« Acclamons la Parole de Dieu ».
Mais d’abord a-t-elle été proclamée distinctement et avec respect ?
A-t-elle été interprétée, approfondie, actualisée par l’homélie ? L’acoustique du lieu a-t-elle permis une audition parfaite ? Des retardataires n’ont-ils pas brouillé l’attention ?
Et moi ai-je vraiment écouté ? Ne me suis-je pas évadé dans des distractions ? N’ai-je pas ruminé des soucis qui me tracassent ces derniers jours ? Est-ce que je n’écoute pas les nouvelles du jour ou mon chanteur préféré avec plus d’intérêt ? Quand je sors de l’église, suis-je capable de dire le sujet de l’Évangile ?
L’Évangile du dimanche est un message, une Parole qui nous est adressée. Non pour nous rappeler un fait passé ni nous informer. Elle n’est pas une parenthèse religieuse. Elle a pour but d’éclairer notre vie présente, de nous montrer le chemin de la vérité, de purifier nos fausses images de Dieu, de clarifier notre cœur.
Dans la lecture Dieu me parle : il ne peut s’agir que de l’essentiel de ma vie. Dans l’écoute et la réflexion, j’approfondis l’écoute. Dans la prière, je réponds à Dieu : je lui rends grâce de m’accueillir, de me pardonner mes erreurs, de vouloir me rendre heureux.
Mon commentaire hebdomadaire a pour but d’aider à méditer le texte : voici un complément pour approfondir le sens, susciter questions et prières. A chacun d’inventer et de poursuivre sa quête.
Je prends mon Nouveau Testament. Je demande à l’Esprit de m’éclairer.
Évangile de Matthieu :
Chapitres 11 et 12
11, 2 : Jean-Baptiste emprisonné et menacé de mort est pris de doute. Il n’a d’autre réponse que de savoir que l’œuvre de Jésus se poursuit.
Si un malheureux se plaint de n’être pas exaucé, que puis-je dire ?
11, 20 : Jésus invective les villes où il a vécu et fait des guérisons sans qu’elles se convertissent. Des païens, eux, auraient changé de vie.
On peut être catholique, connaître Jésus, voir un miracle : seule importe l’obéissance à l’Évangile. Parfois des païens pratiqueraient mieux l’Évangile que des baptisés.
11, 25 : Les uns s’ouvrent à la révélation : d’autres restent fermés.
La foi est-elle un don arbitraire ? Dieu peut-il forcer l’assentiment ?
11, 28 : « Venez à moi…mon joug est léger… Je suis doux et humble de cœur ».
Suis-je conscient de la libération apportée par Jésus ? Des multitudes cherchent : quête du sacré, religion, méthodes de développement, régimes alimentaires, pratiques, encens, relaxation… Tout ce poids est enlevé. Il ne faut pas chercher à se construire mais aller à la rencontre d’un Messie doux et humble. Mais Jésus dira aussi : « Prenez votre croix ».
12, 14 : Jésus guérit un handicapé le jour du sabbat. Conciliabule de pharisiens : « Il faut le supprimer ».
Quand la religion devient une idéologie, elle peut même exciter au meurtre de celui qui la perturbe en vérité.
12, 22 : Jésus opère une guérison. Réaction des pharisiens : « C’est par le démon ! ».
Jésus sanctionne : « Péché contre l’Esprit : impardonnable ». Car c’est « leur cœur » qui est endurci (12, 14)
12, 46 : Devant le danger qui le menace, sa mère et sa famille veulent récupérer Jésus. Il refuse.
Le Royaume ne s’adresse ni à une ville (Capharnaüm), ni à un groupe (les pharisiens), ni à ceux qui ne demandent que la santé (foule), ni à une famille mais à chaque personne. « Venez à moi, lance Jésus à tout le monde. Faisons la volonté de mon Père. Vous serez ma famille ». On ne naît pas chrétien : on le devient.
———– Chacun peut prolonger sa réflexion à sa guise. La Parole de Dieu est d’une profondeur infinie.