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19ème dimanche – Année B – 8 août 2021

Évangile de Jean 6, 41-51

Le Pain pour la Vie

19ème dimanche - Année B – 8 août 2021 – Évangile de Jean 6, 41-51

Pape François : Le Pain de Vie (6 juin 2021)


...Les paroles et les gestes du Seigneur nous touchent le cœur : Il prend le pain dans ses mains, il prononce la bénédiction, le rompt et le tend à ses disciples en disant : «Prenez, ceci est mon corps» (v. 22).

C’est ainsi, avec simplicité, que Jésus nous donne le plus grand sacrement. Son geste est un humble geste de don, de partage. A l’apogée de sa vie, il ne distribue pas le pain en abondance pour nourrir les foules, mais il se rompt lui-même dans le repas pascal avec ses disciples.

De cette façon, Jésus nous montre que le but de la vie consiste à se donner, que la plus grande chose est de servir. Et nous retrouvons aujourd’hui la grandeur de Dieu dans un morceau de pain, dans une fragilité qui déborde d’amour et de partage.

Fragilité est le mot que je voudrais souligner. Jésus se fait fragile comme le pain qui se rompt et s’émiette. Mais c’est là que réside sa force, dans sa fragilité. Dans l’Eucharistie, la fragilité est force : force de l’amour qui se fait petit pour pouvoir être accueilli et non pas redouté ; force de l’amour qui se rompt et se divise pour nourrir et donner la vie ; force de l’amour qui se fragmente pour nous rassembler dans l’unité. (...)

Jésus nous connaît, il sait que nous sommes pêcheurs et que nous faisons tant d’erreurs, mais il ne renonce pas à unir sa vie à la nôtre. Il sait que nous en avons besoin, parce que l’Eucharistie n’est pas la récompense des saints, non, mais le Pain des pécheurs. C’est pourquoi il nous exhorte : “Prenez et mangez”. (...)

Le Pain pour la Vie

Le long chapitre 6 de s. Jean que nous écoutons au cours de ces 5 dimanches paraît bien compliqué à beaucoup, loin de la simplicité de Marc, Matthieu et Luc. Il faut comprendre les raisons de la composition adoptée par Jean. Rédigeant son livre plusieurs dizaines d’années après les premiers évangélistes, Jean ne se contente pas de répéter les faits et gestes de la vie de Jésus mais il les reprend enrichis par l’histoire mouvementée de leur réception.

Mal compris par bien des disciples, contestés par la majorité du peuple d’Israël, médités sans arrêt par les communautés chrétiennes, les événements de la vie de Jésus et ses enseignements ont, avec le temps, révélé peu à peu leur extraordinaire richesse. En butte aux moqueries et aux critiques acerbes des adversaires qui trouvaient absurde de croire en Jésus le Fils de Dieu et de partager un Pain qui portait, dit-on, sa présence, les communautés ont de mieux en compris que le dessein de Dieu s’accomplissait de cette façon et que cette foi était tellement essentielle qu’elle méritait même que l’on donne sa vie pour elle.

En ce dimanche de la 3ème partie de ce chapitre 6, essayons de faire le point.

17ème dimanche - le soir au bord du lac où une foule les a rejoints, les apôtres seraient tentés de renvoyer ces importuns. D’ailleurs les nourrir coûterait beaucoup d’argent que l’on n’a pas. Peut-on se replier sur son groupe et laisser des gens affamés ? Jésus écarte cette question de calculs financiers et s’appuie sur un petit pauvre qui présente son bien. Il annonce de la sorte le repas du soir où il fractionnera le pain afin de le partager, un pain dont chaque morceau doit être conservé par car il est le pain qui écarte l’égoïsme et rassemble dans l’unité un peuple fraternel.

Jean est souvent appelé « l’évangile spirituel » : mais en raccordant pique-nique du lac et partage plus tard du « Pain de Vie », comme, de même, il unira lavement des pieds et eucharistie, Jean souligne fortement le lien entre le service des pauvres et le sacrement. Seul celui qui, tel le garçonnet, ouvre sa main pour partager son bien, peut tendre cette main pour recevoir le Pain de Jésus.

Mais que les apôtres ne se laissent pas griser par l’enthousiasme des foules ravies de voir des miracles et de recevoir des bienfaits. Attention à la tentation du pouvoir. Le don ne rend pas maître mais serviteur. L’Église a l’obligation de développer ses « œuvres humanitaires » sans y chercher adulation, puissance et gloire.

18ème dimanche. - « Que cherchez-vous ? »: c’était la première phrase de Jésus dans l’évangile de Jean. L’homme en quête de bienfaiteurs, en recherche avide de consommation, en découverte de nouveaux divertissements doit s’interroger, approfondir sa quête. Qu’est donc le désir qui tend mon âme ?...Ne cherchez pas mes dons mais ma personne, dit Jésus. Croire en moi, c’est ce que Dieu demande. Car, déclare-t-il, « Je suis le Pain vivant » : je viens de Dieu et je donne la vie au monde. Ainsi se réalise le vrai sens de la « manne » : non un calme-faim mais une Parole qui exige d’être reçue, réfléchie, mise en pratique. Elle donne la véritable Vie au monde, à ceux qui comprennent que leur existence ne se réduit pas à une quête de bien-être mais est une longue marche, un cheminement dans le désert du monde vers la communion divine.

