Homélies et commentaires par fr. Laurent Mathelot OP

Résurgences

Fête de l’Épiphanie – Année B – 7 janvier 2018
Évangile de Matthieu 2, 1-12

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LES ROIS MAGES, CE N’EST PAS DU GÂTEAU

Depuis des siècles, on organise des expéditions afin de retrouver l’épave de l’arche de Noé en haut du mont Ararat ; on cherche à expliquer comment Josué a arrêté la marche du soleil ; on se dispute pour retrouver l’itinéraire exact du chemin de croix parcouru par Jésus condamné…On perd un temps fou.
Car le jugement dernier, c.à.d. la détermination de la valeur d’une vie ne se joue pas sur un examen d’histoire ou d’archéologie. Si tous ces renseignements étaient nécessaires, les évangiles nous les auraient fournis. La foi, ce n’est pas remplir les blancs de l’Evangile mais en vivre les pleins de lumière et de vie.

Il en va de même pour les évangiles de l’enfance.

LUC – On cherche à localiser le lieu et la grotte où Jésus serait vraiment né et finalement on court au marché de Noël, on enguirlande un sapin, on chantonne « O Douce Nuit… »!! C’est magique. Et archi-faux. Luc voulait nous apprendre à découvrir la grandeur de Dieu dans un bébé pauvre, à rester éveillés comme les petits bergers, dans la nuit du monde, à méditer les événements comme Marie pour approfondir sa foi, à fréquenter l’église du quartier, vrai Bethlehem où l’on mange le Pain-de-Vie.

MATTHIEU – On se livre à des calculs interminables pour découvrir l’année où une mystérieuse comète aurait apparu, comment une étoile peut devenir un GPS perfectionné. Pour que les mages égalent en faste les émirs du Moyen-Orient, on les sacre « rois », on leur colle de beaux noms et on les fait suivre d’une ribambelle de chameaux. On peut ensuite partager un succulent (et cher) « gâteau des rois » et celui qui, sans se casser une dent, a trouvé la céramique de Mickey enfouie dans la pâte est affublé d’une ridicule couronne de carton doré et applaudi : « Vive le roi » !
Comme Noël, l’Epiphanie est tournée en folklore, en histoire inoffensive et le message de foi perd tout son mordant.

Or, en rédigeant son magnifique récit, Matthieu, comme Luc, voulait transmettre un message capital.

EPIPHANIE = MANIFESTATION DE DIEU AUX PAÏENS

EPIPHANIE est un mot savant qui signifie « manifestation de Dieu» : pour la première fois, des païens venus d’un pays lointain découvrent Jésus et l’adorent alors que les plus hautes autorités d’Israël – le roi, les prêtres et les scribes – demeurent fixées sur les Ecritures.
Cette ouverture de la Bonne Nouvelle se dilatera au monde entier à la dernière page de l’évangile lorsque Jésus, mis à mort par ces autorités mais ressuscité par son Père, donnera à ses apôtres l’ordre de mission universelle :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc : de toutes les nations faites des disciples… » (Matt 28, 19)

Et on connaît la stupeur et l’éblouissement de Paul, l’ancien pharisien intégriste, longtemps persuadé que les païens devaient accepter la Loi et la circoncision et mettre en pratique toutes les prescriptions de la tradition jusqu’au jour où, renversé par la rencontre du Christ, il écrira : « Vous constatez quelle intelligence j’ai du mystère du Christ : les païens sont admis au même héritage, membres du même corps, associés à la même promesse en Jésus Christ par le moyen de l’Evangile «  (Eph 3, 4).

A Thessalonique, à Corinthe, à Rome, dans les plus grandes villes de l’Empire, où les mœurs de beaucoup constituaient un scandale épouvantable pour les pratiquants juifs, les apôtres verront des païens accepter comme leur Sauveur ce Jésus que beaucoup de Juifs avaient refusé de reconnaître comme leur Messie.
Ainsi se constitueront tout de suite des communautés à qui Paul écrira :

« Tous, vous êtes par la foi, fils de Dieu en Jésus Christ. Vous qui avez été baptisés en Christ…Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, l’homme et la femme : tous vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » ……… » (Gal 3, 26)

Nous, chrétiens des anciennes générations, qui avons été meurtris par le départ de tant de baptisés et par la chute spectaculaire de la pratique, saurons-nous accueillir demain ceux et celles qui, comme les mages, viennent de loin. Loin de nos coutumes, loin de notre morale.

