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2ème dimanche – Année B – 17 janvier 2021

Évangile de Jean 1, 35 – 42

Que cherchez-vous ?

2ème dimanche - Année B – 17 janvier 2021 – Évangile de Jean 1, 35 – 42
Grünewald : le Retable d’Issenheim : Jean-Baptiste, le témoin, montre Jésus l’Agneau.
« Comprendre ce que Dieu est en train de nous dire en ce temps de pandémie devient un défi pour la mission de l’Église. La maladie, la souffrance, la peur, l’isolement nous interpellent. La pauvreté de qui meurt seul, de qui est abandonné à lui-même, de qui perd son travail et son salaire, de qui n’a pas de maison et de nourriture nous interroge. Obligés à la distance physique et à rester à la maison, nous sommes invités à redécouvrir que nous avons besoin de relations sociales, et aussi de la relation communautaire avec Dieu.

Cette condition devrait nous rendre plus attentifs à notre façon d’entretenir nos relations avec les autres. Et la prière, par laquelle Dieu touche et meut notre cœur, nous ouvre aux besoins d’amour, de dignité et de liberté de nos frères, de même qu’au soin de toute la création.

L’impossibilité de nous réunir en tant qu’Église pour célébrer l’Eucharistie nous a fait partager la condition de nombreuses communautés chrétiennes qui ne peuvent pas célébrer la Messe chaque dimanche. Dans ce contexte, la question que Dieu pose : « Qui enverrai-je ? », nous est adressée de nouveau et attend de nous une réponse généreuse et convaincue : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8).

Pape François : Journée mondiale des Missions 2020

Évangile de Jean 1, 35 – 42

Que cherchez-vous ?


Fidèles au modèle scientifique, les historiens modernes s’appliquent à reconstituer l’événement ancien de la façon la plus précise possible : lieu, jour et heure, description des personnages, exactitude des propos tenus, etc. On replonge le lecteur dans le passé. Érudition et curiosité. Tout au contraire, les écrivains bibliques tentent plutôt de saisir le sens de ce qui s’est produit et d’en montrer la pertinence pour les personnes auxquelles ils s’adressent. Le passé rejoint le lecteur dans son actualité. Révélation et renaissance.

Les premières communautés chrétiennes étaient des foyers effervescents où l’on discutait sans arrêt de ce qui était arrivé: les enseignements de Jésus, son attitude, sa passion scandaleuse et sa mystérieuse résurrection. L’événement Jésus n’avait aucun rapport avec la vie d’un Empereur ou d’un poète : à son sujet il n’était pas question d’information mais d’un appel vital à pénétrer dans la lumière de la Révélation. Qui donc était-il ? Les cadres habituels éclataient, on ne parvenait pas à cerner son identité mais on voulait accomplir le projet qu’il avait initié. Le salut de l’humanité en dépendait.

Ainsi Marc, le premier à notre connaissance, a écrit non une biographie de Jésus mais un « évangile », une interprétation qui n’est pas fausse mais qui interpelle le lecteur pour initier ou confirmer sa foi. Ensuite Matthieu et Luc ont repris et étoffé le projet en vue respectivement de lecteurs juifs ou païens. Et enfin, après des dizaines d’années d’expériences messianiques, d’échanges et de prières inspirées par l’Esprit, Jean a tout repris en fin du premier siècle pour raconter l’événement de manière encore plus approfondie.

Dimanche passé, Marc nous avait raconté la scène inaugurale du baptême de Jésus par Jean et nous connaissons bien la suite de son récit : l’appel des 4 pêcheurs au lac de Galilée. Aujourd’hui émerveillons-nous de la façon dont Jean a réorganisé le récit pour en montrer la profondeur infinie et nous en rendre acteurs.


La Semaine de la Re-Création du Monde

La lettre aux Colossiens avait déjà rapporté un hymne au Christ : « Il est l’image du Dieu invisible, premier-né de toute créature...Tout est créé par lui et pour lui.. »(1, 16). D’un coup d’aile, Jean remonte les siècles et accroche le début de son évangile à la première page de la Genèse qui, de façon symbolique, présentait la création du monde en 7 jours par la Parole de Dieu :

« Au commencement était le Logos, le Verbe,
il était tourné vers Dieu et le Logos était Dieu. Tout fut par lui...
Et le Verbe fut chair et il a demeuré parmi nous... ».


S’en suivent 7 journées, scandées par le refrain « le lendemain... » ; elles débutent par le témoignage de Jean-Baptiste qui désigne Jésus, invite ses disciples à le quitter pour suivre son successeur. De jour en jour, une nouvelle communauté se crée autour de Jésus et la nouvelle semaine s’achève non plus sur le repos du sabbat mais « le 3ème jour » avec la célèbre scène des noces de Cana où Jésus offre le vin nouveau.

