Neuvaine au Saint-Esprit

« Jésus ressuscité dit à ses disciples : «  Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous : vous serez alors mes témoins à Jérusalem et jusqu’aux extrémités de la terre »

Quittant la colline du mont des Oliviers, ils regagnèrent Jérusalem. Ils montèrent dans la chambre haute où ils se retrouvèrent. Il y avait là Pierre, Jean, Jacques et André ; Philippe et Thomas ; Barthélemy et Matthieu ; Jacques, fils d’Alphée, Simon le zélote et Jude, fils de Jacques.

Tous unanimes étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.

…Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble…Comme un violent coup de vent survint…Une flamme de feu se posa sur chacun deux. Ils furent tous remplis d’Esprit-Saint …Ils sortirent et tous étaient émerveillés de les entendre annoncer les merveilles de Dieu » ( Actes des Apôtres 1, 8-14…2,1-13)

Bien que la liturgie ait privilégié la période de 40 jours de carême, préparation à Pâques, c’est bien les neuf jours de prière qui préparent le don essentiel de l’Esprit, prélude à l’envoi en mission.

Nous vous proposons un moment de prière et de méditation pour chacune des étapes.



LA PREMIERE PENTECÔTE CHRÉTIENNE

1er jour : Non pas faire mais recevoir

On nous apprend à nous préparer à la fête de Pâques en faisant un bon carême : pendant 40 jours, faire des petits sacrifices, nous priver de friandises et d’apéritifs, manger du poisson le vendredi. Hélas ce programme de conversion n’apporte guère de changement à notre vie habituelle et nous retombons dans nos travers.

Les premiers apôtres ont été contraints à davantage de privations car la vie itinérante à la suite de Jésus entraînait bien des renoncements. Pourtant ils aimaient beaucoup leur maître, ils écoutaient avec attention son enseignement, ils assuraient qu’ils lui resteraient toujours fidèles. Même saint Pierre affirmait de façon péremptoire : « Je donnerais ma vie pour toi » et il demeurait sceptique quand Jésus lui répliquait : « Cette nuit même tu me renieras trois fois »(Jean 13, 38). Or en effet lorsque Jésus fut arrêté, ce fut la grande débandade des Douze et Pierre le téméraire jura même ne pas connaitre ce prisonnier.

Vouloir se changer, s’échiner à faire sa statue est une illusion partout répandue et s’appelle pharisaïsme, lequel n’est pas un défaut juif mais universel. Croire qu’à coup de décisions, on va finir par s’améliorer, à correspondre à son idéal, à se rendre meilleurs que les autres, cela ne cache-t-il pas un orgueil caché ?

Mais voici la merveille ! Ce Jésus qui avait été exécuté de la façon la plus horrible et la plus humiliante revient vivant vers ses amis. Il ne déchaîne pas sa colère contre eux, il ne les foudroie pas pour châtier leur lâcheté, il ne les rejette pas pour choisir d’autres hommes plus courageux. Au contraire, plein de douceur, il les salue : « Paix à vous » et il leur montre ses plaies : voici la source de mon pardon.

Pendant quelques jours, Jésus leur apparaît, les persuade qu’il est bien vivant, qu’ils ne sont pas victimes d’une illusion, qu’il est bien le Fils de Dieu son Père qui l’a ressuscité et a fait de lui le Sauveur du monde. En effet les hommes sont prisonniers du mal et ils ont besoin d’être sauvés, d’être libérés du péché et de recevoir la vie divine.

Alors que les Apôtres guettent l’apparition foudroyante et subite du Royaume de Dieu, Jésus les dissuade : « Vous n’avez pas à connaître les temps que Dieu a fixés mais vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem puis jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 7).

Jésus les emmène au mont des Oliviers et il disparaît. Les apôtres reviennent en ville avec des certitudes : Jésus est le Fils qui est entré dans la communion éternelle du Père, il reviendra à un moment inconnu. L’œuvre capitale de l’histoire s’est accomplie : nous allons attendre la force de l’Esprit pour la diffuser.

En ce premier jour de la Neuvaine, nous nous retrouvons dans la même situation. Oui nous nous sommes souvent trompés, nous vivons dans une Église qui pèche parfois gravement, nous avons manqué d’élan, nous avons trop cru en nous-mêmes. Mais le Seigneur croit en nous et ne nous rejettera jamais. Compatissons aux immenses souffrances d’un monde qui oublie Dieu et adore des idoles. Soyons certains que seule la puissance de l’Esprit peut sauver l’humanité du mal. Mais à condition que des femmes et des hommes le demandent, l’accueillent, deviennent ses instruments.

