Homélies et commentaires par fr. Laurent Mathelot OP

Résurgences

Le frère Olivier Poquillon nommé directeur de l’École biblique de Jérusalem

Le dominicain Olivier Poquillon, ancien secrétaire général de la Comece et jusqu’ici installé en Irak, a été nommé jeudi 17 août directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. Il succédera au frère Jean-Jacques Pérennès à la tête de cette prestigieuse institution spécialisée dans l’exégèse et l’archéologie biblique.

Le 15 août, il se réjouissait encore sur les réseaux sociaux de l’arrivée à Mossoul (Irak) de la quatrième cloche du couvent de Notre-Dame-de-l’Heure, acheminée depuis la Normandie. Le frère Olivier Poquillon, qui supervisait depuis 2019 la restauration de cet édifice endommagé par Daech, dans le cadre d’un programme de l’Unesco, doit pourtant déjà quitter l’Irak.

Le 17 août, le dominicain de 56 ans a été nommé directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (Ebaf) par le frère Gerard Timoner, maître de l’ordre dominicain et grand chancelier de l’École biblique. Il prendra ses fonctions le 1er octobre, succédant au frère Jean-Jacques Pérennès, arrivé au terme de son second mandat.

« L’École biblique et archéologique française de Jérusalem se réjouit d’accueillir un directeur attaché au travail en équipe, doté d’une large expérience internationale, familier du Moyen-Orient et de la conduite de projets en environnement complexe », a déclaré l’institution dans un communiqué.

Si cette nomination était une « surprise » pour le dominicain qui s’apprêtait plutôt à rentrer en France après une quinzaine d’années à l’étranger, il considère néanmoins qu’une mission au sein de l’Ebaf est très significative : « L’École biblique est dépositaire de l’intelligence de la foi, c’est-à-dire d’une approche scientifique et réflexive de l’écriture sainte, expose-t-il. Elle porte à la fois une dimension confessante et scientifique. À une période où le ressenti et l’émotion sont très présents, c’est un défi d’importance pour l’Église. »

Une nouvelle période s’ouvre donc pour ce juriste de formation qui jusque-là s’était spécialisé dans les relations internationales et avait beaucoup fréquenté ses organisations. Après des études en droit international public, Olivier Poquillon entre au noviciat des dominicains en 1994, puis est ordonné prêtre en 2001.

Le dominicain est ensuite devenu expert du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, président de la commission francophone Justice et Paix de l’ordre des dominicains, et délégué permanent de l’ordre auprès des Nations unies de 2008 à 2013. En 2016 enfin, il est nommé secrétaire général de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (Comece).

Prestigieuse institution

Un temps prieur du couvent de Strasbourg, Olivier Poquillon a également exercé divers ministères pastoraux, comme aumônier de l’ENA, mais aussi aumônier militaire en Bosnie-Herzégovine et au Tchad. Il s’investit également au sein des Scouts et Guides de France, de Caritas ou du diocèse de Strasbourg.

Cette année, le dominicain changera donc de domaine, prenant la tête d’une prestigieuse institution de recherche spécialisée dans l’exégèse et l’archéologie bibliques. N’ayant pas un profil particulièrement universitaire, il se voit davantage comme un « directeur », « chargé de mettre en œuvre le plan stratégique défini par l’équipe scientifique. »

Il prendra ses fonctions alors que l’École biblique de Jérusalem a récemment été secouée par le départ contraint il y a un an d’un de ses éminents archéologues, le frère Dominique-Marie Cabaret. L’un de ses objectifs sera donc de « renforcer » le pôle archéologie, pour qu’avec l’étude de la Bible, l’école « tienne sur ses deux pieds. »

Fondée en 1890 par le dominicain Marie-Joseph Lagrange, l’Ebaf, reconnue comme un centre international de recherche sur la Bible, a reçu la visite d’Emmanuel Macron en 2020. Aujourd’hui, elle compte une vingtaine de frères dominicains de dix nationalités différentes, avec une majorité de Français. Tous sont polyglottes, maîtrisant une ou plusieurs langues anciennes.

Depuis une vingtaine d’années, l’institution a créé « la Bible en ses traditions », une plateforme collaborative permettant de lire plusieurs traductions de passages de la Bible ainsi que de bénéficier d’éclairages théologiques

Marguerite de Lasa,
paru dans La Croix, le 17/08/2023.


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