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1er dimanche de l'Avent
Année C – 2 décembre 2018

«J’accomplirai ma Promesse de Bonheur»

(signé) Dieu

1er dimanche de l'Avent – Année C – 2 décembre 2018 – Évangile de Luc 21, 25-36

Notre modernité retourne à l’antique : nous revoilà sous César ou Néron lorsque la population en liesse célébrait le solstice d’hiver. Après des semaines de froid, de pluie, d’enténèbrement, enfin, vers le 25 décembre, on voyait les jours s’allonger, la chute dans la nuit était arrêtée.
Et pour célébrer la Victoire du Soleil, on faisait trois choses que l’on refait aujourd’hui : on dressait un arbre vert, on allumait des braseros et on s’échangeait des cadeaux.

Dans ma jeunesse, décembre était le mois de l’ « Avent » car il fallait se préparer à l’ « Avènement » de Jésus et Jean-Baptiste nous invitait à quelques renoncements. Les commerçants préparaient dans leurs vitrines une crèche constituée des marchandises qu’ils vendaient.
Et en plein milieu de la nuit, le 25, dans le froid glacial, on se hâtait vers l’église comble où devant le « petit Jésus qui venait d’arriver », on exultait en chantant « Minuit chrétiens » et « Les anges dans nos campagnes ».

Aujourd’hui tout cela a disparu : maintenant décembre voit l’édification du « village de Noël » où, autour d’un immense sapin couvert de guirlandes, les maisonnettes illuminées offrent mille objets ; Un seul but : acheter. Consommer. Boire.
Jésus (le fils pauvre) a disparu pour faire place à Noël (le père riche), figure coca-alcoolisée et hilare qui hurle que la vie est belle, qu’il faut en profiter, rire, boire et s’empiffrer.

Le paganisme est de retour. Le premier Evangile de l’année n’a rien perdu de sa pertinence.


ÉVANGILE DE LUC 21, 25-36

«J’accomplirai ma Promesse de Bonheur»

(signé) Dieu

Souvent traitée de rétrograde, l’Eglise aujourd’hui prend de l’avance : un mois avant la société, elle entre déjà dans la nouvelle année. Elle ne fait pas cela par originalité mais afin d’accomplir la mission dont son Seigneur l’a chargée : éclairer l’avenir de l’humanité par la lumière de l’Evangile vécu par ses témoins. Pour cela, chaque dimanche les Ecritures balisent sa route : elle les médite, en montre l’actualité et doit être la première à en vivre.

L’Evangile que nous recevons en ce premier jour nous secoue : pourquoi d’emblée nous bousculer, nous prédire des catastrophes, attiser nos peurs ? En fait il nous dit les deux points essentiels à savoir au moment de commencer une nouvelle étape de la vie : nous fixer notre but ultime et donc nous exhorter à la conduite adéquate.


1. L’HISTOIRE EST UN AVENT

Tout de go, en commençant par un « avent » (abréviation de « avènement »), nous savons que l’histoire n’est pas un éternel retour, une chute inéluctable dans l’abîme, une aventure sans queue ni tête : tous les événements conduisent à un avènement, à la venue inattendue et surprenante du Seigneur.
Certes notre histoire est sans doute un champ de batailles, un affrontement de forces colossales, une succession de tsunamis, de séismes, d’éruptions volcaniques, d’inondations, de chutes d’astéroïdes. Et nous, pauvres hommes ignares et imbéciles, nous ajoutons à ces calamités nos haines et nos guerres. Tant de larmes, tant de souffrances, tant de paniques, tant d’horreurs !
« Les hommes mourront de peur » dit Jésus dans son testament. Mais il poursuit : « Alors on verra le Fils de l’Homme venir dans la nuée, avec grande puissance et gloire ».

Donc nous n’entrons pas dans l’Avent pour faire semblant d’attendre la venue de Jésus à Bethléem, nous vivons un autre avent à la durée totalement inconnue, et qui nous conduit à la même rencontre, mais sous un mode totalement différent. Le nouveau-né couché sur la paille sera le Seigneur debout dans la Lumière, le condamné du Golgotha sera le Juge de l’humanité.

