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LE SEIGNEUR SUR LE TRÔNE DE LA CROIX


Fête du Christ Roi – Année C – 24 novembre 2019
Évangile de Luc 23, 35-43

Fête du Christ Roi – Année C – 24 novembre 2019 – Évangile de Luc 23, 35-43
FRA ANGELICO : SAINT DOMINIQUE CONTEMPLE LE CRUCIFIE

“Ma vie présente dans la condition charnelle,
je la vis dans la foi au Fils de Dieu
qui m’a aimé et s’est livré pour moi”


( Paul aux Galates 2, 20)

ÉVANGILE DE LUC 23, 35-43

LE SEIGNEUR SUR LE TRÔNE DE LA CROIX

Ce dimanche, dernier de l’année liturgique que nous avons suivie avec l’évangile de Luc, proclame le triomphe final du Christ Seigneur. Mais quelle folie pour les uns, quel scandale pour les autres: Jésus est proclamé Roi, Seigneur, au moment même où les hommes le tuent. L’évangile le montre aujourd’hui élevé sur le trône ignominieux d’une croix !

La crucifixion est sans doute le plus horrible des châtiments inventés par la cruauté des hommes –ce dont nul animal n’est capable. Le spectacle de ces hommes dénudés, sanguinolents, criant leur souffrance parfois pendant des heures était tellement éprouvant que le grand avocat romain Cicéron avait supplié pour que l’on cesse de mettre en pratique ce supplice.

Non seulement elle était la source des douleurs les plus extrêmes mais en outre elle était considérée comme une peine dégradante, déshonorante.

Et Luc raconte qu’à la douleur et à l’infamie s’ajoutèrent pour Jésus les moqueries et les insultes. “ Puisque tu as guéri et sauvé des gens, sauve-toi ! …Puisque tu es le Messie, l’élu de Dieu, descends ! “.

Vraiment Jésus descend dans le gouffre de l’horreur, dans l’abîme de la déréliction, dans les affres de la solitude. Cruauté et haine des hommes, sarcasmes sadiques devant un mourant. Et le silence cosmique, sidéral, d’un Dieu qui laisse faire et qui n’intervient pas.


ATTENTION AUX INTERPRETATIONS

Il s’agit maintenant d'interpreter cet événement. Car il a été la source d’idées fausses sinon perverses: Vous voyez: Dieu n’existe pas … Jésus était un rêveur, un utopiste mais, comme tous ceux-là qui ont voulu changer le monde, il a échoué …Le monde continue comme avant …Ce sont toujours les puissants qui l’emportent.

Ou bien Jésus s’est offert comme victime pour apaiser la colère de Dieu et retenir son désir de les écraser.

Ou bien la croix nous montre la nécessité de la souffrance. Elle nous presse de nous infliger privations, mortifications, flagellations.

Ces idées et d’autres semblables ont complètement déformé le message chrétien et ont fait basculer des penseurs et des foules dans l’incroyance et l’athéisme. Il faut les rectifier.

Dieu n’est pas sadique: lui qui a strictement interdit à Abraham de lui sacrifier son fils (comme les religions ambiantes le sollicitaient), comment imaginer qu’il veuille la mort de son propre fils ?
Jésus n’est pas masochiste, suicidaire, il ne cherchait pas la souffrance. En soignant les malades, en guérissant des handicapés, il avait toujours montré qu’il aimait la vie, qu’il voulait la vie des hommes.

Lorsqu’il a décidé de quitter sa région de Galilée où il circulait assez tranquille afin de monter à Jérusalem où il savait que les autorités le refuseraient et voudraient l’éliminer, il n’a pas pris cette décision dans le but de mourir mais afin d’accomplir jusqu’au bout sa mission: annoncer qu’il était un Messie différent de toutes les conceptions et donc qui devait en premier lieu dénoncer les défauts et les défaillances des responsables.

L’hostilité croissante des chefs puis son arrestation, son jugement et sa mise en croix n’étaient pas le but recherché mais les conséquences inévitables de la conversion qu’il exigeait, jusqu’à celle des plus hauts responsables politiques et religieux.


L’AMOUR RETOURNE LE SENS DE LA MORT

A l’inverse des journalistes qui se plaisent à grossir tous les détails des catastrophes pour émouvoir le lecteur, les Evangiles rapportent la scène du Golgotha avec beaucoup de sobriété. Non pour laisser entendre que, Jésus étant Fils de Dieu, il avait la force d’accepter l’intolérable. Car au contraire sa condition a exacerbé sa sensibilité au point qu’il a souffert d’une manière inimaginable pour nous.

Les Évangiles insistent surtout sur la conscience de Jésus. Il n’est pas une victime tombée par surprise dans un piège tendu par ses ennemis. Dès sa décision prise de monter à Jérusalem, il a annoncé aux disciples qu’il ne marchait pas au triomphe comme eux l’espéraient et que ses ennemis se saisiraient de lui pour le livrer à la mort. Jésus ne peut reculer, il ne peut se taire, il ne peut fuir le piège sous peine de ne pas achever la mission capitale reçue de son Père.