Cette trouvaille de Jean – géniale – montre à quel point, et avec quelle vitesse, la communauté chrétienne a saisi la nouveauté radicale de Jésus. A l’inverse de ceux qui, encore aujourd’hui, le tiennent simplement pour un prophète, un tribun, un martyr, l’Église primitive proclame que Jésus, l’homme de Nazareth, est en lui-même la Parole, l’expression de la Volonté de Dieu, Fils Seigneur comme son Père. Et il imprime un nouveau rythme à l’histoire vécue.

En effet un prophète transmet les oracles de Dieu, exhorte les hommes à changer de conduite, à cesser de commettre des fautes, à observer des préceptes. Jésus, lui, Parole même de Dieu, recrée les hommes qui acceptent de croire en lui. Jean-Baptiste en avait bien conscience en s’effaçant devant un « plus puissant » que lui.

Dieu crée le monde et le confie à l’homme qui, hélas, par son égoïsme se défait et défait le monde. Jésus, par la foi, recrée une humanité nouvelle. Les premiers disciples constituent le minuscule germe inchoatif d’une humanité réconciliée avec Dieu. Jésus nous délivre de la morale contraignante non pour basculer dans l’anarchie mais pour nous libérer par sa miséricorde et nous rassembler dans un amour qui est service du prochain.

Après cette présentation générale, nous pouvons méditer l’évangile de ce dimanche qui raconte les 3ème et 4ème jours de la semaine inaugurale.


Passer de Jean à Jésus, de la Loi à l’Agneau


Jean-Baptiste se trouvait avec deux disciples. Fixant Jésus qui s’en allait, il dit : « Voici l’agneau de Dieu ». Les deux disciples écoutent et suivent Jésus. Celui-ci se retourne, voit qu’ils le suivent : « Que cherchez-vous ? - Rabbi, c.à.d. Maître, où demeures-tu ? – Venez voir ». Ils vont, voient où il demeurait et ils demeurèrent avec lui ce jour-là. C’était environ la 10ème heure.


Avec des mots tout simples, Jean cerne la démarche essentielle de la foi. Jean-Baptiste a conscience des limites de son action, il a vu l’Esprit descendre sur son disciple Jésus et il répète ce qu’il a dit la veille : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Israël n’a jamais oublié qu’il avait pu fuir l’esclavage en Égypte la nuit même où on immolait et mangeait un agneau. D’où, aujourd’hui encore, la grande fête de Pessah (passage) : c’est le sacrifice de l’innocent qui a permis la libération. Mais l’humanité entière est esclave du péché : Jésus, seul, va être l’agneau dont le sang va faire sauter le verrou de notre prison. Isaïe 53 avait déjà évoqué ce « serviteur de Dieu, comme un agneau, immolé pour nos péchés ».

Les deux disciples quittent leur maître et s’en vont à la suite de Jésus qui, silencieux, s’engage vers son destin. La succession des verbes est tout sauf banale : écouter, suivre, chercher, voir et surtout le dernier qui prendra une importance majeure : demeurer. Loin d’être une simple information sur un lieu, il s’agit du début d’une vie-ensemble, d’une quête d’une communion nouvelle. Jésus dira plus tard : « Demeurez en moi comme je demeure en vous »(15, 4).

On est en fin de journée (10ème heure) : Jésus, sans le chercher, a reçu du Baptiste ses premiers disciples.


La mission : le rôle de Pierre

Jean ne note pas « le lendemain » si bien que ces deux journées sont liées.

André était un des deux qui avaient entendu le Baptiste et suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon : « Nous avons trouvé le Messie, le Christ ». Il amène son frère à Jésus qui le regarde : « Tu es Simon, fils de Jean : tu t’appelleras Kepha – qui signifie pierre).


La cascade des petits verbes se poursuit : trouver et amener. Les 2 disciples (le 2ème, resté anonyme, ne serait-il pas Jean qui écrira l’évangile ?) avaient abordé Jésus comme Maître, à présent suite à la « demeure avec lui », ils ont fait la découverte sensationnelle : cet homme est plus que le Baptiste, il est le Messie, le Christ, le Roi oint de l’Esprit divin, objet de l’attente séculaire d’Israël. Évidemment cette foi ne peut rester privée : André va trouver son frère Shiméon et l’amène à Jésus qui l’observe et lui donne un nouveau nom. On sait que dans la Bible il s’agit d’une initiative essentielle : Pierre devient la pierre de fondation, la pierre d’angle à partir de laquelle Jésus va construire sa communauté.

