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Fête de l'Épiphanie – Année A – 5 janvier 2020

Évangile de Matthieu 2, 1-12

L'ÉPIPHANIE ou LA MANIFESTATION

Fête de l’Épiphanie – Année A – Dimanche 5 janvier 2019 – Évangile de Matthieu 2, 1-12
Mosaïque de la basilique St Apollinaire-le-Vieux représentant les mages portant un bonnet phrygien (Ravenne 6e. S.)

PAPE FRANCOIS : L’ÉPIPHANIE


“Pour trouver Jésus, il faut prendre une voie alternative, la sienne, la voie de l’amour humble. Et il faut s’y maintenir. Les Mages «regagnèrent leur pays par un autre chemin». Un autre chemin, différent de celui d’Hérode. Une voie alternative au monde, comme celle suivie par ceux qui à Noël sont avec Jésus: Marie et Joseph, les bergers. Eux, comme les Mages, sont devenus pèlerins sur les chemins de Dieu. Parce que seul celui qui abandonne ses attachements mondains pour se mettre en chemin trouve le mystère de Dieu. »

Le Pape a invité à ce que ce temps de Noël soit l’occasion de faire des cadeaux au Seigneur, développant la symbolique de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

«L’or, l’élément le plus précieux, rappelle qu’à Dieu revient la première place. Il doit être adoré. Mais pour le faire, il est nécessaire de se priver soi-même de la première place et de se reconnaître pauvres, et non pas autosuffisants.

Voilà alors l’encens, pour symboliser la relation avec le Seigneur, la prière, qui comme un parfum monte vers Dieu. Mais, comme l’encens doit brûler pour parfumer, ainsi faut-il pour la prière "brûler" un peu de temps, le dépenser pour le Seigneur. Et le faire vraiment, pas seulement en paroles.


A propos des actes, voici la myrrhe, un onguent qui sera utilisé pour envelopper avec amour le corps de Jésus descendu de la croix.» Le Seigneur désire que nous prenions soin des corps éprouvés par la souffrance, de sa chair la plus faible, de celui qui est laissé en arrière, de celui qui peut seulement recevoir sans rien donner de matériel en échange. Elle est précieuse aux yeux de Dieu la miséricorde envers celui qui n’a rien à redonner, la gratuité!

En ce temps de Noël qui arrive à sa fin, ne perdons pas l’occasion de faire un beau cadeau à notre Roi, venu pour tous, non pas sur les scènes somptueuses du monde, mais dans la pauvreté lumineuse de Bethléem. Si nous le faisons, sa lumière resplendira sur nous», a conclu le Saint-Père.

ÉVANGILE DE MATTHIEU 2, 1-12

L’ÉPIPHANIE ou LA MANIFESTATION


Ils n’étaient pas rois, ils n’étaient pas trois, ils ne s’appelaient pas Gaspard, Melchior et Balthazar et il est tout à fait vain de se perdre dans des calculs astronomiques pour découvrir en quelle année une comète a filé dans le ciel du Moyen-Orient pour servir de GPS à ces braves voyageurs. Quant au gâteau des Rois, nous y goûterons un plaisir gastronomique mais la découverte de la fève ne nous offrira qu’une éphémère royauté de pacotille.

Voilà, comme les autres fêtes chrétiennes, à quel niveau de folklore et d’enfantillage est tombée une célébration qui a une signification beaucoup plus profonde. Alors si vous ne croyez plus en tous ces détails, ne pensez pas que vous avez perdu la foi: vous êtes bien plutôt en chemin pour la découvrir.

LES PAÏENS VOIENT LE MESSIE QU’ISRAEL NE VOIT PAS

Tous les souverains de l’antiquité s’entouraient de vagues savants, de prophètes et de visionnaires qui prétendaient percevoir les signes de l’avenir et ainsi permettre au pouvoir de prendre des décisions avisées. L’un d’eux nommé Balaam est célèbre, il est cité dans la Bible et il avait annoncé jadis: “ Oracle de l’homme à l’oeil perçant et qui entend les paroles de Dieu. Je le vois mais pas pour maintenant: d’Israël monte une étoile, de Jacob un dominateur” (Nombres 24,17). L’oracle d’un prophète païen entretint pendant des siècles l’espérance d’Israël en un Grand Souverain.

Or, raconte Matthieu, au temps de la naissance de Jésus, dans un pays d’Orient (Perse, Arabie, ???), des mages assurèrent avoir vu un tel signe et, sur l’ordre de leur roi, ils se mirent en route pour se rendre au palais de Jérusalem afin de rendre hommage au nouveau petit prince.

