« …A l’origine, le mot synode vient de « sun » (ensemble)– ce qui veut dire que toutes les voix, toutes les sensibilités doivent être entendues- et odos (chemin) – ce qui implique qu’aucune décision ne surplombe la route. Il faut pouvoir avancer sans questions taboues, en mettant tout sur la table pour discerner. Cela nécessite de ne pas rester tout le temps dans l’entre-soi, avec les mêmes personnes notamment aux postes décisionnaires. Cela n’obère en aucune façon la responsabilité et la charge des évêques, c’est une autre manière de faire Église.
Il y a un problème lié à ce qu’est en train de devenir l’Église de France : seuls 34 % des baptisés se disent aujourd’hui catholiques, et cela ne dit rien de leur attachement à l’institution. Parmi eux 2 % sont pratiquants. Quand on parle de consulter les catholiques, de qui parle-t-on ? On ne peut pas imaginer que l’Église aille de l’avant en ne consultant que ces 2 %.
Elle doit se donner les moyens d’aller au-delà. Et, pour cela, il faut revenir, en faisant le deuil de la fixité, à des choses simples, avec l’introduction de l’altérité, et avec elle la diversité des positions, des paroles, des états de vie dans l’institution. C’est un retour à l’Évangile magnifique à tenir.
… Jusqu’à présent, beaucoup de bonnes volontés, parmi les baptisés, ont été découragées car seules les tâches administratives ou caritatives leur étaient assignées. Or de nombreux catholiques sont capables et prêts à se retrousser les manches pour des initiatives de transformation ecclésiale, dans lesquelles leur voix aurait de l’importance.
Il faut donc que les laïcs de toutes sensibilités, qui représentent 99 % de la tribu, soient impliqués dans le fonctionnement de l’Église, de haut en bas. Qu’ils soient consultés partout. …
Journal La Croix 21 05 2021 – extraits