header2

Le Baptême du Seigneur – Année B – 10 janvier 2021

Évangile de Marc 1, 7-11

Le Baptême

Baptême du Seigneur - Année B – 10 janvier 2021 – Évangile de Marc 1, 7-11
En Occident, le nombre de baptêmes de nouveau-nés est en chute libre, les baptêmes d’adultes en hausse croissante.
Tous, vous êtes par la foi fils de Dieu en Jésus-Christ.
Oui, vous qui avez été baptisés en Christ,
vous avez revêtu Christ.

Il n’y a plus Juif et Grec, esclave et homme libre, homme et femme.
Tous vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ.

Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils
qui crie « Abba ! – Père »
Tu n’es plus esclave mais fils donc héritier : c’est l’œuvre de Dieu...

C’est pour que nous soyons vraiment libres
que le Christ nous a libérés.

Par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres.
Car la Loi entière trouve son accomplissement en cette unique parole :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

Paul : Lettre aux Galates 3, 28.

Évangile de Marc 1, 7-11

Le Baptême


Ce dimanche nous fait faire un saut dans le temps : de la naissance de Jésus à sa première manifestation publique lorsqu’il se présente au baptême de Jean. Plus de trente ans se sont passés dont les évangiles ne disent rien mais qui méritent un temps de méditation. Ne menons-nous pas tous de longues périodes où, semble-t-il, « il ne se passe rien » ?

En ces années obscures, un événement important a certainement eu lieu et il n’est même pas mentionné : le père est décédé. L’humble et silencieux Joseph a rempli sa mission et s’est effacé sans laisser de trace. Il a gardé la mère et l’enfant, il a peiné pour assurer leur subsistance, il a accompli son premier rôle de papa juif : apprendre à son enfant à prier, le conduire à la synagogue, lui expliquer les Écritures, lui transmettre les manières de vivre. C’est par lui que Jésus a peu à peu perçu la figure du Dieu Père des miséricordes. Joseph lui a appris son métier : la beauté de l’artisanat, la joie de rendre service aux clients, le devoir de soutenir les plus pauvres, même s’ils tardent à s’acquitter de leur dû. Le travail est la première vocation de l’homme (Genèse 1) et il ne s’effectue pas pour s’enrichir au détriment des autres.

Vie sobre, silence, prière, travail, tendresse, chaleur du foyer, ouverture aux voisins : vraiment quand notre pape François nous propose une année avec Joseph, il ne prône pas une Église confite dans une piété ringarde. Et si la crise nous réapprenait la simplicité, le « sublime du quotidien » (Peyriguère), la profondeur des liens familiaux ?

Un Prophète s’est levé

Depuis des siècles, Israël était écrasé et occupé par les grandes puissances, Babylone, Perse, Grèce, Rome. Il était loin le temps des grandes voix d’Isaïe, Jérémie, Ézéchiel....et Dieu semblait se taire. Les génies dont on parlait partout dans le monde s’appelaient Platon, Aristote, Sophocle, Virgile. La civilisation dite gréco-romaine imprimait partout son style de vie prestigieux, sa civilisation, ses modes de pensée. L’armée romaine imposait la paix, le peuple admirait l’architecture des villes nouvelles, il découvrait les plaisirs du théâtre et des jeux du stade. La foule craquait devant « les vedettes ». Certains en Israël se demandaient si la vieille religion de Moïse n’allait pas disparaître. N’en va-t-il pas de même de nos jours ?

Un jour, la rumeur parvient au village reculé de Nazareth : on dit qu’un prophète s’est levé près du Jourdain. Dieu enfin interviendrait-il ? Les uns doutent ; d’autres disent qu’ils n’ont pas le temps. Jésus décide d’aller voir : il fait ses adieux à sa maman et s’en va en descendant la route de la vallée du fleuve. Son existence va basculer complètement.

L’intervention de Dieu n’arrive pas au cœur des grandes places politiques et intellectuelles : elle semble anodine, sans importance. Dans un recoin insignifiant de l’Empire, à l’écart, Jean s’est posté sur la rive du fleuve et il interpelle avec véhémence les passants. Il les presse de se convertir, de changer de vie au plus tôt, il plonge dans l’eau ceux qui le demandent, il assure qu’un événement capital se prépare. Jean n’est pas un champion d’éloquence, il est pauvrement vécu, se nourrit des ressources du désert proche, ne quémande aucune rétribution. Le contre-type des grandes figures de la culture. D’un coup d’œil, on sait : cet homme est un envoyé de Dieu.