Ses adversaires vont le livrer à la mort et lui se livre à son Père. Il avait longtemps donné son message, donné la guérison aux malades: l’heure est venue de donner tout son être. Il va aimer jusqu’à mourir.

La croix est l’écartèlement entre l’amour de Dieu et le péché des hommes: au centre, le cœur transpercé de Jésus sera la brèche par laquelle les pécheurs repentants seront arrachés de la boue de leur infamie pour entrer dans la gloire du Père.


LE BON LARRON

Les traductions parlent souvent des deux larrons co-crucifiés autour de Jésus. En fait il ne s’agit pas de vulgaires voleurs mais de résistants (des sicaires ou des zélotes comme on dira bientôt) qui ont été condamnés pour avoir commis des actes de sédition contre Rome. Ils ont devant Jésus des attitudes tout à fait dissemblables et qui sont typiques des nôtres.

L’un des malfaiteurs l’injuriait: “ N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec”.


Pour le premier, seul compte d’échapper à la mort par un miracle que son voisin devrait accomplir puisqu’on disait qu’il est le Messie, le Sauveur. Il ne se remet pas du tout lui-même en question. Et il n’a avec ce Jésus inconnu qu’un lien utilitaire: sauve-moi de la mort et je reprendrai les armes.

Mais l’autre lui fit de vifs reproches: “Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ? Tu es pourtant un condamné, toi aussi. Pour nous, c’est juste: après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal”.


Le second a une tout autre réaction. D’abord il reconnaît que sa peine est la punition qu’il risquait puisque tout le monde savait que tout acte de révolte serait puni par la croix.
Ensuite il proclame l’innocence de Jésus dont aucun acte de violence contre l’occupant n’a jamais été signalé.

Et enfin, surtout, il risque cet appel pathétique et magnifique:

Et il dit: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne”.


Jésus est une victime d’une erreur judiciaire, un malheureux condamné à une mort proche mais s’il est le Messie, son Règne doit bien survenir, même si on ne sait ni quand ni comment. “Jésus”: la foi est un lien personnel, si ténu soit-il, à quelqu’un qui porte le nom de “Sauveur”. “Souviens-toi…”: la foi est un élan, un cri d’espérance d’un monde juste “quand tu viendras”.

Jésus lui répond: “ Amen, je te le déclare: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis”.


Admirable dernière phrase de l’évangile du jour. Proclamation certaine du pardon immédiat, gratuit, absolu.

Vous, les hommes, vous m’avez jeté dans la fournaise de la haine, de la violence. Mais je suis votre Sauveur qui brûle du feu de la miséricorde et j’ai pouvoir de vous transférer de l’enfer du Golgotha au paradis de l’amour. Ce paradis n’est rien d’autre que de “vivre avec moi”.


CONCLUSION

La croix, si elle est un paroxysme de la méchanceté des hommes, n’est pas l’apologie de la souffrance, ni le décret d’une divinité avide de vengeance, ni l’aboutissement inévitable d’un destin fatal.

Elle est l’épiphanie de l’incroyable miséricorde de Dieu, la proclamation de Jésus Seigneur non par la force mais par le pardon.

Au terme de cette année, rendons grâce au cher Luc qui nous a fait connaître ces merveilleux personnages recréés par la confiance: Marie, assise aux pieds de Jésus pour se nourrir de sa parole; le fils prodigue accueilli dans les bras de son vieux père bouleversé; le petit Zachée, découvrant la joie de partager sa richesse, parce que Jésus était venu chercher et sauver ce qui était perdu; Pierre pleurant sa lâcheté et reniant son maître qui le regardait avec tendresse; le zélote crucifié qui appelait au secours et qui allait, aujourd’hui, demeurer avec Jésus dans le Royaume; les disciples écrasés par le scandale de la croix, retournant à Emmaüs et que Jésus rejoint en douceur pour les retourner par sa Parole et la fraction du pain.

Avec tous ces croyants et la multitude des pécheurs, nous confessons que Jésus le crucifié vivant est notre Seigneur. Nous nous promettons de devenir des disciples plus obéissants et de témoigner avec assurance de Celui qui, chaque dimanche, nous rassemble par l’écoute de sa Parole et le partage de son Pain.

Que jamais nous ne choisissions un autre Seigneur. Que jamais nous ne doutions qu’Il ne cesse de nous chercher et de nous accueillir dans sa Miséricorde.

Frère Raphaël Devillers, dominicain

GLOIRE ET PUISSANCE DE LA CROIX

GLOIRE ET PUISSANCE DE LA CROIX

O admirable puissance de la croix ! O gloire inexprimable de la Passion ! En elle apparaît en pleine lumière le jugement du monde et la victoire du Crucifié.

Oui, Seigneur, tu as tout attiré à toi…. Ta croix, ô Christ, est la source de toutes les bénédictions, la cause de toute grâce.

Par elle, les croyants tirent de leur faiblesse la force, du mépris la gloire, et de la mort, la vie.

