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2ème dimanche de l'Avent – Année C – 5 décembre 2021

Évangile de Luc 3, 1-6

Préparez la route du Seigneur

2ème dimanche de l'Avent - Année C – 5 décembre 2021 – Évangile de Luc 3, 1-6

Pape François : La route de la conversion à faire


« Quelles sont les exigences de cette conversion demandée par Jean Baptiste ? ?

Tout d’abord, nous sommes appelés à assainir les dépressions produites par la froideur et par l’indifférence, en nous ouvrant aux autres avec les sentiments de Jésus, c’est-à-dire avec cette cordialité et cette attention fraternelle qui se charge des besoins de son prochain.

Assainir les dépressions produites par la froideur. On ne peut pas avoir une relation d’amour, de charité, de fraternité avec le prochain s’il y a des “trous”, on ne peut pas avancer sur un chemin avec trop de trous. Cela demande de changer son attitude. Et tout cela, il faut le faire avec une sollicitude spéciale pour les plus nécessiteux.

Puis il faut réduire les nombreuses aspérités causées par l’orgueil et la suffisance. Ces personnes, peut-être sans le savoir, sont suffisantes, sont âpres, elles n’ont pas de relation de cordialité. Il faut dépasser cela en réalisant des gestes concrets de réconciliation avec nos frères, de demande de pardon pour nos fautes. Il n’est pas facile de se réconcilier. On pense toujours : “qui fait le premier pas ?” Le Seigneur nous aide en cela, si nous sommes de bonne volonté. La conversion, en effet, est complète si elle conduit à reconnaître humblement nos erreurs, nos infidélités et nos manquements. »

Évangile de Luc 3, 1-6

Préparez la route du Seigneur


En débutant une année nouvelle, le 1er dimanche de l’Avent nous a dit l’essentiel à savoir: le terme de l’histoire (Jésus, le Fils de l’homme glorieux, établit son règne d’amour et de paix), et, en conséquence, notre façon de vivre (parmi la succession des malheurs, rester éveillés, sur nos gardes, conscients de l’enjeu majeur).

A partir d’aujourd’hui, 2ème de l’Avent, nous allons à nouveau parcourir la vie de Jésus, le Verbe de Dieu fait homme. Nous n’évoquons pas de vieux souvenirs surannés car la liturgie actualise, rend présents les actes et les paroles de Jésus pour les disciples qui se rassemblent. S’ils sont attentifs, avides de les recevoir, ils deviennent pour eux « Évangile »aujourd’hui. Chaque dimanche – jour de résurrection - la Bonne Nouvelle les réveille de leur somnolence et leur apporte la présence du Fils de l’homme qui ne cesse de venir pour nourrir leur foi et les unir dans sa communion

La Venue du précurseur dans l’histoire


L’an 15 du règne de l’empereur Tibère ; Ponce-Pilate étant gouverneur de Judée ; Hérode, prince de Galilée ; son frère Philippe, prince du pays d’Iturée et de Traconitide ; Lysanias, prince d’Abilène ; les grands prêtres étant Hanne et Caïphe : la Parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert.


L’Évangile n’est pas une fuite dans un autre monde, il ne se réduit pas à une spiritualité mystique, à une quête de développement personnel, de consolation sacrée : il se joue dans l’histoire, il est événement, au cœur des affrontements politiques et économiques. Pour éviter que le lecteur prenne les personnages de son livre pour des mythes à la ressemblance des dieux gréco-romains, Luc - qui écrit vers les années 8O-85 - aime noter les dates.

Israël est alors le seul peuple qui adore le Dieu Unique qui a fait alliance avec lui et cependant depuis des siècles il est écrasé par les grands Empires : Babylone, la Perse, la Grèce et maintenant Rome. Or, après des siècles de silence de Dieu, tout à coup un homme reçoit la Parole de Dieu : il s’appelle Iohanan (Dieu fait grâce) et Luc avait raconté sa naissance. Fils d’Élisabeth et de Zacharie, le prêtre, il devait normalement, comme celui-ci, exercer des fonctions liturgiques dans le temple de Jérusalem mais, comme jadis Jérémie et Ézéchiel, Dieu a fait bifurquer sa vocation et l’a envoyé prêcher sur les routes : le prêtre est devenu prophète.

