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FÊTE DE LA TOUSSAINT – 1er NOVEMBRE 2018
LA MORT ET LA VIE
Trois fois hélas, TOUSSAINT est devenu un mot triste qui verse des larmes dans le brouillard, sent l’odeur âcre des chrysanthèmes et fait entendre le froissement des feuilles mortes dans les allées des cimetières. A l’orée des premiers frimas, l’Eglise proposait la fête joyeuse de TOUS-LES-SAINTS, donc des vivants et elle est devenue la TOUS-MORTS jusqu’à basculer maintenant dans Halloween, TOUS-SQUELETTES. Otez Dieu, on tombe dans le guignol des fantômes. L’acide de la dérision moderne bafoue la mort comme il corrode l’amour.
LA MORT
Immense et lancinante énigme. Elle a fasciné l’Egypte où tout commence avec les trois pyramides de Gizeh: tombes indestructibles des pharaons, fils de Dieu, momifiés sous des millions de blocs de pierre, au prix de l’exploitation et de la mort des esclaves. Fuyant ce pays, les esclaves hébreux renoncèrent à ce culte des morts : Patriarches, Moïse, David, les Prophètes, tous, si grands soient-ils, errent là-dessous dans un fond immense, le shéol, zombies sans paroles, sans relations ni avec Dieu ni avec les vivants.
Ce n’est qu’au 2ème siècle avant Jésus, que la persécution causa une faille dans le mur de l’absurde. Victimes d’un ennemi qui voulait éradiquer la religion d’Israël, les martyrs ne pouvaient disparaître à jamais sinon l’injustice l’emportait sur Dieu. Oui, il y aurait résurrection des morts et les relations n’étaient pas brisées : on pouvait prier pour le salut des défunts et, dans l’autre sens, Samuel, Jérémie et d’autres intercédaient pour leur peuple cheminant dans les épreuves (Daniel 12, 2 ; 2 Macc 7, 9 ; 12, 43 ; 15, 12)
La foi nouvelle, adoptée par les Pharisiens, fut refusée par les Sadducéens, les prêtres du temple. Mais lorsqu’ils vinrent solliciter Jésus au sujet de cette question débattue, celui-ci leur affirma nettement que, selon les Ecritures, il y avait résurrection des morts car « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants » (Marc 12, 27)
Annonçant aux disciples la mort atroce qui l’attendait à Jérusalem, il affirma sa certitude que son Père lui rendrait la vie (8, 31…). Stupéfaits, incrédules, les disciples se demandaient ce qu’il voulait dire par « résurrection d’entre les morts » (9, 10)
Quelques semaines plus tard, à la veille de la Pâque, Jésus mourait sur le gibet de la croix ; en hâte, quelques amis déposaient le cadavre dans une grotte proche et roulaient la pierre. La grande fête commençait dans la ville qui suppliait Dieu d’envoyer un Messie pour libérer Israël. Effondrés, les disciples avaient disparu. Une fois encore, comme toujours, la mort avait triomphé.
Mais si les pyramides colossales emprisonnent la momie du roi sous les tonnes de pierres, la pierre du Golgotha, elle, a roulé, découvrant un lieu vide : « Vous cherchez Jésus le crucifié ? Il est ressuscité, il n’est pas ici ! » (Marc 16, 6). La mort ne peut retenir le vrai roi dans sa prison. Dans le courant d’air de la porte ouverte, le Seigneur, qui n’est pas une momie, est sorti. Le Golgotha, où Pierre, Paul et Marie-Madeleine ne sont jamais retourné, n’est pas un musée pour touristes mais une piste d’où le Ressuscité s’est élancé afin de rejoindre les hommes et les femmes de tous pays et de toutes conditions. C’est là où les hommes vivent qu’on le découvre. Non plus près d’eux mais en eux, dans la communion.
Peu après, en effet, les disciples réapparaissent sur la scène publique et, toute peur vaincue, circulent en proclamant l’incroyable : Jésus est ressuscité. Non réanimé mais Seigneur du monde. La condition humaine reste mortelle – comment pourrait-il en être autrement ? – mais celui qui croit en Jésus, qui se donne à lui sous l’Evangile, est libéré de ses péchés, il a la Vie divine et, après la mort, il sera avec son Seigneur.