Mais qu’un homme ordinaire ose prétendre qu’il vient du ciel : quel scandale !!

Aujourd’hui : 19ème Dimanche : Jean 6, 41-51
Contestation de l’Incarnation


Les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. ». Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? »


« Les Juifs » : ? Quelle curieuse appellation puisque Jésus lui-même et tous les personnages de l’évangile (sauf rares exceptions) sont des Juifs. Pour Jean, le nom désigne souvent les adversaires de Jésus, bien qu’il fasse dire par Jésus à la Samaritaine « Le salut vient des Juifs » (4, 22). Hélas cette dérive exacerbera la haine « des Juifs » en général par les chrétiens et jouera un rôle néfaste dans le dialogue judéo-chrétien.

« Récriminer » : Jean reprend le verbe qui était sans cesse répété dans l’histoire de la manne (Ex 16). La nouvelle traduction est meilleure que l’ancienne, trop douce (murmurer) et traduit mieux l’animosité nerveuse, l’opposition râleuse au projet de Dieu. Il s’agit d’une faute grave.

Les auditeurs ne supportent pas qu’un homme ordinaire, dont on connaît bien les parents, ose prétendre qu’il descend du ciel, c.à.d. qu’il est issu de Dieu.

Comment accepter l’Incarnation ?


Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même ». Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »


C’est le Père qui peut ouvrir à la révélation de Jésus comme son Fils. Donc il importe de se remettre à l’écoute des Écritures qui promettaient cette révélation. Jean ne cite pas un verset précis mais il en appelle aux prophètes : « Tous tes fils seront disciples du Seigneur et grande sera leur paix » (Is 54, 13) et notamment la Nouvelle Alliance promise par Jérémie : « J’inscrirai mes préceptes dans leur être ; ils ne s’instruiront plus les uns les autres...Ils me connaîtront tous » (Jér 31, 31). Le discours d’adieu précisera l’acteur : « L’Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière » (Jn 16, 13). L’étude sincère des Écritures montre que Jésus ne peut être confiné dans le cadre des prophètes, des maîtres spirituels et des guérisseurs. « Qui donc est-il ? ».

Enfin revient encore le thème de la manne bien inférieure au pain que Jésus va offrir. Car il y a équivalence : croire en Jésus le Fils c’est manger son Pain qui donne la Vie divine. Et la dernière phrase annonce l’ultime et stupéfiante étape de cette révélation : « Ce Pain c’est ma chair donnée... » !!??? La fête de l’Assomption ne nous permettra pas d’écouter la suite : évoquons-la quand même brièvement.

20ème Dimanche (non lu) : Jean 6 , 51 – 58
Contestation de l’Eucharistie


Les Juifs se querellaient violemment entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ». Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »


On pouvait admettre en image que l’on assimile, que l’on « mange » quelqu’un dont les paroles vous font vivre : on parle de « dévorer un livre ». Mais comment supporter d’entendre un homme qui semble dire qu’il faut le manger ? Déclaration inouïe qui fait hurler et sauter d’horreur les auditeurs. Nos habitudes de petites messes paisibles et pieuses nous évitent d’être perturbés et outrés par ce scandale.

Et chair et sang seront séparés : donc il y aura mort, tuerie. Car il n’est pas ajouté : « C’est un symbole, une parabole » mais une répétition : vrai pain, vraie boisson. Repas nécessaire pour avoir la Vie éternelle, pour demeurer en Jésus comme il demeure en nous, pour vivre par Jésus et être envoyé par lui vers les hommes.

Jean qui, avec sa communauté, partageait le repas du Seigneur depuis des années avec une allégresse sans pareille nous dit : « Frères, ne lâchez pas. Cessez d’adorer les idoles qui vous mentent et vous conduisent à la ruine : la planète aujourd’hui vous l’affirme. Revivifiez votre foi, renouvelez votre pratique. Osez ! ».

Fr. Raphaël Devillers, dominicain.
8 Août : Fête de Saint Dominique, fondateur de l’Ordre des Frères Prêcheurs

8 Août : Fête de Saint Dominique
Fondateur de l’Ordre des Frères Prêcheurs

Message du pape François
pour le 800e jubilé de la mort de saint Dominique (6 août 1221)


En cette année qui souligne le huitième centenaire de la mort de saint Dominique, je me joins volontiers aux Frères Prêcheurs pour rendre grâce pour la fécondité spirituelle de ce charisme et de cette mission, qui se sont manifestés au cours de siècles à travers la riche diversité de la famille dominicaine...