2ème jour : Unis dans la prière

Impossible d’imaginer l’état dans lequel se trouvaient ces premiers disciples lorsque Jésus a disparu. Quelle aventure ils avaient vécu en si peu de temps ! Toutes leurs conceptions s’étaient effondrées comme château de cartes. Nul n’aurait imaginé pareille histoire : mais elle était vraie. Comme Jésus leur avait recommandé : il fallait attendre la venue de la puissance de l’Esprit de Dieu.

« Quittant le mont des Oliviers, ils regagnèrent Jérusalem. A leur retour, ils montèrent dans la chambre haute où ils se retrouvèrent. Il y avait là Pierre, Jean, Jacques et les autres… Tous unanimes étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus » (Ac 1, 12)

Saint Luc ne dit pas qu’ils s’enfoncent dans la solitude, qu’ils sortent de cette ville qui a tué leur Maître, ni qu’ils jeûnent ou demeurent en silence. Non. ils prient. Non pas chacun dans son coin. Non pas en intercalant de petits moments de méditation au sein de la vie ordinaire. Mais ensemble et dans une pièce à l’étage, à l’écart du brouhaha. « Tous unanimes » : une âme, un seul coeur. Luc répétera ce mot à plusieurs reprises. Finies leurs chamailleries, leurs rivalités sur les préséances, leurs rêves de grandeur humaine. Ils sont ensemble. Et comme Judas a disparu, on élit Matthias afin de reconstituer le groupe des Douze, symbole des 12 tribus d’Israël.

Il y a là également quelques femmes, sans doute celles qui accompagnaient déjà Jésus sur les routes, qui étaient présentes à la croix, qui découvrirent le tombeau vide et reçurent les premières le message de sa résurrection…sans être crues par les Douze. Des frères et des membres de la famille de Jésus qui au début croyaient que Jésus avait perdu la tête (Mc 3,21) sont là aussi.

Et surtout Luc note la présence de Marie, la mère de Jésus. C’est par elle que tout avait commencé : elle pouvait raconter l’Annonciation, comment elle s’était donnée et, par la force de l’Esprit, avait reçu la présence en elle de Jésus. Que de choses elle put apprendre aux disciples.

Nous aussi maintenant nous attendons dans la prière, assurés sur le fondement des Douze, protégés par l’amour de Marie, tous les cœurs unis dans la même tension. Aucun délai n’a été fixé. Nous méditons sur ce que nous avons vécu, nous nous rappelons les enseignements de Jésus. Et nos cœurs répètent : « Viens Esprit Saint ».

3ème jour : Le souffle de l’Esprit

Or, au 10ème jour de l’attente, Israël fête justement le don de la Loi à Moïse au mont Sinaï. Comme c’est le 50ème jour après la Pâque, on l’appelle « Pentecôte » qui, en grec, signifie « 50ème ». Précisément c’est alors que l’événement extraordinaire s’accomplit: l’Esprit-Saint vient saisir le petit groupe réuni dans la chambre haute.

Tout à coup un coup de vent violent surgit et comme des flammes de feu apparaissent sur chacun d’eux. « Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint et se mirent à parler d’autres langues…A la rumeur, la foule se rassembla et on s’interrogeait : « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?…Qu’est-ce que cela veut dire ?…Certains ricanaient : « Ils sont pleins de vin doux ! ».

Que fait donc l’Esprit ? On ne peut le décrire mais seulement évoquer son action par des images. Il est une force telle un coup de vent violent qui soulève et emporte ceux qui le reçoivent, il est un feu qui se manifeste par des flammes, des langues de feu, signes qu’il donne la force de parler. Il ouvre les portes du local, il fait dégringoler les retraitants et il les projette dehors, en pleine rue, au milieu de la foule.

Des Juifs de tous pays sont venus en pèlerinage et Luc s’amuse à souligner leur stupeur – « …en plein désarroi…déconcertés…émerveillés…tous déconcertés…dans leur perplexité… » – car chacun entend ces disciples dans sa langue. Luc veut montrer que dès l’abord l’Église est universelle. Jésus est l’unique Sauveur du monde, il faut l’annoncer dans toutes les nations, il ne faut surtout pas attendre un individu ou un système qui sauverait l’humanité – ni Hitler, ni Mao, ni la science, ni la société de consommation, ni la fortune.

« Ils proclamaient les merveilles de Dieu » : l’Esprit permet de proclamer sans peur toutes les merveilles que Dieu accomplit pour nous en Jésus.

Cherchant une explication, certains supposaient qu’ils avaient bu du vin doux. Signe que l’Esprit n’assomme pas comme l’alcool mais fait jubiler d’une douce allégresse.