Désormais l’unique offrande de ton corps et de ton sang donne leur achèvement à tous les sacrifices car tu es, ô Christ, le véritable agneau de Dieu qui enlève le péché du monde …

SAINT LEON LE GRAND (Pape 440-461)

Sur la croix s’est réalisée une affaire grandiose. C’est là que s’est ouverte la bourse contenant le prix de notre rançon.

Quand son côté a été ouvert par la lance qui le frappait, ce qui en a jailli, c’est le prix de l’univers.

SAINT AUGUSTIN (354- 430)

Nous ne connaissons pas de livre plus sublime que Jésus Christ crucifié pour progresser dans l’amour de Dieu.

MAXIMILIEN KOLBE ( Martyr à Auschwitz)

Quel don infiniment précieux que la Croix ! … C’est un arbre qui donne la vie et non la mort; la lumière et non l’aveuglement.

Elle fait entrer dans l’Eden: elle n’en fait pas sortir.

Cet arbre sur lequel le Christ est monté, comme un roi sur son char de triomphe, a perdu le diable qui avait pouvoir de la mort …

C’est sur cet arbre que le Seigneur, comme un combattant d’élite, blessé aux mains, aux pieds et à son côté divin, a guéri les cicatrices du péché, c’est-à-dire notre nature blessée par le dragon.

Quels échanges surprenants ! La vie au lieu de la mort, l’immortalité au lieu de la corruption, la gloire au lieu de la honte.

SAINT THEODORE (Constantinople 759 – 826)
Le pape François dénonce « l’indifférence » de la société  envers les plus pauvres

Le pape François dénonce « l’indifférence » de la société envers les plus pauvres

À l’occasion de la Journée mondiale des pauvres qu’il a instituée il y a trois ans, le pape François a accueilli quelque 1.500 pauvres et sans-abri pour un déjeuner au Vatican, en dénonçant l’indifférence de la société envers les démunis.


Parce qu’ils n’ont rien à offrir, les pauvres invitent tous les chrétiens à vivre une « charité non hypocrite », a déclaré le pape François lors de l’homélie de la messe qu’il a célébré dimanche 17 novembre à Saint-Pierre. Tant de fois, le chrétien pratique la charité afin d’attirer l’amitié d’une personne importante ou encore pour être considéré comme « bon » aux yeux des autres, a déclaré le Pape. Cette attitude se nomme « l’hypocrisie du je », a-t-il dénoncé. L’Évangile invite au contraire à une « charité non hypocrite », sans rechercher de récompense ni de compliment.

L’évêque de Rome a invité les chrétiens à se demander : « Est-ce que j’aide quelqu’un de qui je ne pourrais pas recevoir ? ». En tant que chrétien, « ai-je au moins un pauvre pour ami ? ».

Parce qu’ils ne parlent pas « la langue du je », parce qu’ils ont besoin d’être soutenus, les pauvres rappellent à tous que les chrétiens doivent vivre tels des « mendiants tendus vers Dieu », a-t-il déclaré.

Lorsque les pauvres frappent à « nos portes », il s’agit donc pour chacun d’écouter leur cri tel un appel à « sortir de notre moi », a considéré le pontife romain. Dans nos cœurs, ils doivent en effet occuper la « place » qu’ils occupent dans le cœur de Dieu. En les servant, les chrétiens apprennent ainsi les « goûts » de Dieu, a-t-il considéré.


Les pauvres, « portiers du ciel »

« Presque tout passera », a rappelé l’évêque de Rome. Ce qui demeure, c’est l’amour, seule chose qui vaille « la peine de vivre ». En mendiant notre amour, les pauvres nous conduisent au Seigneur et « facilitent l’accès au paradis ». En ce sens, ils sont « les portiers du ciel ». En se précipitant, l’homme « perd de vue le ciel », ne trouve plus de temps pour Dieu et pour ses frères. Avec cette mentalité, de nombreuses personnes âgées, personnes handicapées et pauvres, parce qu’inutiles, sont écartées de cette société, s’est-il attristé.

Les statistiques de la pauvreté dans le monde sont alarmantes, a considéré plus tard le pape François lors de l’Angélus, place Saint-Pierre .

« J’ai vu il y a quelques minutes certaines statistiques sur la pauvreté. Elles font souffrir », a-t-il lancé spontanément. Il s’est ainsi attristé devant « l’indifférence » de la société envers les plus pauvres. Ceux-ci ne doivent jamais manquer « d’attention », a-t-il déclaré.

Il a donc remercié toutes les personnes, qui, à l’occasion de cet événement, ont donné une « espérance concrète » aux personnes dans le besoin à travers de nombreuses initiatives.

Le souverain pontife a ensuite rejoint ses 1.500 invités, des personnes de la rue, pour un repas dans la vaste salle Paul VI. Au menu figuraient des lasagnes, des nuggets de poulet avec de la crème de champignons et des pommes de terre, un dessert, des fruits et un café.

(Aleteia 18 11 2019)

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