header2

21ème dimanche – Année B – 22 août 2021

Évangile de Jean 6, 60-69

Cela vous scandalise ?

21ème dimanche - Année B – 22 août 2021 – Évangile de Jean 6, 60-69

« Le Pain eucharistique, expression du Dieu de l’amour »


«L’Église des parfaits et des purs est une salle où il n’y a de place pour personne; l’Église aux portes ouvertes, qui fait la fête autour du Christ, est par contre une grande salle où tout le monde peut entrer, et notamment celui qui s’est trompé ou qui est blessé ...

« Jésus qui rompt le Pain ». Ce geste est bouleversant: jusqu’alors on immolait des agneaux et on les offrait en sacrifice à Dieu, maintenant c’est Jésus qui se fait agneau et s’immole pour nous donner la vie.

Dans l’Eucharistie, nous contemplons et adorons le Dieu de l’amour. C’est le Seigneur qui ne rompt personne mais qui se rompt lui-même. C’est le Seigneur qui n’exige pas de sacrifices mais qui se sacrifie lui-même. C’est le Seigneur qui ne demande rien mais qui donne tout.

Pour célébrer et vivre l’Eucharistie, nous aussi nous sommes appelés à vivre cet amour.
Car tu ne peux pas rompre le Pain du dimanche si ton cœur est fermé à tes frères. Tu ne peux pas manger ce Pain si tu ne donnes pas le pain à l’affamé. Tu ne peux pas partager ce Pain si tu ne partages pas les souffrances de celui qui est dans le besoin».

À la fin, «seul l’amour restera ».
Pape François : Homélie 6 juin 2021

Évangile de Jean 6, 60-69

De l’enthousiasme au rejet


Après l’interruption de la fête de l’Assomption de Marie, nous reprenons et terminons aujourd’hui la lecture du long chapitre 6 de l’évangile de Jean qui occupe donc 5 dimanches. Entre le début et la fin du récit, le contraste est total. Le pique-nique au bord du lac avait suscité l’enthousiasme de la foule : ce Jésus qui opérait des guérisons et qui maintenant offrait à tous, on ne sait comment, une miche gratuite, ne serait-il pas le messie ? Mais fuyant ce succès populaire, Jésus avait disparu dans la nuit. Le lendemain, on le retrouve à Capharnaüm et là il tient un enseignement tout à fait différent. Le partage du pain passe à un partage d’un tout autre pain. Son discours choque, ses affirmations paraissent intolérables, inacceptables, absurdes même. Et tout se termine par un lâchage collectif.

La grande débandade des Disciples


Jésus avait dit alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle ». Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est intolérable ! Qui peut l’entendre ? ».
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?!...C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.


Les évangiles ont noté que très vite Jésus a eu beaucoup de succès : la grandeur de son enseignement et les guérisons qu’il opérait sur les malades lui attirèrent rapidement des disciples qui se regroupaient pour l’écouter et même pour le suivre. Mais maintenant les nouveaux propos qu’il tient les choquent outre-mesure. Jésus les prévient : que direz-vous alors quand vous me verrez monter près de mon Père – montée qui s’effectuera lorsque les hommes me hisseront sur la croix ?...Pour comprendre mes déclarations, il faut passer au niveau de l’esprit, approfondir sa foi. Et cela n’est possible que si l’on écoute le Père et si l’on se laisse guider par Lui.

Mais au lieu de rester près de Jésus, de le questionner et d’attendre ses enseignements ultérieurs qui les feraient pénétrer dans le mystère, beaucoup renâclent et se détournent. Jésus doit en être attristé mais non surpris. Et il ne fait rien pour les retenir !!... Car la foi est une option libre. Combien de jeunes, hélas, élevés dans la foi et même engagés dans l’Église, subitement tournent le dos et manifestent même une opposition farouche ! La parabole du semeur montrait bien le nombre d’échecs possibles sur le chemin de la foi.

La Foi des Douze mais...


Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable ! »
Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.


Mais Jésus ne reste pas seul : près de lui, stupéfaits, les Douze regardent les gens s’éloigner mais ne partent pas avec eux. Non seulement Jésus ne les retient pas de force mais il leur présente l’éventualité de s’en aller, eux aussi. « Mais alors à qui irions-nous ? » s’écrie Simon-Pierre. Personne ne parle comme toi. Si nous lâchons l’Évangile, qui allons-nous suivre ? Nous en avons fait l’expérience : quand nous t’écoutons et que nous pratiquons ce que tu dis, nous nous sentons vivre d’une Vie que personne ne nous offre.