Les mages n’ont pas été intégrés dans « la religion du temple » mais la découverte de ce pauvre ménage avec leur enfant les a jetés à genoux. Et eux qui, par profession, cherchaient dans le ciel les signes de l’avenir découvraient leur présent.
Ils voulaient devenir riches, glorieux, célèbres : ils ont ouvert leur cœurs et leurs coffrets.

LA FOI ET LA SCIENCE

Les Mages n’étaient ni des rois ni des magiciens mais des astronomes qui, juchés en haut des tours qui se dressaient à Babylone et tout le long de l’Euphrate, étudiaient les mouvements des astres et parvenaient, comme les archives le prouvent, à des résultats remarquables comme de prévoir les éclipses.
Depuis lors les recherches sur le cosmos ont fait des progrès gigantesques : nous connaissons l’âge de l’univers, la théorie du big bang, nous commençons à circuler dans l’espace, nous envisageons la conquête d’autres planètes.

Eblouis par cette explosion de connaissances, certains en ont conclu que les progrès des sciences allaient remplacer les explications enfantines des religions et que l’on ne pouvait plus être en même temps « moderne » et « croyant ».
Et pourtant chaque pas en avant appelle à poser l’autre, chaque découverte ouvre sur un monde d’interrogations nouvelles. Et surtout demeure la question essentielle : comment le progrès peut-il apporter la paix entre les hommes ? Pourquoi cet incoercible besoin d’écraser, de rejeter, de haïr l’autre homme, d’anéantir l’autre nation ? Aucune science ne peut arrêter cette tragédie.

L’univers est à connaître : le cœur humain est à guérir. C’est ce qu’ont compris les mages : cessant de lever la tête vers le haut, ils ont penché leurs visages sur cet enfant et ses parents. Simples et pacifiés. Démunis et accueillants. Pauvres et joyeux. Sans envie ni cupidité ni rancune. Abandonnés à Dieu.
Et les mages ont compris que c’était Lui leur étoile. C’est lui qui était l’Epiphanie  du vrai Dieu, c’est lui qui pouvait leur apprendre les paroles qui font vivre, c’est lui qui pouvait dire : « Je suis la Lumière du monde : celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière qui conduit à la Vie » (Jean 9, 12)

ET LES MAGES DEVIENNENT LA MANIFESTATION DE DIEU.

Les adorateurs des « images » modernes, des « stars » du cinéma ou de la chanson, sont hypnotisés par leurs idoles, luttent dans la foule pour les toucher, copient leur comportement et leurs modes. Ils deviennent les clones de la société du spectacle.
Les mages, eux, ont mené une lutte difficile. D’abord décider de sortir, de se mettre en route – comme Abraham et tant d’autres -, quitter les revenus faciles, la routine d’une vie cossue.
Mieux encore : cesser de chercher les traces des dieux tout-puissants à travers le signes du zodiaque.
Découvrir un autre livre que celui de la nature : le livre de la Bible qui trace les signes de l’espérance d’un Sauveur à venir dans un minuscule village inconnu.
Dépasser les opinions des spécialistes qui attendent la future réalisation des prophéties pour aller découvrir à Bethléem, chez les pauvres, le germe actuel et vivant de ce nouveau monde.
Cesser de discuter sans fin pour s’agenouiller, se faire petit devant un enfant, offrir les trésors que l’on voulait accumuler.

Et « repartir par un autre chemin ». C’est-à-dire non pas d’abord retourner chez soi mais être retournés.
Non pour expliquer comment une étoile a pu les guider mais pour devenir eux-mêmes des étoiles.
Des hommes changés qui ont compris que tous les mystères de l’univers s’éclairent à partir de ce Jésus.
Que l’histoire a sens lorsque les hommes suivent les balises des Béatitudes.