Ce message, on le sait, ne va pas susciter l’enthousiasme ; pour la majorité ce n’est pas une Bonne Nouvelle ; et les disciples qui osent affirmer qu’il y a Dieu et la Vie après la mort, rencontrent sarcasmes, refus, menaces, rupture avec leurs proches et leur peuple, surveillance policière, arrestations, tortures et parfois la mort.
Toussaint nous redit d’abord la certitude de l’espérance.
LA MORT … ET APRES ?
Mais qu’est-ce donc que l’après-mort ? Les premiers documents chrétiens sont très discrets sur ce sujet : comment exprimer en mots ce qui échappe au temps ? Nous avons copie des lettres de Paul et, dès la première (qui date de l’an 51, soit 21 ans après la crucifixion), on voit que la résurrection et le sort des défunts soulèvent beaucoup d’interrogations. Paul répond :
« Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment afin que vous ne soyez pas dans la tristesse comme les autres qui n’ont pas d’espérance ».
Donc la mort est comme un sommeil – d’où le nom de « cimetière » qui signifie dortoir. Et si les chrétiens en deuil sont évidemment tristes et en larmes, cette tristesse est animée par l’espérance et ne s’abîme pas dans le désespoir absolu.
Et Paul dit l’essentiel :
« Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Réconfortez-vous donc les uns les autres par cet enseignement ».
Telle est notre espérance : avec Jésus Seigneur – nous – toujours – en communion. Voilà le réconfort que nous avons toujours à recevoir, à partager et à transmettre.
Les premiers chrétiens n’auraient jamais tendu les tentures noires et, dans les larmes, ils chantaient ALLELUIA.
LA MORT … ET AVANT ?
Ce message extraordinaire de la Résurrection n’entrouvre pas seulement la porte de l’avenir mais il éclaire l’existence terrestre d’aujourd’hui. La foi en Jésus se projette dans l’espérance dans l’au-delà et, du coup, elle mobilise l’amour tout de suite, ici dans l’en-deçà. C’est pourquoi Paul poursuit sa lettre en recommandant aux chrétiens de ne pas spéculer sur le « Jour du Seigneur » et les événements de la fin mais à diriger leur vie par la lumière de la résurrection :
« Vous n’êtes pas dans les ténèbres…Vous êtes tous fils de la lumière; nous ne sommes ni de la nuit ni des ténèbres. Donc ne dormons pas comme les autres, soyons vigilants et sobres…revêtus de la cuirasse de la foi et de l’amour, avec le casque de l’espérance du salut … Dieu nous a destinés à posséder le salut par notre Seigneur Jésus Christ, mort pour nous afin que nous vivions unis à lui. Réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre (3, 11) … Que le Seigneur fasse croître l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous…La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté…(4, 3)
L’espérance de la vie après la mort n’a donc rien d’un calmant pour se résigner aux épreuves du présent. Elle est tout au contraire force de conversion pour un engagement renouvelé. Le départ du défunt aimé déchire le cœur pour en faire sortir de nouvelles forces d’amour.
Les apôtres ne se sont pas figés dans la nostalgie et la rumination des souvenirs anciens : au contraire leur amour de Jésus vivant s’est démultiplié en amour universel au point de quitter leur pays, emportés par le désir de le faire connaître et donc, par là-même, de susciter une humanité qui ici et maintenant apprend à aimer. La résurrection n’est pas un mirage mais un virage. L’absent disparu provoque à aimer les présents pour que croisse l’amour les uns pour les autres. Il y a une vie avant la mort. Les yeux qui pleurent voient mieux l’essentiel.
TOUS LES SAINTS
Combien étaient-ils dans cette minuscule communauté de Salonique ? Une vingtaine ? Juifs rejetés de la synagogue et païens suspects à leurs proches. Perdus dans une grande ville avec ses écoles philosophiques, ses temples majestueux, ses théâtres et ses stades. Situation analogue à la nôtre aujourd’hui.
Paul était sûr d’y avoir allumé, par l’Esprit, une lumière qui allait se répandre et que rien ni personne ne pourrait éteindre. A condition que les « éveillés » dans la foi en la résurrection demeurent vigilants dans l’espérance. C’est là, et seulement là, qu’étaient leurs armes – car la vie chrétienne est un combat – pour résister à la dérision, au fatalisme où l’homme, comme Œdipe, est condamné à accomplir son destin de mort.
La Toussaint nous parle de sainteté, du tragique de la mort, de communion indéchirable, de joie. Elle est grâce de Dieu. Bonne Nouvelle.
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Raphaël Devillers, dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93 – Courriel : r.devillers@resurgences.be
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