Dans la conscience de nos fautes répétées, cette perspective du jugement pourrait nous terrifier mais Jésus nous réconforte :
« Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre libération approche ».

Car sur la croix, Jésus ne s’est pas mué en comptable implacable : il s’est offert à la mort, comme l’agneau de Pâques, pour nous en libérer et nous offrir la miséricorde.
Comme Thérèse de Lisieux nous pouvons dire : « Je paraîtrai devant Dieu les mains vides ».

Donc ne soyons pas dupes des voyantes diplômées qui nous détaillent les actualités de demain. Une seule chose compte : non pas savoir ce qui arrivera mais « qui » arrivera.

Cette révélation de la fin nous apprend la manière de vivre aujourd’hui.


2. COMMENT VIVRE AUJOURD’HUI ?

Non, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous ne sommes jamais à l’abri d’un revers, d’un accident car la société est comme une jungle où il faut se défendre vaille que vaille. Nos échecs nous démoralisent, la pression au travail fait basculer dans le burnout, la santé se déglingue, les amis nous lâchent, un fou du volant surgit et votre existence est en ruines, la mort fauche nos amours.

Il y a la foi, oui. On nous a dit que….Mais d’autres pensent tout autrement : qui a raison ? Les sarcasmes nous désarçonnent : « Tu crois encore à tout ça ? ». Et la vieille Eglise ne nous requinque pas autant qu’il le faudrait, ses liturgies nous ennuient souvent, ses prêches nous lassent.
Et puis quoi ? La vie est si courte, les bonheurs se fanent si vite : l’Evangile ne nous oblige pas à l’ascèse, à la tristesse, au renoncement à tout. Nous pouvons bien goûter aux plaisirs, nous divertir, nous bâtir un cocon confortable. Faire comme tout le monde.

Certes Jésus n’est pas Jean-Baptiste, on l’invitait à des banquets, il offrait du bon vin, il parlait de bonheur.
Mais il connaît notre égoïsme et il nous met en garde contre trois tentations insidieuses.
Tenez-vous sur vos gardes de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie.

Aujourd’hui encore notre société ne nous montre-t-elle pas la puissance de ces dérives ?

Dans le récit symbolique (c.à.d. fondamental) de la Genèse, on nous dit que lorsque Dieu a crée l’humanité en deux sexes, appelant l’homme et la femme à être un seule chair, il semblait tout heureux : « Il vit que cela était très bon ». Mais aujourd’hui les médias entraînent des multitudes dans la turpitude. La pornographie devient un fléau mondial qui défigure l’amour et, au lieu d’embellir le désir, elle l’éteint.

Bon est le vin, ce sont même des moines qui ont élaboré de grands crus. A Cana, Jésus trouvait déplorable d’en manquer. Mais la douce euphorie s’exacerbe. Ici encore il est tentant d’outrepasser les limites et la dégustation bascule dans l’alcoolisme. Quand le ciel est vide de Dieu, on aspire à un autre paradis … et on chute dans l’enfer de l’addiction.

La 3ème tentation paraît plus honnête : sous prétexte de bien faire, on se jette à corps perdu dans les activités, on s’attribue des charges insupportables, on ne s’arrête plus une minute, et on soupire : « Je suis crevé » pour recevoir les félicitations apitoyées. On croule sous les soucis mais du coup on n’a plus le temps d’échanger des confidences avec son épouse, on ne dialogue plus avec ses enfants. On ne prie plus.


LE REMEDE

« Prenez garde » conseillait Jésus qui nous connaît bien et qui sait que ces dérives peuvent conduire à la destruction de l’homme et à l’oubli de l’essentiel. La pente est glissante, ces mœurs se répandent, paraissent normales. Et il poursuit en donnant le remède :
« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous pourrez paraître debout devant le Fils de l’Homme ».

Il ne s’agit évidemment pas de ruminer « tout va mal », de faire des cauchemars, de cultiver l’inquiétude, de se méfier de tout jusqu’à en perdre le sommeil. Ni non plus de baragouiner des formules de prière, d’invoquer le ciel à tout propos ou de réciter le chapelet en mangeant ses frites.

