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4ème dimanche de l'Avent – Année C – 19 décembre 2021

Évangile de Luc 1, 39 – 45

Marie nous Visite

4ème dimanche de l'Avent - Année C – 19 décembre 2021 – Évangile de Luc 1, 39 - 45

Pape François : Le regard de Marie


« Le regard, comme c’est important ! Tant de choses peuvent se dire avec un regard !
Qui la Vierge Marie regarde-t-elle ? Elle nous regarde tous, chacun de nous. Et comment nous regarde-t-elle ? Elle nous regarde comme un mère, avec tendresse, avec miséricorde, avec amour...

Quand nous sommes fatigués, découragés, écrasés par les problèmes, regardons Marie, sentons son regard qui dit à notre cœur : « Courage, mon enfant, c’est moi qui te soutiens ! ».

La Vierge nous connaît bien, elle est une maman, elle sait bien quelles sont nos joies et nos difficultés...Quand nous sentons le poids de nos faiblesses, de nos péchés, regardons Marie qui dit à notre cœur : « Relève-toi, va chez mon fils Jésus ; en lui tu trouveras accueil, miséricorde et une force nouvelle pour continuer le chemin.

« Bienheureuse parce que tu as cru ». Marie est bienheureuse par sa foi en Dieu, parce que le regard de son cœur a toujours été fixé sur Dieu, sur le Fils de Dieu qu’elle e porté dans son sein et qu’elle a contemplé sur la croix.

Marie, fais-nous sentir ton regard de mère, conduis-nous à ton Fils, fais que nous ne soyons pas des « chrétiens de vitrine » mais des chrétiens qui sachent « se salir les mains » pour construire, avec ton Fils Jésus, son royaume d’amour, de joie et de paix ».

(Journée mariale 12 10 2013 – in « Miséricorde » , éd. Bayard 2016)

Évangile de Luc 1, 39 - 45

Marie nous Visite


Pour réussir l’organisation de la plus grande fête de l’année, notre société a déployé, comme toujours, les seuls moyens qu’elle connaisse : multiplier les illuminations dans la nuit, danser autour d’un arbre de vie, présenter des multitudes de choses dans le décor le plus attrayant, offrir les banquets les plus succulents, ouvrir les meilleures bouteilles, entasser les paquets dans des emballages-cadeaux, revêtir les convives des vêtements les plus chics, faire éclater les rires les plus exubérants. Ainsi ça coûte un peu ...mais on est certain (à peu près) de jouir des heures les plus heureuses.

Puis le temps de se remettre des excès, de ranger le décor dans le placard : la parenthèse sera fermée et on reprendra la vie ordinaire. On s’est bien amusé, n’est-ce pas ? On a vécu « la magie de Noël » : ce slogan mille fois répété en dit long sur la force de corruption spirituelle.de notre société

Par contre, pour les chrétiens pratiquants, lors des liturgies, les prophètes, d’Isaïe à Jean-Baptiste, nous ont fait la morale : préparez le chemin du Seigneur, changez de conduite, faites des actes de justice et de droit, rabotez votre orgueil, sortez de vos ornières, apaisez votre violence, demandez pardon de vos fautes. Un jour éclatera l’apparition fulgurante du grand juge. Mais il est si difficile d’obéir à ces recommandations, les échecs restent nombreux, la conversion paraît impossible. Et mon baptême, avoue Jean, ne peut vous offrir qu’un signe de votre purification.

Oui il faut faire et refaire sans cesse des actes car nous avons à bâtir un monde meilleur. Oui il nous est permis de faire la fête et jouir ensemble de la joie. Oui un jour sonnera l’heure du jugement.

Mais aujourd’hui, en la 4ème et dernière étape de l’Avent, à notre grande surprise nous apparaît un tout autre moyen de fêter un authentique Noël à la joie durable : voici une menue silhouette, fragile et souriante. Elle est toute jeune encore, vêtue comme une pauvre petite paysanne. Elle s’appelle Marie.

Luc nous a déjà parlé d’elle, de l’événement bouleversant qu’elle vient de vivre. Dans son village de Nazareth en Galilée, le messager de Dieu est survenu et lui a proposé d’accueillir l’Esprit-Saint qui la rendra enceinte d’un fils qui sera le Messie et que l’on appellera le Fils de Dieu. « Magie de Noël » s’exclameront nos contemporains. Non : « Foi » réplique Marie. Et sans tout comprendre, sans exiger de preuves ni délai de réflexion, elle a accepté sur le champ le sur-réel. « Voici la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi comme tu l’as dit ».