Certes l’Esprit ne nous évitera jamais de suivre des cours de langue. Mais attendons qu’il nous bouge, nous fasse sortir, nous comble de joie pour rencontrer tous les hommes dans le dialogue de la paix offerte par Jésus.

Il nous guérit de tout racisme et de tout repli sur nous-mêmes.

4ème jour : L’Esprit fait lancer l’Évangile

L’Esprit-Saint donne une joie nouvelle et il fait parler. Au nom du groupe bienheureux, Pierre, le chef, explique aux gens ce que l’Esprit vient de leur faire comprendre : c’est la proclamation pleine d’assurance de la bonne Nouvelle.

« Comprenez ce qui se passe. Par le prophète Joël, Dieu avait jadis annoncé que, dans les derniers jours, il répandrait son Esprit sur toute chair : quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Eh bien, Jésus, cet homme, selon le plan de Dieu, vous l’avez livré en le faisant crucifier par les païens. Mais Dieu l’a ressuscité. David, dans un psaume, disait déjà : « Tu n’abandonneras pas ma vie au séjour des morts ». Or David est mort et son tombeau est chez nous mais il était prophète et il a vu d’avance la résurrection du Christ.

Oui Jésus est ressuscité, nous en sommes tous témoins. Glorifié par Dieu, il a reçu du Père l’Esprit-Saint promis et il l’a répandu comme vous le voyez et entendez….Que tout Israël le sache avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié ».

On se rappelait bien ce Jésus condamné, comme blasphémateur, crucifié par Pilate, et enseveli au Golgotha. Mais son aventure était finie. Or voici que nous assistons à une scène jamais vue. Au lieu de s’enfuir par crainte des poursuites, au lieu de se lamenter sur l’horrible mise à mort de leur maître, les anciens disciples de ce Jésus bondissent de joie. L’inimaginable plan de Dieu s’est ainsi réalisé : les Écritures sont accomplies. Jésus est vivant, dans la gloire de Dieu, il est le Messie, le Seigneur.

A cette annonce, beaucoup d’auditeurs se sont éloignés, incrédules. Mais quelques-uns ont été bouleversés : « Ce Pierre n’a pas l’air fou ! Que devons-nous faire ? ».Pierre répond : « Convertissez-vous et recevez le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. La promesse est pour vous et tous ceux que Dieu appellera. »

Ainsi d’emblée l’Église témoigne, dans la concorde, la joie, et avec une totale assurance. Telle est l’œuvre majeure de l’Esprit : unir et illuminer les esprits, conduire à la compréhension du plan de Dieu, donner la force de parler. Et tout cela dans une visée universelle. Tenons bon dans l’attente. L’Esprit est un don.

5ème jour : Les quatre piliers de la Communauté

Comment vit-on lorsque l’on a reçu l’Esprit ? On demeure là où l’on est, on poursuit sa vie familiale et ses activités professionnelles mais chaque nouvelle communauté « persévérait dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du Pain et les Prières ». Selon Luc, ce sont les 4 piliers indispensables sur lesquels nous allons réfléchir ces derniers jours.

La foi chrétienne ne se réduit pas à croire en Dieu ni en un sentiment religieux ni en une vague croyance héritée en famille. Elle naît et s’entretient par la confiance en la prédication de Pierre et des Apôtres : ils demeurent à jamais les témoins dont il faut écouter le message. C’est l’Évangile, la Bonne Nouvelle qui nous comble de certitude, de clarté, d’admiration, de Vérité et de Vie.

Jamais personne au monde n’a parlé comme Jésus : il éclaire le chemin de la vie, il donne un sens à notre existence. A la suite des Apôtres, nous sommes scandalisés par sa mort ignominieuse sur la croix mais l’Esprit nous donne d’entrer dans ce mystère de Pâques, de comprendre que Jésus a donné sa vie et que son Père l’a ressuscité. Grâce à l’Esprit, Jésus est présent en chacun de nous, il nous pardonne nos péchés et il nous remplit de la Vie divine.

La lecture des évangiles n’est pas une répétition fastidieuse d’épisodes connus mais la source inépuisable de découvertes nouvelles, la découverte du Bon Berger qui nous conduit sur les chemins de la vie, qui nous cherche lorsque nous nous nous égarons, qui nous ramène à l’Église pour être un avec le Christ.

En ces temps de crise où prolifèrent les mensonges et où des multitudes disent ne plus avoir la foi, il est capital que nous demandions l’Esprit : lui seul nous donnera confiance, certitude, l’audace de parler. L’Évangile est le trésor que beaucoup attendent.