L’épisode suivant racontera la venue de 2 autres disciples, Philippe puis Nathanaël : ainsi est constitué le premier groupe de 5 disciples dont Pierre, au centre, est la tête. Et la série des jours culminera sur la scène des noces de Cana où, pour la première fois, les disciples « croiront » en un Messie agneau vulnérable et Parole de Lumière et de Vie.


Conclusions

Quel contraste avec notre société avide de sensationnel : le plus grand événement de l’histoire du monde a commencé dans l’ombre, loin des palais et des lieux de pouvoir.

Et quelle leçon pour nous, chrétiens, tentés de gérer notre mission à la manière du monde : avons-nous les personnes compétentes ? Disposons-nous suffisamment de ressources financières ? ...Jésus, un pauvre artisan, a reçu l’appel de Dieu et seul, il commence. A l’écart de tout, quelques hommes sans importance le regardent, écoutent un témoin qui le désigne, s’approchent, demeurent avec lui, l’écoutent. Il y a comme une réaction en chaîne, l’un appelle l’autre et peu à peu un petit groupe se forme : « Nous avons trouvé ! ». Et à Cana, en partageant le vin de la Nouvelle Alliance, « ils croient ». La première communauté messianique est née.

Au commencement écouter la Parole, chercher les témoins, demeurer près de Jésus, s’accueillir en frères et devenir une communion joyeuse de croire en partageant le Vin de l’Agneau : c’est encore à ce rythme de la semaine messianique que nous vivons. Si nous demeurons. Si nous croyons. Si nous suivons non plus les fauves du spectacle et les rapaces de la pub’ mais l’agneau. Cet Évangile va-t-il secouer notre indolence ? Oserons-nous chercher ensemble comment imiter aujourd’hui la première communauté ? La chute de la pratique dominicale nous questionne (cf ci-dessous).

Frère Raphaël Devillers, dominicain

À la recherche des «fidèles disparus»

À la recherche des «fidèles disparus»

Le journal La Croix du 7 janvier a publié un dossier sur l’impact des mesures sanitaires sur la pratique des catholiques. Voici quelques extraits.


Clément, professeur d’université, a compris qu’il ne retournerait pas à la messe : « Nous avons pris du recul vis-à-vis du caractère un peu triste du rite dominical, pas très adapté aux enfants...La communion eucharistique, est-ce vraiment la manière privilégiée de rencontrer Dieu ? En travaillant sur la Parole en famille, je me sens nourri »....La proportion de « décrocheurs » au sein de l’Église de France est difficile à évaluer. Interrogés, des évêques et des curés évoquent jusqu’à un tiers des paroissiens manquant à l’appel depuis le covid. Dans certaines églises, la baisse de fréquentation oscille ente 15 et 30 %....

Une chose est sûre : les confinements ont précipité l’éloignement d’une bonne partie des paroissiens âgés. « Grâce à la TV, j’entends parfaitement l’homélie, je suis bien installé, je n’ai pas froid ... Et puis de toute façon, si je ne retourne pas dans ma paroisse, à qui manquerai-je ? »...Cela soulève la difficulté de bâtir une véritable vie communautaire, surtout dans les grandes villes où, une fois la messe terminée, les paroissiens filent comme des flèches vers leur salle à manger.

La suspension des messes a donc bousculé certains paroissiens pour qui la fidélité à ce rendez-vous était déjà vacillante. « Il va falloir un vrai travail à faire pour aller rechercher ce public-là » (un curé à Asnières).


Messe irremplaçable ?

Paradoxalement, ce sont parfois les expériences spirituelles vécues hors de l’institution qui ont pu faire naître des doutes sur le caractère irremplaçable de la messe... La multiplication des ressources de foi mises à la disposition des catholiques pendant le confinement a permis à certains de se connecter à des propositions plus proches de leur sensibilité que la paroisse de leur quartier. « A la messe, j’avais tendance à m’ennuyer. Avec le confinement, j’ai commencé à faire plus court et plus à fond. J’ai suivi les prières de Taizé en direct, j’allumais une bougie, je ne me sentais absolument pas seul. Aujourd’hui je ne suis pas moins croyant ni moins pieux. Je me suis plus éloigné de l’Église que de la foi » (Un journaliste, 27 ans). Néanmoins il retournera à la messe ponctuellement pour recevoir l’Eucharistie. Mais uniquement dans telle église qu’il apprécie pour sa convivialité. « Je n’ai plus envie de m’infliger des messes qui ne me correspondent pas ».

Va-t-on vers des regroupements de pratiquants par tendance ? « Grâce au numérique, nous voyons émerger des regroupements selon des affinités liturgiques, spirituelles, qui font fi des organisations territoriales » (P. Burgun, faculté de droit canonique, Paris). « Les confinements ont seulement été un accélérateur de particules de phénomènes déjà en cours » explique Mme Le Chevalier, enseignante au Centre Sèvres. Elle voit dans la perte de la centralité de la messe classique « une chance pour l’Église ». Il s’agit désormais de savoir comment les paroisses sauront rejoindre ces chrétiens pratiquants « en diaspora ».