Ne vous en vantez pas, réplique le Maître : c’est moi qui vous ai choisis. Toutefois, même dans la vocation, vous restez libres : un apôtre choisi peut encore renier et devenir un diable, un diviseur. Judas livrera son maître à ses ennemis qui le condamneront et le mettront à mort : mais en fait Jésus se donnera par amour et il ne cessera de donner son Pain de Vie aux assemblées du monde entier.

Conclusion

Dans les « Actes des Apôtres », Luc raconte l’expansion stupéfiante de l’Évangile dans les premières années. Immédiatement les convertis ont constitué des communautés dont Luc donne un portrait synthétique : voici les 4 piliers sur lesquels elles s’édifiaient.

« Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (2,42)


Le fondement, c’est la foi en la Parole de Jésus transmise par les évangiles, elle est Esprit et Vie et il faut sans cesse s’en nourrir. La foi provoque l’amour fraternel qui unit les membres par la solidarité et le partage. Le 1er jour de la semaine, tous se rassemblent chez l’un d’entre eux afin de partager la Parole et le Pain de Vie. Et tous vivent dans l’allégresse portée par la prière de louange.

Il n’est pas sûr du tout que nous vivions aujourd’hui de cette façon (qui n’est pas un idéal utopique). Ne nous plaignons pas des dérives du monde ; comme Jésus ne critiquons pas les nombreux qui se sont détournés de l’Église, séduits par une société qui offre « des pains et des jeux ». Sans rêver d’un retour aux mœurs passées, travaillons ensemble à créer des communautés semblables aux premières.

Fr. Raphaël Devillers, dominicain.

La Didachè

La Didachè

Extraits

La Didachè est une compilation de textes recueillis dans les communautés chrétiennes.
On peut sans doute la dater de la fin du 1er siècle.


9. ...Au sujet de l’eucharistie, rendez grâce ainsi. D’abord pour le calice : nous te remercions, ô notre Père, pour la sainte vigne de David ton serviteur, que tu nous as révélée par Jésus ton serviteur. À toi la gloire pour les siècles ! Puis, pour le pain rompu : nous te remercions, ô notre Père, pour la vie et la connaissance, que tu nous a révélées par Jésus ton serviteur. À toi la gloire pour les siècles ! Comme ce pain rompu, autrefois disséminé sur les montagnes, a été recueilli pour devenir un, qu’ainsi ton Église soit rassemblée des extrémités de la terre dans ton royaume. Car c’est à toi qu’appartiennent la gloire et la puissance par Jésus-Christ pour les siècles.

10. Après vous être rassasiés, remerciez ainsi : Nous te remercions, Père saint, pour ton saint nom que tu as fait habiter dans nos cœurs, et pour la connaissance, la foi et l’immortalité que tu nous a révélées par Jésus ton serviteur. À toi la gloire pour les siècles ! C’est toi, maître tout-puissant, qui as créé l’univers à l’honneur de ton nom, qui as donné aux hommes la nourriture et la boisson en jouissance pour qu’ils te remercient, et tu nous as donné une nourriture et un breuvage spirituels pour la vie éternelle grâce à ton serviteur. Avant tout, nous te remercions car tu es puissant. À toi la gloire pour les siècles !

Souviens-toi, Seigneur, de ton Église, délivre-la de tout mal, rend-la parfaite dans ton amour, rassemble-la des quatre vents, elle qui a été sanctifiée pour ton royaume que tu lui as préparé. Car c'est à toi qu'appartiennent la puissance et la gloire pour les siècles ! Vienne la grâce et que passe ce monde !

Hosanna au Dieu de David ! Si quelqu’un est saint, qu’il vienne ! Si quelqu’un de l’est pas, qu’il se convertisse ! Maranatha. Amen. Laissez les prophètes remercier autant qu’ils voudront.

L'apôtre Paul dit : « Vous êtes le corps du Christ ;
et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps » (1 Cor 12,27).

Donc, si c'est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres,
c'est le symbole de ce que vous êtes qui se trouve sur la table du Seigneur,
et c'est votre mystère que vous recevez.

Vous répondez : « Amen » à ce que vous êtes, et par cette réponse, vous y souscrivez.
On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez : « Amen ».

Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet amen soit véridique.

Saint Augustin
Cliquez-ici

Abonnement gratuit sur simple demande adressée à r.devillers@resurgences.be

Merci de préciser vos nom, prénom, ville, pays et engagement éventuel en Église.

Toutes les homélies sont toujours visibles à l'adresse :

https://resurgences.be