Cette annonciation personnelle s’est accompagnée d’une nouvelle familiale: « Ta cousine Élisabeth est enceinte et elle en est à son 6ème mois ». Alors du coup, sans attendre, sans se calfeutrer dans un refuge de prière, « la servante du Seigneur » a compris qu’elle devait d’urgence partir de chez elle et se faire « la servante de sa parente ».

Écouter Dieu pour servir le Prochain


En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle, elle fut remplie de l’Esprit-Saint et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est béni !...
Comment ai-je ce bonheur qua la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?...
Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi !
Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».


En ultime préparation à Noël, prêtons l’oreille : quelqu’un frappe à notre porte. Nous ne l’avons pas convoquée, nous l’avons même souvent oubliée. Ce n’est plus un Jean-Baptiste qui nous accable d’exhortations et nous menace d’un jugement. C’est pas un marchand qui nous presse de consommer. C’est la douce voix d’une toute jeune femme qui nous appelle par notre nom et nous demande de l’accueillir.

Si nous lui ouvrons notre cœur, une vie nouvelle s’agite en nous : notre accueil nous fait immédiatement partager l’Esprit qui l’habite. Les images scintillantes et charlatanesques de toutes les femmes que l’on appelle idoles, s’effondrent devant l’unique qui est la Bénie de Dieu, la seule que l’on peut nommer « la Mère de mon Seigneur ».

Et nous pouvons chanter le bonheur de cette petite paysanne inconnue qui a écouté la Parole que Dieu lui adressait et qui a fait confiance par le don de sa vie : « Les paroles de Dieu s’accompliront ». Cette foi n’a rien de magique puisqu’elle bouscule sa vie : elle commence à quitter sa maison et les siens pour se rendre au loin chez sa vieille parente. En hâte - car la charité presse toujours

Conclusion

Comment mieux préparer ces derniers jours qu’en méditant comment l’aventure a commencé au creux d’un minuscule village perdu, avec une jeune femme. Il n’ y a qu’une manière de répondre à ceux qui défigurent Noël en un spectacle magique : écouter le doux appel de Marie qui désire vivre chez nous, reconnaître sa grandeur, imiter son écoute et – ainsi que le répète si souvent le cher pape François : SORTIR !

Aller vers ceux qui ne disent rien mais qui ont besoin de nous. Ne pas les accabler de bonnes paroles mais, comme Marie, les écouter.

Y a-t-il plus grande allégresse que celle de ces deux femmes qui s’étreignaient et qui n’en revenaient pas d’avoir été choisies pour faire l’avenir de Dieu parmi les hommes.

Chacune ne se croyait pas tenue de combler l’autre de cadeaux : elles se comblaient par leurs présences.

Elles n’avaient pas besoin de s’enivrer pour être remplies de joie : l’Esprit jaillissait en elles comme une source.

On ne parlait pas d’elles dans les médias : car les choses de Dieu se déroulent dans le silence.

Derniers jours de sa grossesse : vivons-les avec elle.

Fr. Raphaël Devillers, dominicain.
« Arrêtons ce naufrage de Civilisation ! »

« Arrêtons ce naufrage de Civilisation ! »

A Lesbos, le pape a poussé un grand cri...Un cri de froide colère et d’incompréhension, un cri de foi et d’appel au sursaut...Un puissant appel à l’Occident...

Il a une nouvelle fois tonné contre « les égoïsmes personnels et nationaux » des États européens...Une nouvelle fois il a prié Dieu de « nous réveiller de l’oubli...de nous secouer de l’individualisme qui exclut ». Il a encore prié « l’homme, tous les hommes », « de surmonter la paralysie de la peur, l’indifférence qui tue, le désintérêt cynique ».

Cinq ans après sa première visite à Lesbos en 2016, François a semblé prendre acte d’un échec « Peu de choses ont changé sur la question migratoire »...Un échec collectif, celui d’une Europe incapable de l’organiser. Mais aussi peut-être sa propre impuissance de pape à réveiller les consciences, malgré des prises de parole fortes et régulières. Comme si le pape avait perçu la lassitude produite chez certains par ses propos, si souvent renouvelés, qu’ils ont fini par faire l’objet, eux aussi, de l’indifférence qu’ils ne cessent de dénoncer.

Ce naufrage de civilisation : quelle honte !

« « Ne laissons pas cette « mer des souvenirs » devenir « la mer de l’oubli »... ». Je vous en prie, arrêtons ce naufrage de civilisation ». La Méditerranée n’est-elle pas en train de devenir « un cimetière froid sans pierres tombales...et même un miroir de la mort ».

