Le « Mois missionnaire extraordinaire »
sous le signe de sainte Thérèse de Lisieux
Le pape François a ouvert le « Mois missionnaire extraordinaire », aux vêpres de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, ce mardi 1er octobre, à 18h, à Rome, en la basilique Saint-Pierre.
Une carmélite, cloîtrée, morte à 24 ans, docteur de l’Eglise, patronne des missions, devient ainsi la sainte patronne en quelque sorte du mois missionnaire.
Le 14 décembre 1927, le pape Pie XI avait proclamé Thérèse patronne principale des pays de mission à l’égal du grand saint jésuite François Xavier (1506-1552).
En effet, au lendemain de la canonisation de Thérèse en 1925, « une pétition demandant que Thérèse soit proclamée patronne des missions était adressée au Pape, d’abord par les évêques missionnaires du Canada, puis par tous ceux qui, dans le monde entier, adhérèrent avec enthousiasme à la requête (232 au total) ».
Sainte Thérèse écrivait: « Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées… Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles » (Manuscrits autobiographiques, Manuscrit B, 3 r )
Un moment, la carmélite a pu envisager de partir au Vietnam actuel: « Thérèse, explique le carmel normand, avait un ardent désir missionnaire que Thérèse d’Avila (1515-1582) souhaitait pour ses filles carmélites. Elle disait être entrée au carmel pour sauver les âmes. Elle aurait aimé partir pour le carmel de Hanoï que venait de fonder le carmel de Saïgon. La découverte de sa maladie empêcha ce projet. »
Mais sa mission a été de porter les missionnaires dans sa prière:
« En 1895, sa prieure lui confie le le Père Bellière, séminariste songeant à la mission en Afrique. Elle est attentive à sa formation comme prêtre et comme homme, et se montre patiente et encourageante, affectueuse et ferme.
Puis sa prieure lui confie un deuxième missionnaire, le P. Roulland, des Missions Etrangères de Paris, en partance pour la Chine.
Thérèse écrit au P. Roulland lorsqu’il commence son travail missionnaire en Chine. Elle collabore totalement avec lui dans son apostolat. Chacun d’eux considère comme sien ce que l’autre réalise. »
Dès son premier grand voyage apostolique, à Rio de Janeiro (Brésil), le pape François a confié combien il aimait sainte Thérèse: dans sa fameuse sacoche noire, il y avait un livre sur elle: elle l’a en quelque sorte accompagné aux JMJ de 2013.
Ils ont en commun non seulement le souci de la mission, mais la manière de la mener : par l’annonce de la miséricorde. On cite souvent l’Acte d’offrande à l’Amour miséricordieux que Thérèse a fait puis promu auprès de ses soeurs carmélites.
La biographie du pape François par Francesca Ambrogetti et Sergio Rubin (“Je crois en l’homme: Conversations avec Jorge Bergoglio, Flammarion) révèle un détail de cette amitié spirituelle : « Lorsque j’ai un problème, je demande à la sainte non pas de le résoudre, mais de m’aider à l’assumer, et en guise de signe, je reçois presque toujours une rose blanche » (p. 148).
Le pape a une image de la « petite Thérèse » sur son bureau (p. 147).
Le biographe britannique Austen Iverreigh rapporte qu’au moment du conclave, le 12 mars 2013, lorsque le cardinal Bergoglio entra dans sa chambre – n° 207 – à Sainte-Marthe, il a trouvé une rose blanche sur son lit.
ZENIT 25. 09. 2019