Le baptême-passage par Jean-Baptiste

Le lieu choisi est important : pour être entendu, Jean oblige les pèlerins à sortir d’Israël et à traverser l’eau pour le rejoindre en Transjordanie. Il succède ainsi à Moïse qui, par la grâce de Dieu, avait libéré les hébreux esclaves en Égypte, les avait emmenés au Sinaï où Dieu avait fait alliance avec ce peuple en leur donnant sa Loi puis il leur avait fait traverser le désert pour les conduire sur cette rive orientale du Jourdain. Moïse y était mort et c’est son adjoint, Josué – en hébreu Iéhoshua qui se traduit aussi Jésus ! – qui avait dirigé la traversée du fleuve et fait entrer le peuple dans la terre promise.

Ainsi donc Moïse, c.à.d. la Loi, ne conduit qu’à l’orée du Royaume ; et Jean, son prophète, a compris que lui aussi doit rester sur l’autre rive. Ce qu’il peut faire, c’est faire prendre conscience aux gens qu’ils sont pécheurs, qu’ils ont enfreint la Loi de Dieu, et qu’ils ne peuvent « passer » qu’en se laissant plonger, baptiser par lui dans l’eau. Paul écrira que la Loi ne peut que donner la conscience du mal : elle ne peut libérer.

Et la grandeur unique de Jean est de reconnaître qu’il est l’homme de la frontière. Moïse jadis avait accompli la libération politique, l’exode, « la pâque », le passage de la mer hors de l’exil ; Jean maintenant essaie d’accomplir la libération, la pâque morale mais avouer ses fautes, demander pardon et se laver dans l’eau est nécessaire mais insuffisant. La valeur de Jean n’est pas son baptême mais son humilité, son effacement devant un « autre » qui lui succèdera immédiatement et sera infiniment supérieur à lui :
Jean Baptiste proclamait dans le désert : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis même pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi je vous ai baptisés dans l’eau : lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint ».
Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.


Que Jésus demande à Jean de le baptiser a toujours fait problème. N’est-il pas dès lors inférieur à Jean qui serait le vrai Messie ? Et comment comprendre que le Seigneur, fils de Dieu, accepte ce rite de purification des péchés ? Justement parce qu’il ne l’est pas. Comme notre peau est imperméable, notre cœur est tellement endurci qu’il ne peut être transformé par des exhortations extérieures. Les baptisés de Jean sont sincères, ils avouent avec larmes leurs péchés, ils se laissent plonger dans l’eau par Jean pour être nettoyés, ils retournent dans leur vie en ruisselant de bonnes résolutions, décidés à ne plus tomber. Mais pas plus que les sacrifices d’animaux immolés au temple et les bains répétés des Esséniens de Qumran, les ablutions demeurent impuissantes à réaliser ce qu’elles cherchent.

La Révélation de Jésus


Au moment où il sortait de l’eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j’ai mis tout mon amour.


Jésus fait une expérience personnelle et la foule n’a rien remarqué. Tandis que Jean, comme Moïse, reste de l’autre côté, Jésus, nouveau Josué, va guider les croyants dans le royaume qui s’ouvre et que symbolise « la déchirure du ciel ». Avec lui la communication directe entre Dieu et les hommes va être rétablie. L’Esprit c.à.d. la force, la dynamique, le souffle de Dieu descend sur lui pour l’investir : il est le Messie, le Sauveur promis par les prophètes (Isaïe 11, 2 ; 42, 1).

A l’origine l’Esprit de Dieu planait sur le magma, le tohu-bohu pour créer le monde (Genèse 1) : ici une nouvelle création s’inaugure. L’image de la colombe rappelle celle que Noé avait lâché à la fin du déluge : maintenant donc s’ouvre le temps de la réconciliation, de la paix de Dieu. Et Jésus reçoit pour lui l’oracle célèbre du psaume 2 qui est la formule d’investiture royale : « Le Seigneur Dieu m’a dit : Tu es mon Fils ». Il est l’Élu choisi par amour : le temps de maturation est terminé et la mission messianique doit commencer sur le champ.

Et tandis que les autres baptisés retournent chacun chez soi pour reprendre la vie, Jésus s’enfonce dans le désert de Juda afin de réfléchir aux options à prendre. Le Père lui a confié la mission mais n’a rien précisé. Jésus, le fils baptisé doit inventer sa conduite. Le choix amoureux du Père ne manipule pas le baptisé : à chacun de décider de ses engagements.

