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Fête de l'Ascension et du 7ème dimanche de Pâques
Année C – 26 et 29 mai 2022

L’Avenir de l’Église

Fête de l'Ascension - Année C – 26 mai 2022 – Évangile de Jean 14, 3
« Pour une Église synodale : communion, participation et mission» : c'est le thème de la XVIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques convoquée par le Pape François.

Le Saint-Père, au cours de son pontificat, nous a rappelé à plusieurs reprises que la synodalité est une des voies majeures dans la vie de l'Église.

Le 17 octobre 2015, il avait affirmé : «Ce que le Seigneur nous demande, dans un certain sens, est déjà contenu entièrement dans le mot synode = « Marcher ensemble » - laïcs, pasteurs, évêque de Rome - est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique».

La synodalité, a souligné le Pape en 2015, offre «le cadre interprétatif le plus adéquat pour comprendre le ministère hiérarchique lui-même».

«Si nous comprenons que, comme le dit saint Jean Chrysostome, l'Église et le synode sont synonymes, nous comprenons aussi qu'en son sein, personne ne peut être “élevé” au-dessus des autres».

Le terme synodalité indique «le modus vivendi et operandi spécifique de l'Église, le Peuple de Dieu, qui manifeste et réalise concrètement sa communion d'être en marchant ensemble, en se rassemblant en assemblée et en participant activement de tous ses membres à sa mission évangélisatrice».

Le concept de communion exprime «la substance profonde du mystère et de la mission de l'Église», qui a dans la célébration eucharistique «sa source et son sommet ».

Fête de l'Ascension

Année C – 26 mai 2022

Évangile de Jean 14, 3

« Je vous prendrai avec moi »


Quand on dit : « Jésus est monté au ciel », on emploie évidemment une métaphore. Jésus n’est pas un cosmonaute qui, si loin qu’il s’enfonce parmi les étoiles, reste enfermé dans notre monde de l’espace-temps. Saint Luc, le seul évangéliste qui l’évoque, le fait d’ailleurs de deux manières différentes, preuve qu’il ne faut pas s’arrêter à l’image mais en comprendre la signification profonde pour la foi.

D’abord la scène du départ du Ressuscité clôture son évangile : elle marque la fin du temps des apparitions et elle convainc les disciples que Dieu a cassé la sentence du procès. La victime avait raison : si ses juges l’ont « exécuté », Jésus a ainsi « exécuté » le dessein de son Père en faisant de la croix, par amour, l’acte du salut du monde. C’est pourquoi son Père l’a ressuscité et l’a accueilli dans sa Gloire. Il est dans ce monde que nos sens et notre raison ne peuvent saisir. Les disciples l’ont bien compris : ils ne se lamentent pas et, tout joyeux, se réunissent pour prier. Leur angoisse a disparu, ils sont heureux d’être pardonnés de leur lâcheté et assurés que leur vie a un sens. Vivre comme Jésus le leur a appris et remplir sa mission les conduira à le rejoindre dans la maison du Père. Son Ascension est promesse de la leur.

Dans son second livre, les Actes des Apôtres, Luc parle d’un intervalle de 40 jours d’apparitions où Jésus annonce à ses disciples d’attendre l’Esprit-Saint que Dieu va leur envoyer incessamment. Puis il les emmène sur le mont des Oliviers et il disparaît à leurs yeux. Il leur est dit de ne pas rester le nez en l’air : le Ressuscité reviendra à une date non précisée.

10 JOURS DE PRIÈRE


« Ils regagnèrent Jérusalem, montèrent dans une salle à l’étage. Il y avait là Pierre, Jean, Jacques et les autres. Tous unanimes persévéraient dans la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus et les frères de Jésus »


A nouveau, il ne faut plus demander d’apparitions de Jésus ni chercher à savoir quand il reviendra mais se réjouir de le savoir dans la Paix de son Père. Son projet d’instaurer le Royaume, loin d’être détruit par sa mort, va se poursuivre par les disciples à qui le don de l’Esprit va être fait. Alors ils annonceront le message du salut aux hommes de toutes les nations. Ce temps d’attente nous instruit sur les jours que nous allons vivre.

D’abord il est demandé de rester à Jérusalem, dont les prélats suprêmes sont cependant les premiers responsables de l’exécution de Jésus. On ne refait pas l’Église à côté de celle qui existe : la Nouvelle Alliance éclot sur la Première. Le présent ne se renie pas : il accouche de demain par l’effort de la prière.

Les premiers disciples demeurent groupés car ils vont être chargés d’une œuvre collective. Le temps de leurs rivalités est révolu : il faudra travailler, non de manière identique, mais ensemble. L’Esprit n’est pas un don de piété individuel mais un don que chacun doit demander pour lui et les autres.