6ème jour : Persévérer dans la charité

La foi en l’Évangile provoque la communion des croyants car le commandement essentiel de Jésus est « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Et pour distinguer cet amour de l’affection amicale et plus encore de l’attrait érotique, les chrétiens ont appelé « agapè », cette charité qui les liait en une commune-union. « Celui qui veut être grand qu’il soit comme un enfant…Mettez-vous au service les uns des autres… ».

Au début, à Jérusalem, certains allaient même jusqu’à vendre leurs biens afin de partager avec leurs frères démunis, d’autres ne travaillaient plus, car ils étaient persuadés que Jésus allait revenir bientôt. Ce système fit faillite et la petite communauté tomba dans le désastre si bien que Paul fut obligé d’effectuer de longs voyages pour aller demander aux communautés de Grèce et de Macédoine de venir en aide à leurs frères d’origine.

Jésus n’a pas précisé la date de son retour : le travail et la propriété privée restent nécessaires. A condition que les frères pratiquent le soutien effectif des plus démunis d’entre eux. Attention au danger de l’argent et de la cupidité qui brisent la communion.

Cet impératif de communion nécessaire n’est pas facile à observer. On le remarque d’emblée dans les lettres de Paul qui abondent en exhortations répétées. Sans cesse il supplie ses correspondants à se réconcilier, de ne pas garder de rancune, de reprendre le dialogue, d’accepter leurs divergences, de ne pas rivaliser pour occuper les places de commandement, de respecter les plus petits. Oui la communion fraternelle est un travail permanent, une construction toujours à reprendre mais indispensable. « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il déteste son frère, c’est un menteur » dit Jean ( I Jn 4,20).

C’est pourquoi l’Esprit-Saint est indispensable : il est la force divine qui nous libère de nos égoïsmes et peut nous unir dans une réelle communion. « Frères vous avez été appelés à la liberté. Mais par l’amour mettez-vous au service les uns des autres…Car le fruit de l’Esprit est amour, paix, patience, bonté, bienveillance…Conduisons-nous sous l’impulsion de l’Esprit » ( Gal 5,13).

Esprit-Saint, donne-nous la liberté de l’amour fraternel.

7ème jour : Persévérer dans la Fraction du Pain

Après le week-end (qui est vendredi/samedi), les chrétiens ont donné un nom au premier jour de la semaine : en latin « domenica dies », qui a donné notre mot « DIMANCHE », Jour du Seigneur. C’est en ce jour en effet que Jésus ressuscité est apparu aux disciples. Dans la nouvelle mesure du temps, la semaine commence donc par la réunion des chrétiens qui, dans l’allégresse, se rassemblent pour écouter la Parole de Jésus, prier et partager son Pain de Vie. Réconciliés, comblés de sa miséricorde, ils peuvent alors s’engager dans les jours suivants afin de travailler à former des familles fidèles et de développer le monde sur les chemins de la paix.

Si, au contraire, nous considérons que le travail est l’occupation principale, avec ses recherches de confort, le poids pesant de ses soucis et de ses échecs, nous finissons la semaine éreintés, nous nous hâtons d’avoir une petite messe monotone, sans joie, sans vraies rencontres ; et comme les autres, nous courons éperdument à la recherche de divertissements et de restaurants gastronomiques.

Dimanche est le phare, la Source, le Jour du Ressuscité, la communion des frères et sœurs. Ensemble, nous manifestons à tout le monde que le Christ est vivant, que nous sommes les membres de son Corps, que sa Parole enseigne le chemin de la Vérité, que le partage de son Pain nous rend UN. L’Esprit nous comble d’assurance, de joie, de la fierté de croire et nous devenons une Église qui évangélise.

Depuis quelques années, des multitudes de baptisés ont abandonné la pratique dominicale. Ne les critiquons pas, remettons-nous en question. Si peu que nous soyons, cherchons ensemble à sortir de nos routines, perdons notre piété morose et individualiste. Notre grand jour n’est pas le vendredi de la croix mais le Dimanche de la Vie et de la paix.

8ème jour : Être assidus aux prières

Le dernier pilier – non moins important que les autres – est de persévérer dans la prière, thème que Luc a fortement souligné dans ses deux livres.

Jésus priait beaucoup, surtout lorsqu’il devait prendre une décision grave : il voulait absolument obéir aux ordres de son Père. Il a appris à ses disciples le magnifique « Notre Père ».

Donc nous serions bien mufles de ne pas nous adresser à notre Père dans la confiance et de le réduire à un St. Nicolas pour recevoir des cadeaux. Un baptisé serait bien goujat de ne pas s’adresser à Jésus qui a offert sa vie pour lui pardonner tous ses péchés. Un chrétien serait bien médiocre s’il n’obéissait pas à l’ordre ultime du Ressuscité : « Priez et attendez l’Esprit qui vous remplira de la force divine ».