Le baptême définitif

Rien n’a changé dans l’apparence humaine de Jésus : tout l’évangile va tourner autour de la question : « Qui donc est-il, celui-là ? ». Son comportement, ses critiques du culte hypocrite et de la vanité des hauts prélats vont exacerber leur hostilité. Il comprend qu’il va être baptisé d’un nouveau baptême (Mc 10, 38). Ses ennemis le jettent dans le torrent de la mort, mais son Père opère « le passage » et le relève vivant. L’ultime Pâque est accomplie.

Sur ses disciples maintenant le Souffle de Dieu descend, les recrée et les envoie dans le monde. « Convertissez-vous, crie Pierre, que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Ac 1, 38). Pour entrer dans l’Église, la nouvelle communauté du Seigneur, chacun est appelé à se laisser baptiser mais désormais l’ancien rite de Jean prend des dimensions infinies : « Ensevelis avec le Christ dans le baptême, avec lui encore vous avez été ressuscités puisque vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts. Vous étiez morts à cause de vos péchés : Dieu vous a donné la vie avec Lui » (Col 2, 12)

La coutume du baptême des enfants s’étiole mais de plus en plus de jeunes et adultes demandent à recevoir le baptême. Allons-nous avec eux reconstituer l’Église ancienne ou, aux appels répétés de François, laisserons-nous les nouveaux baptisés nous conduire sur de nouveaux chemins afin de former des communautés débarrassées des virus du cléricalisme, de la médiocrité, de la résignation aux malheurs des hommes ?

Le baptême en Jésus restera toujours nouveauté et recréation de l’homme.

Frère Raphaël Devillers, dominicain

L’Église domestique

L’étoile montante du Vatican ?

Né à Malte en 1957 – Évêque en 2005 – François le nomme Secrétaire général du Synode des Évêques – Puis cardinal en novembre 2010 - Interview-choc dans la revue « La Civiltà Cattolica », 2ème partie (1ère partie parue dans notre n° précédent).

L’Église domestique

par le Cardinal Mario Grech

Note préliminaire : en latin maison se dit « domus ». Une Église domestique est donc une communauté chrétienne en famille.

Vous avez parlé plus tôt d'une « nouvelle ecclésiologie » qui émerge de l'expérience forcée du confinement. Que suggère cette redécouverte de la maison ?

Cela suggère que l'avenir de l'Église est ici, à savoir, dans la réhabilitation de l'Église domestique et en lui donnant plus d'espace, une Église-famille composée d'un certain nombre de familles-Église. Telle est la prémisse valide de la nouvelle évangélisation, qui nous semble si nécessaire entre nous. Nous devons vivre l'Église au sein de nos familles.

... La grande Église communautaire est composée de petites Églises qui se rassemblent dans des maisons. Si l'Église domestique échoue, l'Église ne peut pas exister. S'il n'y a pas d'Église domestique, l'Église n'a pas d'avenir ! L'Église domestique est la clé qui ouvre des horizons d'espérance ! Dans les Actes des Apôtres, nous trouvons une description détaillée de l'Église domestique: « Jour après jour, alors qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble dans le temple, ils rompaient le pain à la maison et mangeaient leur nourriture avec un cœur heureux et généreux » (Actes 2,46).

Dans l'Ancien Testament, la maison familiale était le lieu où Dieu se révélait et où la célébration la plus solennelle de la foi juive, la Pâque, était célébrée. Dans le Nouveau Testament, l'Incarnation a eu lieu dans une maison, le Magnificat et le Benedictus ont été chantés dans une maison, la première Eucharistie a eu lieu dans une maison, de même que l'envoi du Saint-Esprit à la Pentecôte. Au cours des deux premiers siècles, l'Église se réunissait toujours dans la maison familiale.

Récemment, l'expression « petite église domestique » a souvent été utilisée avec une note réductrice, peut-être involontairement… Cette expression aurait-elle pu contribuer à affaiblir la dimension ecclésiale du foyer et de la famille, si facilement comprise par tous, et qui nous paraît aujourd'hui si évidente ? Nous en sommes peut-être à ce stade à cause du cléricalisme, qui est l'une des perversions de la vie sacerdotale et de l'Église, malgré le fait que le Concile Vatican II ait restauré la notion de famille comme « Église domestique » en développant l'enseignement sur le sacerdoce commun.

... La théologie et la valeur de la pastorale dans la famille vue comme Église domestique ont pris un tournant négatif au IVe siècle, avec la sacralisation des prêtres et des évêques, au détriment du sacerdoce commun du baptême, qui commençait à perdre de sa valeur. Plus l'institutionnalisation de l'Église progressait, plus la nature et le charisme de la famille en tant qu'Église domestique diminuait.