Dans la liturgie, les hommes construisent une maison pour Dieu, on y appelle les croyants et ils font des sacrifices et des prières : avec Jean, la Parole de Dieu sort du lieu sacré et retentit sur les chemins des hommes.

Jean parcourait toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés – comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : « A travers le désert, une voix crie : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies. Et tout homme verra le salut de Dieu ».


Jean choisit son champ d’action : non pas un désert – mot qu’il reprend à Isaïe pour correspondre à la citation - mais la vallée du Jourdain qui est la région frontalière entre Israël et la Transjordanie, pays de cultures, de transit, de contacts entre Juifs et païens – indice du futur passage de l’Évangile dans toutes les nations.

Prédication de Jean

« Il proclame » : le verbe est important car il désigne la tâche du héraut qui doit accomplir, en hâte et avec justesse et solennité, une annonce capitale qui concerne tout le peuple. Ce même verbe sera utilisé pour Jésus et les premiers apôtres. Hélas, aujourd’hui, il est davantage la pratique des médias et de la publicité qui lancent « la bonne nouvelle » de la sortie d’un nouveau modèle. Notre prédication a perdu de son tranchant : elle enseigne, elle répète, elle moralise, elle ne secoue pas. « Il cause bien, le père ! »...mais il ne cause aucun effet.

Jean proclame donc qu’il est urgent de se convertir et de manifester cette décision en se laissant plonger par lui dans les eaux du Jourdain. « Conversion » ( en grec « métanoïa »): encore un mot important. Il ne s’agit évidemment pas de changer de religion ni seulement d’accomplir quelques sacrifices de pénitence mais de prendre la décision radicale de changer son orientation de vie, de reconnaître que l’on a besoin d’être purifié. Le prophète Jean n’envoie pas ses auditeurs aux sacrifices purificateurs du temple, il n’engage pas à des ablutions répétées comme à Qûmran. C’est lui Jean qui mène ce baptême, il est unique et il est passage de la frontière du Jourdain. Car les archéologues ont retrouvé le lieu du baptême de Jean : il se situait sur la rive gauche du fleuve (en Trans-Jordanie) si bien que cela forçait les candidats à refaire le mouvement d’entrée en terre d’Israël. St Luc pouvait donc y voir comme une suite de l’histoire d’Israël, comme un nouveau retour d’exil.

La Libération


Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés – comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : « A travers le désert, une voix crie : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies. Et tout homme verra le salut de Dieu »


Au temps de Jean, Israël vit sur sa terre mais écrasé sous le joug de l’esclavage païen : soumis à la puissance colossale de l’Empire romain, la situation paraît irrémédiable. Et voilà que Jean annonce un événement extraordinaire : c’est le Seigneur lui-même qui va venir. Quelle route faut-il donc lui préparer ?

Les Cantonniers du Seigneur

Évidemment si le Seigneur vient, il n’est pas question de lui construire une autoroute, ni de préparer une navette spatiale. Les cinq travaux détaillés par Isaïe sont à prendre au sens imagé et il n’existe pas de gros engins pour faciliter leur exécution.

« Aplanir sa route - Tout ravin sera comblé - Toute montagne et toute colline seront abaissées - Les passages tortueux deviendront droits - Les routes déformées seront aplanies » : Jean nous exhorte à un gros travail sur nous-mêmes. Nous usons parfois de ruses tortueuses pour obtenir des résultats, nous nous gonflons d’orgueil, ou au contraire nous nous laissons tomber dans le découragement, nous louvoyons par manque de sincérité. L’entrée dans l’Évangile nous mobilise pour tracer un chemin de clarté, de droiture, de justice, pour aménager les rencontres qui nous conduisent vers les autres. Concorde, dialogue, partage, solidarité, réconciliation, service, fin du racisme, dons aux pauvres : il nous faut construire et pratiquer ces chemins ardus afin que nous soyons certains que le Seigneur vient. Sans cela, Noël devient du toc.

Mais pour quel résultat merveilleux : « Et tout homme verra le salut de Dieu ». Certes l’événement ne sera pas le fruit de nos efforts car Dieu seul est maître de sa décision mais l’effet ne sera plus réservé au profit d’un seul peuple. « Toute chair verra le salut de Dieu ». L’Évangile aura une visée universelle.