La prière n’est pas un rabâchage de formules, un appel pour quémander une grâce. Elle est relation filiale, christique, spirituelle, l’âme de notre âme, un dialogue comme nous en avons en couple. Ou en famille. Elle est d’abord louange, adoration. Et aussi reconnaissance, gratitude, remerciement. Et aussi demande.

Remarquons que la messe du dimanche est le déroulement de ces quatre actions : écouter la Parole, vivre la communion fraternelle, partager le Pain de vie, prier pour l’Église et le monde.

9ème jour : Avec l’Esprit, témoins de Jésus

Nous voici à la veille de la grande célébration. Ne frétillons pas d’impatience dans l’espoir que surviennent demain des miracles ou des changements spectaculaires. La journée sera sans doute la même que les autres. Mais la prière n’est jamais perdue et elle a des effets que l’on ne remarque pas tout de suite.

Le don de l’Esprit n’a pas effacé le souvenir de la trahison des disciples mais il leur a donné la force de pardonner à leur tour. Ils vont comprendre qu’ils sont les membres du Corps du Christ : tous différents mais ne faisant qu’un. Ils vont être critiqués, jugés, condamnés : nul ne pourra éteindre leur joie. L’élan universel les emportera : il faut annoncer la victoire de la vie par le Ressuscité.

Et répéter sans cesse : « Viens Esprit-Saint ».

Raphaël Devillers, dominicain, Liège

La résurrection de Jésus, simple légende ou fait historique ?

D’après les Évangiles, Jésus-Christ est mort à la croix, puis il est ressuscité trois jours après.

La « résurrection », c’est le fait de revenir corporellement à la vie. Ainsi, Jésus-Christ est mort à la croix, son cadavre a été placé dans un tombeau, puis il est revenu corporellement à la vie. C’est l’un des faits les plus importants de la foi chrétienne. L’apôtre Paul affirme que sans la résurrection de Jésus-Christ, la foi serait vaine (1 Corinthiens 15.14-19). En effet, sa résurrection est le fondement de l’espérance des chrétiens en leur propre résurrection future.

Il y a un certain de nombre de faits admis par les historiens qui vont dans le sens de la résurrection de Jésus-Christ.

Tout d’abord, il a existé et il est mort. Des sources chrétiennes, mais également juives et romaines le confirment. Ensuite, son tombeau a été retrouvé vide, alors qu’il était gardé par des soldats. Son cadavre a disparu. Enfin, de nombreuses personnes, disciples et adversaires, ont témoigné d’apparitions corporelles de Jésus-Christ. Ces témoignages ne semblent pas frauduleux, puisque des témoins sont morts en martyr à cause de leurs témoignages. Personne ne serait prêt à mourir pour quelque chose qu’il sait être faux.

Comment expliquer l’ensemble de ces faits ?

Si Jésus-Christ est mort, que son cadavre a disparu et qu’il est apparu corporellement à plusieurs personnes, la meilleure explication possible de ces faits semble être que Jésus est effectivement ressuscité. Cependant, il est important d’évaluer les hypothèses alternatives, afin de s’assurer qu’il s’agit bien de l’explication la plus raisonnable.

La résurrection peut-elle être une légende ?

Cette explication pourrait sembler raisonnable, mais elle soulève trop de difficultés. Une simple légende est incapable d’expliquer pourquoi le tombeau était vide. Si la résurrection n’était qu’une légende, le cadavre serait resté dans le tombeau et sa seule présence aurait permis aux autorités juives, désireuses de le faire, de démontrer la supercherie. L’absence de cadavre pose une réelle difficulté. La légende est également incapable d’expliquer l’existence de témoins aux apparitions du Christ ressuscité. Si la résurrection de Jésus-Christ n’était qu’une légende, il ne devrait pas y avoir de témoins, et encore moins des témoins prêts à mourir à cause du témoignage de ce qu’ils avaient vu.

Peut-être y a-t-il eu erreur sur le tombeau ?

Le problème, c’est que le tombeau était parfaitement identifiable. Les femmes disciples de Jésus avaient vu où le corps avait été déposé. De plus, son propriétaire était connu : il s’agissait de Joseph d’Arimathée. Il aurait pu indiquer le véritable emplacement du tombeau. Enfin, le tombeau était gardé par des soldats romains. Cela permettait d’autant plus de le reconnaître. Dans ces conditions, une erreur sur le tombeau semble peu probable.

Et si le cadavre avait été volé ?