Ce n'est pas la famille qui est subsidiaire à l'Église, mais c'est l'Église qui doit être subsidiaire à la famille. Dans la mesure où la famille est la structure fondamentale et permanente de l'Église, il convient de lui redonner une dimension sacrée et cultuelle, la « domus ecclesiae » (la maison Eglise). Saint Augustin et Saint Jean Chrysostome enseignent, dans le sillage du judaïsme, que la famille doit être un milieu où la foi peut être célébrée, méditée et vécue. Il est du devoir de la communauté paroissiale d'aider la famille à être une école de catéchèse et un espace liturgique où le pain peut être rompu sur la table de la cuisine.

Qui sont les ministres de cette « Église-famille » ? Pour saint Paul VI, le sacerdoce commun est vécu de manière éminente par les époux, armés de la grâce du sacrement du mariage. Les parents, donc, en vertu de ce sacrement, sont aussi les « ministres du culte », qui, pendant la liturgie domestique, rompent le pain de la Parole, prient avec elle et transmettent la foi à leurs enfants. Le travail des catéchistes est valable, mais il ne peut remplacer le ministère de la famille. La liturgie familiale elle-même initie les membres à participer plus activement et consciemment à la liturgie de la communauté paroissiale.

... Croyez-vous que la spécificité de ce « ministère » de la famille, des époux et de la relation conjugale peut et doit aussi avoir une importance prophétique et missionnaire pour toute l'Église ainsi que pour le monde ?

Bien que pendant des décennies, l'Église ait réaffirmé que la famille est la source de l'action pastorale, je crains qu'à bien des égards, cela ne soit devenu simplement une partie de la rhétorique de la pastorale familiale. Beaucoup ne sont toujours pas convaincus du charisme évangélisateur de la famille ; ils ne croient pas que la famille a une « créativité missionnaire ». Il y a beaucoup à découvrir et à intégrer.

J'ai personnellement vécu une expérience très stimulante dans mon diocèse avec la participation des couples et des familles à la pastorale familiale. Certains couples ont participé à la préparation du mariage ; d'autres accompagnaient les jeunes mariés au cours des cinq premières années de leur mariage. Les familles « sont appelées à poser leur marque dans la société, trouvant d'autres expressions de fécondité qui prolongent en quelque sorte l'amour qui les soutient. »

Un résumé de tout cela se trouve dans le Document final du Synode des Évêques sur le Famille: « La famille se constitue ainsi comme sujet de l'action pastorale à travers l'annonce explicite de l'Évangile et l'héritage de multiples formes de témoignage : solidarité avec les pauvres, ouverture à la diversité des personnes, soin de la création, solidarité morale et matérielle avec les autres familles, en particulier les plus nécessiteuses, engagement pour la promotion du bien commun à travers la transformation de structures sociales injustes, à partir du territoire dans lequel il vit, en pratiquant des œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. »

Une nouvelle vision de l’Église

... Le virus ne connaît pas de barrières. Si des égoïsmes individuels et nationaux sont apparus, il est vrai qu'il est clair aujourd'hui que sur terre nous vivons une fraternité humaine fondamentale. Cette pandémie doit nous conduire à une nouvelle compréhension de la société contemporaine et nous permettre de discerner une nouvelle vision de l'Église. On dit que l'histoire est un professeur qui souvent n'a pas d'élèves !

Précisément à cause de notre égoïsme et de notre individualisme, nous avons une mémoire sélective. Non seulement nous effaçons de notre mémoire les difficultés que nous causons, mais nous sommes également capables d'oublier nos voisins. Par exemple, dans cette pandémie, les considérations économiques et financières ont souvent pris le pas sur le bien commun. Dans nos pays occidentaux, bien que nous soyons fiers de vivre en régime démocratique, en pratique tout est conduit par ceux qui possèdent le pouvoir politique ou économique. Au lieu de cela, nous devons redécouvrir la fraternité.

Si l'on assume la responsabilité liée au Synode des Évêques, je pense que synodalité et fraternité sont deux termes qui s’appellent mutuellement. Dans quel sens ? La synodalité est-elle également proposée à la société civile ?