De nouvelles façons de maintenir le lien entre croyants

Nombre d’initiatives, au sein ou en dehors des paroisses, témoignent du désir des chrétiens de maintenir un lien. Une soif de spiritualité tout autant qu’un besoin de liens ont été nourris autrement. En témoigne la hausse du nombre de groupes de partage en ligne : lecture d’évangile, parcours bibliques ou thématiques. Les projets ont permis de recréer un lien communautaire qui fait parfois défaut au sein des paroisses. Au point que certains fidèles disent avoir le sentiment que leur absence n’a de toute façon été ressentie par personne.

Diane, 45 ans, de Paris, a lancé un groupe de partage en dehors de sa paroisse : ça a été une sorte de « cadeau », une occasion de vivre sa foi de manière plus « audacieuse et fraternelle ». « Je me sens davantage nourrie et investie dans ces partages d’évangile que lors de la messe dominicale ». Maïlys (30 ans, ingénieure) a vécu sa foi à travers des groupes de partage biblique : « Je suis très demandeuse de ces moments de communauté. J’ai envie de passer plus de temps à découvrir la parole de Dieu avec d’autres et enrichir ma foi de la leur ».

Manquant de chaleur humaine pour certains, ennuyeux et impersonnel pour d’autres, le simple rendez-vous dominical ne suffit pas à nourrir le lien communautaire, vu comme essentiel par une partie croissante des paroissiens. Les groupes paraissent plus vivifiants, plus personnalisés et viennent pallier le manque de communion et de partage.

Ces groupes s’inscrivent toutefois dans le prolongement de nombreuses initiatives paroissiales mises en place pour favoriser un esprit communautaire. Comme si, en recréant des espaces d’accueil bienveillants et ouverts, les groupes de partage avaient révélé la nécessité dans l’Église de valoriser des lieux de communauté où partager sa foi.



Questions pour poursuivre la recherche


L’article montre bien ce que beaucoup murmurent depuis belle lurette : il y a une crise de la liturgie eucharistique. S’il y a effondrement de la pratique, il est vain de critiquer le monde ou les jeunes. La crise peut nous pousser à inventer un changement pressenti depuis longtemps.
  1. La messe n’est pas la réunion de gens qui aiment se retrouver parce qu’ils partagent certaines affinités (d’âge, de culture, de politique...) mais de croyants parfois très différents et qui n’auraient aucun goût de se rencontrer. André doit accepter Philippe, Pierre doit accepter Nathanaël. Jésus les donne les uns aux autres. Plus profondément que la politique, l’Eucharistie crée le monde de la justice et de la paix.
  2. Oui beaucoup de messes sont ennuyeuses : cherchons les raisons.
  3. L’article ci-dessus hurle un besoin vital de connaissance du message chrétien et des Écritures. Laisser le « catéchisme » à l’enfance est catastrophique. Mon homélie hebdomadaire, avec ses défauts, est une tentative pour faire comprendre la Parole. Encore les croyants doivent-ils percevoir le devoir de s’informer, de chercher. (« Que cherchez-vous ?), l’envie de « demeurer » avec Jésus.
  4. En effet si le croyant ne perçoit pas clairement le rapport entre sa vie, sa profession, son monde et la foi en Jésus, la messe devient une routine, elle n’est plus pertinente. A la moindre occasion on l’abandonne. Et on constate qu’on s’en passe très bien. Pourquoi ?...
  5. « Si je ne vais pas à la messe, je ne manque à personne » : cri déchirant, pathétique. Un pratiquant peut manquer : personne ne le remarque. Un Mr vient seul parce son épouse se meurt du cancer à l’hôpital, personne ne le sait. Scandale absolu !
  6. Comparer une soirée de concert, de théâtre avec la messe. Préparation soignée et traîne-savate. Joie et ennui. On jouit de raconter la première : critique acerbe ou bouche cousue sur la seconde.
  7. Confort des églises : souvent froides, acoustique mauvaise, sièges inconfortables....Les croyants peaufinent le confort de leur maison, renouvellent les achats indéfiniment. Et ils concèdent une chiche obole à la quête. Il appartient aux usagers de veiller à leur lieu de culte. L’état financier d’une communauté est à débattre et à contrôler.
  8. Chaque croyant a valeur unique pour le Seigneur, il est membre du Corps du Christ : peut-il s’exprimer, donner son avis, faire des propositions, lancer des critiques ? Le Pape évoque de plus en plus la plaie du cléricalisme.
R. Devillers O.P.

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