UN ADIEU QUI EST UNE NOUVELLE PRESENCE
A la veille de la Pâque, en l’année 30, Jésus de Nazareth a été arrêté et exécuté sur une croix à Jérusalem. Chaque fois qu’un soi-disant prophète du même genre était arrêté et mis à mort, son mouvement disparaissait sans lendemain. Or ici un événement inouï s’est passé : les disciples de ce Jésus, qui cependant ne l’avaient pas défendu, ont réapparu au grand jour, complètement changés : ils proclament que Jésus a été ressuscité par Dieu, qu’il est bien le Messie et même davantage le Fils même de Dieu.
En dépit de l’incrédulité presque générale, des petites communautés se sont constituées non seulement en Israël mais très vite en Syrie, en Egypte, en Grèce, jusqu’à la capitale du monde, Rome. Pourtant l’hostilité contre elles était très forte : on a tué Etienne, Jacques, Pierre, Paul et beaucoup d’autres mais sans qu’on puisse arrêter l’expansion du mouvement. Des manuscrits circulent, relatant la vie de Jésus : écrits entre les années 70 et 85, on les attribue à Marc, Matthieu et Luc.
Mais vers la fin du 1er siècle de notre ère, un certain Jean (est-ce l’apôtre, fils de Zébédée, ou un autre, on ne sait), avec sa communauté d’Ephèse en Asie Mineure, rédige un nouvel Evangile. Il retrace la même ligne de la vie de Jésus mais cependant il le fait de manière très différente des autres.
La lumière de l’Esprit, que Jésus avait promis d’envoyer à ses disciples, a continué d’inspirer les croyants, a approfondi leur connaissance de Jésus, a certifié cette découverte a priori incroyable que Jésus est bien Seigneur, qu’il est la Parole, le Verbe de Dieu qui s’est fait chair et qui demeure dans ses communautés.
Et d’autre part, l’expérience de plusieurs dizaines d’années avec la mission dans tous les peuples et les persécutions qui s’acharnent contre les chrétiens a également permis à Jean de mieux comprendre à quelle profondeur il fallait vivre l’Evangile dans les circonstances de l’histoire du monde.
Voilà pourquoi, notamment, Jean a pu rédiger les chapitres 13 à 17 de son livre où il livre comme le testament de Jésus à ses disciples au dernier soir de sa vie terrestre et que l’on appelle LE DISCOURS D’ADIEU. Commencé par la fameuse scène du lavement des pieds et se clôturant par la grande prière finale, ce Discours nous révèle les grandes lignes du Projet de Dieu accompli par Jésus et en voie d’achèvement par nous, animés par l’Esprit. Nous méditons aujourd’hui son début (suite dimanche prochain)