Qu’il est vain de se jeter sur les piles d’opuscules « Prévisions pour l’année 2018 ».
Que l’année ne sera pas dans les griffes du destin mais écrite par les hommes et les femmes qui cesseront de guetter les présages des calamités mais lutteront, avec la force de l’Esprit, pour les éviter.
Ceux-là sont vraiment « les rois ». Même sans la fève.[/fusion_text][/one_full][one_full last= »yes » spacing= »yes » center_content= »no » hide_on_mobile= »no » background_color= » » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » background_position= »left top » hover_type= »none » link= » » border_position= »all » border_size= »0px » border_color= » » border_style= » » padding= » » margin_top= » » margin_bottom= » » animation_type= » » animation_direction= » » animation_speed= »0.1″ animation_offset= » » class= » » id= » »][fusion_text]

Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93   –   Courriel :   r.devillers@resurgences.be

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PAPE FRANÇOIS : SANS JESUS IL N’Y A PAS DE NOËL

(Audience générale : 27 12 2017)


« …………À notre époque, spécialement en Europe, nous assistons à une sorte de « dénaturation » de Noël : au nom d’un faux respect qui n’est pas chrétien, qui cache souvent la volonté de marginaliser la foi, on élimine de la fête toute référence à la naissance de Jésus.

Mais en réalité cet événement est l’unique vrai Noël ! Sans Jésus il n’y a pas de Noël ; il y a une autre fête, mais ce n’est pas Noël.

Et si Jésus est au centre, alors avec tout le contour, c.à.d. les lumières, les rêves, les sons, les différentes traditions locales, y compris les nourritures caractéristiques, tout concourt à créer une atmosphère de fête, mais avec Jésus au centre. Si nous L’enlevons, la lumière s’éteint et tout devient faux, voyant.

……….C’est ainsi que le Fils de Dieu se présente à nous aussi encore aujourd’hui : comme le don de Dieu pour l’humanité plongée dans les ténèbres et dans la torpeur du sommeil (cf. Is 9,1). Et aujourd’hui encore nous assistons au fait que l’humanité préfère souvent l’obscurité, car elle sait que la lumière révélerait toutes ces actions et ces pensées qui feraient rougir ou tirailler la conscience. On préfère alors rester dans l’obscurité et ne pas bouleverser ses mauvaises habitudes.

Nous pouvons nous demander alors ce que signifie accueillir le don de Dieu qu’est Jésus.

Comme il nous a lui-même enseigné par sa vie, cela signifie devenir quotidiennement un don gratuit pour ceux que l’on rencontre sur notre chemin. Voilà pourquoi à Noël on échange des cadeaux. Jésus est notre vrai don, et comme Lui nous voulons être un don pour les autres. Et comme nous voulons être un don pour les autres, nous échangeons des dons, comme signe, comme geste, de cette attitude que Jésus nous a apprise : Lui, envoyé par le Père, fut un don pour nous, et nous sommes un don pour les autres.

….. Dans ce monde, avec l’incarnation du Fils, Dieu nous a ouvert la voie à une vie nouvelle, fondée non sur l’égoïsme, mais sur l’amour. La naissance de Jésus est le plus grand geste d’amour de notre Père du Ciel.

Et, enfin, un dernier aspect important : à Noël nous pouvons voir comment l’histoire humaine, celle que les puissants de ce monde animent, est visitée par l’histoire de Dieu. Et Dieu implique ceux qui, relégués aux marges de la société, sont les premiers destinataires de son don, c’est-à-dire – le don, le salut apporté par Jésus.

Avec les petits et les méprisés, Jésus établit une amitié qui continue dans le temps et nourrit l’espérance d’un meilleur avenir. Ces personnes, que représentent les bergers de Bethléem, « furent enveloppées d’une grande lumière » (Lc 2,9-12). Ces personnes étaient marginalisées, mal vues, méprisées, mais c’est à elles que se manifesta en premier la grande nouvelle. Avec ces personnes, avec les petits et les méprisés, Jésus établit une amitié qui continue dans le temps et nourrit l’espérance d’un avenir meilleur. À ces personnes, représentées par les bergers de Bethléem, se manifesta une grande lumière qui les a conduits tout droit à Jésus. Avec ces personnes, de tout temps, Dieu veut construire un monde nouveau, un monde où il n’y a plus de personnes rejetées, maltraitées et indigentes.

Chers frères et chères sœurs, ces jours-ci ouvrons nos esprits et nos cœurs pour accueillir cette grâce. Jésus est un don de Dieu pour nous et si nous l’accueillons, nous serons aussi « don de Dieu » pour les autres – avant tout pour ceux qui n’ont jamais connu l’attention et la tendresse… Que de gens à n’avoir jamais connu une caresse, une attention d’amour, un geste de tendresse, dans leur vie …

Noël nous pousse à le faire. Jésus renaît ainsi encore dans la vie de chacun de nous et, à travers nous, se présente à nouveau comme un don de salut pour les petits et les exclus ».

PAPE FRANCOIS

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