Cela expliquerait la disparition du corps. Mais le tombeau était gardé par des soldats. Comment aurait-on pu voler le corps ? Et surtout, qui aurait pu en avoir l’intention ? Si les chrétiens l’avaient volé, ils ne seraient pas ensuite morts en martyr à cause de ce qu’ils auraient su être un mensonge. Pour les autorités juives, la présence du cadavre dans le tombeau prouvait que le Christ n’était pas le Messie. Quant au Romains, ils s’étaient associés au Juifs. Enfin, si des voleurs étaient parvenus à voler le corps, malgré la présence des soldats, ils auraient pu en tirer un bon prix en le vendant aux autorités juives qui avaient déjà acheté la capture de Jésus-Christ.

Peut-être le Christ s’était-il simplement évanoui et était-il revenu à lui par la suite ?

Le problème, c’est que le Christ a subi une violence inouïe, il a été flagellé et crucifié. Les condamnés ne survivaient pas à un tel traitement. Sa mort a été constatée en transperçant l’une de ses côtes, touchant des organes vitaux. Même s’il avait survécu, il serait rapidement mort dans sa tombe. Qui plus est, il aurait dû déplacer la pierre de plus d’une tonne qui fermait la tombe et passer entre les soldats. Ce n’est pas crédible. Enfin, son état de santé n’aurait pas correspondu au Christ glorieux vu par les disciples.

Dernière hypothèse : Et si les apparitions du Christ ressuscité n’étaient que des hallucinations ?

On pourrait le supposer si les disciples avaient été prédisposés et prompts à croire. Cependant, les disciples ne s’attendaient pas à la résurrection et n’ont pas cru les premiers témoignages. Ils ont dû voir et toucher le Christ pour le croire. L’expérience devait être tangible et contraignante. Même des incroyants ont vécu cette expérience (Paul et Jacques, par exemple). Des hallucinations n’expliqueraient pas qu’autant de personnes aient eu des expériences similaires (environ 500) et l’objectivité temporelle des apparitions (40 jours). Enfin, comment des hallucinations pourraient-elles expliquer le fait que le tombeau était vide ?

Il apparaît donc que seule la résurrection de Jésus-Christ soit capable d’expliquer ces faits : qu’il soit mort, que son tombeau ait été retrouvé vide et que des personnes aient fait l’expérience d’apparitions du Christ ressuscité. Les hypothèses de la légende, du mauvais tombeau, du vol, de l’évanouissement et de l’hallucination ne parviennent pas à rendre aussi bien compte des faits. La résurrection de Jésus-Christ est la meilleure explication et la plus raisonnable. Or si Jésus-Christ est effectivement mort et ressuscité, cela signifie que c’est un homme extraordinaire. Son message ne peut être que tout aussi extraordinaire. Voudriez-vous le connaître ?

Alexis Masson — Conférencier en philosophie de la religion

La résurrection de Jésus donne sens à l’histoire

P. Michel Rondet, jésuite

La résurrection de Jésus est un événement qui échappe à l’histoire, mais qui a laissé dans l’histoire des traces exceptionnelles. Plus encore, c’est la Résurrection qui donne sens à l’histoire.


Personne n’a été témoin de la résurrection du Christ, mais le tombeau vide, le témoignage des disciples et surtout l’existence d’une communauté bâtie sur la foi en cette résurrection ont depuis deux mille ans marqué d’une façon profonde notre histoire. Que nous en disent les Évangiles ? L’annonce la plus explicite est celle que saint Matthieu met dans la bouche de l’Ange du Seigneur.

Que veut dire « ressusciter » ?

S’adressant aux femmes venues au tombeau au matin de Pâques, il leur dit : « Ne craignez point, vous ; je sais bien que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez voir le lieu où il gisait, et vite allez dire à ses disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts, et voilà qu’il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez. » Voilà, je vous l’ai dit » (Matthieu 28,5-8). Le ton est bien celui d’un oracle divin, il rejoint les femmes dans leur recherche, leur annonce la Résurrection et leur donne une mission. Saint Pierre dans sa première prise de parole au jour de la Pentecôte reprendra et complétera ce message : « Dieu l’a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes témoins. Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit saint, objet de la promesse, et l’a répandu. C’est là ce que vous voyez et entendez » (Actes 2,32).

Dieu l’a ressuscité… L’expression ne peut pas être comprise à la lumière des miracles de Jésus, les trois résurrections : du fils de la veuve de Naïm, de la fille de Jaïre et de Lazare. Dans tous ces cas, il s’agit d’un rappel à la vie, on pourrait dire de la guérison d’une maladie ayant entraîné la mort, d’une réanimation. Jésus ressuscité n’est pas rendu à une vie mortelle. Il n’a pas connu la corruption (le tombeau vide) et il est définitivement vainqueur de la mort.