Stupeur à la Cour car il n’y a pas de naissance royale. Alors on comprend: il doit s’agir du fameux Messie, l’”étoile” entrevue par Balaam et que tant de prophètes avaient annoncé depuis lors. Le comité des exégètes se réunit et, en spécialistes des Écritures, ils peuvent tout de suite indiquer le lieu de son apparition:

“ C’est à Bethléem de Judée, car c’est ce qui est écrit par le prophète: “Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs lieux de Juda” (Michée 5, 1).
En outre, il était aussi écrit: “Car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël mon peuple”(2 Samuel 5, 2, qui était une promesse adressée à David)


Puisqu’ils sont certains de la réponse, les autorités juives devraient se hâter de monter un beau cortège pour aller honorer, avec leurs visiteurs, ce fameux Messie né dans ce petit village bien connu. Or au contraire, le roi se limite à renseigner les mages sur la route à prendre et lui-même refuse de se déplacer.

Les mages, eux, sont décidés à aller jusqu’au bout de leur recherche; la mystérieuse étoile réapparaît et “Ils éprouvèrent une très grande joie” - Signe, comme pour les bergers de Luc, de la découverte de la vérité du Sauveur.

“Dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, ils se prosternèrent et lui offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe”.


Cadeaux à valeur symbolique: l’or pour un Roi, l’encens pour la prière à un Dieu, la myrrhe, parfum de l’amour et aromate pour l’ensevelissement. Les présents signifient l’identité de cet enfant et prédisent son destin.

“Puis divinement avertis en songe de ne pas re tourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin”.


L’attitude sournoise du roi les avait déjà inquiétés: la prière maintenant les persuade de ne pas aller le renseigner comme il le demandait. Aussi repartent-ils par une autre route.

AVEUGLEMENT ET ÉPIPHANIE

Matthieu ne s’est évidemment pas contenté de conter une gentille anecdote intéressante pour les marchands de santons et les pâtissiers. Cette histoire montre en effet un grand drame - l’aveuglement d’Israël -, et une Bonne Nouvelle: la découverte du Messie juif par les païens.

En dépit de tous ses efforts, Jésus ne réussira pas à se faire reconnaître comme le Messie. Si quelques disciples – et avec quelle peine !- se sont attachés à lui, le peuple ne demandait que des guérisons et la santé: or Jésus exigeait une guérison plus profonde, la conversion du coeur, le changement de vie et on y rechignait. D’autres guettaient le signe d’une insurrection armée et d’un affrontement guerrier contre l’armée romaine: et Jésus se refusait absolument à recourir à la violence. Quant aux autorités religieuses, tout de suite elles se méfièrent de cet inconnu et le grand tribunal du sanhédrin décida son exécution.

Il fallut l’Épiphanie de Pâques, la manifestation du Ressuscité pour qu’enfin les yeux des disciples s’ouvrent et découvrent que Jésus était bien le Messie et que les Écritures s‘étaient réalisées. Éclairés par l’Esprit, les apôtres se mirent à expliquer la nouvelle interprétation mais rien n’y fit: on leur défendit de prêcher, on les jeta en prison, certains furent mis à mort.

Alors ils se tournèrent vers les païens, Barnabé partit à Chypre, Paul en Macédoine, en Grèce, en Galatie et des conversions s’effectuèrent, des petites communautés naquirent au sein d’une société idolâtre et païenne. Le dernier envoi de Jésus s’accomplissait avec une vitesse fulgurante: “ Allez, de toutes les nations faites des disciples…” (Matt 28, 19)

Trois fois hélas en 3 ou 4 siècles, la coupure s’élargit et il y eut judaïsme et christianisme, séparés et ennemis.

Il faut relire les 3 chapitres 9 à 11 de la Lettre aux Romains où Paul pleure cet aveuglement de ses frères et découvre un sens à ce drame. “Dieu n’a pas rejeté son peuple…Il y a un reste…Grâce à la faute de beaucoup, les païens ont accédé au salut…Je ne veux pas que vous ignoriez ce mystère: l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que soit entré l’ensemble des païens…Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables…”

POUR QUI L’ÉPIPHANIE AUJOURD’HUI ?

Aujourd’hui à nouveau la situation se répète car on n’arrête pas le dessein de Dieu. Frappée par la sécularisation et la cupidité de la consommation, l’Europe peut transmettre au monde une foi dont elle se détourne. Et en beaucoup de pays d’Afrique et maintenant en Chine, dans la pauvreté, la persécution et le risque des attentats meurtriers, les conversions se multiplient, les nouvelles communautés se fondent et exultent de “la grande joie” de suivre la lumière du Sauveur.

Quand Jérusalem ne reconnaissait pas son messie, il se manifestait aux païens. Quand Paris, Bruxelles et Berlin abandonnent la foi, des pauvres des bidonvilles d’Ethiopie, du Laos et de Mongolie sont tout heureux de découvrir la nouvelle étoile, “ils prennent un autre chemin” qui les guide sur les chemins de la charité et de l’espérance. Les païens voient ce que nous ne voulons plus voir. Où sera la Vie demain ?