Jean n’est que le Précurseur

Jean-Baptiste est bien le premier personnage de l’évangile et il est essentiel d’écouter sa voix et de mettre en pratique ce qu’il dit. D’ailleurs le prochain dimanche nous précisera davantage la conduite convertie qu’il nous presse de prendre. Mais en outre il nous révélera l’essentiel de sa mission : nous préparer à accueillir Celui-là qu’il annonce et qui viendra derrière lui. « Le salut de Dieu » sera Quelqu’un : Jésus de Nazareth.

Conclusion : Vivre l’Avent

L’Avent se vit dans la joie des commencements. Dieu dit : « Je vais accomplir ma promesse de bonheur » (1er dimanche). Mais il serait trop facile de déposer sa pantoufle au coin du feu pour y attendre des cadeaux. « Préparez le chemin du Seigneur » clame Jean : il faut au préalable s’atteler au dur travail de la conversion. Pour cela, il n’ y a pas de machine mais l’effort d’ouvrir les yeux, d’oser remarquer nos manques de rectitude, nos mensonges, notre passion d’accumuler, notre laisser-aller, nos découragements.

Et pour demeurer dans la joie du Seigneur qui vient avec certitude, relisons l’extrait de la lettre de Paul (lue en 2ème lecture). On y ressent tellement bien l’écho de la joie et de l’amour qui faisaient vibrer la vie des premiers chrétiens.

Frères, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est toujours avec joie…
Dieu a si bien commencé son travail : je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’au jour où viendra le Christ Jésus…
Que votre amour vous fasse progresser dans la connaissance…
Ainsi, dans la droiture, vous marcherez vers le Jour du Christ.
Vous aurez en plénitude la justice obtenue grâce à Jésus-Christ pour la Gloire et la Louange de Dieu ».


Chers lecteurs et lectrices, je reprends cette prière à votre intention.

Fr. Raphaël Devillers, dominicain.
Trois Noëls différents à vivre plus sobrement

Trois Noëls différents à vivre plus sobrement

Au fil des ans, Noël est devenu le festival de l’hyperconsommation et de l’individualisme. Nombreux sont ceux qui désirent vivre cette fête davantage en cohérence avec le message originel de la célébration de l’Incarnation : sobriété, simplicité, convivialité. Quelques conseils pour se préparer à vivre la Nativité autrement.

1. Un Noël plus solidaire

Avant tout, partez des besoins des associations plutôt que de vos propres idées ou envies. De nombreuses structures organisent des réveillons solidaires avec les personnes isolées. Prenez contact avec les associations les plus proches de chez vous, pour identifier leurs besoins : bénévolat, don d’argent, de nourriture, vêtements ou jouets. Votre démarche sera ainsi plus productive. Le Secours populaire, par exemple, vient de lancer la campagne nationale des Pères Noël verts. Le principe : organiser des actions (collecte, papier cadeau à la sortie des magasins, soirées caritatives) tout au long du mois de décembre, pour permettre aux familles accueillies toute l’année de fêter Noël à la maison avec des cadeaux et un repas amélioré. De son côté, la Fondation de France organise des Réveillons de la solidarité pour 25 000 personnes seules et fragilisées.

Les initiatives individuelles sont aussi les bienvenues. Jeune maman, Solweig a décidé de fabriquer un calendrier de l’Avent inversé. Au lieu de contenir un chocolat, l’initiative invite à faire un geste solidaire chaque jour : un petit sacrifice, de l’aide à un inconnu… « Et le week-end, il y a un cadeau spirituel et une invitation à un moment de qualité le dimanche , explique la jeune catholique. Noël est l’occasion de faire plaisir à ceux qu’on aime, mais pour ceux qui ne peuvent pas se le permettre, j’ai voulu profiter de l’Avent pour offrir un peu de mon temps, de l’argent et des produits de première nécessité à ceux qui en ont besoin …

2. Un Noël plus écologique

Guirlandes électriques, papier cadeau, surconsommation… Tous les ans, la fin du mois de décembre est sujette à beaucoup d’excès, qui ont des répercussions directes sur le plan écologique. Or, de nombreuses alternatives plus durables existent. D’abord le menu du réveillon. Pourquoi ne pas opter pour des substituts au foie gras, qui est produit à partir du gavage forcé d’oies ou de canards, ou au caviar, composé d’œufs d’esturgeons dont l’espèce est menacée ? Sans renoncer complètement aux classiques de saison, le saumon bio ou sauvage, les huîtres (dont la coquille va au compost) ou les langoustines bio peuvent être des choix plus écologiques.