Renaître d’en haut

Le mot résurrection peut avoir deux consonances : se réveiller, se lever. « Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ ! » (Éphésiens 5,14). Images évocatrices qui cependant restent en deçà de la signification profonde de la résurrection, et lorsque Jésus annonce à ses disciples sa mort et sa Résurrection ils ne comprennent pas son langage. Pour nous la meilleure introduction serait peut-être de revenir à l’entretien de Jésus avec Nicodème (Jean 3,3) sur la nouvelle naissance dans l’Esprit. C’est bien de cela en effet qu’il s’agit : renaître d’en haut dans la force de l’Esprit.

« Dieu l’a exalté »

Les Évangiles complètent le mot ressuscité par une autre expression essentielle : exalté. Il a été exalté à la droite du Père. C’est indiquer le mouvement de la résurrection qui n’est pas une fin en soi mais un retour vers le Père. « Va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jésus à Madeleine, Jean 20,16). C’est l’humanité de Jésus qui est accueillie dans la vie trinitaire. De ce point de vue Résurrection et Ascension sont un même mystère, la Résurrection s’achève dans l’Ascension comme le souligne la parole mystérieuse de Jésus à Madeleine : « Je ne suis pas encore monté vers le Père » (Jean 20,17). Et quand nous parlons de notre résurrection, c’est donc bien à une exaltation dans la gloire du Père qu’il faut penser.

Le Christ s’est manifesté

Enfin, les Évangiles et saint Paul témoignent que Jésus est apparu, s’est manifesté, à un certain nombre de disciples. « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois la plupart d’entre eux demeurent jusqu’à présent et quelques-uns se sont endormis ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à l’avorton » (I Corinthiens 15,3-8).

Il s’est fait reconnaître

Les mots employés renvoient bien à une action du Christ, c’est lui qui s’est manifesté, qui s’est fait reconnaître vivant à ses disciples, pas à la foule. La plupart des apparitions à part quelques-unes, Pierre, Jacques, Madeleine, Paul, concernent des groupes de disciples rassemblés : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18,20).

C’est dire que Jésus se fait reconnaître à ceux qui sont ouverts à une démarche de foi. Chacune des apparitions dont les Évangiles nous ont gardé le témoignage comporte ce cheminement qui va de l’étonnement à la joie, en ménageant le temps nécessaire à la naissance de la foi. Ainsi la rencontre d’Emmaüs (Luc 24,13) : les disciples ne reconnaissent pas celui qui les rejoint sur la route, Jésus leur laisse le temps d’exprimer leur désarroi. Il explique pour eux les Écritures avant de se révéler dans la fraction du pain. Reconnu, il disparaît, laissant à leur liberté la décision de retourner à Jérusalem partager avec leurs frères la bonne nouvelle de sa Résurrection.

On peut noter aussi que Jésus se fait reconnaître de ses disciples en les renvoyant chaque fois à un souvenir de leur vie commune antérieure : Madeleine en l’appelant par son nom (Jean 20,10), les disciples partis à la pêche avec Pierre en renouvelant pour eux le geste de la pêche miraculeuse qui avait précédé leur premier appel (Jean 21,8). La manière dont Jésus se manifeste renouvelle la relation qu’ils avaient avec lui. C’est bien lui, proche et familier, et pourtant rien n’est plus comme avant. Il apparaît de manière inattendue et il disparaît tout aussi mystérieusement, sans qu’ils se sentent pour autant abandonnés. Il ne les quitte pas sans leur donner rendez-vous dans la mission qu’il leur laisse : annoncer l’Évangile à toutes les nations. C’est là qu’ils le retrouveront, qu’il sera avec eux jusqu’à la fin des temps (Matthieu 28,19-20). La finale de l’Évangile de Marc étend cette mission à toute la création : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création » (Marc 16,15).

Sa Résurrection transfigure le monde entier

Ainsi la bonne nouvelle de la Résurrection manifestée à quelques-uns concerne-t-elle la création tout entière. Saint Paul l’a souligné dans l’Épître aux Romains : « Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu ; si elle fut assujettie à la vanité non qu’elle l’eût voulu, mais à cause de celui qui l’y a soumise c’est avec l’espérance d’être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Romains 8,19-21).