La foi chrétienne épanouit, rend cool comme on dit maintenant. Savoir que je dois être debout devant le Fils de l’homme me libère des reproches de ma conscience inquiète et des critiques des autres qui me rabaissent. Me rappeler un brin d’Evangile et invoquer l’Esprit au milieu de mes occupations ne me rend pas bigot mais plus clairvoyant sur les enjeux de l’existence, plus fort pour les décisions à prendre et plus humble devant mes limites et mes chutes.


IL EST VENU … IL VIENT … IL VIENDRA

Ce dimanche où se réalise ce que l’histoire ancienne préparait : la venue du Sauveur sous forme de pain partagé, le prêtre peut reprendre le souhait que Paul adressait à sa 1ère communauté :
« Frères et sœurs : Que le Seigneur vous donne – entre vous et à l’égard de tous les hommes – un amour de plus en plus intense et débordant…Qu’il vous établisse dans une sainteté sans reproche pour le Jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les Saints…Vous avez appris comment il faut vous conduire : faites donc de nouveaux progrès » (2ème Lecture)

Dieu accomplit sa promesse de bonheur (1ère lecture). AVEC LUI BONNE ET SAINTE ANNEE.

Frère Raphaël Devillers, dominicain – Tél. : 04 / 220 56 93
QUE FAIRE ? MA PART

QUE FAIRE ? MA PART

Les tragédies mondiales revêtent de telles dimensions, les forces de division sont animées d’une telle rage que les actions chrétiennes nous paraissent dérisoires.
Si bien que nous en concluons à notre incapacité.
Et nous nous résignons à la situation, tout heureux déjà de préserver notre tranquillité.
La légende amérindienne du colibri, rendue célèbre par Pierre RABHI, nous aidera à réfléchir.

Un jour éclata un immense incendie de forêt.
Tous les animaux terrifiés observaient, impuissants, le désastre.
Seul le petit colibri s’activa,
allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu.
Le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
« Tu n’es pas fou ?
Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? »
« Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part »

L’ÉGLISE DU VIETNAM ANIMEE D’UNE VITALITE EXCEPTIONNELLE

L’ÉGLISE DU VIETNAM ANIMEE D’UNE VITALITE EXCEPTIONNELLE

Nous fêtons ce 24 novembre les 117 martyrs du Vietnam. Canonisés par le pape Jean Paul II, il y a trente ans, leur sacrifice a marqué très profondément l’histoire de l’Église catholique du Vietnam. Riche de 500 ans d'existence, celle-ci est animée aujourd’hui d’une vitalité exceptionnelle.

À n’en pas douter, le sang de ses martyrs, les violences, les persécutions et l’hostilité du pouvoir communiste actuel portent leurs fruits : l’Église du Vietnam affiche aujourd’hui une incroyable vitalité, particulièrement dans le nord du pays. C’est ce que souligne Frédéric Mounier, commissaire de l’exposition « Vietnam : Une fille ainée de l’Église en Asie » dont l’inauguration aura lieu ce samedi 24 novembre aux Missions étrangères de Paris : « C’est une Église réellement ressuscitée ».

Autour de Hanoï, la capitale peuplée de près de dix millions d’habitants, les paroisses égrenées au fil des rizières de la vallée du Fleuve rouge tissent un réseau catholique exceptionnel. Les séminaires sont restés fermés de 1954 jusqu’au milieu des années 2000. Les élites intellectuelles ont été décimées. Des centaines de milliers de catholiques ont fui vers le sud. Pourtant, les églises sont pleines du matin au soir, ainsi que les salles de catéchismes et les séminaires. De nombreuses églises sont construites chaque année. Un jeune prêtre le constate : « Ce qui nous a sauvés, c’est le communisme. En nous persécutant, il a maintenu la foi des martyrs.»


Des milliers de pèlerins chaque jeudi

La visite de la basilique de So Kiet, à deux heures de route d’Hanoï, permet de comprendre la source de ce catholicisme fervent. Chaque jeudi, plusieurs milliers de pèlerins viennent avec tambours et trompettes, vénérer les reliques des martyrs.