Le pape a redit sa honte. La honte de cette « mare nostrum » devenue « mare mortuum ». Celle ressentie devant le visage de ces enfants qui se trouvaient devant lui. « Ils sont innocents et représentent l’avenir. Ils interpellent nos consciences et nous interrogent : « Quel monde voulez-vous nous donner ? ».

Le pape a placé l’Europe face à ses contradictions, le Vieux Continent étant incapable de garantir « le respect des personnes et des droits humains...alors qu’il les promeut dans le monde entier. Les États en première ligne, comme Chypre et la Grèce, ont accueilli bien plus qu’ils ne le pouvaient. Les autres pays doivent désormais prendre la relève.

A travers ses propos exceptionnellement forts, c’est ainsi au sursaut que le pape a appelé l’Europe et en particulier « à l’union des forces pour prendre soin des autres ».

Il a fustigé les dirigeants : « Il est facile de mener l’opinion publique en diffusant la peur de l’autre. Pourquoi au contraire ne pas parler avec la même rigueur de l’exploitation des pauvres ?... Il n’y a pas de réponses faciles aux problèmes complexes ».

Aux chrétiens refusant l’accueil des migrants au nom d’une identité chrétienne dont ils craignent la disparition, il a également adressé un message on ne peut plus clair : « C’est Dieu que l’on offense en méprisant l’homme créé à son image, à en le laissant à la merci des vagues dans le clapotis de l’indifférence, parfois même justifié au nom de prétendues valeurs chrétiennes. La foi au contraire exige compassion et miséricorde. Elle nous exhorte à l’hospitalité.... »

« Ce n’est pas de l’idéologie religieuse, ce sont les racines chrétiennes concrètes. Jésus affirme solennellement qu’il est là dans l’étranger...Et le programme chrétien, c’st d’être là où Jésus est ».

La grande colère de Chypre

Deux jours avant, à la fin d’une prière œcuménique dans l’église de la Ste Croix à Chypre, une autre colère, inattendue, avait éclaté. Le pape était sorti de son texte et avait témoigné de sa profonde exaspération : « Excusez-moi mais je voudrais dire ce que j’ai sur le cœur ».

Il avait alors porté un jugement on ne peut plus dur sur le sort réservé à ceux qui, partant de chez eux, de nuit et en bateau, se retrouvaient nez à nez avec des barbelés, contraints de rebrousser chemin pour finalement se retrouver dans des camps « vrais lieux de confinement, de torture et d’esclavage ». Allusion aux camps libyens constituant un système redoutable qui s’apparente , selon François, à un mécanisme équivalent à ceux mis en œuvre par les pires régimes totalitaires, ceux de Hitler et Staline.

« Cela, c’est l’histoire de cette civilisation développée que nous appelons Occident !! » a-t-il lancé.

Article de L.B. de Senneville in « La Croix » 6 12 21

Pape François : Petits gestes pour préparer Noël

"Nous sommes affairés dans de nombreux préparatifs de cadeaux et de choses qui passent, mais demandons-nous que faire pour Jésus et pour les autres »

« Que devons-nous faire ? » : question posée par les foules à Jean le Baptiste, dans l’Évangile du jour. Le pontife a adressé cette même question aux fidèles rassemblés sous ses fenêtres, les exhortant à prendre « un engagement concret, même petit, qui s’adapte à notre situation de vie », pour préparer la fête du 25 décembre.

La foi en effet « n’est pas une théorie abstraite », a poursuivi l’évêque de Rome en donnant des exemples d’actions à mener : téléphoner à une personne seule, visiter une personne âgée ou malade, faire quelque chose pour une personne dans le besoin.

« Peut-être, a-t-il ajouté, ai-je un pardon à demander, un pardon à donner, une situation à éclaircir, une dette à régler. Peut-être ai-je oublié la prière . Trouvons quelque chose de concret et faisons-le ! »

« Découvre qui tu es »

Le pape François a aussi élargi cette question au sens de la vie, qui n’est pas donnée « au hasard », a-t-il affirmé. L’existence est « un don que le Seigneur nous confie en nous disant : découvre qui tu es, et donne-toi de la peine pour réaliser le rêve qu’est ta vie ! ».

« À quoi suis-je appelé ? Qu’est-ce qui me réalise ? Qu’est-ce qu’il serait bon que je fasse pour moi et pour mes frères ? Comment puis-je contribuer au bien de l’Église, au bien de la société ? »

Tout autant d’interrogations qui pour le pape ne naissent pas « d’un sens du devoir », mais de « l’enthousiasme ».

Pape François lors de l’Angélus ce 12 décembre 2021.
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