Ceci nous renvoie au lien entre création et rédemption dans l’histoire de notre salut. Ayant pris notre condition d’homme, le Verbe l’a assumée tout entière jusque dans sa dimension charnelle : il est entré dans ce monde dans lequel nous sommes nés et dont nous faisons partie. Il en reste membre dans son Ascension, même s’il n’en porte plus les limites spatio-temporelles. Son humanité glorifiée introduit dans la gloire du Père une figure transfigurée de notre monde. C’est dans la certitude de cette universalité de la Rédemption répondant à celle de l’Incarnation, que Paul peut affirmer sa foi en la résurrection de la chair. Répondant aux objections des Corinthiens qui voulaient bien croire à la Résurrection du Christ, mais refusaient d’ajouter foi à notre résurrection, il ose affirmer : « S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité » (I Corinthiens 15,16). Comment lier plus étroitement notre résurrection à la Résurrection du Christ ! Au Fils qui a livré sa vie pour nous, le Père répond en accédant à son vœu le plus profond et en nous glorifiant avec lui. Sinon l’offrande du Fils et son œuvre tout entière ne seraient pas reconnues. La foi en notre résurrection n’est donc pas un aspect secondaire de notre foi au Christ, elle en est un élément essentiel. Elle fait partie de notre foi en l’amour qui lie le Père et le Fils dans la vie trinitaire. L’Esprit qui est le fruit de cette communion va transfigurer nos corps mortels en corps spirituels pour la gloire du Père et du Fils.

Dans la Résurrection, corps et esprit indissociables

Habitués par la pensée grecque à concevoir l’immortalité de l’esprit, nous avons plus de difficultés à penser la résurrection de la chair, impressionnés que nous sommes par la décomposition du cadavre. Que ce soit pour nous l’occasion de réfléchir sur ce qu’est le corps dans la pensée biblique. Quand l’Évangile de Jean écrit : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1,14), il affirme certes qu’il a pris un corps biologique semblable au notre, mais il dit beaucoup plus, c’est notre condition humaine dans son unité indissoluble qui est visée par ce mot chair. L’Évangile ne dit pas qu’il prit un corps et une âme, mais notre humanité dans sa condition charnelle. C’est cette humanité qui est appelée à la Résurrection avec le Christ.

Une brèche dans l’histoire du monde

La Résurrection de Jésus n’est donc pas un événement ponctuel qui n’intéresserait que la personne de Jésus et sa survie. C’est l’Événement qui donne sens à notre histoire et à notre monde. Il introduit dans l’évolution une brèche qui révèle qu’elle est tout entière sous le signe de l’amour de Dieu. On peut discerner dans le cosmos des signes qui annoncent la désagrégation de l’univers, on ne peut pas douter de l’avenir du monde dont fait partie le corps du Christ ressuscité. Les liens qui nous unissent à lui ne permettent pas que nous ayons un avenir différent. Saint Paul l’a exprimé avec force : « Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent, ni avenir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38-39). Rien, sauf le mystère de notre liberté, car l’amour ne se commande pas et exige une libre réponse, mais alors en nous séparant de Dieu qui est la Vie, nous créons notre propre néant.

Ce n’est pas seulement l’avenir de notre monde qui est concerné par la Résurrection du Christ, mais aussi notre présent. Victoire sur la mort, elle est dès aujourd’hui, comme l’ont souligné des théologiens contemporains (par exemple Jürgen Moltmann), dénonciation par Dieu de toutes les forces de destruction (cf. texte ci-dessous). Au cœur même de notre histoire, Dieu s’est manifesté comme celui qui assure le triomphe de la vie, de l’amour et du pardon sur les forces du mal. Mis à mort en haine de tout ce qu’il représentait, Jésus dans sa Résurrection consacre la victoire d’une humanité qui a fait confiance au Père et à la réussite de son projet de divinisation de l’homme. Du même coup apparaît en pleine lumière ce qui peut être notre péché essentiel : le refus de l’avenir que Dieu nous offre.

Qu’est-ce que la soif de Dieu ?

Une conférence de Gemma Serrano
au Collège des Bernardins

Grégoire de Nazianze nous dit, au IVe siècle, que « Dieu a soif que l’on ait soif de lui ». Dieu est lui-même un amoureux désir. Nous lisons dans les psaumes « Je te cherche, mon âme a soif de toi » Ps 63, 2. L’homme est en quête de Dieu et désire le voir.

Comment penser ces deux versants de la relation de désir et de quête entre Dieu et l’homme ? Quel est notre désir ? Comment cette soif prend le contre-pied d’une connaissance rassasiée ? De quelle traversée nous parle ce désir ?

Nous essayerons de comprendre comment nos vies sont sillonnées par cette soif propre et cette soif d’Autrui.

Visionner la conférence

Gemma Serrano est Professeur extraordinaire de théologie fondamentale et dogmatique à la Faculté Notre-Dame et Co-directrice du département de recherche Humanisme numérique du Collège des Bernardins.