie. Tant d’entre eux aiment prier ensemble avec des jeunes de diverses confessions. Ils comprennent, ne serait-ce qu’implicitement, l’appel du Christ à nous réconcilier sans retard.

Nous avons fait tout récemment l’expérience d’une telle communion lors d’une rencontre asiatique de jeunes à Hong-Kong, une étape de notre pèlerinage de confiance. Parmi les jeunes participants, 700 ont pu venir de la Chine continentale – c’était la joie de l’Esprit Saint.

J’aimerais encore faire une proposition concrète. Bien souvent, le vocabulaire et la manière de parler sont des obstacles qui empêchent un grand nombre de jeunes d’entendre ce que dit l’Église. Le document final ne pourrait-il pas être accompagné d’une courte lettre, rédigée dans un style simple, adressée à un jeune qui cherche un sens à sa vie ?

Je voudrais résumer ce que je viens de dire avec une parole de frère Roger, le fondateur de notre communauté :

« Quand l’Église écoute, guérit, réconcilie,
elle devient ce qu’elle est au plus lumineux d’elle-même,
une communion d’amour, de compassion, de consolation,
limpide reflet du Christ ressuscité.
Jamais distante, jamais sur la défensive,
libérée des sévérités,
elle peut rayonner l’humble confiance de la foi
jusque dans nos cœurs humains. »

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