S’ils montent à l’étage, c’est afin de se retrancher des affaires et des soucis du quotidien. Sans l’élan reçu par la prière, il n’y aura pas d’action valable. Jésus lui-même n’avait-il pas reçu sa mission pendant 40 jours au désert ? Le don essentiel pour accomplir la plus grande tâche de l’histoire nécessite une prière qui assume tout l’être. Dans les moments les plus graves, la retraite est nécessaire La prière la plus retirée permettra de plonger au coeur du monde.

Au centre, se trouve Pierre, que naguère certains jalousaient et qui avait renié son maître. Mais Jésus l’a placé à la tête et lui a pardonné. On ne l’adule pas, on accepte sa faiblesse en lui demandant miséricorde.

Il y a aussi – et c’est exceptionnel à l’époque - des femmes, sans doute Marie-Madeleine et les autres qui suivaient Jésus, étaient présentes à la croix et les premières à découvrir le tombeau vide. L’Église naît mixte. Et Luc note la présence des frères de Jésus et surtout de Marie, la mère, par qui tout avait commencé. Elle avait reçu une annonce, s’était donnée toute entière à la réalisation, avait reçu l’Esprit. Elle est, pour les apôtres, comme un modèle, comme une mère. Elle prie maintenant pour ces hommes afin qu’ils poursuivent l’œuvre.

Dans un coin minuscule du monde, quelques personnes attendent avec confiance. Le minuscule bourgeon va se déployer à travers la planète. Alléluia !!!

Fr Raphael Devillers, dominicain.

7ème dimanche de Pâques

Année C – 29 mai 2022

Évangile de Jean 17, 20 – 26

Assumés de Pied en Cap


En ce temps d’attente qui, à partir de l’Ascension, nous prépare au don de l’Esprit à la Pentecôte, nous écoutons la dernière partie de la grande prière qui clôture le discours d’adieu de Jésus à ses disciples. En relisant le grand ensemble des 5 chapitres, on admire comment Jésus assume ses disciples de manière globale : voici comment « il les aima jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême ». Cela vaut pour nous.

D’abord tout à l’inverse du messie impérial attendu, Jésus s’est présenté comme un serviteur de basse condition qui s’agenouillait devant chaque disciple pour lui laver les pieds. Se laisser purifier par un sauveur pauvre et accepter à son tour de se mettre au service des autres, voilà la première condition pour marcher vers le Royaume en construction.

Ensuite Jésus nourrit leurs corps en partageant son repas : chacun reçoit « une bouchée », un petit morceau de pain. Car le disciple a besoin du Pain de Vie pour vivre la communion avec les autres et avoir la force de nourrir ceux qui ont faim.

Alors, lavés et nourris, les disciples reçoivent le commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Ne rivalisez plus entre vous, ne cherchez plus la grandeur et le faste. Tout au contraire acceptez d’être une communauté fragile et poreuse où, hélas, certains claquent la porte et trahissent leur premier attachement. Et où il arrive même au premier responsable de renier le Maître.

Lavés, nourris, instruis de l’axe nouveau de leur vie, conscients de faire partie d’une Église faible et pécheresse, les disciples peuvent ensuite recevoir la lumière de leurs cœurs et de leurs têtes : 3 longs chapitres d’enseignements (14-16) qui les consolent, les mettent en garde contre la haine du monde qui va se déchaîner contre eux. Mais qui aussi les rassurent grâce aux promesses de la venue certaine de l’Esprit-Saint qui les confortera, les instruira, les défendra.

Alors, après qu’il ait lavé, nourri, prévenu, consolidé ses disciples, après qu’il les ait longtemps regardé avec tendresse, Jésus lève les yeux aux ciel et murmure sa grande prière. De pied en cap, les disciples, dans leurs relations horizontales, sont pris dans le grand élan de la prière où le Fils les entraîne vers le Père.

« Je prie non seulement pour ceux qui sont là mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la Gloire que tu m’a donnée pour qu’ils soient un comme nous sommes un. Que leur unité soit parfaite : ainsi le monde saura que tu m’as envoyé et que tu les as amés comme tu m’a aimé.


La foi ne fondra pas au rythme des millénaires. La prière du Fils glorieux dynamise la totalité des croyants jusqu’au dernier jour du monde. Je prie mal et trop peu mais le Seigneur prie pour moi, et chacun de nous. Unique intention : l’unité. Pas une bonne entente polie, pas un traité de paix vite bafoué, pas une poignée de mains furtive. Mais UN comme PÈRE et FILS sont UN. Tant que nous n’acceptons pas cette divinisation des relations, la violence l’emportera toujours. Unique but : « que le monde croie ». Car ainsi seulement il sera sauvé du mal et connaîtra la paix.

Père, ceux que tu m’as donné, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma Gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde.


