Père Pierre Vivarès – Publié dans Aleteia le 06/11/20
Pourquoi ne pas profiter de ce temps de confinement pour partir à la rencontre d’un livre, ou d’une série de livres bibliques ? Méditer l’Écriture, c’est prendre le temps d’écouter Dieu nous parler.
Un nouveau temps de confinement s’ouvre à nous. Pour beaucoup, le travail même à distance, les enfants à entourer, la vie quotidienne à assurer va demander toujours beaucoup de travail. Cependant l’absence de sorties amicales, culturelles et hélas même religieuses va naturellement libérer du temps que l’on peut occuper intelligemment, plus intelligemment que sur des plateformes de séries ou des chaînes d’informations anxiogènes.
Comment Dieu parle à son peuple
Il y 73 livres dans la Bible catholique : chacun de ces livres est d’un genre littéraire particulier (livre d’histoire, de prophétie, lettres, médiations, chants, évangiles …), a été écrit pour des destinataires particuliers, dans une langue d’écriture particulière (hébreu ou grec), à une époque de rédaction propre. Chaque livre biblique raconte déjà sa propre histoire et manifeste comment Dieu parle à son peuple. Les textes bibliques, inspirés par Dieu à des hommes, ne descendent pas du ciel en l’état et doivent être étudiés, questionnés, mis en perspective, comparés à d’autres.
Dieu n’a pas peur que nous étudiions sa parole, au contraire même il s’en réjouit, comme l’on se réjouit qu’un être aimé conserve, lise et relise les lettres qu’on lui adresse.
La tradition chrétienne a toujours mis en valeur la lectio divina, la lecture aimante de l’Écriture pour la méditer, la connaître et connaître ainsi ce que Dieu dit à son peuple. La critique textuelle des exégètes a questionné les sources, les influences, les couches rédactionnelles. Dieu n’a pas peur que nous étudiions sa parole, au contraire même il s’en réjouit, comme l’on se réjouit qu’un être aimé conserve, lise et relise les lettres qu’on lui adresse.
Malgré le renouveau biblique du XXe siècle et les études approfondies réalisées depuis plus de cinquante ans afin de permettre au plus grand nombre de connaître l’Écriture, les catholiques sont encore très défaillants dans leur connaissance de la Bible. Pourquoi ne pas profiter de ce temps de confinement pour partir à la rencontre d’un livre, ou d’une série de livres bibliques ?
Laisser le texte nous interroger
Dans chaque bible catholique, il y a un texte d’introduction qu’il est utile de lire. Il y a aussi des notes de bas de page qui éclairent ponctuellement telle ou telle difficulté. Ensuite il faut prendre le temps de lire le texte lentement, éventuellement en soulignant, entourant de différentes couleurs le texte, car, oui, nous pouvons travailler sur le texte dont le support en papier n’est pas sacré. C’est la parole qui est divine et non le papier sur lequel elle est inscrite.
Petit à petit, livre après livre, l’univers de la Bible deviendra comme une ville que l’on connaît, dans laquelle on sait se retrouver sans se perdre.
Après avoir fait cette première lecture accueillante, remplie de questions, reprendre une étude plus poussée, grâce en particulier à des sites Internet comme celui de la Conférence des évêques de France qui donnent des explications claires sur chaque livre et permettent d’en expliquer le contenu, le sens, l’auteur, l’époque. Libérés de questions qui ont des réponses, nous serons alors libres de laisser le texte nous interroger spirituellement, de laisser l’Esprit saint faire son œuvre en nous et nous conduire dans une méditation amoureuse, une alliance avec le Seigneur.
Petit à petit, livre après livre, l’univers de la Bible deviendra comme une ville que l’on connaît, dans laquelle on sait se retrouver sans se perdre. Lors des célébrations, la lecture de tel ou tel passage s’en trouvera plus facile. Nous comprendrons mieux aussi l’Évangile et les enseignements du Christ et des apôtres qui plongent leurs racines dans l’Ancien Testament. La cohérence de l’histoire d’Alliance entre Dieu et les hommes sera plus éclatante. Et surtout nous laisserons Dieu nous parler alors que nous l’accusons sans cesse de se taire et d’être distant. Le souvenir de ces confinements ne sera pas le souvenir de privations, d’une absence de vie, mais le souvenir de la découverte plus profonde de l’œuvre de Dieu dans notre histoire.