Frère Raphaël Devillers, dominicain

Au Nigeria, un nouveau massacre de chrétiens

Au Nigeria, un nouveau massacre de chrétiens

Le groupe djihadiste État islamique en Afrique de l’Ouest a diffusé le 26 décembre une vidéo montrant l’exécution, dans le nord-est du Nigeria, de onze hommes présentés comme des chrétiens. Ces assassinats viennent s’ajouter aux nombreuses exactions commises dans le pays contre des chrétiens par des djihadistes.

C’est « un message aux chrétiens du monde entier » en pleine période de Noël, assure un homme au visage masqué dans une vidéo diffusée jeudi 26 décembre par Amaq, l’agence de propagande de l’État islamique. Tournée dans un lieu non-identifié, elle montre l’exécution de onze hommes, présentés comme chrétiens, dans le nord-est du Nigeria. Les yeux bandés, ils sont exécutés par balle puis décapités. Le djihadiste y explique que les hommes qui viennent d’être abattus l’ont été en représailles de la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’EI, tué en octobre, en Syrie, lors d’une intervention américaine.

Si la scène est glaçante, elle est malheureusement loin d’être inédite. Il y a un an, en janvier 2019, l’ONG Portes ouvertes affirmait déjà que 90% des chrétiens tués en 2018 dans le monde l’ont été au Nigeria (3.731 morts sur le sol nigérian, contre 2.000 en 2017). Dans ce pays, « les chrétiens font face à une double menace », le groupe djihadiste Boko Haram et les éleveurs peuls, notait déjà l’ONG protestante.

MASSACRE DES CHRÉTIENS : LE MONDE SE TAIT

« Dans le vacarme du monde, ces événements passent inaperçus », regrette Benoît de Blanpré, directeur de l’Aide à l’Église en détresse (AED) France. « Combien faudra-t-il de drames pour que l’Occident se réveille et prenne le sujet à bras le corps ? ».

Des appels, il y en a eu régulièrement, lancés par plusieurs évêques nigérians au fil des années. Mais ils sont restés sans réponse.

Début décembre, l’écrivain et philosophe Bernard-Henri Levy a médiatisé le sort de ces chrétiens en signant un reportage saisissant — et effrayant — dans les colonnes de Paris-Match sur les massacres de chrétiens nigérians .« Avant qu’on ait pu se barricader, ils sont dans les maisons, machettant, courant, incendiant, pillant et violant », raconte-t-il, assimilant les auteurs de ces actes à un Boko Haram décentralisé.
Cela « m’apparaît, de plus en plus clairement, comme un nettoyage ethnique et religieux méthodique », y affirme-t-il. « Cette situation, nous la dénonçons depuis dix ans », rappelle de son côté Benoît de Blanpré.

Depuis le début du conflit, plus de 36.000 personnes ont perdu la vie, dont environ la moitié étaient des civils. Ces derniers continuent de payer le prix ultime d’une crise dont ils ne sont pas responsables et dont ils ne veulent pas et quelque 30 millions de personnes ont été déplacés depuis le début de l’offensive djihadiste, en 2009.

Depuis que les violentes attaques du groupe islamiste Boko Haram ont commencé à déborder au-delà de la frontière nord-est du Nigeria en 2014, le Cameroun, le Tchad et le Niger ont été entraînés dans ce qui est devenu un conflit régional dévastateur.

Pour les Nations unies, « cette crise humanitaire demeure l’une des plus graves au monde, avec 7,1 millions de personnes ayant besoin d’une aide vitale et 1,8 million de personnes déracinées ».

DEMEURERA-T-ON LES BRAS CROISES ?

« Demeurera-t-on les bras croisés tandis que l’internationale islamiste, contenue en Asie, combattue en Europe, défaite en Syrie et en Irak, ouvre un nouveau front sur cette terre immense où ont coexisté, longtemps, les fils d’Abraham ? », lance Bernard-Henri Levy à la fin de son reportage.

« Après la chute de l’État islamique en Syrie et en Irak, nous avons observé des résurgences avec une menace islamiste qui se déplace aux Philippines et au Sahel », détaille encore Benoît de Blanpré. « Le Nigeria est plongé depuis une dizaine d’années dans une situation terrifiante : il y a bien sûr la dimension religieuse qui est centrale, mais il y a aussi des questions ethniques, politiques etc.

De nombreux islamistes associent les chrétiens à l’Occident donc, pour toucher les pays occidentaux, ils visent des chrétiens. D’ailleurs, sur place, plusieurs évêques évoquent les ravages en Afrique d’un islamisme importé, issu de guerres déclenchées au Moyen-Orient et non pas culturel.

Face à ces tragédies et ces jeux d’influence, nous devons nous interroger sur le manque de réaction de la part de la communauté internationale »

(site ALETEIA 31 12 2019)

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