Encore mieux : le repas végétarien ! Il faut environ 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande. Alors, cette année, pourquoi ne pas opter pour des légumes en chaussons ou un risotto aux champignons ? Engagée dans une démarche zéro déchet depuis trois ans, Éléonore et son mari ont voulu l’appliquer à leur façon de fêter Noël. Et cela commence… par le papier cadeau. « Ça m’a toujours fait mal au cœur de voir tout ce papier à la poubelle, souvent non recyclable . » Alors, la Dijonnaise l’a remplacé par d’immenses sacs en tissu ou a réutilisé des boîtes en carton. « Je me sers le plus souvent de sacs en kraft pour les cadeaux aux amis, et en tissu pour la famille . » Il peut aussi être intéressant de reconsidérer ce que l’on s’offre : présents dont la fabrication et les matières premières sont de qualité afin qu’on les conserve plus longtemps ; cadeaux immatériels comme des places de concert ou un soin du visage ; objets utiles plutôt que des gadgets, en demandant aux uns et aux autres de quoi ils ont vraiment besoin… D’autre part, les produits de seconde main s’imposent de plus en plus dans la façon de consommer des Français, ce qui limite l’empreinte carbone – tout en étant plus économique. Pour les achats d’objets, livres, jouets ou vêtements d’occasion, de nombreux sites et applications existent : label-emmaus.co, videdressing.com, luckyfind.fr ou vinted.fr.

3. Un Noël plus spirituel

Et parce que l’Avent sert avant tout à se préparer intérieurement à la fête de Noël, l’incontournable calendrier de l’Avent peut être une belle façon de vivre un temps spirituel (du moment qu’il ne se limite pas à la découverte de chocolats !). Les éditions de l’Emmanuel viennent par exemple de sortir un calendrier Fratelli tutti, inspiré de la dernière encyclique du pape François. Les applications de prière YouPray et Hozana proposent également un petit temps spirituel par jour pendant les quatre semaines qui précèdent Noël. Certaines abbayes invitent aussi les volontaires à venir passer quelques jours pour se préparer à la naissance du Christ. Après une année de pause due au Covid, une soixantaine de monastères en France et en France accueillent des jeunes pour vivre des week-ends spirituels et de ressourcement jusqu’au 18 décembre.

Et pourquoi ne pas vivre la nuit de Noël dans une abbaye ? De nombreux moines et moniales proposent à ceux qui le souhaitent, seul ou non, de venir vivre un temps spirituel pendant le réveillon du 24 décembre ou même du 31. C’est le cas des frères dominicains de la Sainte-Baume, dans le Var. Du 21 au 25 décembre, ils proposent une retraite intitulée Noël provençal, au pied du massif de la Sainte-Baume, en Provence (saintebaume.org).

La Vie, no. 3978, jeudi 25 novembre 2021 – extraits
Plus de pauvreté

Plus de pauvreté

Plus d'un quart des bénéficiaires des aides d'urgence de l'association "souffrent d'une insécurité alimentaire grave", révèle le rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France. Même avec de l'aide, ils se privent de l'essentiel. Plus d'un quart (27%) des bénéficiaires de l'aide alimentaire "ne mangent pas pendant une journée entière ou davantage, de manière régulière.

A cette insécurité alimentaire "grave", s'ajoute une insécurité "modérée", qui concerne 53% des personnes aidées. Sauter un repas est une pratique courante dans cette catégorie, notamment lorsqu'il s'agit de se sacrifier pour ses enfants.

Caritas rappelle l'augmentation continue du recours à l'aide alimentaire en France : 2,6 millions de bénéficiaires en 2009, contre 5 à 7 millions désormais, toutes sources d'aide confondues. L'an dernier, pour 57% des bénéficiaires des chèques-services du Secours catholique, c'était la première fois qu'ils demandaient un coup de pouce pour se nourrir.

Fondation abbé Pierre : 1 Français sur 5 n’a pas les moyens de se chauffer correctement.

Pape Francois : Journée mondiale des pauvres

(Assise 12 11 21)

« Il est temps de briser le cercle de l’indifférence pour découvrir la beauté de la rencontre et du dialogue. Il est temps de se rencontrer. C’est le moment de la rencontre. Si l’humanité, si nous, les hommes et les femmes, n’apprenons pas à nous rencontrer, nous allons vers une fin très triste.
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