Le recteur, le père Joseph Mai Xuan Lan, retrace l’histoire mouvementée du lieu : « En 1954, le gouvernement a confisqué tous nos terrains, soit une vingtaine d’hectares, sauf l’église. En 2002, ils ont voulu y construire une école, mais les paroissiens ont exigé que les terrains soient rendus à l’Église. Enfin, en novembre 2017, le vice-Premier ministre nous a rendu les dix derniers hectares. » Désormais, des dizaines de milliers de pèlerins viennent se recueillir chaque mois devant les nombreuses urnes reliquaires conservées au sein du musée de la basilique. Et l’église ne désemplit pas, du matin au soir.


Une ferveur palpable

L’héritage des martyrs est encore plus palpable dans le diocèse voisin de Bui Chu. L’évêque, Mgr Thomas Vu Dinh Hieu, ne se lasse pas de faire découvrir son diocèse avec enthousiasme. Il est à la fois le plus petit du Vietnam par la taille (1.350 km²) et « le plus grand du pays » : 720 églises, 175 paroisses, un tiers de catholiques (pratiquants à 90%), 209 prêtres, près de 1.000 religieuses. À tel point que Mgr Vu Dinh Hieu regrette que : « Malgré les 190 séminaristes et les six à vingt ordinations par an, nous manquons de prêtres ! ».

Exposition « Vietnam : Une fille aînée de l’Église en Asie », Jean Marie Dufour et Frédéric Mounier.
Du 24 novembre 2018 au 29 juin 2019 aux Missions étrangères de Paris, 128, rue du Bac, 75007 Paris

Paru dans ALETEIA 24 11 2018

BRUNO CADORÉ : LA PRÉDICATION

BRUNO CADORÉ : LA PRÉDICATION

Bruno Cadoré est le 86ème Maître de l’Ordre des prêcheurs. Au moment où son mandat touche à sa fin, il prend la parole dans un livre d'une grande densité spirituelle "Écouter avec Lui l'envers du monde". 2ème partie de l’entretien.

Vous évoquez dans votre ouvrage la place particulière des femmes dans la spiritualité dominicaine, en parlant notamment de la veille et de la contemplation des femmes. Quelle est leur vocation ?

Dans notre famille dominicaine il y a des hommes et des femmes, des religieux et des laïcs, des clercs et des non clercs… Je pense qu’il faut donner aux femmes leur juste place dans l’Église, et nous vivons une période formidable pour cela. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de rééquilibrage des charges ecclésiastiques et des pouvoirs. Selon moi, la place des femmes est dans la réciprocité. Ce terme dit beaucoup plus que l’égalité. La réciprocité englobe l’égalité en incluant une mutuelle dépendance. Elle dit que la liberté de l’un est déposée sous la vigilance de la liberté de l’autre. Dans la prédication et l’annonce de la Parole de Dieu, les femmes ont une capacité de contempler et de veiller qui leur est propre. Elles sont celles qui sont plus à même d’écouter Celui qui approche. Tout être humain veille à la vie, mais la façon dont le font les femmes leur est propre. L’évangélisation, ce n’est pas seulement déposer la Parole en quelqu’un, c’est veiller à l’engendrement de cette Parole en lui. Ce n’est pas pour rien que l’apôtre des apôtres est une femme : il s’agit bien ici de veiller à l’engendrement de quelqu’un par la parole.

Vous dites que Marie-Madeleine, l’apôtre des apôtres, est la dépositaire émue de la totalité de l’Annonce…

Elle est celle qui est au terme d’une vie perdue… Elle vient rendre hommage au corps de Celui qu’on a tué. Elle ne le trouve pas. Elle est émue par ce qui pourrait encore être arrivé. Tout ce qui avait donné du sens à sa vie semble s’écrouler. Elle est émue de voir que le Christ n’est plus là. Puis, elle entend une voix. Elle voit un jardinier, cette rencontre l’émeut. Cette voix qui s’adresse à elle l’émeut au plus profond, elle renoue avec cette relation qui a donné du sens à sa vie. Elle est émue d’être rappelée par son nom, de ressentir à nouveau ce lien unique qu’elle a avec son Seigneur. Jésus lui révèle qu’Il est bien Lui, que c’est à elle qu’Il parle. Il faut alors qu’elle aille au delà de l’émotion, pour aller au devant de la Parole de Dieu et la faire naître auprès des autres. Nous avons besoin de cette émotion, celle de ressentir que Dieu se fait proche de chacun. Marie Madeleine a expérimenté de nouveau cette proximité avec Jésus. Elle comprend alors qu’elle est envoyée pour permettre à d’autres d’expérimenter à leur tour cette proximité.