Une caractéristique essentielle du processus synodal dans l'Église est le dialogue fraternel. Dans son discours au début du Synode sur les jeunes, le Pape François a déclaré : « Le Synode doit être un exercice de dialogue avant tout entre ceux d'entre vous qui y participent. » Et le premier fruit de ce dialogue est que chacun s'ouvre à la nouveauté, au changement d'opinion, à se réjouir de ce que disent les autres. »

Par ailleurs, au début de l'Assemblée spéciale du Synode pour l'Amazonie, le Saint-Père a fait référence à la « fraternité mystique » et a souligné l'importance d'une atmosphère fraternelle parmi les pères synodaux, « en gardant la fraternité qui doit exister ici » et non la confrontation. À une époque comme la nôtre, où l'on assiste à des revendications excessives de souveraineté des États et à un retour d’une approche de classes, les sujets sociaux pourraient réévaluer cette approche « synodale », ce qui faciliterait une voie de rapprochement et une vision coopérative.

Comme le soutient Christoph Theobald, ce « dialogue fraternel » peut ouvrir une voie pour surmonter la « lutte entre intérêts compétitifs » : « Seul un sentiment réel et quasi-physique de « fraternité » peut permettre de surmonter la lutte sociale et de donner accès à une compréhension et une cohésion, certes fragiles et temporaires. L’autorité se transforme ici en « autorité de fraternité » ; une transformation qui suppose une autorité fraternelle, capable de susciter, par interaction, le sentiment évangélique de fraternité - ou “ l'esprit de fraternité ”, selon le premier article de la Déclaration universelle des droits de l'homme - alors que les tempêtes de l'histoire risquent de le balayer. »

Dans ce cadre social, les paroles clairvoyantes du Saint-Père résonnent fortement lorsqu'il a dit qu'une Église synodale est comme une bannière levée parmi les nations qui appelle à la participation, à la solidarité et à la transparence dans l'administration des affaires publiques, quand le monde au contraire place souvent le sort de tant de gens entre les mains avides de groupes au pouvoir étroit.

Dans le cadre d'une Église synodale qui « marche ensemble » avec les hommes et les femmes et participe aux travaux de l'histoire, nous devons cultiver le rêve de redécouvrir la dignité inviolable des peuples et la fonction de service de l'autorité. Cela nous aidera à vivre d'une manière plus fraternelle et à construire un monde pour ceux qui viendront après nous, qui soit plus beau et plus digne de l'humanité. »

NOTE : à méditer et à discuter entre baptisés.

Pape François – Angélus de ce 3 Janvier 2021

Pape François

Angélus de ce 3 Janvier 2021

Chers frères et sœurs,

Je vous renouvelle à tous mes vœux pour l’année tout juste commencée. Comme chrétiens, nous avons horreur de la mentalité fataliste ou magique. Nous savons que les choses iront mieux dans la mesure où, avec l’aide de Dieu, nous travaillerons ensemble pour le bien commun, mettant au centre les plus faibles et les plus défavorisés.

Nous ne savons pas ce que nous réservera 2021. Mais chacun de nous, et tous ensemble, nous pouvons nous engager un peu plus à prendre soin les uns des autres et de la création, notre maison commune.

Il est vrai qu’existe la tentation de ne s’occuper que de ses propres intérêts, de continuer à faire la guerre, par exemple, de se concentrer seulement sur le domaine économique, de vivre de façon hédoniste, c’est-à-dire en cherchant seulement à satisfaire son plaisir. Cette tentation existe. J’ai lu sur le journal quelque chose qui m’a attristé : dans un pays, je ne me souviens plus lequel, pour fuir le confinement, et faire de belles vacances, plus de 40 avions ont décollé en un après-midi. Mais ces gens, qui sont bons, n’ont pas pensé à ceux qui restaient chez eux, aux problèmes économiques des nombreuses personnes que le confinement a mis à terre, aux malades : seulement avoir des vacances, suivre son plaisir. Cela m’a beaucoup peiné.

J’adresse un salut particulier à tous ceux qui commencent la nouvelle année avec de grandes difficultés, aux malades, aux chômeurs, à tous ceux qui vivent des situations d’oppression ou d’exploitation. Et je désire saluer avec affection toutes les familles, spécialement celles où il y a de petits enfants ou celles qui attendent une naissance. Une naissance est toujours une promesse d’espérance. Je suis proche de ces familles : que le Seigneur vous bénisse !

Je souhaite à tous un bon dimanche, en pensant toujours à Jésus qui s’est fait chair pour habiter avec nous, dans les bonnes choses et dans les mauvaises, toujours.

S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon appétit et au-revoir !

Cliquez-ici

Abonnement gratuit sur simple demande adressée à r.devillers@resurgences.be

Merci de préciser vos nom, prénom, ville, pays et engagement éventuel en Église.

Toutes les homélies sont toujours visibles à l'adresse :

https://resurgences.be