Le pape malade a dû se résoudre à se déplacer en chaise roulante mais dit pourtant qu’il va bien et veut toujours réformer l’Église.
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Atmosphère délétère de « fin de règne » au Vatican où certains cardinaux préparent l’avenir ou plutôt… le prochain conclave estime Le Figaro dans un long article. Mais le pape rappelle qu’il est toujours là…
Le pape François lui-même l’a reconnu dans la revue jésuite, La Civiltà cattolica : « Je suis encore vivant, leur a-t-il dit, nonobstant ceux qui voudraient me voir mort. Je sais que se sont tenues des rencontres entre prélats qui pensaient que le pape allait plus mal que ce que l’on disait. Ils préparaient le conclave. Patience ! Grâce à Dieu, je vais bien. » Tout en reconnaissant que sa santé lui donne des soucis.
Dans un livre de dialogue, Des pauvres au pape, du pape au monde publié au Seuil le 1er avril, François a confié : « Jusqu’à il y a trois ans, je mangeais de tout. Maintenant, malheureusement, j’ai une sérieuse complication intestinale, une diverticulite aiguë, et je dois me nourrir de riz bouilli, de pommes de terre bouillies, de poisson grillé ou de poulet. Du simple, simple, simple… »
Sans oublier qu’il souffre d’une gonalgie, inflammation aiguë des ligaments au genou droit, conséquence directe de son problème structurel de sciatique à la hanche (…) Il a même longtemps refusé d’apparaître en public avec une béquille et pire, en chaise roulante. Mais un pas devenait un supplice. (…) Le 5 mai, il a fini par céder et se laisser conduire en fauteuil roulant devant les caméras, ce qu’il faisait avant mais hors champs des objectifs.
Mais François veut quand même aller de l’avant, « il est dans le parti de la réforme, comme il l’a confié en septembre dernier à des jésuites slovaques qu’il rencontrait à Bratislava. Il leur a dit sa « souffrance » de voir s’installer dans l’Église « l’idéologie du retour en arrière » spécialement « dans certains pays » ».
C’est le combat contre cette « idéologie du retour en arrière » qui a aussi motivé, leur a-t-il confié, sa décision de donner un coup d’arrêt réglementaire en juillet 2021 afin de stopper le développement des paroisses selon le rite tridentin, un phénomène français et américain. Ce qui n’est pas passé dans le monde traditionaliste. Il sera toutefois intraitable. « Je continuerai dans cette voie », a-t-il confié à ces jésuites, s’insurgeant contre les jeunes prêtres qui, « à peine ordonnés » demandent l’autorisation à l’évêque « de célébrer en latin ». Il faut les faire « atterrir sur la terre », a-t-il martelé selon Le Figaro.
Atlantico, 13 mai 2022