Écouter avec Lui l’envers du monde est le titre de votre livre. Qu’est-ce l’envers du monde ?

C’est ce qu’on ne voit pas. Ce qui tient la tunique, le corps du Christ. Ce qu’on pourrait oublier.  Oublier de dire ou de considérer : ceux qui croient qu’ils n’ont pas de place en ce monde, les peuples trop fragiles ou perdus, ceux qui ne comptent pas et qui sont pourtant essentiels pour tenir l’ensemble de la tunique. Il y a un seul vêtement, une seule tunique, une seule pièce… Il n’y a pas d’endroit sans envers. Quand la tunique est abîmée, c’est par l’envers qu’on la recoud. On ne peut pas l’oublier. Nous sommes tous des hommes à part entière : nous partageons tous la même humanité. Il n’y a pas le droit à l’indifférence envers tels ou tels que nous jugerions moins importants.

Comment écouter cet envers du monde avec Dieu ?

Ne le savons-nous pas tous plus ou moins intuitivement ? Je n’ai pas le sentiment de le savoir mieux que les autres. Mais je crois que pour être vraiment en présence de quelqu’un, un de ses amis par exemple, il faut d’abord être en présence de soi-même. Il faut avoir envie d’être authentiquement avec soi-même. Cela va ensemble, sans être une condition préalable. En fait, Dieu nous aide à nous mettre en présence de nous-même. Aller à sa rencontre, c’est espérer une transformation de nous-même grâce à cette rencontre.

C’est à dire faire acte d’abandon ?

Il faut faire ce qu’on peut… Peu importe les objectifs trop détaillés. Ce qu’il faut, c’est tenir une ligne, celle de la rencontre avec Lui. Pas dans le but de savoir quelque chose de plus, mais de le laisser changer quelque chose dans notre vie. Il faut attendre que quelque chose change, sans savoir exactement quoi ou même si vous en êtes capables. Espérer et le laisser agir.

Comment garder la force de l’espérance ?

Vous en avez vous-même l’expérience. Il n’y a pas de recette ou de plan d’action universel. Ce dont nous avons tous besoin, c’est que quelqu’un nous dise qu’il est avec nous sans condition. Nous voulons pouvoir compter aux yeux d’un autre sans condition, peu importe ce qu’il fera. Quelqu’un qui va se tenir avec moi quoi qu’il arrive. C’est cette fidélité de la présence qui fait naître en moi ma propre capacité d’espérer.

Que dites vous à ceux en qui résonne un appel à s’engager en tant que religieux ou laïc mais qui doute de ne pas être à la hauteur ?

C’est l’Évangile, c’est Jésus qui s’approche de moi. Ai-je le désir de contribuer à cette approche des autres ? Je ne suis pas sûr d’en être capable, je sais que je n’y arriverai pas tous les jours, que je rencontrerai beaucoup d’obstacles. Peu importe, je ne doute pas de Jésus et de sa parole. Le comment est peu important, ce n’est pas ma volonté d’être à la hauteur qui compte, c’est la Parole qui se met à ma hauteur. La Parole de Dieu ne demande jamais plus que ce dont nous sommes capables. On perd parfois trop de temps à se demander si on est capable de ceci ou de cela. Il faut plutôt se demander : cette Parole de Dieu est capable de moi. Elle veut s’approcher du monde. Est-ce que j’y crois ?

J’aime raconter cette histoire. Un de mes frères aimés me disait que l’homme demande souvent à Dieu son adresse, et Dieu l’invite à… l’envers du monde. C’est son adresse, parce qu’Il se tient avec ceux qui, à leurs propres yeux, pensent qu’ils ne comptent pas. Or, pour Dieu, tous les hommes comptent.

Entretien paru dans ALETEIA 11. 2018

Fichier du texte de l'homélie


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