Dominique a répondu au besoin urgent de son temps non seulement au moyen d'une prédication renouvelée et vivante de l'Évangile, mais, et c’est tout aussi important, en livrant le témoignage convaincant de son appel à la sainteté dans la communion vivante de l'Église. Comme dans toute réforme authentique, il cherchait à revenir à la pauvreté et à la simplicité de la première communauté chrétienne, rassemblée autour des apôtres et fidèle à leur enseignement (cf. Ac 2, 42).

En notre temps, caractérisé par un changement d'époque et de nouveaux défis pour la mission évangélisatrice de l'Église, Dominique peut donc être une source d'inspiration pour tous les baptisés qui sont appelés, en tant que disciples missionnaires, à rejoindre toutes les "périphéries" de notre monde en diffusant la lumière de l'Évangile et l'amour miséricordieux du Christ.

Le grand appel reçu par Dominique était de prêcher l'Évangile de l'amour miséricordieux de Dieu....

L'unité de la vérité et de la charité a peut-être trouvé son expression la plus ajustée dans l'école dominicaine de Salamanque, en particulier dans les travaux du frère Francisco de Vitoria, qui a proposé un cadre de droit international enraciné dans les droits universels de l’être humain. Ce cadre a servi de base philosophique et théologique aux efforts héroïques des frères Antonio Montesinos et Bartolomeo de Las Casas dans les Amériques comme de Dominique de Salazar en Asie, pour défendre la dignité et les droits des peuples indigènes.

Le message de l’Évangile qui affirme notre dignité humaine inaliénable en tant qu'enfants de Dieu et membres de l'unique famille humaine interpelle l'Église de notre temps qui est invitée à renforcer les liens d'amitié sociale, pour dépasser les structures économiques et politiques injustes et œuvrer au développement intégral de chaque individu et de chaque peuple.

Le zèle de saint Dominique pour l'Évangile et son désir d'une vie véritablement apostolique l'ont conduit à souligner l'importance de la vie communautaire... Cet idéal de fraternité devait trouver son expression dans une forme de gouvernance inclusive de tous et à laquelle tous prendraient part dans un processus de discernement et de prise de décision tenant compte du rôle et de l’autorité de chacun, grâce à des chapitres organisés à tous les niveaux. Ce processus "synodal" a permis à l'Ordre d'adapter sa vie et sa mission à des contextes historiques changeants tout en maintenant la communion fraternelle.

Le charisme dominicain de la prédication a fleuri très tôt avec la mise en place des diverses branches de la grande famille dominicaine qui embrasse tous les états de vie dans l'Église. Au cours des siècles qui ont suivi Dominique, ce charisme a trouvé une expression éloquente dans les écrits de sainte Catherine de Sienne, les peintures du bienheureux Fra Angelico et les œuvres de charité de sainte Rose de Lima, du bienheureux Jean Macias et de sainte Marguerite de Castello. De même, à notre époque, il continue à inspirer le travail des artistes, des chercheurs, des enseignants et des communicants.

En cette année anniversaire, nous ne pouvons manquer de nous souvenir des membres de la famille dominicaine. ...Je pense ici en particulier au témoignage discret donné par des milliers de tertiaires dominicains et des membres du Mouvement de la Jeunesse Dominicaine, qui reflète le rôle important et même indispensable du laïcat dans le travail d'évangélisation.

En ce jubilé de la naissance de saint Dominique à la vie éternelle, je voudrais exprimer de manière particulière ma gratitude aux Frères Prêcheurs pour la contribution exceptionnelle qu'ils ont apportée à la prédication de l'Évangile à travers l'exploration théologique des mystères de la foi. En envoyant les premiers frères dans les universités qui naissaient alors en Europe, Dominique a reconnu l'importance vitale qu’il y avait de former les futurs prêcheurs au moyen d’une formation théologique saine et solide,

Lors de ma visite à Bologne, il y a cinq ans, j'ai eu la grâce de passer quelques moments en prière devant la tombe de saint Dominique... En remerciant le Saint pour tout le bien que ses fils et ses filles accomplissent dans l'Église, j'ai demandé que croisse le nombre des vocations sacerdotales et religieuses.

Puisse la célébration de cette année jubilaire répandre une abondance de grâces sur les Frères Prêcheurs et sur toute la Famille Dominicaine, et puisse-t-elle annoncer un nouveau printemps pour l'Évangile.

FRANÇOIS. (28 05 2021)

Ton cœur sait que la vie n’est pas la même sans le Seigneur Jésus :

alors ce que tu as découvert,

ce qui t’aide à vivre et te donne une espérance,

c’est cela que tu dois communiquer aux autres.

Pape François – La Joie de l’Évangile - § 121
Le Sanctuaire Notre-Dame de la Sarte à Huy (Belgique), ancien couvent dominicain, fête cette année son 400ème anniversaire. Si vous avez l'opportunité de nous rejoindre, voici le programme des célébrations de l'Assomption. Bienvenue à toutes et tous.
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