Stupeur : le Fils, foyer d’amour du Père, aime follement (divinement) ses disciples, il veut qu’aucun ne se perde, il cherchera toujours la brebis égarée pour qu’elle découvre le Fils divin dans l’homme de chair car « Le Logos était au commencement et tout fut par lui » (1, 2)

Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi je sois en eux ».


Connaître est plus qu’un savoir mais une entrée dans le mystère de l’autre, un accueil délicat dans la lumière infinie, un processus infini. L’amour n’a pas de clôture. Là-dessus Jésus se lève et emmène ses disciples au Cédron. Judas et la troupe vont le rejoindre. L’amour trouve son chemin : la croix.

Fr Raphael Devillers, dominicain.

Synode : L’Avenir de l’Église

Synode : L’Avenir de l’Église

Premiers échos de France


Le processus a commencé. Partout dans le monde, depuis quelques mois, les diocèses et associations ont débattu sur le questionnaire envoyé. Le journal « La Croix » donne un écho des réponses qui viennent de remonter au secrétariat de Paris.

Près de 150.000 personnes – soit près de 10 % des catholiques pratiquants - ont participé à la recherche. Grande satisfaction donc. Déception : peu de jeunes.

Les catholiques ont le souci d’une Église plus fraternelle, moins dans « l’entre-soi », plus attentive aux périphéries et à la voix des plus pauvres.

Beaucoup se sentent peu accueillis au sein d’une institution perçue comme coupée de la réalité, gangrenée par une certaine rigidité, des cloisonnements, une morale culpabilisante...mais aussi par un certain sentiment de supériorité sur le monde, par la place donnée à « ceux qui savent », à certains pratiquants au détriment des invisibles.

« Pointant le cléricalisme, nous avons senti un réel désir de synchroniser l’Église avec le message de l’Évangile ... Cela montre qu’il y a des choses que nous traînons comme des boulets depuis des années, voire des siècles...Il y a un écart que l’Église a laissé grandir et aujourd’hui les communautés ont soif de vérité ».

Les questions de gouvernance ont occupé une place centrale. Appel au renforcement de la collégialité à tous les échelons...Plus de responsabilités aux laïcs et aux femmes...Plus de transparence dans les prises de décisions...Certains ont réfléchi à la possibilité d’homélies en forme de témoignages, faites par des laïcs...par banc, en petits groupes et pendant 10 minutes ...

« La Croix » 13 05 2022

Religion et Foi

Religion et Foi

par Joseph Moingt, jésuite


.... « Il est certain que l’histoire ne revient pas en arrière, donc on ne fera pas revivre exactement les communautés chrétiennes de jadis, le contexte social est très différent.

Comment est né l’Évangile ? Dans des groupes de gens, de disciples autour de Jésus. Donc on peut penser que l’Église en se revitalisera qu’à partir de groupes de « disciples ». C’est l’idée qui avait été soulevée, il y a longtemps déjà, par Marcel Légaut, qui était vraiment un visionnaire...

Autrement dit, l’Église qui se sent en train de dépérir en tant que religion a tout intérêt à se rappeler qu’elle n’est pas seulement religion mais aussi – mais d’abord – Évangile.

Et pour moi, c’est à partir de l’Évangile qu’elle pourra se revivifier même comme religion, mais autrement qu’elle n’est actuellement ou qu’elle n’était dans le passé. (...) (p.98)

L’Évangile se définit largement par sa visée éthique : primat de l’amour du prochain et de la réconciliation avec ses ennemis, de la justice et du souci des pauvres et des petits, défense des valeurs d’humanité. S’orienter vers un pôle évangélique, et par conséquent éthique, ce n’est donc préconiser ni une restauration ni une reconquête religieuse.

Ce sera peut-être s’écarter du visage longtemps traditionnel du catholicisme, dominé par un ritualisme hiérarchique, ce sera forcément apprendre à penser sa foi autrement, à vivre autrement en Église, à parler un autre langage : ce n’en sera pas moins mettre en valeur le plus beau sens du mot « catholique » : sa visée de l’universel.

Je préfère souvent me dire « chrétien » pour signifier que l’essentiel de ma foi est de croire au Christ, que « catholique » (romain), un mot un peu trop marqué par l’impérialisme et le primat de la hiérarchie. Mais s’il s’agit d’exprimer l’ambition de l’Évangile à tout pénétrer pour servir partout sans rien asservir, alors j’aime me dire « catholique ». (p.126)

Joseph Moingt
Croire quand même – éd. Champ – poche

Tous les hommes
n’ont pas la même couleur,
le même langage ni les mêmes mœurs,
mais ils ont le même cœur,
le même sang, le même besoin d’amour.


Joséphine Baker
(n’était pas une Révérende Sœur)
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